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2. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

S’il considère le monde physique dans ses rapports avec son âme et ses sentiments, la nature lui semble vivante et animée, et il ouvre son cœur aux émotions les plus douces, aux impressions les plus profondes. […] De combien de manières peut-on considérer le monde physique ? […] Pérennès, est composé d’organes matériels et d’une âme intelligente ; et, à cette double nature, physique et morale, correspondent deux points de vue, sous lesquels on peut considérer les choses. On peut les envisager dans leurs rapports avec nos sens, avec notre être matériel, avec notre existence visible, bornée par le temps et l’espace : c’est le côté positif, qui nous fait considérer les objets par leurs qualités sensibles. On peut encore les considérer dans leurs rapports avec notre âme, nos idées, nos sentiments et nos passions, en un mot, avec notre vie intellectuelle et morale : c’est le point de vue moral qui laisse apercevoir le côté mystérieux des objets, et les liens qui les unissent au monde invisible ; c’est la manière poétique.

3. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — De la Poétique » pp. 2-4

Les hommes de génie ont considéré la nature et l’ont embellie en l’imitant ; puis des esprits observateurs ont analysé ces productions, et après avoir découvert le secret de leurs beautés, ont fait part aux autres hommes du résultat de leurs investigations, et leur ont indiqué la voie qu’ils devaient suivre. […] Les grandes divisions d’une poétique complète, qui nous seront fournies, ainsi que les divisions secondaires, par la définition qui est en tête de cet ouvrage, peuvent se réduire à deux : la première comprendra ce qui concerne la poésie considérée d’une manière générale, c’est-à-dire, sa nature, sa forme, et les qualités qu’elle exige du poète ; et la seconde renfermera ce qui regarde la poésie considérée en particulier ou les différents genres qu’elle renferme, genres principaux ou grands genres, et genres secondaires.

4. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Les anciens critiques ont toujours considéré l’action comme la qualité principale de l’orateur. […] Considérons maintenant le style du langage dans son état primitif et ses progrès. […] Le premier objet à considérer est la division des parties du discours. […] L’allégorie peut être considérée comme une métaphore continuée. […] Tout considéré, son genre est prolixe, mais souvent varié avec bonheur, et parfaitement approprié au sujet.

5. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Tant l’exercice est un grand moyen de perfection pour le goût, considéré comme un simple effet de la sensibilité ! […] Ceci ne doit point être considéré comme un argument contre l’emploi de la critique considérée comme un art. […] L’art d’écrire, en général, et la poésie surtout, ne peuvent pas être considérés comme des arts imitatifs. […] Tous les critiques anciens ont considéré l’action comme le talent principal de celui qui parle en public. […] Elles évitaient, autant que possible, de considérer les qualités isolément ou abstractivement.

6. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Louis XIV, 1638-1715 » pp. 146-149

Ce sont les accidents extraordinaires qui lui font considérer ce qu’il en retire ordinairement d’utile, et que1, sans le commandement, il serait lui-même la proie du plus fort, il ne trouverait dans le monde ni justice, ni raison, ni assurance pour ce qu’il possède, ni ressource pour ce qu’il avait perdu ; et c’est par là qu’il vient à aimer l’obéissance, autant qu’il aime sa propre vie et sa propre tranquillité1. […] « Considérez le prince dans son cabinet. […] « Considérez si c’est bien répondre à toute l’amitié que j’ai pour vous.

7. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

C’est dans les traités de métrique qu’il convient de considérer ces divers points en détail. […] Il appartient d’ailleurs à la métrique de considérer aussi les différences qui distinguent les syllabes. […] La rhétorique est la faculté de considérer, pour chaque question, ce qui peut être propre à persuader. […] Il faut considérer aussi devant qui on fait un éloge. […] Il faut donc traiter des choses utiles et des choses agréables, en considérer la nature et le nombre.

8. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

Considérée étymologiquement, elle ne signifie que l’art de parler, mais le sens de ce mot s’est modifié et étendu, et exprime aujourd’hui l’art d’écrire tout entier, quel que soit le sujet traité et la forme employée. […] L’étude des mœurs considère l’individu dans son état normal et habituel, l’étude des passions considère l’espèce dans les accidents identiques qui l’affectent, en se modifiant d’après les circonstances individuelles. […] On peut considérer comme une partie de la confirmation, la réfutation qui consiste à combattre les arguments, à réfuter les objections des adversaires, à dévoiler toutes les espèces de paralogismes et de sophismes. […] Il y a deux sortes d’harmonie, l’harmonie générale qui ne considére les sons qu’en eux-mêmes et abstraction faite de l’idée, et l’harmonie spéciale ou imitative qui les considère dans leurs rapports avec les pensées et les sentiments exprimés.

9. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Considérée sous le rapport des mots et des phrases, elle exige pureté et propriété dans les termes, et précision dans les phrases. […] Indépendamment de la pureté, qui est une qualité purement grammaticale, et qui appartient indistinctement à tous les genres d’écrire, le style peut être considéré comme ayant pour objet l’entendement qu’il veut éclairer, l’imagination qu’il doit frapper, les passions qu’il se propose d’exciter, l’oreille enfin qu’il ne doit jamais négliger ; et, sous ces divers rapports, il sera clair pour l’entendement, vif et animé pour l’imagination, fort ou véhément pour la passion, et nombreux pour l’oreille. […] Voilà des exemples où la précision de la pensée s’unit à celle de l’expression, et qui prouvent que, bien loin d’être ennemie de la clarté, la précision, telle que nous la considérons ici, en est la compagne la plus fidèle. […] Jusqu’ici nous avons parlé du style sous les rapports de l’expression de la pensée ; nous allons le considérer maintenant relativement aux ornements dont il peut être susceptible.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Comme la raison le fait naître, elle doit aussi le mesurer ; et considérons que s’ils fussent demeurés dans cette retenue de n’oser rien ajouter aux connaissances qu’ils avaient reçues, ou que ceux de leur temps eussent fait la même difficulté de recevoir les nouveautés qu’ils leur offraient, ils se seraient privés eux-mêmes et leur postérité du fruit de leurs inventions. […] De sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècles, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement1 : d’où l’on voit avec combien d’injustice nous respectons l’antiquité dans ses philosophes ; car, comme la vieillesse est l’âge le plus distant de l’enfance, qui ne voit que la vieillesse chez cet homme universel ne doit pas être cherchée dans les temps proches de sa naissance, mais dans ceux qui en sont les plus éloignés ? […] Que l’homme étant revenu à soi considère ce qu’il est au prix de ce qui est ; qu’il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature ; et que de ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers5, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même son juste prix. […] Qui se considérera de la sorte s’effrayera de soi-même, et, se considérant soutenu dans la masse que la nature lui a donnée entre ces deux abîmes de l’infini et du néant, il tremblera dans la vue de ces merveilles ; et je crois que sa curiosité se changeant en admiration, il sera plus disposé à les contempler en silence qu’à les rechercher avec présomption. […] Je dirai donc seulement ici le sujet qui me porte à l’offrir à Votre Majesté, ce que je considère comme le couronnement et le dernier bonheur de son aventure.

11. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fléchier. (1632-1710.) » pp. 69-75

Si nous le considérons selon la nature, c’est un feu qu’une maladie et qu’un accident amortissent sensiblement ; c’est une heureuse conformation d’organes qui s’usent ; c’est la partie la plus vive et la plus subtile de l’âme, qui s’appesantit, et qui semble vieillir avec le corps ; c’est une finesse de raison qui s’évapore, et qui est d’autant plus faible et plus sujette à s’évanouir, qu’elle est plus délicate et plus épurée. Si nous le considérons selon Dieu, c’est une partie de nous-mêmes, plus curieuse que savante, qui s’égare dans ses pensées. […] Allusion à l’aigle qui figure dans les armes et sur les drapeaux de l’Autriche. — L’aigle est ici personnifié ; ce qui explique l’emploi du genre masculin : car ce substantif doit être toujours considéré comme féminin lorsqu’il se prend dans le sens d’armoiries ou d’enseignes de guerre.

12. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE II. Règles générales de la quantité. » pp. 271-273

Il faut excepter quelques mots composés, comme semiănimis, anteĕo, où les voyelles finales de semi et de ante sont considérées comme élidées. […] Les voyelles qu’elles sépare sont donc considérées comme unies immédiatement.

13. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Dans ce dernier cas, l’éloquence est considérée simplement comme un art, ou un recueil de préceptes. […] Des mœurs considérées dans l’orateur. […] Des mœurs considérées dans le discours. […] Des passions considérées dans l’orateur13. […] Si vous considérez la sainteté du ministère du soldat, la milice vous paraîtra comme un véritable sacerdoce.

14. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Considérée seulement quant à la composition des discours, la rhétorique contient trois parties : l’invention, la disposition et l’élocution. Quand on considère le discours comme devant être prononcé, on est obligé d’ajouter, sous le nom d’action, une quatrième partie qui comprenait autrefois la mémoire et la prononciation. […] Mais on doit les considérer aussi chez l’auditeur, et alors elles ne se bornent pas à la connaissance que l’orateur doit avoir des inclinations des hommes pour en tracer des portraits ressemblants. […] Il considère en chaque sujet ce qui est bon ou mauvais ; il s’attache spécialement au présent ; car on loue, on blâme les choses selon leurs qualités actuelles ; mais on y rappelle quelquefois le passé, et l’on tire des conjectures pour l’avenir. […] Considérez, messieurs, ces grandes puissances que nous regardons de si bas : pendant que nous tremblons sous leur main, Dieu les frappe pour nous avertir.

15. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VII. Éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1744, par Voltaire. »

Considérés tous ensemble, marchant avec ordre sous un grand capitaine, ils forment le spectacle le plus fier et le plus imposant qui soit dans l’univers. […] « Sybarites tranquilles dans le sein de nos cités florissantes, occupés des raffinements de la mollesse, devenus insensibles à tout, et au plaisir même, pour avoir tout épuisé ; fatigués de ces spectacles journaliers, dont le moindre eût été une fête pour nos pères, et de ces repas continuels plus délicats que les festins des rois ; au milieu de tant de voluptés si accumulées et si peu senties, de tant d’arts, de tant de chefs-d’œuvre si perfectionnés et si peu considérés ; enivrés et assoupis dans la sécurité et dans le dédain, nous apprenons la nouvelle d’une bataille : on se réveille de sa douce léthargie, pour demander avec empressement des détails, dont on parle au hasard, pour censurer le général, pour diminuer la perte des ennemis, pour enfler la nôtre.

16. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

De combien de manières peut-on considérer la description ? […] Qu’avez-vous à dire de la description considérée d’après la place qu’elle occupe ? […] Combien compte-t-on d’espèces dans la description considérée d’après le but de l’auteur ? […] Combien distingue-t-on d’espèces de compositions dans la description considérée d’après la nature des objets à décrire ? […] On donne le nom de similitude à un parallèle qui a lieu entre deux personnes ou deux choses, considérées au point de vue de leurs rapports ou de leurs ressemblances.

17. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre IV. Quatrième espèce de mots.  » pp. 12-15

Ces mots sont pour les grammairiens modernes des adjectifs indéfinis : on les considère comme adjectifs parce qu’ils accompagnent toujours un nom. […] Dans l’exemple tout savant que vous êtes, le mot tout est considéré comme adverbe.

18. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre premier. Objet de l’Éloquence de la chaire. »

Voilà l’idée juste et le tableau fidèle de l’éloquence de la chaire, considérée sous les rapports de la sublimité de ses motifs. […] On peut considérer la chaleur et la gravité comme les deux attributs caractéristiques de l’éloquence qui convient à la chaire : mais il n’est ni commun ni facile de réunir ces deux caractères d’éloquence.

19. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Or pour cela il est utile de considérer ce qui suit1. […] Enfin il faut considérer qu’il est aussi ridicule de se mettre en colère pour les fautes et bizarreries des autres que de s’offenser de ce qu’il fait mauvais temps ou de ce qu’il fait trop froid ou trop chaud, parce que notre colère est aussi peu capable de corriger les hommes que de faire changer les saisons.

20. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Considérée en elle-même elle est une et simple. […] Mais s’ils considèrent la gloire qui en revient et les fruits qu’on en recueille, ce qui leur en coûtera de peines et de travail pour s’y rendre habiles se changera en plaisir. […] La rhétorique, selon Aristote, considère en chaque sujet ce qui est capable de persuader. […] En toute action, on considère pourquoi, où, quand, comment et par quels moyens elles ont eu lieu. […] Qu’il considère bien ce qu’il est, pour bien dire ce qu’il faut, et ne rien dire de plus.

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