Les règles de l’éloquence, de la poésie et des autres arts ayant été prises dans la nature du cœur humain, ont toujours été et seront toujours aussi invariables que la raison même.
Il faut, dans ces lettres d’excuse, une manière de s’exprimer franche et naturelle, qui soit un sûr garant des sentiments du cœur.
Cette gracieuse peinture ressemble à un bas-relief antique, et nous montre que si Courier avait été de l’expédition de Mummius à Corinthe, il eût été de cœur pour les Corinthiens contre les Romains.
S’il y a eu quelque dérangement dans les premières années de ce prince, l’âge y eut plus de part que le cœur : l’occasion put le trouver faible ; elle ne le rendit jamais vicieux ; et le reste de ses jours, passés depuis dans la règle, montrent assez que l’égarement n’avait été qu’un oubli, et qu’en se rendant au devoir, il s’était rendu à lui-même ».
« Quand un discours naturel, dit-il, peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu’on entend, qui y était sans qu’on le sût, et on se sent porté à aimer celui qui nous le fait sentir, car il ne nous fait pas montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable : outre que cette communauté d’intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l’aimer.
j’étais assis près de la poupe : Aveugle vagabond, dit l’insolente troupe, Chante ; si ton esprit n’est point comme tes yeux, Amuse notre ennui, tu rendras grâce aux dieux… J’ai fait taire mon cœur qui voulait les confondre ; Ma bouche ne s’est point ouverte à leur répondre ; Ils n’ont pas entendu ma voix, et sous ma main J’ai retenu le dieu courroucé dans mon sein.
Comparez les passages suivants : En nous montrant les hommes tels qu’ils sont, De notre cœur elle éclaire le fond, Nous peint en eux nos propres injustices, Et nous fait voir la vertu dans leurs vices.
Les dix mille, jetés au cœur de l’Asie. sans chefs et sans organisation, se formaient en assemblée dans leur camp, discutaient leurs marches, leurs mouvements de retraite, et exécutaient à la lettre les mesures prises à la pluralité des voix.
Ce passage a été dignement apprécié par ce vers de Voltaire (IIIe de ses Discours sur l’homme) : C’est ainsi qu’un grand cœur sait penser d’un grand homme.
Dans son Histoire de l’Académie des sciences, qui renferme les Eloges des académiciens et passe pour le modèle du genre, Fontenelle s’est dégagé des défauts dont ne sont pas exempts ses autres ouvrages, l’affectation et la subtilité : car il y a eu, comme on l’a fort bien dit, deux hommes en lui, l’un qui, faute de ce goût élevé que le cœur inspire, s’est attiré les justes railleries de Racine, de Boileau et de La Bruyère ; l’autre, et c’est celui qui doit nous occuper, disciple de Descartes, mais sans abdiquer son indépendance, que Vauvenargues a honoré de ses éloges, dont l’esprit s’est montré vaste, lumineux, universel, et qui a peint avec vérité les physionomies de ses savants confrères, en présentant avec intérêt une analyse fidèle de leurs écrits.
Ce n’étaient pas seulement les actions qui tombaient dans le cas2 de cette loi, mais des paroles, des signes et des pensées même ; car ce qui se dit dans ces épanchements de cœur que la conversation produit entre deux amis, ne peut être regardé que comme des pensées.
Je serai donc enrhumé pour ces deux ou trois jours ; mais vendredi ou samedi, je me porterai bien, et j’irai vous offrir tous les sentiments de mon cœur.
Gravez également dans vos cœurs, et gravez-y pour toujours, ces grandes leçons, ces vérités d’une morale qui n’a point varié depuis Cicéron, et qu’il adresse ici aux jeunes Romains qui l’environnent.
« Dans toutes les langues, dit Voltaire, le cœur brûle, le courage s’allume, les yeux étincellent ; l’esprit est accablé, il se partage, il s’épuise ; le sang se glace, la tête se renverse ; on est enflé d’orgueil, enivré de vengeance, etc. » A ce penchant à l’imitation et à l’association, première source du style figuré, ajoutez la puissante influence qu’une imagination encore vierge et des passions libres et naïves exerçaient sur l’homme primitif.
De là l’originalité et le charme de cet auteur inimitable1 : ce qui complète l’un et l’autre, c’est que, sous l’inspiration vraie qui le dirige, on aperçoit toujours le cœur de l’homme.
Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n’appartiennent qu’aux femmes, et que pour paraître homme de cœur on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille.
Très-vivant, c’est sa douceur, avec sa vivacité ; mais trop jeune, tête trop petite, joli comme une femme, lorgnant, souriant, mignard, faisant le petit bec, la bouche en cœur ; rien de ce coloris sobre qui distingue le cardinal de Choiseul 2 ; et puis un luxe de vêtements à ruiner le pauvre littérateur, si le receveur de la capitation vient à l’imposer sur sa robe de chambre.
mais rectifiez, s’il est possible, leur esprit et leur cœur.
Mais que l’on en soit bien convaincu, le secret de cette heureuse chance a été le plus souvent la méditation, instinctive peut-être, mais dominante et obstinée ; par elle l’imagination a été émue, le cœur échauffé, l’âme exaltée jusqu’à l’état de passion ; un travail infinie, mystérieux, puissant, a fécondé le sujet.