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71. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Amour (l’) ou Cupidon, que les poètes font dieu de l’amour, et fils de Mars et de Vénus. […] Amours (les). […] Les amours d’Énée et de Didon, si bien décrites dans l’Énéide, sont une pure fiction de Virgile. […] Jeux, à peu près les mêmes que les Amours personnifiés. […] Un caractère violent et fougueux, un amour ardent pour les nouveautés, un orgueil excessif, et des mœurs corrompues le précipitèrent dans ces erreurs, qui inondèrent de sang l’Allemagne et la France.

72. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Si tu n’en es pas encore attaqué, regarde ces misérables avec compassion ; quelque superbe distinction que tu tâches de mettre entre toi et eux, tu es tiré de la même masse, engendré des mêmes principes, formé de la même boue : respecte en eux la nature humaine si étrangement maltraitée ; adore humblement la main qui t’épargne, et pour l’amour de celui qui te pardonne, aie pitié de ceux qu’il afflige1. […] En vérité ; avec l’amour du vrai. […] Ce fut parfois un amour platonique. […] Le mot amour est resté féminin au pluriel, surtout en poésie 5.

73. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Et enfin, après des jours qui ont été des siècles, tout à coup, de cet abîme sourd et insensible, de cet enfant qui à peine a fait croire par un sourire qu’il entendait l’amour qui l’a mis au monde, la parole s’échappe et répond. L’homme vit cette fois ; il pense, il aime, il nomme ceux qu’il aime, il leur rend en une parole tout l’amour qu’il en a reçu. […] Les discours que l’on y tient sont-ils propres à inspirer l’amour de la vertu ? […] L’intérêt le plus vil arme le frère contre le frère, l’ami contre l’ami, rompt tous les liens du sang et de l’amitié ; et c’est un motif si bas, si indigne de la fin à laquelle nous sommes destinés, qui décide de nos haines et de nos amours.

74. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre II. division de la rhétorique. — de l’invention  » pp. 24-37

Quand l’esprit se l’est ainsi assimilé, pour ainsi dire, qu’il en a fait comme une partie de sa substance, alors il s’éprend pour lui d’un amour presque fanatique ; et ce qu’on appelle vaguement l’inspiration, n’est rien que cet amour, et cet amour, secondé par les circonstances, crée des prodiges.

75. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Cousin, 1792-1867 » pp. 492-503

L’amour aussi ne s’arrête et ne se repose que là. […] Enfin, comme la pensée et l’amour, l’activité humaine est sans limites. […] Il se livrait avec amour à ce travail, ce qui ne l’empêchait pas de revoir minutieusement chacune des éditions de ses différents livres, et d’y ajouter des commentaires et des préfaces.

76. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

Il sut allier à l’étendue du savoir une profonde sagesse ; aux charmes de l’éloquence, l’empire de la vertu ; à l’élévation des dignités, un amour aussi éclairé qu’intrépide pour le bien. […] C’est dans le sein de la sagesse qu’il avait puisé cette politique hardie et généreuse, cette politique constante et intrépide, cet amour invincible de la patrie ; c’est dans l’étude de la morale qu’il avait reçu des mains de la raison même cet empire absolu, cette puissance souveraine sur l’âme des auditeurs.

77. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

De même, dans les arts, le bon goût se reconnaît à l’amour du simple et du naturel. […] L’enthousiasme n’est donc autre chose qu’un sentiment, quel qu’il soit, amour, colère, joie, admiration, tristesse, etc., produit par une idée. […] Le christianisme a singulièrement épuré ces sentiments, comme on peut le voir dans une ode de Klopstock, l’Ange du pur amour. […] La passion de l’amour n’est point nécessaire dans la tragédie. […] Tout poète tragique doit avoir pour fin d’inspirer l’admiration et l’amour des hautes vertus, l’horreur et la haine des grands crimes.

78. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Je dis ordinairement, parce que, 1°. il y en a quelques-uns qui sont des deux genres, tels que ceux-ci : Amour est masculin au singulier : =un amour constant ; féminin au pluriel : = des amours constantes. Mais quand le mot amours signifie les jeux, les ris, les attraits, représentés par les poètes, sous la figure de petits enfants ailés, il est masculin : = les amours badins ; les petits amours. […] Éprendre, s’éprendre (se laisser surprendre par une passion), n’a guère d’usage qu’au participe : = il est épris d’un fol amour pour cette femme.

79. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Pouqueville ; et l’admirable pièce de vers de Legouvé sur mademoiselle de Sombreuil où l’on voit briller l’héroïsme du courage et de l’amour filial. […] Il ne songeait qu’à conserver la délicatesse de son teint, qu’à peigner ses cheveux blonds flottants sur ses épaules, qu’à se parfumer, qu’à donner un tour gracieux aux plis de sa robe ; enfin qu’à chanter ses amours sur sa lyre. […] que l’amour inspire de courage ! […] Cette figure se montre dans toute sa grâce dans une page de Chateaubriand, écrite sur l’Amour maternel : Cette femme si faible a tout à coup acquis des forces… etc. […] Lectures. — 1° L’Amour maternel.

80. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

Voici comme Fontenelle décrit le goût d’un célèbre naturaliste pour la botanique : « On n’aura point de peine à s’imaginer qu’il s’occupait avec plaisir de tout ce qui avait du rapport avec l’objet de son amour. Cet amour cependant n’était pas si fidèle aux plantes, qu’il ne se portât presqu’avec la même ardeur à toutes les autres curiosités de la physique. — Il est vrai que du nombre de ces sortes d’infidélités, on en pourrait excepter son goût pour les pierres, etc ».

81. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XI. Poésies fugitives. »

Et ce fut là ton sort, bienheureux Raphaël, Artiste plein d’amour, de grâce et de puissance ! […] Telle est l’inscription suivante, sur une statue de l’Amour, que Voltaire a traduite du grec : Qui que tu sois, voici ton maître : Il l’est, le fut, ou le doit être.

82. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

Retz a pour la vertu un amour platonique. […] Ce qui est étonnant, c’est que ce même homme, sur la fin de sa vie, n’était plus rien de tout cela, et qu’il devint doux, paisible, sans intrigue, et l’amour de tous les honnêtes gens de son temps ; comme si toute son ambition d’autrefois n’avait été qu’une débauche d’esprit, et des tours de jeunesse dont on se corrige avec l’âge ; ce qui prouve bien qu’en effet il n’y avait en lui aucune passion réelle.

83. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Villemain 1790-1870 » pp. 251-256

Que le critique commence par aimer les beaux arts d’un amour sincère ; que son âme en ressente les nobles impressions ; qu’il entre dans l’empire des lettres, non pas comme un proscrit qu veut venger sa honte, mais comme un rival légitime qui mesure sur son talent l’objet de son ambition, et qui veut obtenir une gloire, en jugeant bien celle des autres. […] Ce qu’il prescrit il le fait, et si quelque chose pouvait nous rappeler au respect des lois du beau, à l’amour et à l’étude des modèles, ce serait cette critique qui semble se monter au ton des grands écrivains qu’elle juge, et prendre les formes de leur talent pour en mieux faire sentir le charme.

84. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Et maintenant, voici la grâce : Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre. […] Pradon bâtit, comme Racine, une tragédie de Phèdre ; comme Racine, il y introduit une Aricie aimée par Hippolyte, et cet amour au fond ne m’intéresse pas plus dans l’un que dans l’autre. […] Il y a des délicatesses de générosité, de fierté, de sensibilité, de pudeur, d’amour.

85. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

L’amour de l’antique C’est dans la jeunesse qu’il faut apprendre à lire les Anciens. […] Ne nous y appesantissons jamais que pour combattre en nous l’amour du bruit, l’exagération de notre importance, l’enivrement de nos œuvres. […] Comment voulez-vous d’ailleurs que je compare des épitres à un poëme épique, aux amours de Didon, à l’embrasement de Troie, à la descente d’Énée aux enfers ? 

86. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

S’il n’y a rien de moral dans le cœur de l’homme, d’où lui viennent donc ces transports d’admiration pour les actions héroïques, ces ravissements d’amour pour les grandes âmes ? […] Otez de nos cœurs cet amour du beau, vous ôtez tout le charme de la vie2. […] Je suis né avec un amour naturel pour la solitude, qui n’a fait qu’augmenter à mesure que j’ai mieux connu le monde. […] Il est certain que cet amour de l’indépendance me vient moins d’orgueil que de paresse1 ; mais cette paresse est incroyable : tout l’effarouche ; les moindres devoirs de la vie civile lui sont insupportables ; un mot à dire, une lettre à écrire, une visite à faire, dès qu’il le faut, sont pour moi des supplices. […] De tous les sentiments dont mon cœur était pénétré pour vous, il n’y reste que l’admiration qu’on ne peut refuser à votre beau génie, et l’amour de vos écrits.

87. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — D’Aguesseau. (1668-1751.) » pp. 124-129

L’amour de son état. Le plus précieux et le plus rare de tous les biens est l’amour de son état.

88. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Retz, 1614-1679 » pp. 38-42

Retz a pour la vertu un amour platonique. […] Ce qui est étonnant, c’est que ce même homme, sur la fin de sa vie, n’était plus rien de tout cela, et qu’il devint doux, paisible, sans intrigue, et l’amour de tous les honnêtes gens de son temps ; comme si toute son ambition d’autrefois n’avait été qu’une débauche d’esprit, et des tours de jeunesse dont on se corrige avec l’âge ; ce qui prouve bien qu’en effet il n’y avait en lui aucune passion réelle.

89. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Ils célébrèrent ensuite leur tranquillité, leurs amours, leur bonheur ; et c’est précisément la matière de la poésie pastorale88. […] Faut-il que le destin barbare S’oppose aux plus tendres amours ? […] L’Héroïde est une épître sérieuse, dans laquelle on fait parler un personnage agité d’une passion qui, le plus souvent, est l’amour. […] « La plainte, suivant Horace, fut d’abord renfermée dans l’élégie ; ensuite l’amour y chanta ses succès. » Boileau a dit après le poète latin : Elle peint des amants la joie et la tristesse. […] Elle n’admet pas non plus cet amour violent et furieux dont les effets sont si funestes et si terribles, et qui est du ressort de la tragédie ; par conséquent, le style trop fort et trop pathétique ne convient pas à son caractère.

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