(Valère paraît en désordre comme un homme qui a joué toute la nuit.)
Washington Jamais peut-être l’attente obscure, et la confiance prématurée dans la destinée, n’a été plus naturelle que pour Washington ; car jamais homme n’a paru, n’a été réellement, dès sa jeunesse et dans ses premières actions, mieux approprié à son avenir et à la cause qu’il devait faire triompher.
Aristote demande avec raison que, dans les créations de l’art, le hasard lui-même ne paraisse que comme une providence, une volonté, un dessein prémédité.
Car ne vous imaginez pas que cet homme soit un dieu qui jouisse d’une félicité fixe et immuable, Il est craint, bat, envié, et par ceux-là mêmes qui paraissent les plus dévoués à ses intérêts.
Observez-vous vous-mêmes et jetez un regard sur votre passé si court encore et qui vous paraît déjà si long.
Caton aimait mieux être homme de bien que de le paraître. […] XIII Au lieu du verbe impersonnel videtur, il semble, il paraît, suivi d’une proposition infinitive, il est mieux d’employer le mode personnel videor, videris, etc. […] Il ordonne à la foule qui était présente, et qui paraissait confuse, de se former en compagnies.
Le gage de votre sûreté est dans la nôtre, César ; et s’il faut donner dans un extrême, j’aime mieux paraître trop timide, que trop insouciant.
Une agrégation d’idées, une métaphore, un contraste, une gradation, paraîtront exagérés, ampoulés même en certains lieux, qui ne feront, en d’autres, que donner aux idées leur grandeur réelle, ou les réduire à leur juste valeur.
Si vous lisez de sang-froid les discours des Danton, des Isnard, des Saint-Just et de tant d’autres orateurs de la Législative et de la Convention, l’emphase vous paraît portée au delà de toutes les bornes ; mais transportez-vous par la pensée dans cette atmosphère de sang, assistez à ces terribles parties où chacun avait sa tête, pour enjeu, mettez-vous à la place de ces gladiateurs désespérés luttant à mort avec le glaive de la parole, et l’hyperbole ne sera plus pour vous que le langage naturel.
Pour peu qu’il soit compliqué, il est bien rare qu’on puisse l’embrasser d’un coup d’œil, ou le pénétrer en entier d’un seul et premier effort : on ne peut donc trop s’en occuper ; c’est le seul moyen d’affermir, d’étendre et d’élever ses pensées : plus on leur donnera de substance et de force par la méditation, plus il sera facile de les réaliser ensuite par l’expression. » On peut être embarrassé de commencer son travail, soit parce qu’on entrevoit à la fois un grand nombre d’idées, soit parce que le sujet paraît aride, difficile, et qu’on ne trouve rien à dire.
L’orateur, parlant de lui-même ou de son client, se concilie la faveur et l’attention, tantôt par une modestie véritable on feinte : voir les premiers mots de l’Oraison pour Archias, et la caricature du genre dans bon nombre de discours de réception à l’Académie ; tantôt par l’assurance et une noble fermeté, comme dans le début de la deuxième Philippique de Cicéron, celle que Juvénal appelle la divine, conspicuœ divina Philippica famæ ; ailleurs par la défiance de soi-même unie à la confiance en sa cause : l’exorde du Pro corona de Démosthène en est un exemple ; enfin par l’emploi de l’insinuation, lorsque la position délicate de l’orateur exige des explications, quand ses antécédents, ses principes, les idées admises, les préjugés universels ou nationaux sont ou paraissent en opposition avec ce qu’il soutient.
Dans les choses de la nature et de l’art, dans les noms, par exemple, de certains animaux, de certaines professions, de certains détails de la vie humaine, tel mot qui nous paraît bas et trivial ne l’était pas sans doute pour les Grecs et les Latins, ni même pour les Français d’une autre époque, et ne le serait pas aujourd’hui pour les Anglais ou les Allemands.
« Que cet homme, dominé naturellement par un tempérament vif, emporté par l’excès de son zèle, aigri par les contradictions sans cesse renaissantes, poussé par l’indignation que devaient exciter tant de crimes réunis, se soit laissé aller à des plaintes amères et à des reproches violents ; qu’il ait fait entendre, qu’il ait fait tonner dans toute sa force la voix de cette vérité toujours si effrayante pour les coupables ; qu’il les ait accablés de menaces dont malheureusement il n’a jamais exécuté aucune ; que parmi ces coupables, quelques-uns l’nient été moins, en effet, qu’ils ne lui ont paru l’être ; qu’accoutumé à se voir trompé de toutes parts, à rencontrer partout l’hypocrisie et la scélératesse, il en était presque venu au point de ne pas croire à la vertu dans ces affreux climats ; qu’il ait confondu le citoyen indolent et incapable avec le citoyen perfide et dangereux ; qu’il n’ait pas toujours eu assez de patience avec l’un, assez de dissimulation avec l’autre : qu’il ait été ou trop prompt ou trop franc dans quelques-uns de ses jugements, ou trop indiscret ou trop dur dans quelques-unes de ses expressions ; que dans ces instants de trouble et d’amertume où tout conspirait à le plonger, il lui ait échappé quelque démarche imprudente dont il n’est jamais résulté de préjudice public, quelque résolution désespérée qui n’a jamais eu d’effet ; qu’enfin, il faille dire de lui, si l’on veut, ce que Tite-Live disait du grand Camille : Que les génies les plus supérieurs, que les plus grands hommes savent mieux vaincre que gouverner, était-ce donc là de quoi le condamner à perdre la tête sur un échafaud ?
Un sophisme est un raisonnement qui paraît convaincant sans l’être.
Quelques-unes naissent spontanément et tout exprimées ; c’est la facile conquête de ceux qui sont nés sous une constellation heureuse : mais combien d’autres qui sont le fruit d’une poursuite ingrate ; qu’il faut remanier sans cesse ; qui, après avoir contenté un moment l’écrivain, le rebutent2 ; qui ne paraissent jamais qu’une image imparfaite du vrai, mais non le vrai lui-même !
Toutes ces formes, quoi qu’il en dise. ne me paraissent rien autre chose que des interjections ou de veritables parenthèses, qui ne meritent pas qu’on crée une figure tout exprès pour elles.
La communication, où l’on paraît entrer dans l’opinion de l’adversaire, pour le ramener à ses propres idées.
Cette construction, qui nous paraîtrait trop dure, était reçue au dix-septième siècle ; Boileau a dit de même dans le Lutrin : La déesse en entrant, qui voit la nappe mise, Admire un si bel ordre… 2.
Cependant quand paraît l’oiseau de proie, les hirondelles et les passereaux parviennent à le chasser, en se rassemblant autour de lui, et le poursuivant tous ensemble.