» Parmi eux on n’a vu ni le riche amolli préférer les jouissances à ses devoirs, ni le pauvre tenté de fuir, cédant à cet espoir que conserve le malheureux d’échapper à l’infortune et de s’enrichir un jour.
Je vous le chante clair comme un ………….. chardonneret ; Au bout de l’univers je fuis dans une ……… manse.
La grandeur humaine Est une ombre vaine Qui fuit : Une âme mondaine À perte d’haleine La suit ; Et pour cette reine, Trop souvent se gêne, Sans fruit.
Elle fuit surtout la vérité.
Il a voulu se rendre parfaitement connaissable à ceux-là ; et ainsi, voulant paraître à découvert à ceux qui le cherchent de tout leur cœur et caché à ceux qui le fuient de tout leur cœur, il tempère sa connaissance, en sorte qu’il a donné des marques de soi visibles à ceux qui le cherchent et obscures à ceux qui ne le cherchent pas.
Mais trop de vers entraînent trop d’ennui1 Les Muses sont des abeilles volages ; Leur goût voltige2, il fuit les longs ouvrages, Et, ne prenant que la fleur d’un sujet3, Vole bientôt sur un nouvel objet.
Il pouvait encor fuir : sa cage était trouée.
Les passions sont naturelles, et en ce sens elles sont bonnes, tant qu’elles n’ont pour objet que les vrais biens que l’homme doit désirer ou les maux qu’il doit fuir. […] Ou bien le même mot commencera plusieurs phrases ou les finira, comme on peut le voir dans la plupart des interrogations et des subjections ; enfin, le même motet l’idée qui commençaient et finissaient la première phrase, changent de places et sont transposés dans la seconde, comme on peut le voir par ce distique : « Infelix Dido, nulli benè nupta marito : « Hoc pereunte fugis, hoc fugiente peris. » Traduit par Didon, tes deux époux ont causé tes malheurs : Le premier meurt, tu fuis ; le second fuit, tu meurs ! […] J’entre : le peuple fuit, le sacrifice cesse. […] Tout fuit, et sans s’armer d’un courage inutile, Dans le temple voisin, chacun cherche un asile ; Hippolyte lui seul, digne fils d’un héros, Arrête ses-coursiers, saisit ses javelots, Pousse au monstre, et d’un dard lancé d’une main sûre Il lui fait dans le flanc une large blessure. […] Qui t’amène en des lieux où l’on fuit ta présence ?
Nous quittons les cités, nous fuyons aux montagnes ; Nous laissons nos chères compagnes4 ; Nous ne conversons plus qu’avec des ours affreux5 Découragés de mettre au jour des malheureux, Et de peupler pour Rome un pays qu’elle opprime. […] Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ; On n’en voyait point d’occupés A chercher le soutien d’une mourante vie : Nul mets n’excitait leur envie4 ; Ni loups ni renards n’épiaient La douce et l’innocente proie ; Les tourterelles se fuyaient : Plus d’amour, partant plus de joie. […] fuit vir facetus, Æsopus alter, nugarum ludo Phædre superior, per quem brutæ animantes, vocales factæ, humanum genus edocuere sapientiam.
On ne doit ni les rechercher ni les fuir ; mais c’est dans la catégorie des rimes riches et des rimes suffisantes que les poètes doivent constamment chercher leurs fins de vers.
Fuyons les expressions trop recherchées, les termes durs ou forcés, et ne nous servons point de paroles plus grandes que les choses1.
Le P. de Colonia, dans sa Rhétorique latine, reproche avec raison à Tertullien d’avoir appelé le déluge la lessive du genre humain : Diluvium naturæ generale lixivium fuit . […] ……………………………… Fuit Ilium et ingens Gloria Dardanidum, signifie que la gloire des Troyens n’est plus. […] Voulant peindre le recueillement et le bonheur que l’âme pieuse goûte dans le temple du Seigneur, Lamartine emploie les comparaisons suivantes : Comme la vague orageuse S’apaise en touchant le bord ; Comme la nef voyageuse S’abrite à l’ombre du port ; Comme l’errante hirondelle Fuit sous l’aile maternelle L’œil dévorant du vautour ; A tes pieds quand elle arrive, L’âme errante et fugitive Se recueille en ton amour. […] Fuyez des mauvais sons le concours odieux.
fuyons dans la nuit infernale. […] Au seul son de sa voix la mer fuit, le ciel tremble : Il voit comme un néant tout l’univers ensemble ; Et les faibles mortels, vains jouets du trépas, Sont tous devant ses yeux comme s’ils n’étaient pas.
A dix, forcé de fuir la persécution, sauvé du bûcher par la pitié d’un geôlier qu’émut son courage, mis sous clef par son tuteur, il s’échappa en chemise pour aller combattre avec les calvinistes.
Enfin, il faut fuir l’affectation, en n’allant pas chercher des idées étrangères au sujet, et en rejetant sans pitié toutes les tournures prétentieuses, auxquelles on a donné le nom de précieux ridicule. […] Que faut-il fuir enfin ? […] Cette allusion à la fuite en Egypte de la sainte Famille signifiait clairement : Je fuis mes persécuteurs. […] Fuir les occasions du mal, acquérir par le travail les qualités les plus précieuses, n’est-ce pas seconder dignement les vues du Créateur, qui nous imposa avec la vie le fardeau léger de l’étude ? […] —— Fuyez de mes plaisirs la sainte aust — érité ; Tout respire ici Dieu, la paix, la v — érité.
Mais quand il s’agit d’une vérité de pratique, d’engager les auditeurs à fuir le vice, et à embrasser la vertu, c’est alors qu’il doit tonner, foudroyer, porter le trouble et la terreur dans leur âme, pour vaincre leur opiniâtre résistance, pour les arracher aux passions honteuses qui les captivent, et pour en faire des hommes entièrement nouveaux. […] Quelques gens de lettres sont incapables de ce qu’on appelle les affaires sérieuses, j’en conviens : mais il y en a qui les fuient sans en être incapables ; encore plus, qui, sans les fuir, et sans en être incapables, ne se sont tournés du côté des lettres que faute de matière à exercer leurs talents ».
On trouvera dans ce livre, à côté des noms de Platon, de Cicéron, de Pascal, de Bossuet, de Massillon, de Fléchier, ceux d’Aristophane, de Catulle, de Molière, de Voltaire, de Jean Jacques, de Béranger et de bien d’autres ; parce que, selon moi, il est ridicule pour un homme bien élevé d’ignorer et de blâmer ce que ces derniers ont de bien, comme il lui serait honteux de rechercher et de louer ce qu’ils ont de mal ; parce qu’il vaut mieux que l’élève voie de telles choses avec le professeur qui saisira l’occasion de lui apprendre ce qui est à fuir et ce qui est à suivre, que de les voir seul ; parce qu’un système absolu de réticence, de dissimulation et de mensonge est, dans l’éducation publique, le plus pernicieux, à mon gré, de tous les systèmes.
La prose plus souvent vient subir d’autres lois, Et se transforme, et fuit mes poétiques doigts ; De rimes couronnée, et légère, et dansante, En nombres mesurés elle s’agite et chante.
» Joubert disait : « Dans la vieillesse, en cherchant à retenir des biens qui fuient, avec des mains impuissantes à les saisir, on s’éloigne, on se détourne des biens qui viennent, et semblent d’eux-mêmes se donner à nous.