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29. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Je suis avec un amour naturel pour la solitude, qui n’a fait qu’augmenter à mesure que j’ai mieux connu le monde. […] à Rotterdam en 1467, mort à Bâle en 1536 1. […] L’homme cependant, impatient de la nouveauté, n’est point curieux sur ce seul article ; inquiet et qui s’ennuie de tout, il ne s’ennuie point de vivre ; il consentirait peut-être à vivre toujours. […] « Il n’y a pour l’homme que trois événements : naître, vivre et mourir ; il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre. » 2. […] « Deux choses presque inalliables s’unissent en moi : un tempérament très ardent, des passions vives, impétueuses, et des idées lentes à naître, embarrassées, et qui ne se présentent jamais qu’après coup.

30. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Naît-il des figures, ou du moins de quelques figures ? […] Pardonnez-moi : il y a, selon Cicéron même, des expressions dont tout l’ornement naît de leur force et de la nature du sujet. […] Tous les poètes latins qui étaient là le prirent pour un ancien Romain à son air et à son style ; mais les poètes français sont fort fâchés qu’on fasse des vers dans une langue qu’on ne parle plus, et disent que, puisque Lucrèce, à Rome, embellissait Épicure en latin, son adversaire, à Paris, devait le combattre en français. […] Le grand bonheur de la France fut d’avoir dans Louis XIV un roi qui était avec du goût. […] Le commerce commençait à naître ; mais on n’en goûtait pas encore les avantages ; la société était sans agréments : les villes, sans police : toutes les consolations de la vie manquaient en général aux hommes.

31. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Je ne puis adopter votre système, parce qu’ici naissent des inconvénients auxquels il est impossible de remédier. […] à Nîmes en 1787, M.  […] Chaque jour voyait naître et échouer, pour le salut du comte, quelque nouveau dessein. […] à Paris en 1790, il avait avant vingt-six ans obtenu trois fois le prix d’éloquence à l’Académie française. […] Mignet est à Aix en 1796.

32. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

Personnage véritablement pour la gloire de son pays ! […] Leurs tours naturels et hardis deviennent familiers ; les hommes, qui sont tous nés imitateurs, prennent insensiblement la manière de s’exprimer et même de penser des premiers dont l’imagination a subjugué celle des autres ». […] Vous eûtes en tous les genres cette foule de grands hommes que la nature fit naître, comme dans le siècle de Léon X et d’Auguste. […] Les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile ; la chaleur naîtra de ce plaisir, se répandra partout, et donnera la vie à chaque expression : tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur ; et le sentiment, se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce qu’on dit à ce qu’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux ».

33. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Elle naît d’elle-même en Grèce. […] Il y avait dans ces fêtes un côté sérieux et un côté comique : c’est de ce dernier que naquit la comédie. […] La tragédie romantique est née spontanément chez les peuples _modernes, à l’époque de la renaissance du théâtre. […] La France, longtemps fidèle à l’imitation classique des Grecs, a vu naître, dans les derniers temps, une réaction violente contre la tragédie : V.  […] D’où naît cette singulière puissance ?

34. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — De Maistre 1753-1821 » pp. 210-213

De Maistre 1753-1821 [Notice] à Chambéry, dans une province où notre langue fut souvent parlée avec distinction, patricien de vieille roche, ancien sénateur du Piémont, représentant d’un souverain à demi dépouillé, ministre plénipotentiaire de Sardaigne à la cour de Russie, Joseph de Maistre voua une haine irréconciliable à toutes les idées de la Révolution, et s’institua le défenseur du droit divin sous toutes ses formes. […] Il y a même, je t’assure, je ne sais quel charme secret qui naît de cette dure destinée qui m’a toujours séparé de toi ; c’est la tendresse multipliée par la compassion2. […] Le comte de Maistre, alors ambassadeur du duc de Savoie à Saint-Pétersbourg, avait dû se séparer de sa famille ; il n’avait pas encore vu sa fille Constance, née quelques mois après son départ.

35. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »

Longin, à Athènes dans le troisième siècle de l’ère chrétienne, avait composé en grec des Remarques critiques sur les anciens auteurs, et d’autres ouvrages de philosophie et de littérature. […] Dans les œuvres de Lucien, vers la fin du premier siècle de notre ère, à Samosate, ville de Syrie, et professeur de philosophie et d’éloquence à Athènes, on trouve un petit Traité sur la manière d’écrire l’histoire, qui est un chef-d’œuvre. […] Quintilien, à Rome l’an 42 de J. […] Platon, à Athènes vers l’an 429 avant Jésus-Christ, a composé tous ses ouvrages en Dialogues.

36. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Amyot, 1513-1593 » pp. -

Amyot 1513-1593 [Notice] à Melun, de parents très-pauvres, qui, chaque semaine, lui envoyaient son pain au collége de Montaigu, où il fut réduit à servir de domestique à de riches écoliers, et à travailler, dit-on, la nuit, à la lueur de charbons embrasés, Amyot devint maître ès-arts à l’âge de dix-neuf ans, et dut à la protection de Jacques Colin, lecteur du roi, une chaire de grec à l’université de Bourges. […] Archiloque, poète satirique, à Paros vers 700 av. […] Aristote, à Stagyre en Macédoine (334 av. […] Platon, en 429 ou 430 av.

37. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

L’ambiguïté naît de deux causes : un choix vicieux de mots et un arrangement ou construction mal conçue. […] Les pensées simples naissent naturellement de la circonstance ou du sujet présentées à l’imagination, elles sont facilement perçues. […] observateur, ses réflexions avaient plus formé son génie que l’étude. […] Ils ôtent du poids aux paroles de l’orateur, et font naître le soupçon d’un défaut de solidité et de vigueur dans ses arguments. […] La première règle est, que l’exorde soit simple et facile, qu’il naisse du sujet.

38. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

De Maistre 1753-1821 [Notice] à Chambéry, dans une province où notre langue fut souvent parlée avec distinction, patricien de vieille roche, ancien sénateur du Piémont, représentant d’un souverain à demi-dépouillé, ministre plénipotentiaire de Sardaigne à la cour de Russie, Joseph de Maistre voua une haine mortelle à toutes les idées de la révolution, et s’instituant le défenseur du droit divin sous toutes ses formes, recula jusqu’aux siècles des Grégoire VII et des Innocent III. […] Mais comment pourra-t-il accomplir la loi, lui qui est un être moral et miséricordieux ; lui qui est pour aimer ; lui qui pleure sur les autres comme sur lui-même, qui trouve du plaisir à pleurer, et qui finit par inventer des fictions pour se faire pleurer ; lui enfin à qui il a été déclaré « qu’on redemandera jusqu’à la dernière goutte du sang qu’il aura versé injustement1 » ? […] Il est fait comme nous extérieurement ; il naît comme nous ; mais c’est un être extraordinaire, et, pour qu’il existe dans la famille humaine, il faut un décret particulier, un Fiat de la puissance créatrice. […] Joubert disait des Français : « Les Français naissent légers, mais ils naissent modérés.

39. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

Chénier, qui devait le jour à une mère d’origine grecque et qui naquit à Constantinople, en 1762, d’un père qui y représentait la France comme consul, fit d’excellentes études au collége de Navarre, où avaient été élevés jadis H. de Guise, Henri IV, Richelieu et Bossuet. […] Je vous salue, enfants, venus de Jupiter ; Heureux sont les parents qui tels vous firent naître ! […] Le plus âgé de vous aura vu treize années : A peine, mes enfants, vos mères étaient nées, Que j’étais presque vieux. […] Ton peuple industrieux est pour les combats.

40. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

» Traduit de Strada, à Rome en 1572. […] Je t’ai trouvé, Cinna, dans le camp de mes adversaires : tu n’es pas devenu, tu étais mon ennemi : eh bien ! […] (Saint-Réal, en 1639, à Chambéry.) […] Chacun ne se croyait pas seulement pour ses parents et pour ses proches, mais pour la patrie avant tout. […] De mes cendres naîtront vos malheurs et la punition de vos crimes.

41. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

Dans les œuvres de Lucien, , vers la fin du premier siècle de notre ère, à Samosate, ville de Syrie, et professeur de philosophie et d’éloquence à Athènes, on trouve un petit traité sur la manière d’écrire l’histoire, qui est un chef-d’œuvre. Longin, vers l’an 210, avait composé un grand nombre d’ouvrages. […] Quintilien, à Rome (ou à Calagurris, en Espagne) l’an 42 de J. […] Ce que je pardonne encore moins à l’auteur, si estimable par son savoir et sa probité, c’est de citer des vers classiques, qui doivent mourir dans les lieux où ils sont nés. […] Platon, à Athènes vers l’an 429 avant J.

42. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Delille 1738-1813 [Notice] à Clermont, professeur d’humanités au collége de la Marche, puis de poésie latine au Collége de France, Delille se recommande surtout par sa traduction des Géorgiques que Chateaubriand comparait à un tableau de Raphaël copié par Mignard. […] Le soir, des simples mets9 que ce lieu voyait naître Ses mains chargeaient, sans frais, une table champêtre. […] Partout où la nature, en dépit de notre art, La fait naître en passant, et la jette2 au hasard, Avec le même charme, aimable en toute chose, Elle parle ou se tait, agit ou se repose. […] Un lieu voit-il naître des mets ?

43. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Balzac 1596-1655 [Notice] à Angoulême, Jean-Louis Guez de Balzac, membre de l’Académie française, passa presque toute sa vie sur les bords de la Charente, au fond de son château, dans un isolement égoïste et superbe, qui, loin de nuire à sa renommée, donnait à ses écrits l’autorité d’oracles impatiemment attendus. […] Disons que c’est une éloquence d’affaires et de service ; née au commandement5 et à la souveraineté ; tout efficace et toute pleine de force. […] Elle ne s’amuse point à cueillir des fleurs et à les lier ensemble ; mais les fleurs naissent sous ses pas, aussi bien que sous les pas des déesses. […] en Afrique, 128 ans après J. 

44. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Bornons-nous à dire que, à Paris en 1622, il termina sa carrière en 1673. […] Et cette dureté meurtrière est née de son abondance et de ses délices. […] en effet à Bourges le 20 août 1632, il mourut le 13 mai 1704. […] dans la Provence en 1663, il mourut en 1742. […] en effet le 20 février, 1694 à Châtenay près de Paris, il ne mourut qu’en 1778, à Paris.

45. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

L’idée représente l’objet, le peint dans notre esprit ; elle naît de la première impression formée en nous par des mouvements extérieurs ou intérieurs ; la pensée considère cet objet, elle l’examine avec attention, elle naît de la réflexion. […] Pendant que la main trace les caractères de l’écriture, l’esprit continue à travailler ; les idées naissent, c’est l’instant de les saisir au vol et de les clouer, pour ainsi dire, sur le papier prêt à les recevoir, par un mot ou un signe quelconque. […] Il faut d’abord que le fait soit complet, c’est-à-dire qu’on le voie naître, se passer et s’accomplir. […] Ou nomme passions en Rhétorique les sentiments qui peuvent naître d’un sujet et se communiquer aux autres.

46. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre II. »

Chez les peuples primitifs, le poète était musicien i il préludait sur sa lyre, il s’animait au bruit de l’harmonie, il se donnait le ton et la mesure, il chantait, il composait d’inspiration ; les paroles naissaient en même temps que la musique ; de là une concordance parfaite entre le rythme musical et le rythme poétique. […] Le moindre incident fait naître des couplets : victoires et défaites, plaisirs et amours, personnes et choses, on chansonne tout, on s’amuse de tout; on est satisfait quand, on a lancé une plaisanterie ou quelques rimes ; en un mot, comme dit le proverbe : Tout finit en France par des chansons. […] Boileau a fort bien caractérisé le vaudeville : Le Français, malin, forma le vaudeville, Agréable indiscret, qui, conduit par le chant, Passe de bouche en bouche et s’accroit en marchant.

47. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Sainte-Beuve 1804-1870 » pp. 291-295

Lemaistre, dit de Sacy, en 1612, mort en 1684. […] Femme célèbre, née en 1566, morte en 1645 ; Montaigne l’appelait sa fille d’alliance. […] en 1647, il mourut en 1706.

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