Il faut y remarquer surtout le pronom personnel me, répété deux fois et régi par occidite sous-entendu. […] Il faut aussi remarquer les autres compléments in me, mea, nihil, cœlum, placés pour la même raison au commencement de chaque proposition. […] Il faut remarquer le premier infinitif, debilitari, séparé du second par le sujet animos, pour éviter la suite immédiate de plusieurs verbes. […] Il faut remarquer la force du verbe horresco. […] Il faut remarquer d’abord la force du mot corripiunt.
On a remarqué, avec raison, qu’il y avait quelque chose de petit dans l’idée de ce cercle, et que l’auteur, par ce trait ajouté à l’original qu’il a suivi, en avait rabaissé la grandeur. […] Le mouvement de cette strophe est fort beau ; mais il faut remarquer que Rousseau a été souverainement injuste en comparant Alexandre à Attila. […] Ce n’est pas sans raison qu’André Chénier a remarqué, en commentant Malherbe, que nos poëtes lyriques même dans leurs meilleures productions, avaient su rarement s’arrèter à propos […] Il est à propos de remarquer avec quel bonheur Rousseau savait rajeunir et relever, par la richesse et l’éclat de son style, le vieux fonds mythologique, dont il fit toutefois, à l’exemple de son temps, un trop large usage. […] » Pour ce genre de poésies, dont Rousseau fit présent à notre langue, « il semble, comme l’a remarqué Le Brun, qu’il s’est plu à réserver toute la flexibilité de son beau talent : elles suffiraient pour le placer au plus haut rang, parce qu’il y développe toutes les qualités qui font le grand poëte ».
Mais quand Racine dit : Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ; quand Corneille crée l’expression que nous avons déjà remarquée : Et tous trois à l’envi s’empressaient ardemment A qui dévorerait ce règne d’un moment ; quand, d’autre part, des hommes de talent se laissent entraîner aux vicieuses métaphores que nous avons signalées plus haut, il est bien évident que ce ne sont plus là des figures de domaine public, dont on ne doit tenir aucun compte à l’écrivain ; elles appartiennent en propre à celui qui les a créées, et peuvent, en conséquence, être étudiées comme formes à imiter ou à fuir. […] Remarquons d’abord que les trois dernières se rattachent à la première. […] On étend la vertu de ce signe, comme nous l’avons remarqué à propos des multisenses ; non-seulement on en use, mais on en abuse, et l’on en abuse forcément. […] Mais remarquez : la catachrèse vous renferme dans un cercle tellement resserré, qu’avec elle l’emploi même des synonymes est le plus souvent interdit. […] Il remarquera enfin que les tropes même les plus larges et les plus libres présentent, dans l’application, des phrases consacrées auxquelles il est défendu de toucher.
On fera remarquer seulement s’il a oublié quelque chose et dans quel but. […] Forme. — Faites remarquer les contrastes les plus saillants, et la manière variée à employer l’antithèse. […] Il faut remarquer encore que les invectives de la Comtesse deviennent plus fortes à mesure qu’elle parle. […] Remarquons ces derniers mots. […] Au milieu, sur le deuxième plan, est un char vide attelé de taureaux, deux guerriers l’épée à la main (remarquez cette nouvelle image), sont au premier plan, et au grand jour.
Mais remarquez que Boileau dit sa noblesse et non point la noblesse. […] d’un ministre adressant à Charles-Quint une bien autre métaphore : Et l’aigle impérial qui jadis, sous ta loi, Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme, Cuit, pauvre oison plumé, dans leur marmite infâme84… Remarquez, au reste, quelque valeur que nous attachions à la dignité du style, que nous ne confondons point la noblesse réelle, celle qui vient du cœur et du goût, avec cette noblesse qui n’est que pruderie et misérable étiquette. […] disait-elle, égaux par la vaillance, Français, Anglais, Belge, Russe ou Germain, Peuples, formez une sainte alliance, Et donnez-vous la main. » Vous remarquez que le passage de Massillon, cité plus haut, réunit à la magnificence une singulière énergie d’expression. […] On a remarqué avec raison que l’énergie résulte souvent aussi du contraste des idées. […] Le premier point à remarquer dans tous ces morceaux, c’est que la véhémence était dans le fond avant d’être dans la forme : rien de plus ridicule que de s’échauffer à froid ; le second, c’est la forme elle-même, les brusques mouvements de phrase, les constructions brisées, les accumulations, les suspensions, les interruptions fréquentes, fidèle image du désordre de l’orateur ou du personnage mis en scène.
Fond, — D’après cette analyse de la forme, il est facile de remarquer que Bossuet, sans faire usage du pathétique proprement dit, nous a procuré pourtant de fortes émotions. […] 1° Pour faire remarquer une expression, la voix appuie sur son émission. […] Cependant on les place quelquefois au milieu de vers d’une mesure plus longue, quand on veut obtenir un effet de surprise, ou faire remarquer une expression. […] On remarquera dans le premier de ces vers le mot vient et dans le dernier la syllabe vient dans envient. […] Remarquez que la rime n’est pauvre qu’autant que le son est réduit à sa plus grande simplicité.
Il porta les armes fort jeune sous le maréchal de Bellefons, son cousin, et se fit remarquer en diverses actions par une intrépidité peu commune. […] En 1703, il fut pleinement vainqueur à Hochstet ; et l’on a remarqué que le terrein qu’il occupa, est précisément le même où Marlborough et le prince Eugène prirent leurs postes l’année suivante, dans la seconde bataille de ce nom qu’ils gagnèrent sur nos généraux.
Quand l’élève a bien remarqué dans vingt circonstances que le mot qui exprime la qualité se met au même genre et au même nombre que les noms qu’il qualifie, quand il a parfaitement compris tous les éléments de ce fait grammatical, qu’alors la règle : l’adjectif s’accorde avec le substantif en genre et en nombre, ou les deux mots, Deus sanctus , viennent résumer ces observations multipliées, et leur donner un corps ; que l’élève apprenne cette règle littéralement, comme une formule algébrique, comme le texte d’un article de loi ; alors seulement il ne l’oubliera plus. […] On a justement remarqué que la philologie satisfait mieux aux premiers besoins de l’intelligence et à la première culture de l’homme. […] Remarquez que je ne considère point ici la nature et l’origine des idées, je les constate comme existant, et je dis que, quelque opinion que l’on se forme de leur origine et de leur nature, il n’en est pas moins vrai qu’une fois que l’intelligence pense aux idées (notez l’expression, et distinguez-la de celle-ci, pense ses idées), elle ne peut que se les rappeler, les juger, les combiner, et que, sous ce rapport, les résultats de l’activité intellectuelle sont toujours des faits de mémoire, des faits de jugement, ou des faits d’imagination. […] Remarquez le mot souvent.
On conçoit qu’il arrive parfois qu’une idée vraie et digne soit mal rendue, et qu’une idée fausse et inconvenante plaise, jusqu’à un certain point, par sa forme ; qu’un même sens, comme l’a remarqué Pascal, change selon les paroles qui l’expriment, et que les sens reçoivent des paroles leur dignité, au lieu de la leur donner64. […] Remarquez d’ailleurs que, dans tous ces degrés divers, le style restera toujours le style de Voltaire. […] Car remarquez que, tout en s’individualisant, pour ainsi dire, le style ne perd pas ses caractères généraux. […] J’ai toujours remarqué qu’un beau morceau de poésie, lu avant de composer, et tout haut, s’il est possible, éveille l’imagination, échauffe le cœur, transporte dans les régions de l’idéal.
Ces variétés se remarquent aussi dans le futur : je ferai, j’aurai fait, je vais faire. […] Des différences caractéristiques se font remarquer dans le style des Français, des Anglais et des Espagnols. […] Un sentiment exprimé diffusément sera à peine remarqué ; il exprime avec concision il sera goûté et admiré. […] Nous pouvons remarquer qu’il s’emploie dans quatre acceptions différentes. […] Ces figures hardies, qui sont, comme je l’ai remarqué, le langage naturel des passions, reçoivent une juste application.
L’avocat plaide, dans la même matinée, deux causes diverses ; le poëte, et remarquez que c’est là le ressort continuel de l’action scénique, introduit deux interlocuteurs opposés de sentiment comme d’intérêts ; le romancier, d’une page à l’autre, peint avec une égale énergie deux passions rivales. […] Remarquez les mots suivants : … male si mandata loqueris, Aut dormitabo, aut ridebo… C’est un mandat qu’ont accepté l’acteur et le poëte ; c’est une passion de commande dont ils doivent prendre le masque et les paroles, mais un masque d’une irréprochable fidélité, mais des paroles d’une rigoureuse convenance. […] Comparez ces compositions l’une à l’autre, c’est un exercice que je recommande d’ailleurs aux jeunes gens, vous remarquerez que cette matière, purement didactique pour les deux premiers, est animée par l’attendrissement dans M. de Fontanes, par l’enthousiasme dans Voltaire, par l’indignation contre l’opinion contraire dans Boileau, et plus vivement encore dans Corneille.
On remarquera aussi que quelques écrivains, après avoir exprimé finement une pensée, démentent en quelque sorte leur finesse, en donnant immédiatement le mot de l’énigme. […] Nous avons également remarqué la singulière puissance du rire pour couper souvent les grandes affaires, pour vaincre la sévérité, la colère, la douleur même. […] On a remarqué que les acteurs les plus éminemment comiques, Molière en tête, étaient d’un caractère presque mélancolique. […] En vous y appliquant, vous remarquerez que, comme presque toutes les qualités du style, l’enjouement prend différents caractères suivant les temps et les lieux.
Remarquez cependant qu’ici chaque redoublement ajoute beaucoup plus à l’idée première que dans les orientalismes cités plus haut. […] On a fort bien remarqué que Sévère, dans Corneille, et Esther, dans Racine, sont d’une précision égale, en rendant la même idée, l’un par un vers, l’autre par six : Ils font des vœux pour nous qui les persécutons. […] Remarquez, avec M.
Quintilien fait remarquer aussi que la propriété des termes est si essentielle au discours, qu’elle est plutôt un devoir qu’un mérite. […] Dans la langue écrite, qui exige une certaine sévérité, il est plus difficile de remarquer le défaut et de l’éviter. […] — On a pu remarquer que j’ai eu soin de donner après les noms de figures tirés de la langue grecque, des noms équivalents en français. […] Mais ce n’est pas le seul genre de pensées que je veux faire remarquer aux élèves. […] Il est facile de remarquer d’après cet exemple l’art des transitions.
Sa figure, comme vous savez, n’a rien de touchant ni d’agréable, mais n’a rien aussi1 de choquant : sa physionomie n’impose pas, et ne promet point, au premier coup d’œil, tout ce qu’il vaut ; mais on peut remarquer, dans ses yeux et sur son visage, je ne sais quoi dont l’expression répond de son esprit et de sa probité. […] Il voit tout d’un coup le ridicule des hommes, et jamais personne ne remarqua plus promptement une sottise. […] Je n’ai pas oublié les bonnes qualités que j’ai remarquées autrefois en cette demoiselle presque dans son enfance2 : un esprit vif, une gaieté modeste, un air plein de discrétion et de prudence, au delà même de son âge, et je ne doute pas qu’elle ne vous fût très-utile pour la conduite de votre maison, et pour le soulagement de madame sa mère ; mais j’ai loué Dieu des bonnes dispositions qu’il lui a inspirées à la fin de sa vie ; elles vous rendront sa mort précieuse, par le souvenir de sa foi, de sa résignation, de son courage.
Qu’avez-vous à nous faire remarquer à propos de la correction du style ? […] N’avez-vous rien à remarquer sur l’emploi de cette figure ? […] Dans la décomposition ou analyse des lettres, on remarquera les expressions de meilleur goût et les tournures les plus naturelles. […] La césure, en rompant le rythme, imite cet effet extraordinaire, et nous le fait remarquer malgré nous. […] et une foule d’autres qu’il serait trop long d’énumérer, et qu’on remarquera en lisant les poètes.
Et nous remarquons encore aujourd’hui un procédé pareil dans les noms propres des sauvages. […] Remarquons d’abord qu’il est un assez grand nombre de figures dont il suffit de connaître la nomenclature, dont il ne reste plus rien à dire dès qu’on en a exposé la définition et l’étymologie, parce qu’elles ne comportent que certaines phrases stéréotypées, en quelque sorte, par l’usage, des espèces d’idiotismes dont il n’est pas permis de s’écarter ; parce que, en un mot, elles ne sont, comme je l’expliquerai plus tard, que des catachrèses. […] Ajoutez que souvent une locution unique comprend en elle plusieurs figures, comme nous avons remarqué plus haut que les divers topiques rentrent souvent l’un dans l’autre.
Je me plaisais surtout aux mathématiques, à cause de la certitude et de l’évidence de leurs raisons ; mais je ne remarquais point encore leur vrai usage ; et, pensant qu’elles ne servaient qu’aux arts mécaniques, je m’étonnais de ce que, leurs fondements étant si fermes et si solides, on n’avait rien bâti dessus de plus relevé. […] Il est vrai que pendant que je ne faisais que considérer les mœurs des autres hommes, je n’y trouvais guère de quoi m’assurer, et que j’y remarquais quasi autant de diversité que j’avais fait auparavant entre les opinions des philosophes. […] Il y a, ce me semble, beaucoup de rapport entre la perte d’une main et d’un frère1 : vous avez ci-devant souffert la première sans que j’aie jamais remarqué que vous en fussiez affligé ; pourquoi le seriez-vous davantage de la seconde ?
Si vous étudiez la nature, vous remarquerez partout deux caractères essentiels, double élément de la beauté : l’un, c’est la variété dans l’unité, l’autre, la convenance des moyens avec la fin et des parties entre elles. […] En effet, quand vous étudierez les mœurs de l’homme sous le rapport du climat, vous remarquerez que son influence opère plus sur l’homme inculte que sur l’homme civilisé, sur l’homme physique que sur l’homme moral, sur le vieillard que sur le jeune homme. […] Remarquez enfin que l’orateur ou l’écrivain ne doit pas seulement apprécier les mœurs dans leurs rapports avec l’auditeur ou le lecteur, mais s’appliquer à lui-même la plupart des considérations que nous avons fait valoir.