/ 199
2. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIII. Genre oratoire, ou éloquence. »

La parole de Dieu est un glaive qui tranche au vif toutes les questions ; elle commande aux passions avec autorité ; elle impose à la raison, convaincue d’aveuglement et de faiblesse, des vérités surnaturelles enveloppées d’un nuage de mystère. […] Voltaire, le premier, imagina de secouer cet usage, et de traiter une question littéraire ; ce qu’il fit avec son talent habituel. […] Buffon prononça un discours remarquable sur le style : on a vu même de nos jours les questions politiques envahir les paisibles solennités de l’Académie. 2° Les éloges historiques et les questions de concours. Les académies proposent, pour le prix d’éloquence qu’elles doivent décerner, les éloges des écrivains- distingués, des grands hommes dont l’humanité s’honore, ou bien des questions philosophiques, morales, littéraires.

3. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Préface » pp. -

Certaines questions plus importantes ou plus controversées ont été l’objet d’un examen plus approfondi, et tiennent dans notre ouvrage une place qu’elles n’ont pas dans la plupart des traités de poésie. Nous citerons les caractères essentiels de la poésie, les qualités nécessaires au poète, la versification, le merveilleux chrétien dans l’épopée, la question des trois unités, les effets des spectacles dramatiques. Voulant faire un traité vraiment didactique et élémentaire, nous avons adopté le système aujourd’hui trop abandonné des demandes ou questions dans le texte, comme plus commode et plus avantageux pour le grand nombre des élèves. […] A ceux donc qui pourraient trouver notre Poétique un peu étendue, nous ferons remarquer qu’un certain nombre de questions moins importantes peuvent être seulement lues avec attention par les élèves, et que le professeur peut à son gré augmenter le nombre de celles que nous avons rangées dans cette catégorie. […] Puisse-t-il surtout contribuer à rendre plus vigoureuse cette sève de christianisme qui doit vivifier les études et l’éducation tout entière, puisque c’est en ce point, comme nous l’écrivait dernièrement un savant et vénérable Prélat, que se résume toute la question de l’avenir.

4. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XI. du corps de l’ouvrage. — narration, description  » pp. 146-160

Répondre complétement à cette question, ce serait donner la théorie de tous les genres. […] Par le choix et l’opportunité des accessoires dans les choses, par l’analyse des caractères dans les hommes, la narration ou la thèse prévient les objections, répond d’avance à toutes les questions, rend probables les rencontres les plus merveilleuses, les assertions les plus paradoxales. […] En le suivant, vous n’avez que deux questions à vous faire : Tous les détails de la narration ou de la thèse se rapportent-ils au point culminant ? […] Si vous pouvez répondre d’une manière satisfaisante à ces deux questions, le but est atteint ; votre narration ne sera peut-être pas un chef-d’œuvre, mais vous serez sûr au moins d’être à l’abri de tout reproche. […] Vous verrez, quand il sera question des figures, pourquoi de toutes ces formes la prosopopée qui substitue des êtres fantastiques aux êtres réels est la seule qui me paraîtrait pouvoir se rattacher au style figuré, en se plaçant auprès de l’allégorie.

5. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

Quel que soit l’objet du discours, celui qui parle doit commencer par une espèce d’introduction, qui prépare l’esprit des auditeurs : il établit ensuite l’état de la question, expose celui des faits, et les appuie de preuves propres à fortifier l’opinion qu’il a de la bonté de sa cause, et à détruire les raisons de son adversaire. […] Le grand point était d’en venir à l’objet même de la question : que de passions à faire taire, avant de mettre les esprits en état de voir et de sentir la vérité ! […] ) Un vice essentiel, et très ordinaire cependant dans ces orateurs prétendus qui prennent le bavardage pour de l’éloquence, c’est de fonder leurs exordes sur des lieux communs qui n’ont pas le moindre rapport avec l’objet dont il est question. […] Quand l’exorde a suffisamment préparé l’auditoire à ce qui doit être le sujet du discours, il faut lui indiquer positivement ce dont il est question, et lui faire l’exposé des faits sur lesquels il va avoir à prononcer : c’est l’objet de la Narration. […] Car il s’agit ou de prouver que ce que l’on a dit est vrai, et c’est confirmer l’auditeur dans l’opinion que nous lui avons déjà donnée de la cause ; ou il est question de démontrer la fausseté des faits avancés par la partie adverse, et c’est ce qu’on appelle la réfutation.

6. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Ils nous disent que le discours a pour objet soit une question indéfinie, sans désignation des temps ni des personnes, soit une question déterminée par la considération des temps et des personnes. […] Pourquoi encore avoir établi deux genres de causes : l’un comprenant les questions générales, l’autre les questions déterminées ? […] Prenez une question, non pas une de ces thèses bizarres qu’on donnait autrefois comme exercice dans les écoles, mais une question pratique, une de celles que les passions et les intérêts des hommes ramènent tous les jours au barreau ; plaidez-en le pour et le contre ; étudiez-vous à en tirer tous les développements et à en épuiser toutes les preuves. […] Voilà la question générale dans laquelle peuvent rentrer tous les cas particuliers de cette nature. […] L’esprit charmé s’intéresse à cette déduction comme à un drame bien conduit : vrai drame, en effet, qui a pour unité d’action la question à débattre, pour personnages les idées, pour intrigue les objections à résoudre, pour dénoûment la persuasion.

7. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »

Un journaliste prudent, et jaloux de sa propre gloire, imite la circonspection d’un juge, qui, avant de décider une question de droit, réfléchit longtemps et mûrement sur les raisons des avocats qui l’ont traitée. […] Rien de plus scandaleux dans la république littéraire, rien de plus déshonorant pour l’homme de lettres lui-même, que ce style malignement épigrammatique, ces déclamations pleines de fiel, cette raillerie amère et insultante, ces personnalités basses, ces injures atroces qui peuvent tout au plus amuser les sots et les méchants, mais qui révoltent toujours le lecteur honnête et raisonnable, et qui ne répandent jamais la moindre lumière sur la question agitée. […] Ce genre d’écrire, le Dialogue oratoire, ainsi nommé par opposition au dialogue dramatique, est en général un entretien de deux ou de plusieurs personnes, dans lequel on expose, ou une question qu’on veut discuter et résoudre, ou une vérité qu’on veut faire connaître et solidement établir. […] Il faut qu’ils ne disent rien, qui ne se rapporte entièrement à la question ; par là, le dialogue sera direct : qu’ils ne fassent jamais attendre la réplique ; par là, le dialogue sera vif : qu’ils parlent toujours à propos ; par là, le dialogue sera bien coupé : ces trois qualités lui sont essentielles.

8. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Préface de la première édition » pp. -

Plusieurs questions qui, malgré leur importance, trouvent rarement place dans les traités élémentaires, ont été de notre part l’objet d’un soin particulier. […] Après avoir exposé avec le plus de clarté possible les qualités générales et particulières du style, ainsi que les différentes sortes de figures, nous avons essayé de mettre de l’ordre et de l’exactitude dans l’importante question de l’harmonie mécanique, principalement dans les règles de la période. […] De nos jours, dit-il, on est inondé de classiques, qui ne sont à vrai dire que des nomenclatures : l’élève n’en a pas plutôt lu un paragraphe, que déjà il bâille, l’ennui le saisit, et il est dégoûté du livre et de la science. — D’ailleurs, toutes les questions n’ont pas une égale importance ; et nous avons nous-même pris soin d’en indiquer un certain nombre que l’on peut se contenter de faire lire attentivement.

9. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Plaideur par nécessité dans un procès contre les héritiers de Paris Duverney, il y trouve prétexte à jouer un rôle retentissant : cette mince affaire de quelques louis devient par son adresse une question de liberté publique et d’intérêt général. […] Il s’élève une question sur la nature des richesses ; et, comme il n’est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n’ayant pas un sou, j’écris sur la valeur de l’argent et sur son produit net ; sitôt, je vois du fond d’un fiacre se baisser pour moi le pont d’un château fort, à l’entrée duquel je laissai l’espérance et la liberté. […] Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et comme il faut dîner quoiqu’on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume, et demande à chacun de quoi il est question. […] Il est question d’une comédie mort-née, que chacun désavoue et rejette sur l’autre. » Le comte. […] Comment juger pareille question ?

10. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Beaumarchais 1732-1799 » pp. 199-202

Le procès que lui suscitèrent les héritiers de Paris Duvernez, devint, grâce à son adresse, une importante question de liberté publique et d’intérêt général. […] Il s’élève une question sur la nature des richesses, et, comme il n’est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n’ayant pas un sou, j’écris sur la valeur de l’argent et sur son produit net ; sitôt, je vois du fond d’un fiacre se baisser pour moi le pont d’un château fort, à l’entrée duquel je laissai l’espérance et la liberté. […] Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et comme il faut dîner quoiqu’on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume, et demande à chacun de quoi il est question.

11. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

La question n’est pas d’hier. […] Pour se faire une idée de la puissance de la parole à Rome, qu’on lise ce que disent Aper et Maternus dans cet excellent Dialogue des orateurs, chef-d’œuvre de raison et de style, qu’il soit de Tacite, de Quintilien, ou de tout autre, préface naturelle de tout ouvrage où il est question d’éloquence, et dont plusieurs pages semblent écrites d’hier, tant il y a de rapprochements entre notre état social et politique actuel et celui de Rome aux derniers temps de la République et aux premiers de l’Empire. […] Et c’est pour cela, et aussi parce que ces trois objets, pour être traités à fond, demanderaient un autre livre tout entier, qu’il n’en est pas question dans celui-ci, et que cet ouvrage est plutôt l’art d’écrire que l’art de parler. Il suit de ce que je viens de dire, que la rhétorique embrasse aujourd’hui un plus vaste objet qu’autrefois ; on ne lui demande plus seulement les règles nécessaires pour discuter les questions politiques, administratives et judiciaires, mais les préceptes de l’art d’écrire appliqués à tous les sujets.

12. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre premier. Objet du genre judiciaire. »

Quant à l’espèce de verbosité dont il est question ici, les jeunes praticiens peuvent s’en garantir, en se formant de bonne heure l’habitude d’un style précis et correct, qui deviendra leur manière naturelle de s’exprimer, quand la multitude des affaires les forcera de travailler avec une précipitation involontaire. […] C’est avec la plus grande clarté qu’il faut établir la question, fixer le point de la contestation, ce que l’on admet, ce que l’on récuse, et où commence, entre les deux parties, la ligne de démarcation qui les sépare : cette même clarté doit présider encore à l’ordre, à l’arrangement de toutes les parties du plaidoyer. […] Mais au barreau, l’obscurité de quelques points de la loi, la difficulté de trouver et d’en faire toujours l’application convenable, entraînent dans une foule de raisonnements qui se fortifient ou s’éclaircissent mutuellement, et concourent à présenter l’objet de la question sous un point de vue généralement accessible à tous les esprits.

13. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

L’état de la cause comprend les questions de fait et les questions de droit. […] Voilà une question de fait. […] C’est une question de droit. […] Dans celles où le fait seul est en question, lorsqu’il est établi, la loi prononce. […] Il en sera question dans la partie de cet ouvrage qui traitera du style.

14. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur les extraits des problèmes » pp. -144

(Questions symposiaques, II, 4  cf. […] Plutarque, Questions symposiaques, I, 5  le scholiaste d’Aristophane sur les Grenouilles, v. 1334  Suidas, au mot Φρύνιχος. […] Ce texte est une des plus graves autorités en ce qui concerne la différence des μέτρα et des μέλη dans la poésie grecque, question pleine d’intérêt, mais aussi de difficultés, sur laquelle nous renverrons, pour plus de détails, aux ouvrages suivants : 1° Ed. du Méril, Essai sur le principe et les formes de la versification (Paris, 1841)  2° Vincent : De la Musique dans la tragédie grecque, à propos de la représentation d’Antigone (Paris, 1844)  Dissertation sur le rhythme chez les Anciens (1845)  Deux lettres à M.

15. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Il suffit, pour n’en pas douter, de lire seulement les questions qui ont été traitées ici et là. […] S’ils veulent bien en profiter ils ne seront pris au dépourvu sur aucune question. […] Discuter la question du duel. […] Vous insisterez sur le côté pratique de la question. […] Elle se plaît à traiter les plus hautes questions de morale et de religion.

16. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Ainsi, tantôt on prouve ce qui n’est pas en question, tantôt on ne prouve rien, tantôt on prouve mal ce qui est en question. […] Abordez franchement votre sujet et allez droit au cœur de la question. […] Évitons, dit Quintilien, de vouloir tout dire sur le sujet en question. […] Après tout la question n’est pas de savoir s’il a tort ou s’il a raison. […] Or, c’est une question aujourd’hui de savoir si beaucoup de prédicateurs ont un cœur.

17. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Doué d’une sensibilité irritable qui prenait feu sur toute question, d’une intelligence merveilleuse, mais rapide et capricieuse, qui effleurait les sujets les plus divers, il manqua trop souvent de cette délicatesse dont le tact avertit des occasions qui comportent la plaisanterie ou le sérieux. […] Il n’est point question d’écrire des lettres pensées et réfléchies avec soin, qui peuvent un peu coûter à la paresse ; il n’est question que de deux ou trois mots d’amitié, et quelques nouvelles, soit de littérature, soit des sottises humaines, le tout courant sur le papier sans peine et sans attention. […] Ce discours avait été précédé d’un autre sur cette question : Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ? […] Ces arguments sont très-bons ; mais ils ont trop l’air de n’envisager la question que sous le rapport de l’utile.

18. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre VIII. » pp. 96-97

Sur la question que soulève cette assertion d’Aristote, voy. la note D, § 1, à la fin de l’Histoire de la Critique. […] Ces choses n’étant point des parties nécessaires ou vraisemblables, Homère s’est borné au détail d’une seule action telle que la présente l’Odyssée » Quant au précepte général qui fait le sujet de ce chapitre, on peut voir dans le Tasse (Discours IIe sur l’Art poétique, et Lettres poétiques, 2 juin, 15 juillet et 15 octobre 1575) combien ce grand génie se préoccupe de l’unité épique et de l’autorité d’Aristote sur cette question.

19. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre V. » pp. 82-88

) — Nos critiques français sont bien autrement scrupuleux sur la question des unités, et il est curieux de voir comment la rigueur des préceptes d’Aristote va peu à peu s’exagérant dans l’esprit de ses imitateurs. […] L’abbé d’Aubignac propose de traduire ή μιχρòν έξαλλάττειν par « ou de changer un peu ce temps » (du jour à la nuit ou de la nuit au jour), et il tient fort à sa nouvelle explication (Pratique du Théâtre, 1669, p. 111)  un peu plus haut, il discute sérieusement s’il ne serait pas question dans Aristote d’un jour polaire. […] Corneille, qui s’est tant préoccupé de ces questions, est, au témoignage de d’Aubignac, le premier poëte français chez qui l’unité de lieu soit rigoureusement gardée.

20. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre III. du choix du sujet. » pp. 38-47

Non, la question du choix du sujet n’est pas interdite à la critique. […] Questions secondaires dans les œuvres de l’intelligence, pauvre mérite quand il est seul. […] ou encore : Vous ne manquez pas de talent, mais vous n’êtes pas à la hauteur de la question que vous avez traitée.

/ 199