A leur dernière ligne, vous êtes tenté de tourner la page pour chercher la suite ; l’esprit est dérouté, désappointé, comme le serait l’oreille, si un compositeur s’avisait de s’arrêter sur un accord dissonant dont il n’aurait pas fait entendre la résolution. […] La fatale colère d’Achille, qui causa tant de maux aux Grecs, s’apaise au dix-neuvième chant, que les vieux textes ont intitulé en conséquence Μίγιϑες άποῥῥοσις ; je conçois cependant que l’achèvement puisse nous conduire à la fin du vingt-deuxième ; mais quant aux deux derniers, il est évident qu’on peut les regarder comme superflus. […] Selon lui, point de dénoûment sans catastrophe, soit dans les fables qu’il appelle simples, où le héros est continuellement malheureux, jusqu’à ce qu’un dernier coup mette le comble à son infortune, soit dans celles qu’il nomme implexes, où le sort des personnages change à la fin par une péripétie. […] Il est minuit ; Fiesque, le chef de la conjuration, visite une dernière fois sa flotte ; en passant d’un navire à l’autre, le pied lui manque, il tombe et disparait à jamais sous les flots ; c’est-à-dire que le hasard inintelligent, brutal, vient anéantir en un instant, sans lutte possible, toutes les combinaisons des passions et des volontés humaines. […] Voyez lord Chatham, à cette mémorable séance qui fut son dernier pas tout à la fois dans la carrière parlementaire et dans la vie.
En effet, avec ce que je nomme l’intelligence, on démêle bien le vrai du faux ; on ne se laisse pas tromper par les vaines traditions ou les faux bruits de l’histoire ; on a de la critique, on saisit bien le caractère des hommes et des temps ; on n’exagère rien, on ne fait rien trop grand ou trop petit, on donne à chaque personnage ses traits véritables ; on écarte le fard, de tous les ornements le plus malséant en histoire, on peint juste ; on entre dans les secrets ressorts des choses, on comprend et on fait comprendre comment elles se sont accomplies ; diplomatie, administration, guerre, marine, on met ces objets si divers à la portée de la plupart des esprits, parce qu’on a su les saisir dans leur généralité intelligible à tous ; et quand on est arrivé ainsi à s’emparer des nombreux éléments dont un vaste récit doit se composer, l’ordre dans lequel il faut les présenter, on le trouve dans l’enchaînement même des événements ; car celui qui a su saisir le lien mystérieux qui les unit, la manière dont ils se sont engendrés les uns les autres, a découvert l’ordre de narration le plus beau, parce que c’est le plus naturel ; et si, de plus, il n’est pas de glace devant les grandes scènes de la vie des nations, il mêle fortement le tout ensemble, le fait succéder avec aisance et vivacité ; il laisse au fleuve du temps sa fluidité, sa puissance, sa grâce même, en ne forçant aucun de ses mouvements, en n’altérant aucun de ses heureux contours ; enfin, dernière et suprême condition, il est équitable, parce que rien ne calme, n’abat les passions comme la connaissance profonde des hommes. […] Un jour sa bannière à trois couleurs éclate sur les montagnes du mont Thabor, un jour sur le Tigre, un dernier jour sur le Borysthène. […] Il est vainqueur encore à Arcole ; mais l’ennemi est arrêté, il n’est pas détruit ; il revient une dernière fois et plus puissant que les premières. […] Sa dernière opération est la plus belle, car ici le bonheur est uni au génie. […] Les orages de la révolution paraissaient calmés ; les murmures des partis retentissaient comme les derniers bruits de la tempête.
Les deux derniers vers de la strophe sont ce qu’ils doivent être, parce qu’ils traduisent exactement le texte. […] si tu n’es pas toujours » Et nos premiers regrets et nos derniers amours, » Que nous restions sans voix ; que nos langues scellées » À nos palais brûlants demeurent attachées ! […] Treneuil ; mais il est rare qu’on les interroge sans fruit ; et telle est leur abondance, que les derniers venus y trouveront encore de nouvelles richesses. […] C’étaient là du vieillard les dernières leçons. Déjà sa voix rappelle en vain ses derniers sons.
J’entre dans une église ; elle est tendue d’étoffe noire semée d’armoiries et de larmes d’argent, un catafalque s’élève au milieu du chœur, des milliers de cierges brûlent à l’entour, on chante les dernières prières. […] — Et les deux derniers : mette la poule au pot. — Parfaitement bien. […] Que l’on m’amène un âne, un âne renforcé, Je le rendrai maitre passé… Vous remarquez dans ces deux derniers exemples une sorte de crescendo dans la synonymie. […] Ces dernières se renferment sous le nom général d’ellipse. […] Deux substantifs gouvernent un verbe qui, grammaticalement, ne se rapporte qu’au dernier des deux.
Cette puissance, la plus grande de celles qui ont jamais eu leur fondement dans l’opinion, l’accompagna jusqu’à ses derniers moments, où il se vit salué par l’enthousiasme d’une foule enivrée, qui applaudissait en lui au triomphe des idées nouvelles. […] Veillez du haut des cieux, chers enfants que j’implore, Sur mes autres enfants, s’ils sont vivants encore : Mon dernier fils, ma fille, aux chaînes réservés, Par de barbares mains pour servir conservés, Loin d’un père accablé, furent portés ensemble Dans ce même sérail où le ciel nous rassemble. […] Ma fille, tendre objet de mes dernières peines, Songe au moins, songe au sang qui coule dans tes veines ! […] Sais-tu bien qu’à l’instant que son flanc mit au jour Ce triste et dernier fruit d’un malheureux amour, Je la vis massacrer par la main forcenée, Par la main des brigands à qui tu t’est donnée ? […] Revoir, au sujet des épithètes que présentent ces deux derniers vers, et dont l’une au moins est superflue, la note 2 de la p. 283.
Ce que tu as fait la nuit dernière, ce que tu fis la nuit précédente, le lieu où tu t’es rendu, les hommes que tu as rassemblés, les projets que tu as formés, crois-tu qu’il y en ait un seul parmi nous qui n’en soit instruit ? […] Dans la quatrième partie, Bossuet nous fait voir : 1° La vanité de la gloire humaine. — 2° La véritable gloire du prince de Condé, sa piété dans ses dernières années ; — 3° Le tableau de ses derniers moments ; ses adieux au roi et à sa famille On ne divise pas toujours les discours d’une manière uniforme ; ils peuvent très bien n’avoir que deux ou trois parties que l’on appelle quelquefois Points. […] « Il faut imiter, dit-il, le général prudent qui range son armée en bataille ; il met aux premiers rangs ses soldats braves et robustes, place dans le milieu ceux dont le courage est suspect, et réserve pour les derniers rangs ses troupes d’élite, capables d’assurer la victoire. » La confirmation est la partie la plus importante du discours, parce que c’est là que l’orateur doit conquérir son auditoire à sa cause. […] Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô Prince, le digne sujet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire ; votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface ; vous aurez dans cette image des traits immortels : je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier jour sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.
Je me presse de vous écrire, afin d’effacer promptement de votre esprit le chagrin que ma dernière lettre y a mis. […] Je crois qu’ils ne doivent pas douter du dernier ; et pour l’autre, il me semble qu’il n’importe guère à celui qui l’écrit et à celui qui le reçoit, voilà mes raisons ; bonnes ou mauvaises, je vous les mande comme je le pense. […] Et que des pleurs de joie, à nos derniers adieux, À ton dernier regard, brilleront dans mes yeux. […] Le moment fatal approchait pour lui : il eut comme une révélation poétique de ce moment suprême ; car lorsque le messager de mort vint remplir de son nom les longs corridors sombres, il crayonnait son dernier hymne inachevé, commençant par ces mots : Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre Anime la fin d’un beau jour, Au pied de l’échafaud j’essaye encor ma lyre : Peut-être est-ce bientôt mon tour… Puis il monta sur la fatale charrette, où il trouva Roucher, autre poète victime de la révolution. Ce fut au moins une triste et dernière consolation pour les deux amis, que ce rapprochement du dernier voyage ; ils s’entretinrent de leurs travaux, de leurs anciennes espérances.
Au préjudice de la réputation de Rousseau, qu’on a parfois trop déprimée de nos jours, la poésie lyrique devait trouver, vers la fin du dernier siècle et au commencement du nôtre, une source nouvelle d’inspirations touchantes et sublimes1. […] Quant aux deux derniers vers, demeurés proverbes, ils sont traduits de Lucrèce, de rerum Natura, III, 58 : … Eripitur persona, manet res. […] Nous omettons les deux dernières strophes, moins heureuses que celles qui les précèdent. […] Dieu, par la punition des pécheurs, a dit Bossuet dans son sermon sur le Jugement dernier, « saura bien se justifier d’une manière terrible » : expression que Malherbe avait déjà employée dans ses stances contre le maréchal d’Ancre, et qu’il avait peut-être empruntée à Claudien,in Rufinum, 1, 21.
À ces vingt vers on ajoutait, sous le nom d’envoi, un sixième quatrain qui ramenait à la fin et en dehors du dernier vers les premiers mots du rondeau. […] Les six derniers vers n’ont pas les mêmes rimes que les premiers, et sont partagés en deux tercets. […] Nous emprunterons notre dernier exemple à Scarron : c’est une sorte d’épitaphe satirique fort bien tournée, et dont l’agrément consiste surtout dans la suspension rapide de la fin.
Rentrée à Paris en 1815, Mme de Staël occupa ses dernières années à écrire ses Considérations sur la Révolution française. […] La lune répand alors les dernières harmonies sur cette fête que ramènent chaque année le mois le plus doux et le cours de l’astre le plus mystérieux. […] Les historiens des deux derniers siècles qui avaient étudié la question des origines françaises n’avaient montré, selon M. […] Ses femmes, qui étaient restées à genoux au pied de l’échafaud, lui rendirent ce triste et dernier office en pleurant. […] Aussi, dans les dernières années de la Restauration, pendant qu’il prêtait une active collaboration au National, fondé par Armand Carrel, M.
Pour moi, j’en suis touchée au dernier point. […] Quand aux deux derniers vers, c’est moins une allusion à un fait rare, qu’un exemple très ordinaire de tout temps. […] Des derniers réprouvés telle fut l’agonie. […] L’imagination a été recréée jusqu’au dernier mot du dernier vers. […] Jeanne, après la victoire, s’occupa de faire rendre les derniers devoirs à ceux qui avaient péri.
On remarquera que les trois ordres se rencontrent en un point : poser des universaux et en déduire l’hypothèse à établir ; seulement, dans les deux derniers, la déduction est précédée d’une analyse, d’un examen, d’une induction dont le premier se passe ; il n’a pas besoin d’amener ses prémisses ; il lui suffit de les énoncer. […] On voit que ces deux dernières formes peuvent se ramener toujours à la première. […] La seule règle à peu près universelle, et que la nature enseigne, avant les rhéteurs, c’est de garder les arguments les plus décisifs pour les derniers, soit en employant simplement la gradation, soit en frappant d’abord un grand coup, et en laissant passer ensuite les preuves médiocres, pour terminer avec plus de force et de solidité que l’on n’avait commencé. […] Le vieux Nestor, dans Homère, met au premier rang sa cavalerie et ses chars, au dernier sa nombreuse et vaillante infanterie, au milieu ses plus faibles soldats, ϰαϰούς ϑίς μίσσου ἔλατσευ.
La lune répand alors les dernières harmonies sur cette fête que ramènent chaque année le mois le plus doux et le cours de l’astre le plus mystérieux. Le rossignol Lorsque les premiers silences de la nuit1 et les derniers murmures du jour luttent sur les coteaux, au bord des fleuves, dans les bois et dans les vallées, lorsque les forêts se taisent par degrés, que pas une feuille, pas une mousse ne soupire, que la lune est dans le ciel, que l’oreille de l’homme est attentive, le premier chantre de la création entonne ses hymnes à l’Éternel. […] Écrit au coup de minuit à Londres, le dernier jour du dix-huitième siècle. — Dernière page du Génie du Christianisme. […] Le souvenir de mes égarements répandit sur ses derniers jours bien de l’amertume.
Bientôt le travail de production se ralentit : les œuvres originales n’apparaissent plus que de loin en loin, pareilles aux plantes attardées, pâles éclosions des derniers feux de l’automne. […] Une dernière catastrophe vient achever sa ruine : l’incendie. Il perd son dernier abri, le toit de ses ancêtres… il perd un bien plus précieux, le trésor du pauvre, l’estime de ses concitoyens. […] Un dernier mot.
Pendant les vingt dernières années du règne de Louis XIV, l’altération grave des mœurs et des croyances prépare la révolution que le dix-huitième siècle accomplira. […] — Nous devons être bref sur cette troisième et dernière période. […] Quelle fin d’un règne si longuement admiré, et jusque dans ses derniers revers si étincelant de grandeur, de générosité, de courage et de force ! […] Septième et dernière Époque. […] Son dernier écrit politique fut une dissertation sur le Gouvernement de la Pologne.
Chrétien sincère, et ambitieux de donner aux vérités de la foi la rigueur de la certitude scientifique, il conçut l’idée d’appliquer à l’apologie des dogmes révélés une méthode et des raisons qui devaient forcer l’incrédule dans ses derniers retranchements. […] Mais, pour lui présenter un autre prodige aussi étonnant, qu’il recherche dans ce qu’il connaît les choses les plus délicates ; qu’un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ces jambes, du sang dans ces veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes ; que, divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ces conceptions, et que le dernier objet où il peut arriver soit maintenant celui de notre discours ; il pensera peut-être que c’est là l’extrême petitesse de la nature. […] Votre Majesté n’ignore pas la peine et le temps que coûtent les productions nouvelles, surtout lorsque les inventeurs veulent les porter eux-mêmes à leur dernière perfection : c’est pourquoi il seroit inutile de dire combien il y a que je travaille à celle-ci, et je ne peux mieux l’exprimer qu’en ajoutant que je m’y suis attaché avec autant d’ardeur que si j’eusse prévu qu’elle devoit paroître un jour devant une personne si auguste. […] Les derniers peuvent, si je ne me trompe, aussi bien que les premiers, passer pour des souverains. […] Comparer Fontenelle, Digression sur les anciens et les modernes. — Ici Pascal juge en dernier ressort ce débat qui se renouvelle de siècle en siècle.
De là, ces trois fameux Dialogues qui contiennent les derniers moments de Socrate, depuis celui où il est traîné aux pieds d’un tribunal qui l’avait condamné d’avance, jusqu’à l’instant fatal où la ciguë lui est présentée. […] Partout on voit l’homme certain du sort qu’on lui prépare, et peu jaloux de s’y dérober ; mais défendant jusqu’aux derniers moments les principes qu’il avait professés, parce qu’il les croyait utiles, et que le bonheur des hommes y semblait essentiellement attaché. […] Le troisième discours est ce Phédon si fameux, qui contient le récit des derniers entretiens de Socrate.
Dans la quatrième et dernière proposition, le verbe patitur est mis en dernier lieu ; il est précédé de ses compléments debilitari animos, aut cadere. […] Dans cette seconde proposition, le verbe suit immédiatement le sujet, tandis que l’attribut superiores ne paraît qu’en dernier lieu. […] « L'harmonie de la période exige qu’il n’y ait pas trop d’inégalité entre les différents membres qui la composent, que les derniers surtout ne soient pas trop courts par rapport aux premiers. […] Le poètes les plus célèbres de l’antiquité, Homère chez les Grecs, Virgile chez les Latins, ont poussé ce genre d’harmonie à sa dernière perfection. […] La période est une phrase composée de plusieurs membres disposés avec symétrie, de manière à former des espaces à peu près égaux, à la fin desquels l’esprit et la voix se reposent agréablement, pour arriver à un dernier repos qui satisfait également la pensée et l’oreille des auditeurs.
Le sonnet est un petit poème destiné à renfermer une pensée intéressante, profonde ou gracieuse, qui se prépare dans les onze premiers vers, et qui se manifeste dans les trois derniers, en présentant quelque chose de frappant et de relevé. […] Les six derniers vers forment deux tercets avec trois rimes différentes. Le premier tercet commence par deux rimes semblables ; l’arrangement des quatre derniers vers est arbitraire. […] Ces trois rimes semblables se trouvent beaucoup plus souvent aux cinquième, sixième et septième vers, qu’aux cinq derniers.