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69. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre IX. Parallèle des Oraisons funèbres de Condé, par Bossuet et de Turenne, par Fléchier et Mascaron. »

« Au moment que j’ouvre la bouche pour célébrer la gloire immortelle de Louis de Bourbon, prince de Condé, je me sens également confondu et par la grandeur du sujet, et, s’il m’est permis de l’avouer, par l’inutilité du travail. […] « Certes, s’il y a une occasion au monde où l’âme pleine d’elle-même soit en danger d’oublier son Dieu, c’est dans ces postes éclatants où un homme, par la sagesse de sa conduite, par la grandeur de son courage, par la force de son bras, et par le nombre de ses soldats, devient comme le dieu des autres hommes, et rempli de gloire en lui-même, remplit tout le reste du monde d’amour, d’admiration ou de frayeur.

70. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

Tous ces désirs de grandeur partent du vide d’un cœur inquiet. […] Lisez la vie de saint Louis, vous verrez combien les grandeurs de ce monde sont au-dessous des désirs du cœur de l’homme.

71. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Les pierres et les métaux polis par notre art ne sont pas comparables à ce bijou de la nature : elle l’a placé dans l’ordre des oiseaux au dernier degré de l’échelle de grandeur. […] Les Indiens, frappés de l’éclat et du feu que rendent les couleurs de ces brillants oiseaux, leur avaient donné les noms de rayons ou cheveux du soleil… Les petites espèces sont au-dessous de la grande mouche asile2 pour la grandeur, et du bourdon pour la grosseur. […] Le lion et le tigre sur la terre, l’aigle et le vautour dans les airs, ne règnent que par la guerre, ne dominent que par l’abus de la force et par la cruauté, au lieu que le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix, la grandeur, la majesté, la douceur ; avec des puissances, des forces, du courage, et la volonté de n’en pas abuser et de ne les employer que pour la défense, il sait combattre et vaincre sans jamais attaquer : roi paisible des oiseaux d’eau, il brave les tyrans de l’air ; il attend l’aigle sans le provoquer, sans le craindre ; il repousse ses assauts en opposant à ses armes la résistance de ses plumes et les coups précipités d’une aile vigoureuse qui lui sert d’égide ; et souvent la victoire couronne ses efforts. […] Il fut choisi, avec Bouguer et Godin, pour aller à l’équateur déterminer la grandeur et la figure de la terre.

72. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Un Édit plein de grandeur leur imprime sa protection royale, et a consolé, par cet appui, les mânes plaintifs de leurs pères. […] La grandeur fut égale de part et d’autre ; Barry souffrit la mort ; et sa femme, après avoir défendu la place avec succès, alla ensevelir sa douleur et sa jeunesse dans un Couvent de Béziersc où elle mourut. […] On dit, votre éminence aux cardinaux, et votre altesse éminentissime, s’ils sont princes ; votre excellence aux ambassadeurs, aux grands seigneurs des pays étrangers ; et votre grandeur à d’autres personnes que les circonstances de la vie feront connaître.

73. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

J’entrevois ma grandeur. […] Mais tous ses crimes sont accompagnés d’une grandeur d’ame qui a quelque chose de si haut, qu’en même temps qu’on déteste ses actions, on admire la source d’où elles partent. […] La plupart des seigneurs de la cour de Louis XIV, dit Voltaire, vouloient imiter cet air de grandeur, d’éclat et de dignité qu’avoit leur maître. […] Agamemnon lui répond avec toute la noblesse et toute la grandeur d’un chef des rois de la Grèce, et finit par lui dire qu’il rompt tous les nœuds qui l’attachent à lui. […] Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ?

74. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre premier. Apologie de Socrate par Platon. »

Ces trois discours forment un véritable drame, dont chaque scène est une leçon de courage et de grandeur d’âme ; et le dénouement, ce que l’on pouvait offrir de plus pathétique et de plus attendrissant, la mort du juste assassiné juridiquement, et avalant le breuvage mortel, en pardonnant à ses ennemis, en formant des vœux pour la prospérité de ses concitoyens. […] C’est là que Socrate, élevé au-dessus de lui-même, et par l’importance de l’objet, et par la grandeur des idées quelle lui suggère, personnifie tout à coup les lois, et les introduit elles-mêmes sur la scène.

75. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fléchier. (1632-1710.) » pp. 69-75

Il suffit de dire, à son éloge, qu’il s’est une fois rapproché de ce modèle : une fois son éloquence, souvent trop ornée, a puisé dans l’importance du sujet et la sincérité du deuil public une sérieuse et véritable grandeur. […] Vous immolez à votre souveraine grandeur de grandes victimes, et vous frappez quand il vous plaît ces têtes illustres que vous avez tant de fois couronnées.

76. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

Cela ne s’appelle pas naître dans la pourpre, et il n’y a rien ici qui sente la grandeur d’un Empire. […] De leurs cendres et de leurs ruines s’est élevée la grandeur et la souveraineté de notre Église.

77. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

Tout ce que la grandeur a de vains équipages, D’habillements de pourpre, et de suite de pages, Quand le terme est échu, n’allonge point nos jours : Il faut aller tout nus où le destin commande ; Et, de toutes douleurs, la douleur la plus grande,   C’est qu’il faut laisser nos amours6. […] Ton esprit enflammé d’une céleste ardeur Eclate par soi-mesme, et moy par ma grandeur.

78. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Tantôt ce sera une peinture qu’animeront les traits les plus vifs et les plus frappants, et que suivront de grandes et nobles idées rendues avec une singulière véhémence de style, comme dans ces strophes de l’Ode à la fortune, de Rousseau : Quels traits me présentent vos fastes… Juges insensés que nous sommes… Tantôt ce seront des comparaisons riches et multipliées qui nous présenteront les objets dans toute leur grandeur, dans toute leur beauté, comme celle que nous offre l’Ode aux princes chrétiens sur l’armement des Turcs : Comme un torrent fougueux… La Palestine enfin, après tant de ravages… Tantôt, ce sera un enchaînement de figures vives et saillantes qui donneront aux pensées un nouveau degré de force et d’élévation, comme on le voit dans un passage de l’ode Qualem ministrum : Quid debeas, ô Roma, Neronibus… cum laude victorem. […] L’ode sacrée est celle qui célèbre les perfections et les œuvres de Dieu, et les grandeurs de la religion. […] Dans les chants consacrés à la gloire du vrai Dieu, on sent au fond même du sujet la vraie grandeur puisée dans sa source : ce sont de vraies beautés, de vraies vertus qu’on admire, et des sentiments solides qu’on exprime. […] Comme les précédentes compositions, et surtout comme l’hymne liturgique, ils célèbrent Dieu et ses grandeurs ; les saints, leurs vertus et leur gloire ; les mystères et les vérités de la foi. […] Ce sont : L’ode de Malherbe intitulée : Dégoût des grandeurs périssables ; les plus belles du Ier livre de J.

79. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Dans le premier, Ulysse, pour déterminer Agamemnon à immoler sa fille Iphigénie, diminue la grandeur de ce sacrifice, en représentant à ce prince qu’il ne s’agit de répandre qu’un peu de sang. […] Mais aussi ne : vous piquez pas de vouloir ajouter une grandeur vaine à ce qui est imposant par soi-même : si vous voulez exprimer que le roi vient, n’imitez pas ce poète qui, trouvant ces mots trop communs, dit : Ce grand roi roule ici ses pas majestueux ! […] … Il est vrai que la régente a fort maltraité Votre Altesse et qu’elle lui a fait souffrir d’énormes injustices ; mais quel déplaisir vous a fait la France, elle qui vous a si chèrement nourris vous et vos ancêtres ; elle qui vous a élevé dans un si haut éclat, et qui a rendu Votre Grandeur si puissante qu’elle peut aujourd’hui lui être funeste ? […] Nous en trouvons encore un bel exemple dans le poème de la Religion, lorsque Racine le fils met en opposition la grandeur et la bassesse de l’homme. […] — 2° Grandeur et Bassesse de l’homme.

80. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

A la vue d’un si grand objet, n’attendez pas de cette princesse des discours étudiés et magnifiques : une sainte simplicité fait ici toute la grandeur. […] Le prince de Condé à la bataille de Rocroy2. — Sa retraite. — Sa mort pleine de grandeur et d’humilité. […] Cette victoire, qui sauva la France et prépara la grandeur du règne de Louis XIV, fut remportée cinq jours après la mort de Louis XIII.

81. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

C’est une physique bien fausse, mais qui ne l’est pas plus que toute la physique ancienne ; et d’ailleurs il a mis dans son poème tant de grandeur, de beauté poétique, de pensées ingénieuses, de vigueur d’expression et d’harmonie de style, que l’ouvrage est regardé avec raison comme admirable par ceux qui l’ont lu et bien compris. […] Elle sera intéressante par sa grandeur même ou l’importance qu’elle paraît avoir pour une nation ou pour le genre humain. […] Il a voulu suppléer au défaut d’invention par la grandeur des sentiments ; mais il a caché trop souvent sa sécheresse sous de l’enflure. […] Il a mis dans son ouvrage autant d’intérêt que de grandeur.

82. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Soutenue par la grandeur du texte saint, elle se montre par intervalles poète inspirée. […] La tendresse et la passion y sont remplacées, par un seul sentiment héroïque, la grandeur du courage. […] Quelques scènes, cependant, atteignent une grandeur sublime et rappellent Cinna. […] Il a retrouvé à l’occasion la grandeur et la magnificence de Lucrèce. […] Aussi la grandeur de Rousseau n’était-elle qu’une grandeur tendue, sa pompe que de l’emphase, et son luxe qu’une futilité de paroles vides de tout sentiment.

83. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-12

Sa Grandeur me charge aujourd’hui de vous transmettre l’appréciation qui lui a été adressée et de vous exprimer en même temps ses félicitations. […] Veuillez agréer, Monseigneur, l’hommage du profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, de Votre Grandeur, le très humble et très obéissant serviteur.

84. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Que les jeunes gens, qu’abuse si facilement tout ce qui a l’air de la grandeur ou de la vérité, apprennent et observent de bonne heure, que trois sortes de néologisme défigurent successivement les langues : celui d’abord qui introduit sans nécessité des mots nouveaux : celui qui donne aux mots anciens une acception qu’ils n’avaient pas ; et ici commence la dépravation du jugement et le désordre dans les idées : mais celui de tous qui est le plus dangereux, celui qu’il faut fuir avec le plus de soin, c’est celui, sans doute, qui familiarise insensiblement avec l’habitude de donner tout aux mots, et rien au sentiment ; de se faire un jargon aussi ridicule que barbare, où l’âme et le cœur ne sont et ne peuvent être pour rien, puisqu’il n’offre ni idées, ni sentiments, et que la langue seule en fait les frais. […] aux éclats de ta foudre, Quand on croyait des rois voir tressaillir la poudre, Et de leurs descendants chanceler la grandeur, L’avenir t’ouvrait-il sa noire profondeur ? […] Mais c’est moins encore par les beautés de détails, par des traits épars et isolés, que cette étude peut influer sur une composition quelconque ; c’est par le ton général, par la couleur religieuse qu’elle prête au style par l’onction dont elle pénètre les sentiments, par la grandeur enfin qu’elle donne aux pensées C’est là ce qui constitue la véritable originalité ; ce qui fait d’un écrivain un homme à part, et donne à toutes ses productions un caractère particulier.

85. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

Dans les récits réunis sous le titre de Grandeur et servitude militaires, il représente la lutte de l’honneur et de la raison, du devoir et de l’humanité : ce fut un succès d’attendrissement. […] Ce vers est merveilleux d’essor, de grandeur et, si j’ose dire, d’envergure.

86. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

C’est le seul travail de l’art, sur notre terre actuelle, qui ait le genre de grandeur qui caractérise les œuvres immédiates de la création. […] Son rôle politique ne fut pas d’ailleurs sans grandeur. […] Si je hais les mœurs des Spartiates, je ne méconnais point la grandeur d’un peuple libre, et je n’ai point foulé sans émotion sa noble poussière. […] Et il ne faut pas croire que la grandeur des effets suppose ici des moyens très compliqués. […] On demeure confondu de la grandeur de l’entreprise, quand M. 

87. (1873) Principes de rhétorique française

Quelque rang où jadis soient montés mes aïeux, Leur gloire de si loin n’éblouit point mes yeux, Je songe avec respect de combien je suis née Au-dessous des grandeurs d’un si noble hyménée. […] Voilà les enseignements que Dieu donne aux rois : ainsi fait-il voir au monde le néant de ses pompes et de ses grandeurs. […] Tout l’univers admirait ta splendeur : Tu n’es plus que poussière, et de cette grandeur Il ne nous reste plus que la triste mémoire. […] Montesquieu fait l’éloge de l’ancienne Rome en rappelant les causes de sa grandeur : Lorsque la domination de Rome était bornée dans l’Italie, la république pouvait facilement subsister. […] Ni l’or, ni la grandeur ne nous rendent heureux.

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