Si vous éprouvez le besoin des transitions, si vous avez la conscience d’une lacune à combler entre deux idées, prenez garde ; c’est qu’alors votre méditation a été incomplète, c’est que vous n’avez pas saisi avec assez de puissance l’ensemble de votre sujet et les relations des diverses parties, ou bien encore que vous vous occupez trop de l’ingénieux, du piquant de la diction et des sentences détachées. […] Dans le premier cas, on dispose les preuves, les idées, les expressions, de façon qu’elles aillent toujours augmentant de puissance et d’énergie.
Le torrent de la puissance créatrice n’est pas encore desséché, mais il change de direction et passe des sanctuaires des dieux dans les écoles des philosophes. […] Voulez-vous avoir une idée de la puissance du courant qui emporte les œuvres humaines, jetez les yeux sur votre siècle et arrêtez-vous un instant à considérer avec moi les étonnantes modifications que les mœurs ont apportées dans nos goûts littéraires.
La puissance de modifier ces images pour en former de nouvelles, est encore indispensable sans quoi l’imagination serait captive dans le cercle de la mémoire elle ne serait qu’une mémoire imaginative, comme on l’a dit, tandis qu’elle doit disposer à son gré du passé, du réel et du possible.
Bossuet a dit en parlant du règne de l’idolâtrie à la venue du Messie : Tout était Dieu, excepté Dieu même ; et le monde que Dieu avait fait pour manifester sa puissance, semblait être devenu un temple d’idoles. […] La révolution française, ou plutôt européenne, a été un appel fait à toutes les passions par toutes les erreurs : elle est, pour me servir de l’énergie d’une expression géométrique, le mal élevé à sa plus haute puissance. […] Voyez sous quelles images ils peignent la grandeur et la puissance de Dieu : Et dixi : Usque huc venies et non procedes amplius, et hic confringes tumentes fluctus tuos. […] Bossuet présente une image sublime, lorsque à la suite de cette pensée citée plus haut : Tout était Dieu, excepté Dieu même , il ajoute : Et le monde, que Dieu avait fait pour manifester sa puissance, semblait être devenu un temple d’idoles.
Nous le demanderons maintenant à ceux qui ont fait à Cicéron un crime des louanges données à César : n’est-ce pas là le langage d’un homme également sensible aux vertus de César et aux intérêts de la patrie, et qui rend justice à l’un, mais qui aime l’autre ; qui, en louant l’usurpateur de l’usage qu’il fait de sa puissance, l’avertit que son premier devoir est de la soumettre aux lois ? […] Car il n’est point de puissance et de force, que la force et le fer ne viennent à bout de briser et de détruire.
La première partie de sa fameuse Passion, dans laquelle il prouve que la mort du fils de Dieu est le triomphe de sa puissance, est regardée comme le chef-d’œuvre de l’éloquence chrétienne.
Pierre le Grand était alors parvenu au comble de la gloire et de la puissance. […] – Indiquer les fautes qui pendant la seconde moitié du règne de Louis XIV, ont diminué la puissance de la France. […] Le secret de sa puissance nous est révélé. […] Elle a été frappée à la fois dans sa puissance et dans son orgueil et c’est en plein jour que nous avons vaincu sa flotte. […] Sa jalousie voudrait nous réduire à n’être qu’une puissance continentale, mais l’intérêt et la position de la France exigent qu’elle soit aussi une puissance maritime.
Les Césars s’attachent l’armée par leurs largesses ; ils conservent la puissance absolue. […] Tous les ressorts de la puissance étaient brisés ; ses institutions n’existaient plus que de nom ; ses maximes étaient oubliées, et ses antiques vertus dans le mépris. […] Toutes les institutions périssent ; la royauté s’en va ; le monde politique s’agite dans des convulsions de mort ; au milieu de ce désordre moral, un fait immense survit encore : c’est la puissance du Catholicisme, puissance de mystères, de pompes, de famille, d’arts et de saintes mémoires.
Puissance du pathétique. — 5. […] Puissance du pathétique. […] puissance tribunitienne, ô institutions de la patrie, qu’êtes-vous devenues ? […] J’ai déjà dit que ce grand Dieu les enseigne, et en leur donnant, et en leur ôtant leur puissance. […] — C’est une grave erreur de croire que l’amplification tire sa force de la multitude des paroles ; elle doit sa puissance au choix et à la gradation des moyens et des détails.
Avec quel art et quelle puissance il s’empare des idées des Chrysostôme, des Augustin, des Tertullien ! […] Considérez aussi quelle puissance d’argumentation vous donnera, dans les choses de discussion, tout ce qui se rapproche, comme lieux externes, de l’opinion que vous émettez, de la thèse que vous soutenez : exemples tirés de l’histoire, de la fable, des traditions, inductions, précédents, si vivaces en politique et en législation, autorités, proverbes même12.
C’est ainsi qu’ils représentaient l’ingratitude par une vipère, l’imprudence par une mouche, la sagesse par une fourmi, un enfant docile et reconnaissant par une cigogne, la victoire et la puissance par un épervier, l’éternité par un serpent. […] puissance tribunitienne, si vivement regrettée et rendue enfin au peuple romain ! […] L’ordre, indispensable dans toute œuvre littéraire, est recommandé à l’orateur plus encore qu’au poëte ; car c’est surtout de l’arrangement des idées que résultent la clarté et la puissance du discours. […] Quand le geste est convenable et bien réglé, il donne au discours une puissance irrésistible. […] Plusieurs personnes se rappellent encore avoir vu Mirabeau entraîner l’Assemblée Constituante par l’éloquence de ses gestes et de son regard, autant que par la puissance de ses paroles.
L’esprit est moins considéré comme faculté intellectuelle, que comme une puissance périssable et orgueilleuse. […] Nulle puissance ne vous est donnée sur la vertu douce et modeste ; et Antigone m’entoure de ses embrassements. […] à cet instant solennel, je sens à la fois la puissance de la vie et la puissance de la mort. […] Vous vous arrêterez à ces mots : la puissance de la vie et la puissance de la mort, vous direz quelle figure ils renferment et pourquoi l’auteur a préféré la répétition de l’expression : puissance, à toute autre expression équivalente, comme : pouvoir, force, etc. […] Il a anéanti ceux qui lui ont résisté, qu’il pardonne à ceux qui, sans combattre, reconnaissent sa puissance.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Que l’on réfléchisse maintenant sur la justesse de la comparaison que nous venons de citer, et que l’on dise si le prophète pouvait nous donner une idée plus vraie, et plus poétiquement exacte, de l’abus de la puissance qui opprime, et de l’excès de la faiblesse opprimée ! […] « Les peuples les plus redoutables ont été pour moi comme un nid de petits oiseaux, qui s’est trouvé sous ma main : j’ai réuni sous ma puissance tous les peuples de la terre, comme on ramasse quelques œufs que la mère a ahandonnés ; et il ne s’est trouvé personne qui osât seulement agiter son aile, ou faire entendre un faible cri ».
Le sujet doit présenter les conditions suivantes : Être moral, ou du moins n’avoir rien de contraire à la moralité ; Ètre intéressant, c’est-à-dire, amuser, instruire ou toucher, et, s’il est possible, réunir ces trois qualités ou au moins deux d’entre elles ; Ètre fécond, c’est-à-dire susceptible de développements ; Ètre en rapport avec le talent et les forces de l’écrivain ; Prêter à la grâce ou à la puissance du style. Sont incompatibles avec la grâce ou la puissance du style : Tout sujet qui n’a pas un caractère bien tranché ; Tout sujet qui implique la confusion des genres ; Tout sujet qui repose sur une donnée fausse ou puérile ; Tout sujet qui ne présente pas un intérêt assez général.
Par la puissance du même don, tout ce qu’il voit le regarde à son tour. […] Sans admirer jusqu’à l’idolâtrie cette puissance d’invention qui a renouvelé ou agrandi tous les genres, roman, drame, ode, élégie, ballade, idylle, épopée1, rappelons-nous avec une durable reconnaissance qu’il a fait jaillir mille sources inconnues d’un sol qui commençait à paraître épuisé.
C’est ainsi que Garnier, dans son Histoire de France, désapprouvant un traité que signa Louis XII avec César Borgia, au nom du pape, fait une digression aussi curieuse qu’instructive sur l’origine et les progrès de la puissance des souverains pontifes et des empereurs. […] Douze misérables pécheurs sans crédit, sans puissance, sans appui, sans aucune ressource de la part des hommes, soutenus seulement par leur confiance en la parole de celui qui les a envoyés, et qui a subi le supplice ignominieux de la croix, entreprennent de détruire et d’anéantir cette religion. […] Cette ligue fut formée en 1508 par le pape Jules II, l’empereur Maximilien I, Louis XII, roi de France, et Ferdinand V, roi d’Espagne, contre la république de Venise, dont la trop grande puissance donnait de l’ombrage à toute l’Europe.
Nous n’avons, en effet, rencontré jusqu’ici aucun objet vraiment sublime, qui n’ait une liaison directe, ou une association intime avec l’idée d’une grande puissance qui contribue à produire cet objet.
Le Phrygien Ésope, qu’on a regardé à tort comme l’inventeur de l’apologue, légua aux Grecs la sagesse orientale de ses fables, mais de vive voix et sans rien écrire ; il fit sentir le premier la puissance de ce moyen oratoire, auquel il dut sa célébrité.