Moquons-nous donc de cette chicane, où ils veulent assujettir le goût du public, et ne consultons, dans une comédie, que l’effet qu’elle produit sur nous.
Chassang, au milieu d’occupations multipliées, nous a prodigué les conseils de son expérience et de son goût. […] Des actions de cette nature sont conçues par les mauvais poètes en raison de leur propre goût, et, par les bons, pour condescendre à celui des acteurs. […] Elle paraît occuper le premier rang, à cause de la faiblesse d’esprit des spectateurs ; car les poètes s’abandonnent, dans leurs créations, au goût et au désir de leurs spectateurs. […] Ainsi, Agathon échoua sur ce seul point ; mais, dans les péripéties et dans les actions simples, il réussit merveilleusement à satisfaire le goût du public. […] Ils ont le goût des honneurs, ou, plutôt, de la victoire ; car la jeunesse est avide de supériorité, et la victoire en est une.
Ainsi Virgile, qui sera toujours le modèle du goût, comme Homère celui du sublime, se plaît à relever les travaux de ses abeilles, en les comparant à ceux des cyclopes forgeant les foudres de Jupiter.
est pour l’homme de goût la plus heureuse rencontre d’idée et d’expression à la fois gracieuse, piquante et rapide.
Dans l’emploi de ces figures il faut surtout respecter toujours le goût et les convenances.
Les antithèses employées avec goût plaisent infiniment dans les ouvrages d’esprit ; elles y font à peu près le même effet que dans la peinture les ombres et les couleurs qu’un peintre habile sait disposer convenablement, ou dans la musique les voix hautes et basses qui, en se combinant avec art, forment une délicieuse harmonie. […] Ov. — Dulcis, doux au goût. […] Virg. — Avere, avoir envie, marque du sentiment et du goût. […] Cic. — Desipere (de sapere, sentir, avoir du goût, et de, qui marque le contraire), s’écarter du bon sens, de la sagesse, se livrer à quelque folie.
Demeurer, signifiant faire sa demeure, prend être, quand il doit marquer qu’on est encore dans un lieu : = il est demeuré à Paris pour se former le goût. […] Les augmentatives, qui lient en ajoutant à ce qui précède, et qui sont, de plus, d’ailleurs, encore, etc. = Mangez de ce fruit : il est agréable au goût ; de plus, il est bon pour la santé.
Ils avaient hérité de leurs ancêtres de la guerre de Troie un goût exquis de la mesure et de la convenance que tout nourrissait en eux : la douceur tempérée de leur climat, l’harmonie idéale de leurs paysages, l’équilibre parfait de leurs facultés, fruit d’une vie sobre et d’une éducation virile. […] Le peuple prit le goût de l’oisiveté, des spectacles, des gratifications et des ergotages de la place publique.
Molière dit ailleurs d’un faux bel esprit : Il est guindé sans cesse, et dans tous ses propos On voit qu’il se travaille à dire de bons mots, Depuis que dans la tête il s’est mis d’être habile, Rien ne touche son goût tant il est difficile.
Il y a un petit air de dimanche gras répandu sur cette lettre, qui la rend d’un goût nom pareil. […] Le goût d’écrire vous dure encore pour tout le monde ; il m’est passé pour tout le monde. […] Pourtant nous essaierons de courtes remarques dans l’intérêt des jeunes gens, trop disposés à s’éloigner des principes véritables du goût. […] Donnez ce sujet à un homme sans goût, il le remplira de tropes et de figures ambitieusement contournées. […] Petite métalepse d’un goût charmant.
Le goût peut se faire illusion, sans doute ; mais comment une belle âme se peut-elle tromper en fait de sentiments ?
Qu’ils en fassent un exercice de goût.
Sur la manière de faire usage de ces sujets, je n’ai point de conseils à donner aux professeurs : ils connaissent aussi bien et mieux que moi par quels moyens on parvient à éveiller chez les jeunes gens l’imagination et à la régler, et comment, tout en développant la sensibilité et le goût, on donne à la pensée de la justesse et au raisonnement de la vigueur. […] Enfin, il leur lit de nouveau ou même leur dicte le texte de l’auteur : la différence qu’ils reconnaissent entre ce texte et leur propre rédaction contribue beaucoup à former à la fois leur jugement et leur goût. […] à rien, si ce n’est peut-être à gâter le goût, et même quelquefois à fausser le jugement. […] Inventez quelques incidents : montrez comment il n’avait de goût à rien. […] Auprès d’une des fenêtres était une volière garnie de fils d’argent, où Léon, qui avait conservé les goûts simples de l’adolescence, nourrissait un joli oiseau qu’il accoutumait à parler.
Enfin, lorsque leur jugement, fortifié par l’exercice et l’expérience, aurait acquis la rectitude et la solidité convenables, le professeur leur présenterait des compositions d’un goût moins sévère, d’un travail moins exquis ; ils y verraient eux-mêmes comment, par le défaut de méditation ou par la recherche de ces pensées déliées et fugitives, que Buffon comparait aux feuilles du métal battu, il arrive que les parties d’un écrit sont gauchement jointes entre elles, les chaînons mal agencés l’un à l’autre, et la trame du discours souvent interrompue.
Sa langue est souple, élégante, unie, riche en demi-teintes ; elle allie la force à la grâce, mais ses hardiesses n’effrayent point le goût.
Se bâtant de placer et d’enchaîner une foule de réflexions et de souvenirs, il n’a pas un moment pour les affectations du bel esprit et du faux goût, et la brièveté le force à la perfection.
Tour à tour classique et romantique, il a moins de goût que d’imagination et de sensibilité.
Il ne dédaigne pas les lettres ; car les lettres, il le sait, c’est la suprématie de l’esprit, c’est, avec l’éloquence et le goût, l’histoire du monde, la science des tyrannies et des libertés, la lumière reçue des temps, l’ombre de tous les grands hommes descendant de leur gloire dans l’âme qui veut leur ressembler, et lui apportant, avec la majesté de leur souvenir, le courage de faire comme eux.
Dans ces vers, comme dans quelques-uns des précédents, bien qu’ils aient été de nos jours habilement défendus, on reconnaîtra la subtilité et l’affectation dont Corneille, soumis à l’influence du goût italien et espagnol qui régnait sur notre théàtre, n’a pas su partout se préserver.