La campagne est encore riante et couverte de gazons ; les petits pois sont en fleurs ; on trouve dans les jardins la rose, l’œillet, l’anémone, le jasmin, comme en été. […] Joignez à cela des promenades très-agréables dans les montagnes, et où l’on découvre à chaque pas les points de vue les plus pittoresques ; partout le mélange de la nature sauvage et de la nature cultivée : des montagnes qui sont des jardins, et d’autres hérissées de roches, entrecoupées de pins et de cyprès, et, dans l’éloignement, la cime des Alpes couverte de neiges. » 1.
Exorde de l’oraison funebre de Turenne 2 Je ne puis, messieurs, vous donner d’abord une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir, qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture sainte se sert3 pour louer la vie et pour déplorer la mort du sage et vaillant Machabée4 : cet homme qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre ; qui couvrait son camp du bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle. […] Comparez Mascaron et jugez : « Vous ne l’avez point encore oublié, messieurs ; cette funeste nouvelle se répandit par toute la France comme un brouillard épais qui couvrit la lumière du ciel, et remplit tous les esprits des ténèbres de la mort.
Quand j’eus ainsi composé mon émail, je fus contraint d’aller encore acheter des pots, afin d’éprouver le dit émail, d’autant que j’avais perdu tous les vaisseaux que j’avais faits ; et, ayant couvert les dites pièces du dit émail, je les mis dans le fourneau, continuant toujours le feu en sa grandeur. […] Brindavoine. — Vous savez bien, monsieur, qu’un des devants de mon pourpoint587 est couvert d’une grande tache de l’huile de la lampe. […] Ils paraissent d’abord jolis, parce que les premières grâces de l’enfance ont un lustre qui couvre tout ; on y voit je ne sais quoi de tendre et d’aimable, qui empêche d’examiner de près le détail des traits du visage. […] On lui apporta un couvert. […] Comme il était plongé dans l’accablement du désespoir, il vit avancer une chaise roulante à l’antique, espèce de tombereau couvert, accompagné de rideaux de cuir, suivi de quatre charrettes énormes toutes chargées.
Euxin (le Pont), aujourd’hui la mer Noire ; nom que les modernes lui ont donné, parce que les épaisses forêts dont ses côtes sont couvertes en font paroître les eaux noires.
Aussi sont-elles toutes couvertes d’arbres du côté de l’Espagne.
Lié de l’amitié la plus intime avec Achille, il se couvrit des armes de ce héros, pendant la querelle de celui-ci avec Agamemnon, et fit d’abord un grand carnage des Troyens.
Ainsi, le devoir de l’écrivain, dans le poème didactique proprement dit, est d’instruire sans donner à son instruction une forme allégorique, sans la couvrir du voile de la fiction. […] Mais si le poète doit instruire, il faut qu’il anime l’instruction en offrant à l’imagination des figures et des circonstances qui lui plaisent, qui lui dérobent la sécheresse du sujet, et le couvrent en quelque sorte d’un vernis poétique ; il faut qu’il relève tout ce qu’il dit par le choix des épithètes, l’emploi des termes métaphoriques, l’harmonie et la vivacité des tours, la hardiesse et l’éclat des figures, en un mot, par tout ce que le style poétique a d’attrayant et d’enchanteur. […] L’action de l’apologue est allégorique, puisqu’elle couvre une maxime ou une vérité utile et ingénieusement déguisée, qu’on nomme moralité. […] Tantôt les attitudes : Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée, Sous le faix du fagot aussi bien que des ans, Gémissant et courbé, marchait à pas pesons.
Car pour le regard des uns, pour ce que le premier et principal fruict des punitions est l’amendement des delinquants, Dieu chastie à couvert et à cachettes, et ne met la derniere main sur celuy qu’il cognoist capable d’amendement. […] Quoiqu’ils tâchent de se couvrir par un silence contraint, l’émotion de leur esprit paroît toujours dans le trouble de leurs yeux. […] Voyons s’il s’en est fallu beaucoup qu’il n’ait renversé ce grand arbre de la maison d’Autriche, et s’il n’a pas ébranlé jusques aux racines ce tronc, qui de deux branches couvre le septentrion et le couchant et qui donne de l’ombrage au reste de la terre. […] Le ciel est couvert de tous côtés. […] Le moi est haïssable ; vous, Miton, le couvrez, vous ne l’ôtez pas pour cela ; vous êtes donc toujours haïssable.
Il mourut en 1695, couvert de gloire et regretté comme le plus grand général qu’eut alors la France.
Jetons les yeux sur cette terre qui nous porte ; regardons cette voûte immense des cieux qui nous couvre, ces abîmes d’air et d’eau qui nous environnent et ces astres qui nous éclairent. […] Les marais desséchés deviennent fertiles ; les sables ne couvrent d’ordinaire que la surface de la terre ; et quand le laboureur a la patience d’enfoncer, il trouve un terroir neuf, qui se fertilise à mesure qu’on le remue et qu’on l’expose aux rayons du soleil.
Du sein des voûtes qui me couvrent, je puis mal voir ; mais ceux qui voient mieux que moi n’ont-ils pas l’obligation de me tendre la main, de guider mes pas, de me mettre en état, puisque j’en ai l’extrême désir, de mériter d’eux et de la société ? […] Couvert des armes de la dialectique, il sonne la charge, fond sur ses adversaires, les saisit, les frappe au visage et ne les lâche pas qu’il ne les ait forcés, le genou sur la gorge, à s’avouer vaincus ; s’ils tournent le talon, il les poursuit, il les bat par devant et par derrière, il les presse, il les pousse, et il les ramène invinciblement dans le cercle impérieux qu’il leur a tracé, comme ces marins qui, sur le pont d’un étroit navire, pris à l’abordage, placent un ennemi sans espérance entre leur glaive et l’Océan… « J’ai dit que ce qui a élevé Mirabeau, sans aucune comparaison, au-dessus des autres orateurs, c’est la profondeur et l’étendue de ses pensées, la solidité de sa dialectique, la véhémence de ses improvisations ; mais c’est surtout la fortune inouïe de ses reparties… Jamais Mirabeau ne reculait devant aucune objection ni devant aucun adversaire.
Le pauvre, en sa cabane où le chaume le couvre Est sujet à ses lois ; Et la garde qui veille aux barrières du Louvre, N’en défend pas nos Rois. […] … Oui, je déteste celles qui, plus chastes en paroles qu’en effets, couvrent d’un voile de vertu leurs égarements cachés. […] Un général connu par sa bravoure, et couvert d’honorables blessures, harangue ses troupes. […] Il le fit : il alluma tout son zèle contre l’avarice ; il leva les voiles qui couvraient ce mystère d’iniquité, et rapporta durant trois jours, au conseil du roi, cette affaire, avec tant d’ordre et de netteté, qu’il fit restituer à ces malheureux ce qu’ils croyaient avoir perdu, et les obligea d’avouer, ce qu’ils avaient eu peine à croire, qu’on pouvait trouver parmi nous de la fidélité et de la justice ». […] Venez, Peuples, venez maintenant ; mais venez plutôt, Princes et Seigneurs, et vous qui jugez la terre, et vous qui ouvrez aux hommes les portes du ciel, et vous, plus que tous les autres, Princes et Princesses, nobles rejetons de tant de Rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscurcies, et couvertes de votre douleur comme d’un nuage ; venez voir le peu qui nous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire.
Adieu ; ce lit me blesse, Ce tapis qui me couvre accable ma faiblesse ; Tout me pèse et me lasse. […] Le Bocage, comme l’indique son nom, est couvert d’arbres. […] Ils se couvrent alors de grands genêts ou d’ajoncs épineux. Toutes les vallées et même les dernières pentes des coteaux sont couvertes de prairies. […] Quelquefois les arbres laissent voir le toit aplati et couvert de tuiles rouges de quelques bâtiments, ou la pointe d’un rocher qui s’élève au-dessus des branches.
Des patriciens, des hommes comme Antoine, Crassus, Scévola, Brutus, César, Atticus et Cicéron lui-même, se réunissent sous les ombrages de Tusculum, et assis, soit dans une salle de gymnase, soit sous le couvert d’un platane, au pied de la statue de Platon, conversent des affaires de l’État. […] Pressé trop vivement, il bat en retraite, mais sans jeter les armes et sans cesser de s’en couvrir. […] L’imitation a sur l’esprit le même effet que le contact du monde sur les manières ; elle couvre d’un vernis uniforme les défauts et les qualités ; elle fait perdre en originalité ce qu’elle fait gagner en distinction. […] On les voit, dociles à l’appel de l’orateur, se lever et accourir à leur poste de bataille ; elles se passionnent, elles menacent, elles interrogent, elles implorent ; tantôt attendries et prosternées : Lauriers, sacrés rameaux, qu’on veut réduire en poudre, Vous qui mettez sa tête à couvert de la foudre, L’abandonnerez-vous à l’infâme couteau Qui fait choir les méchants sous la main du bourreau ? […] Le génie a, comme la beauté, un rayonnement qui couvre toutes les imperfections.
Le pauvre, en sa cabane, où le chaume te couvre Est sujet à ses lois Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N’en défend pas nos rois. […] La gloire de Dieu ressemble alors au soleil, qui projette les rayons les plus purs et qui souvent n’en laisse percer qu’un seul, dans un ciel couvert de nuages. […] Il faut donc que la force de la pensée et du sentiment soit telle, qu’elle couvre la figure et ne permette pas d’y songer. » (Longin.) […] L’esprit rapproche promptement l’idée du chaos avec celle des choses cachées et couvertes de voiles. — La pensée est sublime, car il faut une puissance surhumaine pour produire l’effet exprimé ; mais le sublime, ennemi de toute périphrase n’est point dans l’expression ; car on pourrait dire plus fortement ; Dieu dissipa le chaos. […] La figure, comme on le remarque, couvre la transition et celle-ci acquiert alors un mérite réel, c’est de rester cachée.
Il y en a qui ne sont pas si aises d’être à couvert quand il pleut que de voir mouiller les autres qui sont dehors. […] Les mauvaises nouvelles viennent en foule, le ciel est couvert de tous côtes. […] Ne parlons plus de hasard ni de fortune, ou parlons-en seulement comme d’un nom dont nous couvrons notre ignorance. […] Couverte de toutes parts, elle est capable de tenir la paix avec sûreté dans son sein, mais aussi de porter la guerre partout où il faut et de frapper de près et de loin avec une égale force. […] vengez-vous ; laissez une éternelle nuit sur la face de cette terre couverte d’un déluge d’iniquités.
Quoique ses yeux soient couverts d’un bandeau, ses regards pénètrent l’avenir ; quelquefois elle tient des fleurs naissantes dans la main, quelquefois une coupe pleine d’une liqueur enchanteresse. […] L’auteur personnifie l’Espérance, il en fait une femme couverte d’un bandeau et lisant dans l’avenir, pour désigner l’incertitude de nos projets ; tenant des fleurs ou une coupe pleine d’un doux breuvage, pour peindre les plaisirs qu’elle nous promet. […] L’action de 1’apologue est allégorique, c’est-à-dire qu’elle couvre une maxime ou une vérité. […] Encore si vous naissiez à l’abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n’auriez pas tant à souffrir ; Je vous défendrais de l’orage.
Quel champ couvert de morts me condamne au silence ? figure alors ; car toute cette tristesse d’Agamemnon n’est dans la pensée de Clytemnestre qu’une odieuse hypocrisie ; elle sait fort bien qu’il n’y a eu ni combats, ni flots de sang, ni débris, ni champs couverts de morts, et qu’il n’y a point de réponse possible à ses questions.
Ici il veut imiter un désert : il y fait transporter des roches énormes et couvrir le sol de sable, de pierres. […] Le colonel russe, couvert de blessures, allait être immolé par un soldat allemand de la troupe de Jules. […] Après une résistance opiniâtre, Jules, couvert de blessures, demeure au pouvoir des ennemis. […] La Grèce se couvrit de mûriers. […] « En brave, répondent-ils, après s’être couvert de gloire.