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79. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

» S’étendait dans la nuit comme un dernier soupir De la brise qui tombe et semble s’assoupir. […] Les anciennes sciences s’étendent et s’appliquent ; des sciences nouvelles s’élèvent ; on pénètre dans les plus profondes obscurités de la terre, et l’on va y découvrir les premières ébauches de la création et les plus anciennes œuvres de Dieu. […] On n’a pas compté moins de soixante de ces cimetières chrétiens, et les circonvallations qu’ils forment autour de l’ancienne Rome, à en croire la tradition populaire que répètent les pâtres de la campagne, s’étendraient jusqu’à la mer. […] Pendant que des scènes toujours nouvelles animent le rivage, la pleine mer s’étend à perte de vue, image de l’infini, telle qu’au temps où la terre n’était pas encore et quand l’esprit de Dieu était porté sur les flots. […] Souvent des champs assez étendus restent longtemps incultes.

80. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Les biens qu’ils font s’étendent jusque dans les siècles les plus éloignés ; les maux qu’ils font se multiplient de génération en génération, jusqu’à la postérité la plus reculée. […] Quant à lui, il ne mettait pas de distinction entre vous et moi ; son affection s’étendait sur tous comme sur moi seul. […] L’incendie allumé par nos ennemis ne s’étendra-t-il pas de tous côtés ? […] Voilà où mène la cupidité : on ne sait pas se contenter de sa position, et l’on étend ses désirs ambitieux vers des possessions éloignées, sur lesquelles on n’a aucun droit ! […] Si nous soumettons les Athéniens et les peuples qui leur sont limitrophes, nous étendrons considérablement nos frontières : la terre de Perse touchera au trône de Jupiter ; car le soleil n’en éclairera aucune qui soit voisine de la nôtre.

81. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IV. Du Beau et des Plaisirs du Goût. »

Son domaine est beaucoup plus étendu que celui du sublime, et la variété des objets qu’il embrasse est si grande, que les sensations qu’il produit ont entre elles des différences marquées, non seulement dans le degré, mais encore dans l’espèce.

82. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VI. Des éloges funèbres. »

» Si je me suis étendu sur les louanges de notre république, c’est que je voulais faire concevoir que le combat n’est pas égal entre nous et des hommes à qui la fortune n’offre aucun avantage pareil à défendre.

83. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre I. — Rhétorique »

Faire prévaloir tout ce qui est bon et honnête, le juste sur l’injuste ; assurer le triomphe de la vérité et de la vertu ; défendre la pureté et la sainteté de la morale et de la religion ; étendre l’empire des lettres, des sciences et des arts ; raffermir l’existence des sociétés ébranlées ; travailler à l’utilité ou au bien général : tel est le domaine de l’orateur, telle est la gravité de la mission qu’il est appelé à remplir parmi ses concitoyens.

84. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

Il voit qu’il n’y a pas tant de sujet de louange à étendre de cent lieues les bornes d’un royaume qu’à diminuer un sou de la taille1, et qu’il y a moins de grandeur et de véritable gloire à défaire cent mille hommes qu’à en mettre vingt millions à leur aise et en sûreté.

85. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Mais le premier soin de celui qui veut, comme écrivain, se faire estimer, ou, comme orateur, fixer l’attention du public, doit être d’étendre ses connaissances et de rassembler beaucoup d’idées relatives aux différens sujets, sur lesquels les circonstances de la vie présentent l’occasion de parler ou d’écrire. […] Ici viennent se ranger tous les lieux d’argument sur lesquels nous nous sommes étendus, et dont on ne peut offrir un plus juste et plus bel exemple que le plaidoyer pour Milon. […] I., c. 1.) qu’elles ne diffèrent qu’en ce que la dialectique serre ses raisonnemens, et que l’éloquence les étend. […] Mais nous nous sommes déjà étendus sur cette matière. […] La manière de traiter le ridicule par la chose, est celle qui consiste dans le récit, la peinture, le détail de l’objet risible ; elle étend le ridicule dans tout un morceau de discours.

86. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Le mot imiter, dans le sens le plus général et le plus étendu, signifie ici, prendre l’esprit, le génie, le caractère et le style d’un auteur. […] Imiter, dans un sens moins étendu, signifie emprunter d’un auteur des pensées, des sentiments, des images que l’imitateur déguise, et qu’il embellit même, s’il est possible. […] La brièveté exclut les choses reprises de plus haut qu’il n’est nécessaire, les circonstances triviales, les détails superflus, les longues réflexions, les raisonnements étendus. […] Aussi, lorsque d’autres puissances prospèrent, on ne me voit point me promener avec un visage content et serein dans la place publique, étendre une main caressante, et d’une voix de congratulation, annoncer la bonne nouvelle à des gens, que je crois qui la manderont en Macédoine84.

87. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Nous avancions lentement au pas de nos chevaux fatigués, les yeux attachés sur les murs gigantesques, sur les colonnes éblouissantes et colossales, qui semblaient s’étendre, grandir, s’allonger à mesure que nous approchions : un profond silence régnait dans toute notre caravane ; chacun aurait craint de perdre une impression de cette heure, en communiquant celle qu’il venait d’avoir. […] Boileau, pour exprimer la fatigue que la Mollesse a éprouvée d’avoir prononcé quelques paroles, à la suite desquelles elle se replonge dans le sommeil, la suit dans tous ses mouvements jusqu’au moment où elle s’endort :                                     La Mollesse oppressée Dans sa bouche à ce mot sent sa langue glacée ; Et lasse de parler, succombant sous l’effort, Soupire… étend les bras… ferme l’œil… et s’endort.

88. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Ce n’est pas seulement parce que ce sont des ouvrages de longue haleine ; c’est encore parce qu’ils exigent, plus que tous les autres, un génie riche, étendu, ferme, et qui ait assez de vigueur pour se soutenir jusqu’à la fin. […] A propos du mûrier, il décrit les travaux des vers à soie, qui se nourrissent des feuilles de cet arbre précieux, et entre à ce sujet dans les détails les plus étendus. […] Dans le premier cas, notre sensibilité n’en est que plus vive, et les effets n’en sont que plus étendus et plus durables. […] Ce que j’ai dit dans l’article du poëme dramatique, des qualités et de la conduite de l’action, indique assez la manière dont une tragédie doit être construite, et me dispense de m’étendre ici sur ce sujet. […] Mais je répéterai encore ici, que quand il s’agit de style, les exemples instruisent mille fois mieux que les préceptes les plus étendus.

89. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

Étends mon empire sur la terre ; que l’homme coupable ne puisse te lire sans être tourmenté ; que tes ouvrages le fatiguent ; qu’ils aillent dans son cœur remuer le remords : mais que l’homme vertueux, en lisant, éprouve un charme secret qui le console.

90. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

Aux petits des oiseaux il donne leur pâture, Et sa bonté s’étend sur toute la nature.

91. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIV. Genre historique. »

Les détails de l’histoire doivent être subordonnés au plan que l’on adopte : dans une histoire abrégée, on ne présente que la substance des faits, on se borne aux principaux événements ; si l’on veut faire une histoire complète et détaillée, on peut s’étendre, et ne rien omettre de ce qui offre de l’intérêt.

92. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

Ce bruissement des prairies, ces gazouillements des bois, ont des charmes que je préfère aux plus brillants accords ; mon âme s’y abandonne, elle se berce avec les feuillages ondoyants des arbres, elle s’élève avec leur crime vers les cieux, elle se transporte dans les temps qui les ont vus naître et dans ceux qui les verront mourir ; ils étendent dans l’infini mon existence circonscrite et fugitive.

93. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Descartes, 1596-1650 » pp. 9-14

Jamais mon dessein ne s’est étendu plus avant que de tâcher à réformer mes propres pensées, et de bâtir dans un fonds qui est tout à moi.

94. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel1, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées.

95. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

N’étendez pas mes maux au-delà de ma vie ; Prenez soin de vos fils, respectez votre sang, Ne les punissez pas d’être nés dans mon flanc. […] « C’est elle, dit Longin, qui contribue le plus à la sublimité. » Amplifier, ce n’est pas, dans le sens vulgaire du mot, délayer une idée en une multitude de mots, l’étendre en longs raisonnements. […] Remarquons que des membres de période qui seraient trop étendus, deviendraient traînants ; que s’ils étaient trop courts, ils n’auraient plus de consistance. […] De la hauteur de sa joie, son auguste regard pénètre comme dans l’infini et s’étend bien au-delà de la victoire. […] Mais lorsque, passant de solitude en solitude, l’espace s’étend sans bornes devant vous, peu à peu l’ennui se dissipe, le voyageur éprouve une terreur secrète qui, loin d’abaisser l’âme, donne du courage et élève le génie.

96. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Jamais mon dessein ne s’est étendu plus avant que de tâcher à réformer mes propres pensées, et de bâtir dans un fonds qui est tout à moi. […] Il faut bien étendre un peu la chose. […] Il s’imagine croître lui-même avec son train qu’il augmente, avec ses appartements qu’il rehausse, avec son domaine qu’il étend. […] Là vous verrez en combien de sortes la maladie se joue de nos corps ; là elle étend, là elle retire ; là elle tourne, là elle disloque ; là elle relâche, là elle engourdit ; là sur le tout, là sur la moitié ; là elle cloue un corps immobile, là elle le secoue par le tremblement. […] Les livres profanes inspirent l’orgueil, et nourrissent une curiosité dangereuse, à mesure qu’ils étendent les connaissances ; au lieu que l’Ecriture sainte inspire l’humilité à ceux qu’elle instruit.

97. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Satire Ménippée, 1594 » pp. -

L’appel des principaux personnages par le héraut Courte-Joie ouvre l’action proprement dite, qui s’étend et se développe par un crescendo comique jusqu’à la foudroyante harangue de d’Aubray. » Sans faire le commentaire de cette longue allégorie, indiquons du moins l’idée mère qui en est le motif. — Le fond de la pièce est la tenue des États, dernier espoir du parti populaire, mais toujours promis et toujours inutilement par Mayenne.

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