La pensée délicate cherche à plaire ; elle cause une douce et agréable surprise, et renferme ordinairement un éloge, quoiqu’elle serve aussi à ménager la sensibilité dans les reproches. […] La pensée gracieuse est celle qui inspire je ne sais quoi de doux, de riant et d’agréable qui fait sourire de plaisir. […] Le sentiment délicat est celui qui flatte le cœur par quelque chose de fin, d’extraordinaire, ou d’un peu mystérieux qu’on n’aperçoit d’abord qu’à demi, mais qu’on saisit bientôt tout à fait et qui est très agréable. […] Le sentiment gracieux est celui qui présente au cœur des émotions douces et agréables, et qui plaît par un aspect riant ou touchant.
Traduire n’est pas imiter, c’est se rapprocher autant que possible de l’original, le rendre avec fidélité, précision, par des mots qui aient le même sens, ou par des expressions équivalentes ; il faut reproduire non seulement le sens des idées, mais encore le génie de l’écrivain, la couleur de sa pensée et de son style ; c’est ainsi seulement qu’une traduction peut être utile et agréable. […] Surtout, j’ai une extrême satisfaction à lire avec une personne d’esprit ; car, de cette sorte, on réfléchit à tout moment sur ce qu’on lit, et des réflexions que l’on fait, il se forme une conversation la plus agréable du monde et la plus utile. » Si l’esprit des jeunes gens a été bien préparé par les moyens que nous venons d’indiquer, ils acquerront promptement le sentiment du beau et du bon, qui est le but de tous les arts ; et ils aimeront la littérature, les bonnes lettres, comme disaient les anciens, les belles-lettres, comme disent les modernes.
Qu’est-ce donc que cet être inexplicable qui a préféré à tous les métiers agréables, lucratifs, honnêtes et même honorables qui se présentent en foule à la force ou à la dextérité humaine, celui de tourmenter et de mettre à mort ses semblables ? […] Ils ont un esprit leste, agréable et peu imposant.
La pensée ou pointe qui consiste dans un trait plaisant, ingénieux ou inattendu, et qui constitue ce qu’on appelle le sel de l’épigramme, doit être rendue d’une manière vive et agréable. […] L’idée qui forme le fond du triolet doit être agréable.
Elles lui font découvrir, non seulement mille beautés qui lui seraient échappées, mais encore la source et le principe de celles qui le frappent ; et l’on conçoit aisément que cette découverte doit ajouter beaucoup au sentiment agréable, que lui cause la lecture d’un bel ouvrage.
Toutes les parties de son ouvrage réuniront l’agréable et le solide, de manière que l’une ne nuise point à l’autre. […] Quoiqu’il y ait des peintures agréables, on y désireroit néanmoins encore plus d’agrément, plus d’art, plus d’épisodes, et sur-tout plus de poésie. […] Le poëte doit ici lui faire goûter tout le plaisir d’une vive et agréable surprise, sans choquer néanmoins en aucune manière le bon sens et la raison. […] Mais César ne trouvoit pas dans ce poëte si agréable assez de force comique. […] Le comique en est agréable et piquant, le dialogue aisé, le style simple et naturel.
À l’aspect imprévu de leur foule agréable, Le prélat radouci veut se lever de table : La couleur lui renaît, sa voix change de ton ; Il fait par Gilotin rapporter un jambon. […] Au printemps, ce ne sont que fleurs et parfums ; à l’automne, les prunelles violettes couvrent ces rameaux qui, en avril, blanchiront les premiers : la senelle rouge, dont les grives sont friandes, remplace la fleur d’aubépine, et les ronces, toutes chargées de flocons de laine qu’y ont laissés les brebis en passant, s’empourprent de petites mûres sauvages d’une agréable odeur. […] 8° Harmonie Comme nous avons suffisamment expliqué, au sujet des qualités de la phrase, en quoi consiste l’Harmonie, l’une des plus agréables qualités du style, nous renvoyons à la page 17 [Première partie, chapitre I, section IV]. […] Les madrigaux sont agréables, quand ils sont bien tournés.
Sauvons de l’oubli quelques pages agréables qui représentent un genre tout à fait gaulois, le Fabliau desrimé, la nouvelle.
Les principaux événements, rapportés avec toutes leurs circonstances, rendent une histoire bien agréable et bien instructive, quand ces circonstances sont essentielles, intéressantes et vraiment utiles. […] Ces digressions peuvent être de véritables ornements dans l’histoire ; elles y répandent une agréable variété qui charme l’esprit du lecteur sans cesser de l’occuper utilement. […] Suétone a écrit les Vies des douze Césars ; Tacite, celle d’Agricola, son beau-père, qui avait conquis une partie de la Grande-Bretagne ; Quinte-Curce, celle d’Alexandre ; histoire un peu romanesque, mais d’un style fleuri et agréable à lire.
Corneille a dit, en imitant le poëte latin : « L’utile a besoin de l’agréable pour s’insinuer dans l’amitié des hommes. » 3. […] On remarquera, à cette occasion, l’esprit piquant et l’agréable ironie qui relèvent dans le Lutrin les emprunts que Boileau a faits aux poëtes de l’antiquité.
Un bon mot, quelque agréable et piquant qu’il soit, une plaisanterie, quelque bien tournée qu’on la suppose, ne feront jamais apprécier un ouvrage à sa juste valeur. […] Il est assurément impossible de donner en moins de mots, et d’une manière plus agréable et plus piquante, une idée plus complète des qualités et des défauts des deux ouvrages.
Une imagination riante, un style léger et facile rendent ce poème très agréable.
Qu’est-ce qui nous est plus doux à faire et nous laisse une impression plus agréable après l’avoir fait, d’un acte de bienfaisance ou d’un acte de méchanceté ? […] La vue de la campagne, la succession des aspects agréables, le grand air, le grand appétit, la bonne santé que je gagne en marchant, la liberté du cabaret, l’éloignement de tout ce qui me fait sentir ma dépendance, de tout ce qui me rappelle à ma situation, tout cela dégage mon âme, me donne une plus grande audace de penser, me jette en quelque sorte dans l’immensité des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré, sans gêne et sans crainte. […] « C’est une chose bien singulière que mon imagination ne se monte jamais plus agréablement que quand mon état est le moins agréable, et qu’au contraire elle est moins riante lorsque tout rit autour de moi.
Nous trouvons même quelquefois les poisons plus agréables que les meilleures nourritures, tant notre goût spirituel est corrompu367. […] C’est pourquoi la conversation et la vue du monde est si agréable ; car cela vient de ce qu’elle excite des pensées de cette nature379. […] Rien de même ne paraît vif et agréable à notre esprit que ce qui passe par notre cœur. […] Vous ne m’auriez rien su mander qui me fût plus agréable que la nouvelle du plaisir de lectures qui vous a pris. […] Ce n’est plus pour Diphile un agréable amusement ; c’est une affaire laborieuse, et à laquelle à peine il peut suffire.
En effet, quel homme sensé pourrait passer une vie agréable au milieu des jaloux et des envieux ? […] Assurément, mes discours ne sauraient t’être agréables. […] Ce sont les monuments les plus beaux que les rois puissent laisser de leur générosité, et les plus agréables aux dieux. […] Quand nous aurons conclu la paix, j’espère que vous prendrez le parti qui me sera le plus agréable et en même temps le plus avantageux pour vous : vous passerez avec moi en Épire, pour tenir le premier rang à ma cour et partager ma puissance. […] Ceux que j’aime n’ont pas besoin d’apprêts pour faire des repas agréables.
Mais leurs styles sont différents, suivant leur génie particulier et le goût de leur siècle… Les ouvrages des Pères grecs sont également solides et agréables. […] La narration sera également courte ; mais vive et agréable. […] Il récapitulera ensuite les preuves les plus convaincantes et les plus décisives qu’il aura développées, et mettra en usage, pour intéresser les Juges et se les rendre favorables, tout ce que l’éloquence a de plus fort, de plus agréable et de plus touchant. […] D’un autre côté, il a une diction plus riche et plus agréable.
Je ne veux point avoir d’autre mari que vous : Tandis2 que vous aurez mon service agréable, Ce me sera, mon père, un bien inestimable De mûrir avec vous la fleur de mon printemps Avant que d’en partir3.
Prévenir l’ennui, en évitant l’uniformité, plaire aux jeunes gens en leur rendant le travail agréable, tel a été mon but ; je désire sincèrement l’avoir atteint.
Nous dirons, pour ne pas répéter Cicéron que l’action est l’art de débiter un discours d’une manière agréable et persuasive.