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48. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Elle rend compte à sa fille d’un agréable voyage qu’elle vient de faire à Pomponne : Depuis que je vous ai écrit j’ai fait un fort joli voyage. […] Il est vrai que nous ferons des vies bien différentes ; je serai troublée dans la mienne par les États, qui viendront me tourmenter à Vitré, sur la fin du mois de juillet : cela me déplaît fort. […] J’en ai rapporté ici un tome qui m’amusa fort hier au soir. […] Il sollicita l’autre jour un procès à la seconde des enquêtes ; c’était à la première qu’on le jugeait ; cette folie a fort réjoui les sénateurs ; je crois qu’elle lui a fait gagner son procès. […] Le tour en est grand, les pensées nobles, le style sublime et magnifique, les expressions fortes, les figures hardies ; tout y est plein de choses et d’idées qui frappent l’esprit et saisissent l’imagination.

49. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

Eschine qui avait un très grand talent et un fort bel organe, ne devait voir qu’avec peine un orateur tel que Démosthène, sans lequel il aurait primé dans sa ville, et par la supériorité de son éloquence, et par son influence dans le ministère public. […] La somme consacrée à cet objet ne s’étant pas trouvée assez forte, il y suppléa généreusement de son bien, sans se faire tenir compte de ce qu’il avait ajouté. […] Eschine avait commencé par l’exposé des infractions prétendues faites à la loi : c’était le fort de sa cause, et la partie faible de Démosthène, qui, trop adroit pour adopter le plan de défense que lui traçait son adversaire, commence par occuper les esprits de ce qu’il a fait de vraiment grand, de vraiment utile. […] Il parvient enfin à la journée fatale de Chéronée ; et comme il a à déplorer ici une calamité réelle, une époque d’où dataient, en effet, tous les maux de la Grèce, il est difficile de rien imaginer de plus fort et de plus éloquent que ce qu’on va lire. […] Mais puisqu’il me presse de répondre, Athéniens, je dirai quelque chose de plus fort, et je le dirai sans présomption, je vous conjure de le croire, mais avec l’âme d’un Athénien.

50. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « PRÉFACE. » pp. -12

» Enfin, il est des sujets fort anciens de leur nature, dans lesquels il n’est pas seulement très-difficile, mais très-hasardeux d’être neuf. […] J’aimerais autant qu’on l’accusât de se servir des mots anciens : comme si les mêmes pensées ne formaient pas un autre corps de discours par une disposition différente, aussi bien que les mêmes mots forment d’autres pensées par les différentes dispositions. » Mais si je n’aspire pas au renom d’inventeur, j’ai voulu, et d’une volonté ardente et profonde, rappeler des doctrines que je crois vraies et saines à tous ceux qui s’occupent des travaux de l’intelligence et surtout aux jeunes gens, et appuyer tous mes préceptes sur la nécessité de fortes et solides études. […] Ils entraient bravement en liee, leur premier assaut était hardi et vigoureux ; mais le cirque a applaudi trop fort et trop longtemps, et la tète leur a tourné ; ils ont voulu redoubler, et comme leur corps n’était pas assez endurci, ni leur pied assez affermi par l’exercice, nous les avons vus bientôt plier et défaillir. […] Je ne vous dis pas assurément de dédaigner les avantages matériels et positifs du talent ; la fortune et les honneurs qu’atteignent si souvent l’intrigue, le savoir-faire, la médiocrité étroite et tenace, doivent à plus forte raison être le prix de l’intelligence loyale et laborieuse.

51. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Finalement, il en print ung grand et fort par la toison sus le tillac de la nauf, cuydant ainsi le retenir, et saulver le reste aussi consequemment. […] I’ayme les historiens ou fort simples, ou excellents. […] Plus un Traité de la Marne, fort utile et nécessaire pour ceux qui se mellent d’agriculture. […] Il estoit grand orateur et fort disert, grand historien, et surtout très-divin poète latin. […] Je vous avouerai toutefois qu’après l’avoir faite, je me suis trouvé fort embarrassé à lui choisir un nom.

52. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Au milieu des discours qui plaisent, ne jugeons rien de digne de nous que les enseignements qui édifient ; et accoutumons-nous tellement à aimer Jésus-Christ tout seul dans la pureté naturelle de ses vérités toutes saintes, que nous voyions encore régner dans l’Eglise cette première simplicité, qui a fait dire au divin apôtre : Quum infirmor, tunc potens sum  : « Je suis puissant parce que je suis faible » ; mes discours sont forts, parce qu’ils sont simples ; c’est leur simplicité innocente qui a confondu la sagesse humaine2. […] Tous les jours elle ramenait quelqu’un des rebelles ;… presque tous ceux qui lui parlaient se rendaient à elle ; et si Dieu n’eût point été inflexible, si l’aveuglement des peuples n’eût pas été incurable, elle aurait guéri les esprits, et le parti le plus juste aurait été le plus fort. […] L’oreille a son tambour, où une peau, aussi délicate que bien tendue, résonne au mouvement d’un petit marteau que le moindre bruit agite ; elle a, dans un os fort dur, des cavités pratiquées pour faire retentir la voix, de la même sorte qu’elle retentit parmi les rochers et dans les échos. […] Les mots, l’art de les disposer, l’harmonie des sons, la noblesse ou la vulgarité des expressions, rien n’importe à Bossuet ; sa pensée est si forte, que tout lui est bon pour l’exprimer. […] Rocroy est une ville forte du département des Ardennes (Champagne).

53. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Remarquez que l'on peut être fort éloquent sans persuader. […] Les pensées fortes ont une véhémence ou une solidité qui fait une forte impression. […] On dit : Il est plus fort qu'un lion, etc. […] Quel est le caractère des pensées fortes ? […] Il demande des pensées fortes, et le style doit en être élevé et soutenu.

54. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

C’est, comme Jean de la Taille, à dix-huit ans que Jacques Grévin avait donné en 1558 son César fort admiré de Ronsard, et suivi plus tard d’une comédie, la Trésorière. — De toutes parts on s enrôlait ainsi sous le drapeau où Du Bellay et Ronsard avaient écrit « antiquité » et « Italie ». […] qui vit oncques En petit corps un esprit autant fort ? […] Réserves faites sur l’originalité du jeune poète, on goûta fort la vivacité, et quelquefois la vigueur de son style. […] Le gain faict tout, le gain emporte Les rempars d’une ville forte. […]     Mais puisqu’il est ainsi que le sort nous emporte, Qui voudroit se bander553 contre une loy si forte ?

55. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Guizot Né en 1787 » pp. 247-250

Son style a les qualités ardentes et fortes que l’orateur confère et communique à l’écrivain. […] Dans les caractères actifs et susceptibles, il est toujours tenté de croire à l’injustice, ou de se tourner en dépit et en envie ; dans les caractères mous et faibles, il amène l’insouciance et le découragement : l’humilier, c’est l’aigrir ou l’abattre1 ; on se tromperait fort si l’on croyait exercer par là une honte salutaire ; l’humiliation est toujours funeste à l’honneur : ou bien elle le blesse si vivement qu’il se révolte, ou bien elle le frappe si rudement qu’elle l’atterre2, et ôte la force de nous aider à nous relever. […] Le temps présent est toujours chargé des misères de notre nature ; le passé nous transmet surtout ce qu’elle a de noble et de fort, car c’est ce qui résiste à l’épreuve des siècles.

56. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Sur le principe d’autorité 2 Le respect que l’on porte à l’antiquité est aujourd’hui à tel point, dans les matières où il doit avoir moins de force, que l’on se fait des oracles de toutes ses pensées, et des mystères même de ses obscurités ; que l’on ne peut plus avancer de nouveautés sans péril, et que le texte d’un auteur suffit pour détruire les plus fortes raisons. […] Et ceux qui méprisent le plus les hommes, et qui les égalent aux bêtes, encore veulent-ils en être admirés et crus, et se contredisent à eux-mêmes par leur propre sentiment, leur nature, qui est plus forte que tout, les convainquant de la grandeur de l’homme plus fortement que la raison ne les convainc de leur bassesse. […] Comparer La Bruyère, chapitre Des esprits forts, xvi, Apostrophe à Lucile. […] Joubert a dit : « Pascal a la misanthropie chrétienne : forte, douce et tendre. » 1. […] « Je disais à quelqu’un fort savant qu’il parlait en auteur : — Eh !

57. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Ce chapelet est accompagné d’une croix de diamants fort jolie et d’une tête de mort de corail. […] Tout cela est fort ridicule. […] Monsieur, je vous suis fort obligé. […] La meilleure raison, c’est celle du plus fort. » Guyet. […] Les Français réparent le pont, traversent le fleuve, et aussitôt le fort est en leur pouvoir.

58. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

C’est qu’il est fort rare chez le peuple qui a la prétention d’être l’arbitre de l’esprit et du goût littéraire. […] « Je suis fort !  […] La nouvelle France apparut belle et forte de son unité, et chacun de ses enfants s’élança dans la carrière, certain de s’avancer aussi loin que le porterait son génie. […] Le terrain est fort divisé ; il est peu fertile en grains. […] Le mendiant est le plus fort.

59. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Cette idée est grande, fort au-dessus d’un indécent persiflage, et l’expression de Corneille est noble et énergique. […] Nous allons apprendre ce que nous savons déjà, des choses fort simples. […] D’un autre côté il faut, pour qu’il y ait sublime, que l’expression soit tellement forte qu’on ne puisse lui en substituer une plus forte. […] Fénélon offre dans son Télémaque de forts beaux exemples de style pompeux. […] Ce qu’il y a de plus fort.

60. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Delillle a employé fort heureusement la répétition pour consoler Lafontaine de l’abandon où l’avait laissé Louis XIV. […] Mais cette pension, madame, est-elle forte ? […] interrompt la simplicité ; mais c’est plutôt un soupir, un regret fort naturel, qu’un mouvement de l’âme. […] Il faut remarquer encore que les invectives de la Comtesse deviennent plus fortes à mesure qu’elle parle. […] L’archevêque de Reims revenait hier fort vite de  Saint-Germain ; c’était comme un tourbillon.

61. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Il nous importe assurément fort peu qu’un homme ait été méchant ou juste il y a deux mille ans ; et cependant le même intérêt nous affecte dans l’histoire ancienne, que si tout cela s’était passé de nos jours1. […] J’ai un cœur trop sensible à d’autres attachements pour l’être si fort à l’opinion publique ; j’aime trop mon plaisir et mon indépendance pour être esclave de la vanité au point qu’ils le supposent. […] L’Évangile est le cri de la conscience de Dieu dans la conscience de l’homme, et, tant que Dieu vivra, tant que l’homme ne sera pas éteint, ce cri sera plus fort pour sauver que les passions pour perdre. » 2. […] Je me promenais dans une sorte d’extase, livrant mes sens et mon cœur à la jouissance de tout cela… Absorbé dans ma douce rêverie, je prolongeai fort avant dans la nuit ma promenade sans m’apercevoir que j’étais las. […] Je ferais une fort jolie conversation par la poste.

62. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

s’écria-t-elle au fort de sa misère, Quel projet désormais me reste-t-il à faire ? […] et si cette haute élévation est un précipice affreux pour les Chrétiens, ne puis-je pas dire, pour me servir des paroles fortes du plus grave des Historiens, qu’elle allait être précipitée dans la gloire ? […] Bouhours 1, ont dit de plus fort sur la ruine de Troie, de Rome et de Carthage, c’est qu’il ne restait que le lieu où avaient été ces villes fameuses. […] Mais qu’il n’ait point d’autre crainte ; qu’il ne craigne point la puissance et la fureur d’une Reine impie, ambitieuse et vindicative, c’est un courage dont les âmes les plus fortes et les plus élevées sont seules capables. […] Le sublime des images consiste à représenter un grand objet avec les couleurs les plus vives, les plus fortes et les plus vraies.

63. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Ils aiment les pensées fortes, les grands mouvements ; mais les nuances leur échappent. […] Ainsi Lysias, qui en écrivit deux cents, n’en prononça lui-même qu’un fort petit nombre. […] Un brave paysan avait, dans la campagne romaine, une propriété d’un bon rapport, sur laquelle il vivait, lui et les siens, fort à son aise. […] « — Il a recours, disent-ils, à des maléfices pour nous ruiner et faire passer la fécondité de nos champs dans les siens. » Au jour de l’audience, le fermier se présente au forum avec tout son attirail de labour, charrue, herses, bèches, hoyaux, bien entretenus, bien reluisants ; un chariot traîné par deux forts bœufs, et sur l’attelage, portée comme en triomphe, la famille du laboureur, de beaux et solides garçons, la fermière et ses filles, mains calleuses, teint brûlé, forte lignée de paysans. — « Regardez, citoyens, dit l’homme au peuple, voilà ma magie, voilà mes sorti-léges. » Je demande s’il y a des discours qui vaillent cette éloquence des faits. […] Son éloquence est forte, mais un peu raide d’attitude.

64. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

Quant à leur force graduelle, la règle générale veut que l’on procède du plus faible au plus fort ; et cette marche est excellente toutes les fois que l’orateur, convaincu de la bonté de sa cause, ne voit aucune espèce d’obstacle à en démontrer l’évidence. Mais, dans le cas contraire, il doit frapper d’abord les grands coups, et placer les premiers ses arguments les plus forts, afin de disposer favorablement l’auditoire à l’infériorité des preuves subséquentes. […] Mais quand tous les arguments sont également forts, également satisfaisants ; quand chacun d’eux, placé dans tout son jour, est capable de produire l’effet que l’on en attend, il est bon de les séparer par une distance raisonnable, pour laisser à l’auditeur le temps d’en apprécier la valeur. […] Comme il n’y a point, en effet, d’impression plus forte, lorsqu’on parvient à la produire, il n’y en a point qui refroidisse davantage, quand l’effet est manqué.

65. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Nisard Né en 1806 » pp. 296-300

Ils s’amusent singulièrement des petits drames dans lesquels figurent ces personnages ; ils y prennent parti pour le faible contre le fort, pour le modeste contre le superbe, pour l’innocent contre le coupable. […] Ce temps d’ivresse passé1, quand chacun a trouvé enfin la mesure de sa taille en s’approchant d’un plus grand ; de ses forces, en luttant avec un plus fort ; de son intelligence, en voyant le prix remporté par un plus habile ; quand la maladie et la fatigue lui ont appris qu’il n’y a qu’une mesure de vie ; quand il en est arrivé à se défier même de ses espérances, alors revient le fabuliste qui savait tout cela, qui le lui dit et qui le console, non par d’autres illusions, mais en lui montrant son mal au vrai, et tout ce qu’on en peut ôter de pointes par la comparaison avec le mal d’autrui. […] Il faut retenir ces fortes pensées par la mémoire du bon sens et du cœur.

66. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Celui dont l’œil plein de rayons anime toute la nature5 voyait de toutes parts, en se levant, le reste d’un cruel orage ; mais, ce qui l’émut davantage, il vit un jeune nourrisson des Muses qui lui était fort cher, à qui la tempête avait dérobé le sommeil lorsqu’il commençait déjà à étendre ses sombres ailes sur ses paupières6. […] Vous croyez peut-être que je m’estime fort heureux d’être pourvu de l’emploi que j’exerce auprès de vous : désabusez-vous encore, Monsieur ; je ne m’en suis chargé que pour obéir au Roi et faire plaisir à Monseigneur, et nullement pour le pénible avantage d’être votre précepteur ; et afin que vous n’en doutiez pas, je vais vous conduire chez Sa Majesté, pour la supplier de vous en nommer un autre, dont je souhaite que les soins soient plus heureux que les miens. […] Demandez-lui ce qu’il a fait de sa matinée : il n’en sait rien, car il a vécu sans songer s’il vivait ; il a dormi le plus tard qu’il a pu, s’est habillé fort lentement, a parlé au premier venu, a ait plusieurs tours dans sa chambre, a entendu nonchalamment la messe. […] Il se blâme, il ne se trouve bon à rien, il se décourage, il trouve fort mauvais qu’on veuille le consoler. […] Sur lui-même 1 Je suis fort aise, mon cher bonhomme, de vous voir content de ma lettre.

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