Latins.
Desbillons, jésuite, dans ses fables latines qu’il a lui-même traduites en français, s’est proposé Phèdre pour modèle, et l’a bien souvent égalé. […] Le prince des poètes latins, Virgile, né à Andès près de Mantoue, l’an 70 avant J. […] Boileau 259 a dit après le poète latin : Elle peint des amants la joie et la tristesse. […] Une poésie forte et harmonieuse, qui rend le sens substantiel du lyrique latin, me paraît ici préférable à la meilleure prose qui en rendrait le sens littéral. […] Horace, le seul lyrique latin, n’a pas toute la hardiesse et toute la fougue de Pindare, toute la douceur d’Anacréon, toute la vivacité de Sapho.
Cette figure est plus commune en latin que dans notre langue. […] Cette figure, plus fréquente chez les Grecs et chez les Latins que chez nous, n’appartient qu’au style noble et soutenu : elle est surtout usitée en poésie. […] C’est par antiphrase que les Grecs appelaient la mer Noire Pont-Euxin ou mer hospitalière, les Furies Euménides ou bienveillantes ; et que les Latins employaient le mot sacer, sacré, dans le sens d’execrabilis : Auri sacra fames . […] Les Grecs et les Latins étaient-ils aussi exigeants relativement aux épithètes ? Les poètes grecs et latins admettaient quelquefois des épithètes qui n’avaient d’autre objet que de peindre la personne ou la chose d’une manière générale, sans rapport spécial avec la circonstance présente.
car le grec et le latin ne furent pas toujours des langues mortes : il fut un temps où Homère, Virgile, Horace étaient vus du même œil que nous ! […] La poésie anglaise ne pouvait admettre ces espèces de pieds, parce qu’à cet égard, le génie de notre langue diffère de celui de la langue latine. […] Quelques-unes des compositions lyriques de Buchanan joignent à beaucoup d’élégance la manière des classiques latins. […] Enfin Jupiter consent à ce que le nom troyen soit à jamais oublié pour faire place au nom latin ; Junon alors s’apaise, et le héros victorieux reste dans le Latium. […] Les guerres avec les Latins n’ont plus la dignité et l’intérêt des événements qui les ont précédées, tels que la ruine de Troie, l’amour de Didon, la descente aux enfers.
Les amateurs d’anecdotes littéraires n’ont point oublié que Brébeuf avait d’abord commencé la traduction de l’Énéide, et que, fatigué à chaque instant par les contrariétés que lui faisait éprouver la dissonance perpétuelle de son ton boursouflé, avec la douce mélodie et le charme continu de l’expression de Virgile, il alla confier son embarras à Ségrais son ami, qui, de son côté, suait sang et eau pour se monter au ton de Lucain qu’il essayait de traduire, et que les deux amis se proposèrent et firent un échange, dont les deux poètes latins n’eurent guère à s’applaudir, mais dont Virgile surtout se trouva fort mal. […] Il était plus juste et plus simple en même temps de ne voir dans cette traduction qu’un beau poème français, sur le même sujet qui avait inspiré à Virgile un beau poème latin. […] Ses fréquents jeux de mots, ses équivoques, l’emploi ridiculement affecté des termes techniques ; l’habitude qu’il s’était faite de créer au besoin des mots, et de les emprunter tantôt du grec ou de l’hébreu, tantôt du latin ou de l’italien, hérissent son style de difficultés, qui arrêtent à chaque pas les Anglais eux-mêmes.
L e mot style, qui vient du latin stylus, désignait autrefois l’aiguille, dont on se servait, pour graver les lettres sur des écorces d’arbre, ou sur des tablettes enduites de cire. […] Boileau, qui a senti toute la vérité de ce précepte, a dit après le poète latin : Aimez donc la raison. […] Le P. de Colonia jésuite, dans sa rhétorique latine, reproche avec raison à Tertullien d’appeler le déluge universel, la lessive de la nature . […] Le genre pour l’espèce ; comme lorsque par le mot mortels, on entend seulement les hommes, quoique tous les êtres animés soient sujets à la mort : ou l’espèce pour le genre ; comme lorsque les poètes Grecs et les Latins se sont servis du mot Tempé, nom d’une plaine de la Thessalie, pour marquer toutes sortes de belles campagnes.
Les Latins et surtout les Grecs ont eu des admirateurs qui les comprenaient peu. […] Voltaire écrivait à madame du Deffand : « Savez-vous le latin, madame ?
Mais les Latins n’ont guère observé cette règle que dans les vers élégiaques, où le distique finit ordinairement par un ou deux points.
Plus tard, les Latins désignèrent par la même expression (stylus) un poinçon ou forte aiguille qui leur servait à tracer les lettres de l’alphabet sur l’écorce d’arbre appelée liber, ou sur des tablettes recouvertes de cire.
Dans les choses de la nature et de l’art, dans les noms, par exemple, de certains animaux, de certaines professions, de certains détails de la vie humaine, tel mot qui nous paraît bas et trivial ne l’était pas sans doute pour les Grecs et les Latins, ni même pour les Français d’une autre époque, et ne le serait pas aujourd’hui pour les Anglais ou les Allemands. […] En appréciant le caractère de la concision dans les écrivains latins qui se sont distingués par cette vertu, l’on pourrait dire qu’elle est grave dans Salluste, obscure flans Perse, piquante dans Sénèque, énergique dans Tacite.
Avant lui Juvénal avait dit en latin Qu’on est assis à l’aise aux sermons de Cotin ; L’un et l’autre avant lui s’étaient plaints de la rime, Et c’est aussi sur eux qu’il rejette son crime : Il cherche à se couvrir de ces noms glorieux. […] Corneille a dit, en imitant le poëte latin : « L’utile a besoin de l’agréable pour s’insinuer dans l’amitié des hommes. » 3.
— Du reste des Latins la conquête est facile. […] Horace l’a dit en latin avant Boileau.
Latins.
La lettre j, chez les Latins, était une voyelle double dans le corps des mots ; mais, au commencement, c’était un simple consonne.
Théocrite, Bion, Moschus, Latins.
Le dos courbé, le front touchant presque au Gradus, Je croyais (car toujours l’esprit de l’enfant veille) Ouïr confusément, tout près de mon oreille, Les mots grecs et latins, bavards et familiers, Barbouillés d’encre, et gais comme des écoliers, Chuchoter, comme font les oiseaux dans une aire8, Entre les noirs feuillets du lourd dictionnaire9. […] Ces vers sont autant d’allusions aux classiques latins de l’enfance.
Différence essentielle entre la coupe du vers français et celle du vers latin. — Rejet ou enjambement. […] Le rejet, ou enjambement, un des plus beaux ornements des vers latins, doit être évité avec le plus grand soin dans notre versification. […] Horace, peu habile à faire l’hexamètre, a composé les vers latins les plus charmants sur toutes les autres mesures ; Boileau, incapable de faire le petit vers français (le vers de sept ou de huit syllabes), le vers de Lamartine, est d’une force incomparable sur l’alexandrin.
Sujet traité par Eschyle, et d’après lui, en latin, par Accius et par Pacuvius.
On ne perdra pas de vue qu’aux termes de l’instruction générale du 15 novembre 1854 on doit expliquer le français dans les classes1 : ce qu’on s’était trop généralement borné à faire jusqu’ici pour le latin et pour le grec.