Pourquoi Racine a-t-il dit que le Seigneur fait luire aux yeux mortels un rayon de sa gloire ? […] Ce qui frappe les yeux forme la figure, 6° Métonymie des organes. […] Par cet artifice de diction il semble qu’une action se passe sous nos yeux. […] Que la nuit étale à nos yeux serait un remplissage sans la métaphore gracieuse qui prête à la nuit une sorte d’orgueil. On aime à la voir étaler ses richesses, présents du créateur, et montrer à nos yeux ces étoiles qui font son ornement.
Sous un sourcil épais il avait l’œil caché, Le regard de travers, nez tortu, grosse lèvre. […] Tous les jours il avait l’œil au guet ; et la nuit, Si quelque chat faisait du bruit, Le chat prenait l’argent5. […] Elle déroule sous les yeux des plaines renommées pour leur fertilité. […] La larme me vient à l’œil en pansant à ces joies ! […] Nous décachetons ces billets d’une main négligente ; nous les lisons d’un œil inattentif.
. ; mais avec tant de feu, avec des couleurs si vives et si animées, qu’on croit voir sous ses yeux l’objet même que décrit le Poète ou l’Orateur. […] Mais Louis d’un regard sait bientôt la fixer : Le destin à ses yeux n’oserait balancer. […] Leurs yeux étaient enflammés, et leurs bouches étaient fumantes. […] Son visage ridé et chagrin sa voix menaçante, ses sourcils épais et pendants, ses yeux pleins d’un feu sombre et austère, tenaient en silence les fiers aquilonsc, et repoussaient tous les nuages. […] On apercevait de loin des collines et des montagnes qui se perdaient dans les nues, et dont la figure bizarre formait un horizon à souhait pour le plaisir des yeux.
combien frémira son ombre épouvantée, Lorsqu’il verra sa fille à ses yeux présentée, Contrainte d’avouer tant de forfaits divers, Et des crimes peut-être inconnus aux enfers ? […] Puissé-je de mes yeux y voir tomber la foudre, Voir ses maisons en cendre et tes lauriers en poudre, Voir le dernier Romain à son dernier soupir, Moi seule en être cause et mourir de plaisir ! […] Après le malheur effroyable Qui vient d’arriver à mes yeux, Je croirai désormais, grands Dieux ! […] Au seul son de sa voix la mer fuit, le ciel tremble : Il voit comme un néant tout l’univers ensemble ; Et les faibles mortels, vains jouets du trépas, Sont tous devant ses yeux comme s’ils n’étaient pas. […] Les yeux d’Agamemnon irrité contre Achille, ressemblent à une flamme étincelante .
Cette ardeur que dans mes yeux je porte, Sais-tu que c’est son sang ? […] Ce grand cœur qui paraît aux discours que tu tiens Par tes yeux, chaque jour, se découvrait aux miens ; Et croyant voir en toi l’honneur de la Castille, Mon âme avec plaisir te destinait ma fille. […] Attaqué par vos yeux, je leur rendis les armes : Je me fis prisonnier de tant d’aimables charmes ; Je leur livrai mon âme, et ce cœur généreux Dès ce premier moment oublia tout pour eux. […] Et pouvais-tu douter que mon consentement Ne dût tout accorder à ton contentement, Puisque mon indulgence, au dernier point venue, Consentait, à tes yeux, l’hymen d’une inconnue3 ? […] Mais sache que tantôt, si pour cette Lucrèce Tu fais la moindre fourbe ou la moindre finesse, Tu peux bien fuir mes yeux et ne me voir jamais.
Quand le cougar voit la biche, ferme-t-il les yeux ? […] Thersite se courbe, de grosses larmes roulent de ses yeux. […] L’épée n’est à ses yeux que le tranchant de la politique. […] Tout le peuple a les yeux tournés vers lui, comme vers son salut. […] Pourquoi vous ouvrirait-il les yeux, quand vous vous obstinez à les fermer ?
Dépossédé des airs, son poids le précipite ; Dans la neige du mont il s’enfonce, et palpite, Et la glace terrestre a d’un pesant sommeil Fermé cet œil puissant respecté du soleil2. L’hirondelle Quand la vive hirondelle est enfin réveillée, Elle sort de l’étang, encor toute mouillée, Et, se montrant au jour avec un cri joyeux, Au charme d’un beau ciel, craintive, ouvre les yeux ; Puis, sur le pâle saule, avec lenteur voltige3, Interroge avec soin le bouton et la tige, Et, sûre du printemps, alors, et de l’amour, Par des cris triomphants célèbre leur retour. […] Celui qui règne ici d’une façon hautaine N’a point voulu parer sa maison puritaine ; Mais l’œil trouve un miroir sur les aciers brunis7. […] Tout est prêt et rangé dans sa juste mesure, Et la maîtresse, assise au coin d’une embrasure, D’un sourire angélique et d’un doigt gracieux Fait signe à ses enfants de baisser leur beaux yeux. […] Leur battement d’ailes est si vif que l’œil ne le perçoit pas ; l’oiseau-mouche semble immobile, tout à fait sans action.
Le feu, qui longtemps brûla dans Albany, est éteint ; le lit sanglant est purifié, et les larmes sont essuyées de nos yeux. […] Le maître le retrouve à la même place, l’œil fixe et abattu, se frappant la tête de ses mains, et déclarant qu’il ne pourra jamais traiter un tel sujet. […] comme il nous en met le spectacle tout entier sous les yeux ! […] Ses yeux étincelaient ; la cruauté était peinte dans tous ses traits. […] Pourquoi feindre à nos yeux une fausse tristesse ?
Comment, di-ie, recognoistrons-nous nostre Dieu, si nous avons les yeux fichez à contempler la magnificence de nos habits ? […] Comment peuvent ses yeux souffrir de voir tuer, escorcher, demembrer une pauvre beste ? […] Quoiqu’ils tâchent de se couvrir par un silence contraint, l’émotion de leur esprit paroît toujours dans le trouble de leurs yeux. […] Je le considère avec un jugement que la passion ne fait pencher ni d’un côté ni d’autre, et je le vois des mêmes yeux dont la postérité le verra. […] Ouvrez donc les yeux, je vous supplie, à tant de lumière.
C’est surtout dans les yeux que les agitations se peignent… L’œil appartient à l’âme plus qu’aucun autre organe… Avis. […] Tous les jours vous avez votre modèle sous les yeux ; peignez-le. […] Son œil affectueux implore une caresse. […] Tes yeux lancent des éclairs. […] Clarté du jour, tu ne luis plus à mes yeux ; mais une autre clarté luit à mon intelligence.
Apprends que la seule sagesse Peut faire les héros parfaits ; Qu’elle voit toute la bassesse De ceux que ta faveur a faits ; Qu’elle n’adopte point la gloire Qui naît d’une injuste victoire Que le sort remporte pour eux ; Et que, devant ses yeux stoïques, Leurs vertus les plus héroïques Ne sont que des crimes heureux. […] Un précipice affreux devant eux se présente ; Mais toujours leur raison, soumise et complaisante, Au-devant de leurs yeux met un voile imposteur. […] Là, ses yeux errants sur les flots D’Ulysse fugitif semblaient suivre la trace : Elle croit voir encor son volage héros ; Et, cette illusion soulageant sa disgrâce, Elle le rappelle en ces mots, Qu’interrompent cent fois ses pleurs et ses sanglots : « Cruel auteur des troubles de mon âme1 Que la pitié retarde un peu tes pas : Tourne un moment tes yeux sur ces climats ; Et, si ce n’est pour partager ma flamme, Reviens du moins pour hâter mon trépas. […] « Cruel auteur des troubles de mon âme, Que la pitié retarde un peu tes pas : Tourne un moment tes yeux sur ces climats ; Et, si ce n’est pour partager ma flamme, Reviens du moins pour hâter mon trépas. » C’est ainsi qu’en regrets sa douleur se déclare : Mais bientôt, de son art employant le secours, Pour rappeler l’objet de ses tristes amours, Elle invoque à grands cris tous les dieux du Ténare.
Sa figure, comme vous savez, n’a rien de touchant ni d’agréable, mais n’a rien aussi1 de choquant : sa physionomie n’impose pas, et ne promet point, au premier coup d’œil, tout ce qu’il vaut ; mais on peut remarquer, dans ses yeux et sur son visage, je ne sais quoi dont l’expression répond de son esprit et de sa probité. […] Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée furent émues, des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous leurs habitants. […] N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel3, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées. Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; et, par des mouvements étudiés, on tire au moins de leurs yeux quelques larmes vaines et forcées. […] Le récit de ce funeste accident tira des plaintes de toutes les bouches et des larmes de tons les yeux.
Tout ce qui l’entoure, le frappe à la fois : il ne peut rien distinguer ; les rayons du soleil blessent ses yeux en l’éclairant. […] Tout est découverte pour lui, chaque essai de ses forces lui donne une jouissance : l’univers en mouvement claie à ses yeux, surpris le mélange des couleurs les plus riches et les plus variées. […] Nous avancions lentement au pas de nos chevaux fatigués, les yeux attachés sur les murs gigantesques, sur les colonnes éblouissantes et colossales, qui semblaient s’étendre, grandir, s’allonger à mesure que nous approchions : un profond silence régnait dans toute notre caravane ; chacun aurait craint de perdre une impression de cette heure, en communiquant celle qu’il venait d’avoir. […] Exemple : Si la sagesse… (1er membre), Ou s’il n’eût pas eu devant les yeux le funeste exemple de l’ambition de Philippe, (2e membre), Il n’eût pas porté la désolation… (3e membre). […] Nous contenterons en même temps notre célèbre Boileau, qui nous donne à ce sujet les conseils suivants : Sans cesse en écrivant variez vos discours ; Un style trop égal et toujours uniforme En vain brille à nos yeux, il faut qu’il nous endorme.
Il faut, dit Quintilien, que l’expression soit tellement claire, que l’idée frappe les esprits comme le soleil frappe les yeux. […] les chagrins, les alarmes « Viendraient troubler ce front si pur ; « Et dans l’amertume des larmes « Se terniraient ces yeux d’azur ! […] Je l’ai, vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu. […] Camille, dans ses imprécations contre Rome s’écrie : Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre ! […] Qu’il est grand à cette heure où, prêt à voir Dieu même, Son œil qui s’éteint roule une larme suprême !
En vain ai-je fait entendre les cris de l’hirondelle, les gémissements de la colombe, et mes yeux se sont fatigués, constamment élevés vers le ciel. […] Appliquant un cristal sur ses yeux obscurcis, Et du jeune lecteur dirigeant les récits, Le vieillard lui disait : Lisez ces pages saintes ; Abel, le juste Abel, de son sang les a teintes. […] ……………………………………………… C’était les soirs encore, que des hameaux rustiques Le vieillard rappelait souvent les mœurs antiques : Quel luxe, disait-il, étonne ici mes yeux ! […] ……………………………………………… Les larmes cependant coulent de tous les yeux Vingt cris mal étouffés troublent les rits pieux ; L’effort de la douleur rompt toutes les barrières, Et les sanglots confus sont mêlés aux prières. Seul, morne, et l’œil aride, accablé sous le poids, L’aîné des fils restait sans larmes et sans voix.
Quel objet se présente à mes yeux ? […] Quel objet se présente à mes yeux ? […] 2° Les yeux. […] Avancée et étendue à la hauteur de la poitrine, la main assure les choses par serment ; dans la même position à la hauteur de l’oeil, elle menace. […] Il se combinent alors avec ceux de la tête, des yeux, de la bouche, avec les inflexions de la voix, etc., ce sont les gestes le plus oratoires.
ô regrettés pays, Dont le peuple, aux yeux vifs, aux fronts purs et limpides Toujours jeune et joyeux, ne connaît pas les rides ! Tout ce qui m’y ramène est aimable à mes yeux, Tout, jusqu’au souvenir du maître sérieux Dont les sourcils, vers nous levés, toujours sévères, S’abaissaient adoucis en présence des mères. […] Ne me conduisez pas : j’en sais toutes les routes ; Parmi ces bois grandis, je les retrouve toutes ; J’irais, fermant les yeux, et, si rien n’est changé, Au bout du chemin creux de hêtres ombragé, Le château va paraître. […] Ma mère, dont la force un instant ranimée Empruntait de la vie à cette terre aimée, Voyait tout son passé remonter sous ses yeux.
Ceux-ci n’étaient point si contrefaits ; ils n’étaient point velus comme des ours, ils ne sifflaient point ; ils avaient deux yeux : mais ils étaient si méchants et si féroces, qu’il n’y avait parmi eux aucun principe d’équité ni de justice. […] Ils leur représentaient sans cesse les malheurs de leurs compatriotes, et leur mettaient devant les yeux cet exemple si triste. […] Le jeune peuple qui s’éleva sous leurs yeux s’accrut par d’heureux mariages : le nombre augmenta, l’union fut toujours la même ; et la vertu, bien loin de s’affaiblir dans la multitude, fut fortifiée au contraire par un plus grand nombre d’exemples. […] Dès qu’il ouvrit les yeux pour les connaître, il apprit à les craindre ; et la religion vint adoucir dans les mœurs ce que la nature y avait laissé de trop rude. […] Ils convinrent qu’il fallait déférer la couronne à celui qui était le plus juste, et ils jetèrent tous les yeux sur un vieillard vénérable par son âge et par une longue vertu.
Tournez vos yeux sur une autre mer, et vous verrez le calme avec tous ses charmes. […] J’avais un grand front, des yeux très-vifs, d’assez grands traits, la tête tout à fait du caractère d’un ancien orateur, une bonhomie qui touchait de bien près à la bêtise, à la rusticité des anciens temps. […] J’ai un masque qui trompe l’artiste : soit qu’il y ait trop de choses fondues ensemble, soit que, les impressions de mon âme se succédant très-rapidement et se peignant toutes sur mon visage, l’œil d’un peintre ne me retrouvant pas le même d’un instant à l’autre, sa tâche devienne beaucoup plus difficile qu’il ne la croyait. […] Les inquisiteurs d’État ont les yeux ouverts sur votre conduite ; on vous épie, on suit tous vos pas, on tient note de tous vos projets ; on ne doute point que vous n’écriviez. […] Vous attendez mes papiers, qui ne viennent point ; vous pensez que les souverains veulent être servis à point nommé ; vous voilà étendu sur votre chaise de paille, les bras posés sur vos genoux, votre bonnet de nuit renfoncé sur vos yeux, ou vos cheveux épars et mal retroussés sous un peigne courbé, votre robe de chambre entr’ouverte, et retombant à longs plis de l’un et de l’autre côté : vous êtes tout à fait pittoresque et beau.