Aristote, aussi lui, a consacré une belle page au même sujet. […] On dit de nos jours : Rien n’est beau que le laid, rien n’est vrai que le faux. […] Si le génie commence les beaux ouvrages, le travail seul les achève. […] Le goût et la conscience ne font qu’un : le beau et le bien dérivent de la même source. […] Rousseau, dans une lettre à Brossette, dit avec raison que ce sont les plus beaux vers que M.

Dans les écrivains du second ordre, au contraire, tout présente les traces pénibles d’efforts rarement heureux ; et ce rapprochement involontaire, mais perpétuel, de la nature, grande et belle sans effort, et de l’art qui se tourmente infructueusement pour l’imiter mal, altère sensiblement quelquefois le plaisir que pourraient nous faire les plus beaux morceaux de poésie moderne. […] Au reste, il n’est pas inutile d’observer ici que le premier poète qui ait donné de l’harmonie à la versification latine, Lucrèce, a imité avec succès ce beau morceau d’Homère. […] Voyez, dans la belle ode Æquam memento rebus in arduis, avec quel art ce grand poète sait amener de grandes vérités de morale, et les fondre dans les descriptions les plus riantes. […] Ch. 4) Si nous n’écoutions que le plaisir de parcourir et de citer de beaux vers, il nous serait aisé, sans doute, de multiplier les exemples. […] Le Tasse a emprunté de Virgile cette belle périphrase, et a fait passer dans ses vers l’harmonie enchanteresse du poète latin.

que tes œuvres sont belles, Grand Dieu ! […] Nous avons beau vanter nos grandeurs passagères, Il faut mêler sa cendre aux cendres de ses pères, Et c’est le même Dieu qui nous jugera tous2. […] Le mouvement de cette strophe est fort beau ; mais il faut remarquer que Rousseau a été souverainement injuste en comparant Alexandre à Attila. […] Terme métaphorique parfaitement amené par celui de moisson, qui prépare et forme avec lui un beau contraste. […] Rousseau à lui-même, on pourra rapprocher de cette ode plusieurs belles sirophes de la 12e du liv.

Les vers habilement faits ne sont pas toujours les beaux ni les bons vers. […] Le juste, l’utile et le beau ne sont que trois formes du vrai. […] (Portrait d’Agnès Sorel,) L’inexprimable grâce Qui, dans ce bel amas, ses beaux rayons semant, En rend beau l’assemblage, et le lustre charmant. […] Voyez le beau travail de M. […] On trouvera dans ce qui suit des souvenirs de ces belles leçons.

Son beau corps a roulé sous la vague marine. […] Ce sont des vêtements précieux, de belles armes, des chevaux bien enharnachés. […] Il en a laissé un plus beau et plus immortel encore dans la mémoire des peuples, le chêne de Vincennes. […] que de fois j’errai dans tes belles retraites, Auteuil ! […] Jamais je n’avais vu Venise si belle et si féerique.

Mais si sa vie n’a été qu’une suite non interrompue de belles actions et de beaux ouvrages, de grandes vertus et de talents supérieurs, les circonstances de sa mort sont encore au-dessus ; et pour le prouver, Thersagoras propose à Lucien de lui communiquer un ouvrage que lui seul possède, et qui renferme le récit des exploits d’Antipater, et les derniers moments de Démosthène. […] Rien de plus beau que ses derniers discours à l’officier qui le presse de se rendre à la cour de son maître : « Tu me proposes de vivre, de la part de ton maître ! […] Ce n’est qu’à ceux-là que Démosthène veut devoir ; s’ils ne peuvent rien pour moi, que Neptune que j’implore, que cet autel, que la sainteté des lois me protègent aujourd’hui : et si Neptune lui-même ne peut défendre son temple contre toi, s’il ne rougit pas de livrer Démosthène au ministre d’Antipater, je saurai mourir, et jamais l’oppresseur de mon pays ne sera un dieu pour moi. — Non, je ne déshonorerai point Athènes ; je ne servirai point : je mourrai libre ; c’est la plus belle des destinées ». […] Il faut convenir qu’il y a dans cette dernière partie de l’éloge, un ton de grandeur et une élévation d’idées qui nous reportent aux beaux jours d’Athènes ; et que Lucien prend ici le style de Démosthène en le faisant parler.

Il faut trouver beau ce qui enlève l’admiration générale. […] Voilà de beaux exemples du sublime de sentiment. […] On dit journellement un bel arbre ou une belle fleur, un beau poème, un beau caractère, un beau théorème en mathématiques. […] Le calme d’une belle matinée est beau, le profond silence de la nuit est sublime. […] En quelque genre que ce soit, nous aimons mieux passer d’un bel objet à un plus bel encore, que de suivre un ordre inverse.

Voilà un beau sujet de discourir. […] Pendant qu’on lui rendait ce beau témoignage, ce grand homme n’était plus. […] Qu’elle est belle, cette Église gallicane, pleine de science et de vertu ! mais qu’elle est belle dans son tout, qui est l’Église catholique ! […] Ce n’est pas à un si beau terme que tendent ses déguisements.

Horace nous en donne un bel exemple, quand il nous dit que « le chagrin plus léger que les cerfs, plus rapide que le vent qui chasse au loin les nuages, monte avec nous dans le même vaisseau, et court avec nous à travers les escadrons ». […] Le noble Rochejaquelein dit aux paysans vendéens qu’il commandait ces belles paroles que l’histoire a conservées : Si j’avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi ; si je meurs, vengez-moi. […] Dans la touchante élégie composée en faveur de Fouquet, La Fontaine essaye de fléchir le courroux de Louis XIV ; il implore sa clémence et lui dît qu’elle est la plus belle vertu qui puisse le rapprocher de la Divinité ; il s’adresse aux Nymphes de Vaux. […] Du magnanime Henri qu’il contemple la vie ; Dès qu’il put se venger il en perdit l’envie : Inspirez à Louis cette même douceur : La plus belle victoire est de vaincre son cœur. […] Il nous semble légitime de dire que le récit de Racine brille de toutes les couleurs de la poésie, et que c’est un des plus beaux morceaux dramatiques qui existent dans notre littérature.

Mais pourra-t-il, sans le secours de ces règles, composer un discours qui soit beau dans son ensemble et dans toutes ses parties ; qui ne pèche ni par le plan ni par le style ? […] C’est ce qu’ont fait même les plus grands génies qui ont paru avant les beaux siècles des arts. […] Il n’est pas possible de trouver un plus beau chef d’œuvre d’éloquence dans le genre simple. […] Néanmoins, dit Quintilien 1, il coule avec douceur, semblable à une belle rivière qui roule tranquillement une eau claire et pure, et que des forêts verdoyantes ombragent des deux côtés. Les plus beaux modèles du genre fleuri chez les anciens, sont la plupart des Oraisons de Cicéron, et le Panégyrique de Trajan par Pline.

Les qualités fondamentales de toute belle composition, c’est-à-dire de toute composition dont le beau forme le principal caractère, sont l’unité, la variété, la vérité, l’ordre, l’élévation et la moralité. […] Une belle élocution est donc d’une haute importance ; et Buffon n’a pas craint de dire que les ouvrages bien écrits sont les seuls qui passent à la postérité. […] Un beau modèle en ce genre est la description d’un nid de bouvreuil, par Chateaubriand. […] C’est ce que savent bien les peintres de mérite : il est très rare de voir un beau paysage sans quelque figure humaine qui anime le tableau. […] Où trouve-t-on les plus belles narrations historiques ?

Racine, en donnant un tour différent à cette pensée, l’a revêtue de cette belle image. […] Il a le même avantage dans les autres beaux endroits de ce poème, qu’il s’est ingénieusement appropriés. […] L’autre en imitant leurs vertus, en rehausse l’éclat par ses belles actions. […] Que deviennent alors ces beaux titres, dont notre orgueil est flatté ? […] Que l’éclat de la plus belle victoire paraît sombre !

Je renonce à vous rendre le charme de ces belles compositions : les traducteurs eux-mêmes y ont échoué. […] Il manque à votre belle statue l’expression et le mouvement. — D’accord. […] Qu’enfin votre modèle ait le caractère, sans lequel la plus belle éloquence n’est qu’un bruit harmonieux. […] Quelle noble et belle chose qu’un navire avec sa carène, sa proue, sa poupe, ses antennes, ses voiles, ses mâts ! […] Leur plaidoyer ressemble à un beau péristyle de marbre qui conduirait à un hangar.

Il y aura bien beau ieu, si la chorde ne rompt. […] O la belle voix ! […] Bien belle et harmonieuse. […] C’est un beau soulier et bien faict, mais qui serre le pied iusqu’à arrester l’haleine. […] Ce sont là de beaux titres pour Louis XIV ; ce sont de belles années pour les gens de lettres, entre la servilité du passé et la liberté de l’avenir.

Beau remède ! […] Autran, dans son discours à l’Académie, parle ainsi de cette scène : « Le théâtre a vu rarement une exposition plus belle et plus grande dans sa simplicité. […] On applaudissait cette belle tirade comme une revanche du bon sens contre les excès de la fantaisie romantique. […] Ce vers est beau, malgré le participe présent, qui fait toujours fâcheuse figure, en poésie. […] « Il ne faut pas décrier les beaux dehors ; car ils offrent les apparences naturelles des belles réalités ; on ne doit censurer que ce qui les dément.

Parmi les Latins, Cicéron, après avoir offert dans ses discours les plus beaux exemples de la véritable éloquence, a montré, dans son traité intitulé Orator, le vrai modèle de l’orateur. […] La critique n’est équitable qu’autant qu’elle apporte en preuve de son jugement et les beaux, et les médiocres et les faibles endroits de l’ouvrage qu’elle a pesé dans sa balance. […] Chez les Latins, Cicéron nous a laissé les beaux traités de l’Amitié, de la Vieillesse, de la Nature des dieux, qui sont en dialogue. […] Voulez-vous que je fasse un beau coup ? […] Le beau coup de filet !

Elle a élevé quelques hommes aussi haut que l’homme peut s’élever ; elle a honoré l’humanité par de beaux exemples, et pourtant elle fut stérile : oui stérile malgré le courage de ses grands hommes, malgré l’élévation de sa morale, malgré le règne des Antonins. […] Ce n’est pas un sénateur, un grand de Rome : c’est un homme des dernières tribus, ou même un pauvre esclave, non entouré de ses amis et de beaux discours, mais déchiré par les bêtes féroces et aux applaudissements du peuple. […] Sa mort est une de ces morts bénies qui changeront le monde ; la vôtre est un beau et inutile spectacle. […] Il faut lire les belles pages que M. […] Un mauvais mot, une expression bizarre m’en ont quelquefois plus appris que dix belles phrases.

Comment s’égarer, en effet, avec des guides tels que ceux qui, parmi les anciens et les modernes, ont écrit sur le bel art de l’éloquence, depuis Aristote jusqu’à La Harpe ? […] Celui qui entreprendrait cet ouvrage, y rassemblerait les plus beaux préceptes d’Aristote, de Cicéron, de Quintilien, de Longin et des autres célèbres auteurs. Leurs textes qu’il citerait, seraient les plus beaux ornements du sien, etc. » (Lettre à l’Acad. sur l’Éloq. […] Oui, si les gens sensés, les seuls dont l’opinion puisse être de quelque poids à mes yeux, ont jugé cet ouvrage avec quelque indulgence ; s’ils l’ont distingué des autres compilations du même genre, c’est que mon plan ne leur a point échappé ; c’est qu’ils ont retrouvé, sans doute, à chaque page, à chaque ligne de ce Cours, l’intention bien prononcée de ramener les jeunes gens à la vertu, en les rappelant à l’étude et a l’admiration du beau et du vrai, et de leur prouver qu’il ne peut y avoir ni génie, ni sensibilité sans vertus, comme il ne peut y avoir rien de solide dans le talent, sans les mœurs et la conduite. […] Parcourons ce que Cicéron a écrit sur l’éloquence, et nous le verrons poser partout la probité pour base de ce bel art.

Lebrun, au milieu de choquantes inégalités, a de belles strophes. […] Cela est beau, très beau, sublime ; tout, tout. […] les beaux ciels ! […] Ses nuits sont aussi touchantes que ses jours sont beaux ; ses ports sont aussi beaux que ses morceaux d’imagination sont piquants. […] — Beau début !