Alors la page de l’esprit est toute blanche, et la mémoire boit avidement tout ce qu’on y verse. […] Il est une belle page du docteur Arnold que je veux soumettre à la réflexion.
Voir strophe alcaïque, page 334.
Sauvons de l’oubli quelques pages agréables qui représentent un genre tout à fait gaulois, le Fabliau desrimé, la nouvelle.
Quelques pages de Cicéron, de Florus, de Fléchier, de Bernardin de Saint-Pierre, de Vergniaud, de Lamennais, de Lamartine, sont des modèles de richesse ; un grand nombre de passages des prophètes, de Platon, de Buffon, de Mirabeau, de l’Athalie de Racine, du Cosmos de M. de Humboldt, l’exorde de l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre, la péroraison de celle de Condé, sont des modèles de magnificence. […] Plusieurs pages de Démosthène dans les Philippiques et le Pro Corona, de Cicéron dans les Catilinaires et les Verrines, de nos grands orateurs parlementaires dans les hautes questions politiques et surtout personnelles, les trois dernières scènes de l’Andromaque de Racine, quelques-unes des imprécations qui terminent nos tragédies classiques, sont d’excellents modèles de véhémence.
Trésor inépuisable d’observation et d’expérience, son livre, ouvert à n’importe quelle page, nous offre partout et toujours des pensées profondes, exprimées d’une façon durable, et se détachant avec ce relief qui les grave dans la mémoire. […] Pour goûter la saveur de son style, il suffira de lire la première page venue : car il n’est aucun sujet qu’il n’égaye et ne féconde par les beautés originales de cette diction brève et colorée qui frappe à tout coup, enfonce le sens par le trait, et est comme une épigramme continuelle.
« Grandissant au milieu d’une ambition stérile, enlevé au seuil de la maturité, et déposant dans chaque page qu’il écrit sa protestation contre la fortune, il inspire la compassion la plus vive.
Quoique l’avis de Voltaire fût qu’on se bornàt, pour l’apprécier, à ces mots placés au bas de toutes les pages, « beau, pathétique, harmonieux, admirable, sublime », on a souvent éclairé son texte par des commentaires plus ou moins développés. […] Pour ce mot, déjà rencontré, voir la note 2 de la page 221.
Remercions l’illustre poëte de la gracieuse autorisation qui nous a permis d’emprunter quelques pages à ses œuvres. […] Rapprochez les pages où Xavier de Maistre pleure la mort d’un ami ; elles se terminent ainsi : « Celui qui éleva ces masses énormes, dont le soleil dore les sommets glacés, est aussi celui qui a ordonné à mon cœur de battre, et à mon esprit de penser.
Mais, monsieur, comparez ces pages avec celles qui datent de ma solitude : ou je suis trompé, ou vous sentirez dans ces dernières une certaine sérénité d’âme qui ne se joue point, et d’après laquelle on peut juger avec une entière assurance l’état intérieur de l’auteur. […] C’est le lieu de citer cette belle page de Lacordaire sur la conscience du genre humain : « Si je trahis ma conscience, si Bacon de Vérulam, chancelier d’Angleterre, manque à l’honneur de sa magistrature, tout un peuple se lèvera pour le juger. […] Un gueux n’est point tourmenté du désir d’être roi ; un roi ne veut être dieu que quand il croit n’être plus homme. » On nous saura gré de citer cette page de Lacordaire.
Ces mots rassemblés en grand nombre dans une phrase, sont comme des caractères italiques dont on couvrirait toutes les pages d’un livre ; ces caractères, à force de beaucoup distinguer, ne distinguent plus rien. […] Bien qu’ils soient intitulés Lettres à un ami, l’ami disparaît après quelques pages d’introduction, et l’on voit que l’écrivain ne s’adresse effectivement qu’au public. […] Nous y voyons non seulement des chevaliers qui se mettent en campagne pour redresser tous les torts, mais ce sont à chaque page des magiciens, des dragons, des géants, des hommes invulnérables, des chevaux ailés, des armes et des châteaux enchantés : aventures tout à fait incroyables, mais parfaitement assorties à l’ignorance de ces siècles, aux vieilles légendes et aux notions superstitieuses que l’on avait alors sur la magie et la nécromancie.
Par la facilité et le charme naïf, Racan, né en 1589 à la Roche-Racan, en Touraine, page dès sa plus tendre jeunesse et qui porta les armes beaucoup d’années2, se rattachait à Marot.
Avec des préceptes délayés, et de nombreux extraits de bons auteurs, il est facile de faire un cours de Rhétorique c’est-à-dire un volume de 3 à 400 pages ; mais quand on aura composé un nouvel ouvrage, aura-t-on fait quelque chose de plus utile que ce qui existait longtemps avant nous ?
Dans ces glorieuses pages de notre histoire, il a toujours l’à-propos grandiose, le ton du commandement suprême, l’accent d’une volonté impérieuse qui ne parle que pour agir.
Celui qui sur un sujet difficile écrit sept ou huit pages en trois heures, montre plus de facilité que de jugement. […] Les poètes n’écrivent jamais mieux que sous la dictée de l’inspiration ; l’orateur n’est jamais plus heureux que dans ses heures d’enthousiasme, et la meilleure page d’un bon livre est, le plus souvent, celle qui a le moins coûté de peine à l’écrivain. […] Le tableau de l’état de la Suède à la fin du xviie siècle et la description des plaines de la Pologne sont des pages vraiment nouvelles. […] Chateaubriand lui-même à qui nous devons maintes pages de forte critique, fut séduit comme les autres ; il mit Zaïre et Mérope à côté d’Andromaque et d’Athalie. […] Quand on a lu certaines pages exquises du Dictionnaire où il traite des sujets didactiques, on est de l’avis de Sainte-Beuve ; tout y est raison et mesure ; on est charmé de rencontrer un auteur qui donne tant d’agrément à une matière qui semblait stérile.
Il s’éleva hautement contre le matérialisme de son siècle, et ces pages qui honorent son talent doivent nous rendre plus sévères pour celles qui en furent un emploi pernicieux. […] Le Suisse V. » Puisque le sujet nous y invite, citons, chemin faisant, une belle page du général Foy sur l’armée française : « Demandez à un Anglais, à un Allemand, à un Russe, quels sont les meilleurs soldats du monde, chacun dira : Les nôtres, et ensuite les Français, A nombre égal de la même quantité de moyens matériels pour agir, il n’est donné à aucune armée de balancer, en campagne, la supériorité d’une armée française composée d’éléments nationaux, et commandée d’après la désignation populaire.
Cf Problèmes, XVIII, 3 XIX, 5, page 65 de cette édition, et la note, p. 138 Rhétorique, I, 11 III, 10, Métaph., I, 1 Anal., post., I, 1.
Ces pages écrites en 1494, au milieu de l’anarchie et des ruines, ont vraiment un accent prophétique qui fait honneur à la clairvoyance du publiciste étranger.
On sait que, nommé à l’Académie française en 1836, il devint secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales en 1839 ; c’est à ce titre qu’il a prononcé de nombreux éloges, qui sont autant de pages accomplies.
En réduisant ces deux traités, en les débarrassant du fatras métaphysique auquel les deux écrivains se laissaient trop facilement entraîner ; en augmentant le nombre des exemples, diminuant l’étendue de quelques-uns d’eux et les appropriant davantage au sujet ; en ajoutant enfin quelques détails visiblement oubliés ou omis mal à propos, et redressant quelques jugements ou quelques faits historiques, il nous a semblé qu’on pouvait en tirer un petit volume où ne manquerait rien d’essentiel, et dont le nom des auteurs primitifs, cité à toutes les pages, garantirait d’ailleurs les excellents principes.