Il doit sembler étrange de prétendre rectifier les textes adoptés de Corneille ou de Bossuet ; et cependant rien n’est plus nécessaire, car d’incroyables altérations de toutes sortes s’y sont glissées et accréditées. […] Il paye à la naissance, au rang, au pouvoir politique, au patronage littéraire ce qui lui est dû d’hommages ; mais il a l’art de les amortir, de les émousser par je ne sais quoi d’involontaire, d’imprévu, d’accidentel, de détourné, qui leur retire le caractère de pures louanges, qui les rend propres à être offerts et acceptés par des esprits également délicats ; il sait mêler à l’expression du respect, de la reconnaissance, du dévoûment, des saillies de familiarité, des accents de tendresse, qui, malgré la différence des conditions, ramènent à l’égalité nécessaire en amitié. […] Ils ne comprennent pas que, soit qu’ils en aient ou non le sentiment, par raison ou par instinct, en remplissant leur héroïque mission de résistance, ces grands hommes épurent, fertilisent, affermissent l’œuvre des révolutions, parce qu’ils n’en laissent arriver à la postérité que les progrès, justes, vrais, nécessaires, qu’elles roulaient dans leurs flots impurs.
Pour la poésie, comme pour l’architecture, il faut que tous les morceaux nécessaires se tournent en ornements naturels. […] Plutôt que de modérer les dépenses superflues, on refuse cruellement le nécessaire à ses créanciers. […] L’élégance est encore plus nécessaire à la poésie que l’éloquence, parce qu’elle est une partie principale de cette harmonie si nécessaire aux vers. […] Encore une fois, plus de simplicité, moins de démangeaison de briller ; allez vite au but, ne dites que le nécessaire. […] Chose nécessaire aux réformateurs, il joignait à la vigueur du talent celle du caractère.
Cependant il est nécessaire de dire que cet ouvrage devroit être lu avec quelque précaution, sans les judicieuses remarques qu’on y a insérées. […] D’ailleurs, (pourroit-on dire à ce sceptique) une religion est absolument nécessaire pour le bien général de la société, pour le bien particulier de chaque individu ; et cette religion doit avoir un culte extérieur, parce qu’il est dans la nature de l’homme qu’il fasse éclater l’admiration, le respect, l’amour et tous les autres sentimens de son cœur envers l’objet qui les a fait naître.
A voir ces vers pleins d’aisance, qui n’ôtent à l’expression de l’idée rien de nécessaire et ne lui ajoutent rien de superflu, il s’imagine volontiers que lui-même il n’écrirait pas autrement que l’auteur, tandis qu’il conçoit bien, en prenant la plume, la vérité de ce mot du poëte : … Sibi quivis Speret idem, sudet multum frustraque laboret Ausus idem : tantum series juncturaque pollet ! […] De l’espoir des Troyens seule dépositaire, Songe à combien de rois tu deviens nécessaire.
Il ne faut qu’un moment de l’attention la plus légère, pour s’en convaincre et pour reconnaître combien la probité est nécessaire à l’avocat.
Mais telle est la concision habituelle du style d’Aristote qu’il n’est peut-être pas nécessaire de supposer ici une altération du texte par la faute des copistes.
Nous citerons les caractères essentiels de la poésie, les qualités nécessaires au poète, la versification, le merveilleux chrétien dans l’épopée, la question des trois unités, les effets des spectacles dramatiques.
Nos études doivent tendre à développer une qualité si nécessaire et si rare. […] Ce soin et cette étude est d’autant plus nécessaire, qu’il est étrange combien c’est une qualité rare que cette exactitude de jugement. […] C’est la seule chose qui soit absolument nécessaire pour se défendre des surprises : car ce que les Académiciens disaient, qu’il était impossible de trouver la vérité, si on n’en avait des marques, n’est qu’une vaine subtilité. […] Telle était l’assiette de la cour, lorsque des événements rompant cette union, si nécessaire à l’État, lui causèrent des maux très funestes. […] La confiance, si nécessaire entre les hommes, est le lien de la société et de l’amitié.
Nous nous bornerons aux éclaircissements généraux nécessaires pour faciliter la lecture des textes. […] Plus un Traité de la Marne, fort utile et nécessaire pour ceux qui se mellent d’agriculture. […] Et comme alors j’estois de cet advis, pour les considerations susdites, aussi me semble il maintenant que Vostre Majesté a fait une très sage et nécessaire resolution, de fortifier M. […] Cependant, quand il examine lui-même les qualités nécessaires du héros de la tragédie, il ne touche point du tout à sa naissance, et ne s’attache qu’aux incidents de sa vie et à ses mœurs. […] Mais, lui dit le malade, ai-je toute la force nécessaire pour m’en servir ?
Mais si je dis : le pain est un aliment nécessaire à l’homme, alors je détermine la signification du substantif pain, en lui donnant une signification générale, puisque je parle ici de toute l’espèce de pain. […] Tels sont : le vrai, le nécessaire, le beau, le sublime, le savoir, le boire, le manger, le devant de la maison, le dessus de la porte, le pourquoi, le comment, etc. […] Il n’était pas nécessaire que vous vous en allassiez si promptement. […] La conductive, qui lie en conduisant le sens à sa perfection : c’est que : = Il n’est pas douteux que l’étude de notre langue ne soit des plus nécessaires : = Rien de si agréable que de converser avec des gens instruits : = Si vous venez, et que nous soyons seuls, nous lirons l’ouvrage de votre ami.
La servitude et l’ignorance, sa compagne nécessaire, consommèrent donc l’ouvrage que la corruption des mœurs avait commencé depuis longtemps ; et lorsqu’après des siècles de barbarie, la lumière voulut enfin se remontrer ; lorsque les peuples, fatigués par tous les genres d’oppression, essayèrent enfin de sortir de ce long sommeil de l’esclavage, il fallut un choc terrible et des crises affreuses pour lutter contre tant d’obstacles réunis, et pour reconquérir une ombre au moins de l’ancienne liberté.
À une connaissance profonde du cœur de l’homme, il joint l’art de s’en rendre maître quand il veut, et d’imprimer à tous ses mouvements le degré de force et de chaleur nécessaire.
Que l'on n’exige pas de moi, dit ce célèbre rhéteur, ce que beaucoup ont voulu faire, de renfermer et de circonscrire l’art dans des bornes nécessaires et immuables.
L’existence de dieu Consultez Zoroastre2, et Minos, et Solon, Et le sage Socrate, et le grand Cicéron : Ils ont adoré tous un maître, un juge, un père : Ce système sublime à l’homme est nécessaire ; C’est le sacré lien de la société, Le premier fondement de la sainte équité, Le frein du scélérat, l’espérance du juste. […] Si le vin manque, la conversation est calme sans être triste, et on ne tarde pas à chercher dans le sommeil les forces nécessaires pour entreprendre la fatigue du lendemain.
La bienveillance est nécessaire entre les gens de bien ; c’est une source d’amitié établie par la nature. Il faut excepter le cas où la proposition incidente est nécessaire pour compléter le sens de l’antécédent. […] Les Latins se plaisent à employer ces sortes de particules, qui, n’étant point nécessaires au sens, servent à affirmer avec plus d’énergie, et donnent à la phrase un début plus accentué et par là même plus élégant. […] VII La conjonction aut, ou, servant à établir une distinction entre les termes qu’elle unit, s’emploie élégamment et se répète même avec grâce, quand cette distinction est nécessaire et repose sur la nature même des choses. […] XXIV Nous avons vu à l’article des adverbes que les Latins, à l’imitation des Grecs, aimaient à introduire dans le langage certains adverbes qui ne sont point nécessaires au sens de la phrase.
Voici encore un chapitre évidemment incomplet, et cependant si plein de minutieux détails, qu’il faudrait bien des pages pour le commenter, si je ne me bornais aux explications les plus nécessaires.
Leur forte culture est devenue plus nécessaire aujourd’hui qu’autrefois, aux hommes publics obligés de faire prévaloir leurs pensées par la parole, et de donner les raisons de leurs actes.
« On voit que ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on s’est plaint de l’inévitable tyrannie qu’exercent sur un artiste ceux qui sont les instruments uniques et nécessaires de son art. » (La Harpe, Analyse de la Poétique d’Aristote.
Le goût est pour lui une sorte de conscience morale, et ses jugements nous font comprendre les relations nécessaires qui unissent le bien dire au bien penser.