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2. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VI. Des éloges funèbres. »

Voici le début de l’orateur : « Plusieurs des orateurs que vous venez d’entendre à cette tribune, n’ont pas manqué de préconiser le législateur qui, en consacrant l’ancienne loi sur la sépulture des citoyens moissonnés dans les combats, crut devoir y ajouter celle qui ordonne de prononcer leur éloge : sans doute ils pensaient que c’est une belle institution de louer en public les héros morts pour la patrie. […] » Si je me suis étendu sur les louanges de notre république, c’est que je voulais faire concevoir que le combat n’est pas égal entre nous et des hommes à qui la fortune n’offre aucun avantage pareil à défendre. […] Abandonnant, à l’imagination l’incertitude de l’avenir, mais ne consultant que leur cœur sur la certitude du présent, persuadés d’ailleurs que le vrai salut du soldat est plutôt dans la mort qu’il trouve au sein de la vengeance que dans la fuite qui ne sauve que sa vie, ils ont évité la honte attachée au titre humiliant de vaincus ; ils se sont en quelque sorte identifiés avec la victoire, et leur âme, exempte de crainte, est sortie du combat avec toute sa gloire, sans avoir même senti pencher la balance du destin ». […] qui doit prodiguer sa vie dans les combats ?

3. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Le roi prend aussitôt ses dispositions pour le combat. […] Ainsi vous serez toujours prêts aux combats et invincibles. […] Et combien parmi vous regrettent des frères, des parents, des amis perdus dans les combats !  […] Qui les a forcés, ces ennemis cruels, à tenter les chances des combats, pour venir apporter ici la ruine et la désolation ? […] Les esclaves ne sont-ils pas des hommes libres, faits prisonniers dans les combats ?

4. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Les gladiateurs préludaient à leurs combats par des assauts plus gracieux que meurtriers. […] Donc la réunion de ces deux caractères forme cette devise que je trouve assez belle : La vie est un combat. » Un logicien aura besoin de toute une série de raisonnements pour établir les rapports qui peuvent exister entre ces deux termes éloignés, vie et combat. […] Enfin il conclura que la vie est semblable à un combat. […] Un combat devient un juge qui tient dans ses mains le sort de deux peuples ; la loi une mère qui rappelle au devoir ses fils égarés. […] — Cessez vaines frayeurs, cessez lâches tendresses ; amour, sers mon devoir et ne le combats plus.

5. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VIII. L’éloquence militaire. »

Gardez bien vos rangs, je vous prie : si la chaleur du combat vous les fait quitter, pensez aussitôt au ralliement, c’est le gain de la bataille : et si vous perdez vos enseignes, cornettes ou guidons, ne perdez point de vue mon panache blanc ; vous le trouverez toujours au chemin de l’honneur et de la victoire ». […] Il les ramène au combat ; et ces mêmes hommes qui fuyaient éperdus, remportent une victoire complète. […] Ailleurs : « Nous ferons quelques marches fatigantes ; nous livrerons plusieurs combats ; nous réussirons dans toutes nos entreprises ; les destins sont pour nous ».

6. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

: Périclès dit, en parlant de la jeunesse athénienne qui avait péri dans les combats : L’année a été dépouillée de son printemps. […] Il avait dix-huit ans, et s’était déjà signalé dans plusieurs combats. […] Dans la tragédie d’Iphigénie, Agamemnon ne peut se résoudre à immoler sa fille ; Ulysse combat sa tendresse paternelle en employant ce moyen oratoire. […] Mais j’ai, dit-on, perdu beaucoup de monde dans le dernier combat. […] Compagnons, leur dit-il, achever votre ouvrage, Et de mon sang glacé souillez ces cheveux blancs Que le sort des combats respecta quarante ans.

7. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Le prince à mes côtés ferait dans les combats L’essai de son courage à l’ombre de mon bras : Il apprendrait à vaincre en me regardant faire ; Et, pour répondre en hâte à son grand caractère, Il verrait… D.  […] Ne cherche point à faire un coup d’essai fatal ; Dispense ma valeur d’un combat inégal ; Trop peu d’honneur pour moi suivrait cette victoire : A vaincre sans péril on triomphe sans gloire3. […] Chimène, fille du comte, vient demander au roi d’Espagne le châtiment de Rodrigue, qui a tué Gomès en combat singulier. […] Ce que n’a pu jamais combat, siége, embuscade, Ce que n’a pu jamais Aragon, ni Grenade, Ni tous vos ennemis, ni tous mes envieux, Le comte en votre cour l’a fait presque à vos yeux, Jaloux de votre choix, et fier de l’avantage Que lui donnait sur moi l’impuissance de l’âge. […] On vit pour la première fois, représenté avec dignité et avec charme, le combat des passions entre elles et du devoir contre les passions.

8. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Le héros de la pièce revenant vainqueur du combat contre les trois Curiaces, est sorti d’un péril général qui intéressoit tout l’état. […] Le monologue doit être un combat du cœur. […] Qu’un indifférent tue un indifférent, cette action ne touche guère davantage, parce que d’ailleurs elle n’excite aucun combat dans l’âme de celui qui la fait. […] Une action de cette espèce nous offre en effet un combat des plus vifs, entre la nature et la passion, ou le devoir. […] Cruel, à quel combat faut-il te préparer ?

9. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Combat acharné. — Tableau brillant. […] Le combat recommence — … mais les forces sont épuisées, c’est la rage qui combat — … Enfin Clorinde reçoit dans la poitrine un coup morte ! […] Combat, d’Aumale est plus fort, Turenne est plus adroit. […] La Hongrie surtout combat avec fureur, car elle veut recouvrer son indépendance. […] Mais j’ai perdu beaucoup de monde dans le dernier combat ?

10. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Il terrassa dans un combat singulier le prince troyen, qu’il traîna trois fois autour des murailles de Troie. […] Bellone, sœur du dieu Mars, selon la fable, et déesse, comme lui, de la guerre et des combats. […] Crassus avait été tué dans un combat contre les Parthes ; et Pompée, jaloux des belles actions de César, fit rendre au sénat un décret contre lui, et obtint le commandement de l’armée de la république. […] Vainqueur à Rocroi, à 22 ans, il le fut à Fribourg, dans trois combats de suite, à 23 ; à Nortlingue, à 24, et à Lens, à 29. […] Mars, fils, selon la fable, de Jupiter et de Junon, Dieu de la guerre, et l’arbitre des combats.

11. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

. — Le combat du faubourg Saint-Antoine ; la bataille de Lens. — 3° La troisième partie se termine par un parallèle entre Condé et Turenne. […] C’est en vain qu’à travers des bois, avec sa cavalerie toute fraîche, Beck précipite sa marche pour tomber Sur nos soldats épuisés ; le Prince l’a prévenu, les bataillons enfoncés demandent quartier ; mais la victoire va devenir plus terrible pour le duc d’Enghien que le combat. […] Réfutation La Réfutation est la partie du discours dans laquelle l’orateur combat et détruit les objections qui pourraient lui être faites. […] Le rôle de l’avocat n’est pas le même que celui du prédicateur : l’avocat parle à un adversaire qui lui réplique et qu’il combat ; mais le prédicateur parle à des auditeurs silencieux ; il se Tait alors lui-même les objections que son sujet comporte et y répond successivement, de manière qu’il remplit les deux rôles.

12. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Réveillez chez celles-ci le souvenir d’un affront, elles pousseront aussi-tôt le cri de guerre et vous suivront au combat. […] Leur âme, douce comme leur climat, s’ouvre facilement aux impressions de la pitié : ils traitent humainement leurs esclaves, pardonnent quelquefois à l’ennemi terrassé, et, dans la rage du combat, détournent leur lance de la poitrine d’un hôte. […] Si quelquefois on faisait l’effort d’un armement sérieux, on se gardait bien de s’enrôler et de quitter sa belle Athènes pour les fatigues de la mer et les hasards des combats. […] Dès son entrée en politique il la combat, mais avec quelle réserve d’abord, avec quels détours et quelles précautions ! […] Dans le grand combat qu’il soutint pour la liberté de son pays contre l’ambition de la Macédoine, on ne le vit jamais biaiser, jamais transiger, jamais recourir à des moyens que l’honneur réprouve.

13. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Il est mieux que le dénouement soit dans l’action même, comme la victoire d’Énée sur Turnus, et non tiré du dehors, comme si Jupiter faisait finir lui-même le combat. […] En effet, il représente dans les chants suivants les brillantes actions d’Achille, couronnées par son combat contre Hector et la mort de celui-ci126. […] Aux remparts de Paris ils fondent, ils s’arrêtent ; En faveur de d’Aumale au combat ils s’apprêtent, etc. […] Son front cicatrisé rend son air furieux, Et l’ardeur du combat étincelle en ses yeux140, etc. […] Il est auteur de deux poèmes qui se rapportent à cette grande expédition : l’Iliade, ou les combats devant Ilion, et l’Odyssée, ou le retour d’Ulysse dans sa patrie après cette guerre.

14. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

La démonstration a pour objet de décrire un événement, un fait particulier, comme un incendie, un combat, une tempête, etc., et de l’exposer d’une manière si vraie et si énergique, qu’on s’imagine voir réellement ce qui est dépeint. […] Le récit de la prise de Jérusalem, par Voltaire, et le combat du Taureau, par Florian, peuvent aussi être cités comme exemples de démonstration. […] Le début du combat des Thermopyles, par Barthélemy, est un bon modèle d’exposition simple. […] Nous mentionnerons encore la mort de Laocoon, au IIe livre de l’Énéide ; la mort de Polyphonte, par Voltaire ; le combat entre Mérovée et un guerrier gaulois, par Chateaubriand. […] Chateaubriand a transgressé les règles des épisodes, en arrêtant le récit du combat entre les Romains et les Francs par de trop longs détails sur la généalogie et les qualités du cheval de Clodion.

15. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Un gentilhomme de mes amis, qui à l’âge de vingt ans, a fait vingt combats aussi beaux que celui des Horaces et des Curiaces, et qui est aussi sage que vaillant, a tué un fanfaron qui l’a forcé de se battre. […] Le combat du taureau dure longtemps et nous le voyons raconté en quelques lignes, pourtant nous avons tout vu. […] Le style s’arrête aussi et l’auteur suspend son mouvement pour faire en quelques mots le portrait du taureau ; mais admirons comment le tableau devient vivant quand le combat commence. […] Le combat était là plus vif et plus meurtrier que par- tout ailleurs. […] La Pucelle, ainsi qu’elle l’avait prédit le matin, avant de partir pour le combat, ramena ses troupes dans Orléans par ce même pont-levis qui naguère était occupé par es ennemis.

16. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

II Le combat Ainsi, près d’Aboukir3, reposait ma frégate ; A l’ancre, dans la rade, en avant des vaisseaux, On voyait de bien loin son corset4 d’écarlate   Se mirer dans les eaux. […] Citons, comme exercice de comparaison, l’ode de Lebrun sur le vaisseau le Vengeur, qui, en 1794, se fit sauter plutôt que de se rendre   Trahi par le sort infidèle, Tel qu’un lion pressé de nombreux léopards, Seul, au milieu de tous, sa colère étincelle ;   Il les combat de toutes parts. […]   Plus fiers d’une mort infaillible, Sans peur, sans désespoir, calmes dans leurs combats, De ces républicains l’âme n’est plus sensible   Qu’à l’ivresse d’un beau trépas.

17. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Qui est sorti victorieux de tous les combats qu’il a livrés. […] Combat de Turenne et de d’Aumale. […] Ils s’élancent tous deux, Et commencent enfin ce combat dangereux. […] le combat de Turenne et de d’Aumale, dans la Henriade ? […] En voici quelques exemples : la lumière de l’esprit. — Achille, est un lion dans les combats.

18. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VII. Éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1744, par Voltaire. »

« Des bords du Pô jusqu’à ceux du Danube, on bénit de tous côtés, au nom du même Dieu, ces drapeaux sous lesquels marchent des milliers de meurtriers mercenaires, à qui l’esprit de débauche, de libertinage et de rapine ont fait quitter leurs campagnes ; ils vont, ils changent de maîtres ; ils s’exposent à un supplice infâme pour un léger intérêt ; le jour du combat vient, et souvent le soldat qui s’était rangé naguères sous les enseignes de sa patrie, répand sans remords le sang de ses propres concitoyens ; il attend avec avidité le moment où il pourra, dans le champ du carnage, arracher aux mourants quelques malheureuses dépouilles qui lui sont enlevées par d’autres mains. […] C’est un corps animé d’une infinité de passions différentes, qu’un homme habile fait mouvoir pour la défense de la patrie : c’est une troupe d’hommes armés qui suivent aveuglément les ordres d’un chef, dont ils ne savent pas les intentions : c’est une multitude d’âmes, pour la plupart viles et mercenaires, qui, sans songer à leur propre réputation, travaillent à celle des rois et des conquérants : c’est un assemblage confus de libertins, qu’il faut assujétir à l’obéissance ; de lâches qu’il faut mener au combat ; de téméraires, qu’il faut retenir ; d’impatients, qu’il faut accoutumer à la confiance, etc. » Malgré le respect dû au nom de Fléchier, et surtout à l’oraison funèbre de Turenne, son plus bel ouvrage, qui ne voit, dans le premier de ces deux morceaux, le véritable orateur, l’écrivain plein de son sujet ; et, dans le second, le rhéteur presque uniquement occupé du soin d’assembler et de faire contraster des mots ?

19. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Adolphe est tué dans le combat. […] Le combat commence à deux heures. […] Son âme est en proie aux plus violents combats : enfin le repentir l’emporte, il va tout révéler à Cicéron. […] Après trois ans, un grand combat se livre. […] Le consul Manlius Torquatus, général des Romains, a défendu tout combat avant la bataille générale.

20. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Bruyère. (1646-1696.) » pp. 91-100

Le peuple, paisible dans ses foyers au milieu des siens, et dans le sein d’une grande ville où il n’a rien à craindre ni pour ses biens ni pour sa vie, respire le feu et le sang, s’occupe de guerres, de ruines, d’embrasements et de massacres ; souffre impatiemment que des armées qui tiennent la campagne ne viennent point à se rencontrer ; ou, si elles sont une fois en présence, qu’elles ne combattent point ; ou, si elles se mêlent, que le combat ne soit pas sanglant, et qu’il y ait moins de dix mille hommes sur la place1. […] Ou l’on demeurera sur la défensive sans livrer de combat ; ou, si on le livre, on le doit perdre ; et, si on le perd, voilà l’ennemi sur la frontière. […] Telle est en effet la disposition du cœur humain, que Lucrèce a signalée dans de beaux vers (II, 1-6), ainsi traduits par Voltaire : On voit avec plaisir, dans le sein du repos, Des mortels malheureux lutter contre les flots ; On aime à voir de loin deux terribles armées Dans les champs de la mort aux combats animées : Non que le mal d’autrui soit un plaisir si doux ; Mais son danger nous plaît, quand il est loin de nous.

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