. — À quelle époque a-t-il fleuri de préférence en France ? […] Cette époque voit aussi naître et se développer la prose avec les historiens, les orateurs et les philosophes. […] On peut considérer comme appartenant à cette époque Antiphon, Lysias, Isocrate. […] De notre temps, on donne le nom d’Annales au récit des faits qui se sont passés avant l’époque où l’auteur a vécu. […] Au point de vue pratique, je pense que le meilleur gouvernement pour notre époque serait le principat.
Il me semble que l’on peut remarquer, dans la carrière de M. de La Harpe, trois époques bien distinctes, qui pourront servir à diriger l’opinion que l’on doit avoir de ses talents et de sa conduite littéraire. […] La troisième et dernière époque enfin, sera celle où une nouvelle manière de voir, en matières plus graves, eut sur sa morale littéraire et sur son style même, une influence marquée, et que la postérité appréciera. Il est difficile qu’un écrivain conserve le même ton, le même caractère dans ses ouvrages, à des époques et dans des circonstances aussi différentes que celles que nous venons d’assigner. […] Rousseau, quelques traces de ces opinions erronées auxquelles M. de La Harpe ne devait plus tenir, même en les modifiant, dans un ouvrage destiné à faire époque, et où l’on veut trouver des règles générales, et non pas des manières de voir particulières. […] On conçoit aisément que rien de commun, rien d’ordinaire ne peut sortir d’une réunion de circonstances extraordinaires, et que tout doit porter, dans les productions d’un tel écrivain, un caractère d’originalité qui peut faire époque, mais qui ne doit point servir d’exemple.
Mais c’est surtout à l’époque de la décadence que nous trouvons le roman chez les Grecs. […] On ne sait rien de précis sur l’auteur, ni sur l’époque où il vécut. […] Mais ces romans chevaleresques et poétiques, œuvres d’une époque d’enthousiasme, ne sont pas encore le roman moderne. […] Rien de plus attrayant que cet effort de l’imagination et de la science qui s’empare d’une époque historique, ranime la poussière du passé, et fait revivre dans ses peintures, à l’aide de personnages et d’événements supposés, les mœurs, les usages et l’esprit d’un autre âge.
Ils paraissent s’être ressentis davantage de la corruption du goût qui régnait à l’époque où ils ont écrit. […] Pour bien apprécier jusqu’à quel point ces grands orateurs ont su s’élever au-dessus d’un siècle de décadence il faut se rappeler sans cesse le pays et l’époque où ils ont vécu, et les comparer à ceux de leurs contemporains qui ont joui alors de quelque célébrité. […] Ce n’est pas que ce bel art de convaincre les hommes des vérités les plus consolantes et les plus essentielles à l’harmonie sociale, et au bonheur de chacun en particulier, n’ait eu, comme tous les autres, son état d’enfance, ses moments de faiblesse, et ses époques de décadence.
Sa calme et majestueuse destinée eut quelque chose de spécial dans cette époque, dont les sourdes agitations ne parvinrent pas jusqu’à sa laborieuse retraite ; et, par une dernière faveur du sort, il s’éteignit, plein d’honneurs et de jours, la veille de cette révolution qui eût épouvanté sa vieillesse et qui devait immoler son fils unique1. […] Époques de la nature 2, VIIe et dernière époque. […] Villemain : « Rien dans notre langue ne surpasse l’élévation et la gravité philosophique, ni les divisions, les détails et le style de cette histoire conjecturale. » On sait que les Epoques de la nature (elles eurent d’abord leur place dans les Suppléments de l’Histoire naturelle, mais les éditeurs récents les ont justement placées en tête de l’ouvrage), écrites par Buffon à soixante-dix ans, ont été onze fois recopiées ; aussi l’auteur avait-il coutume de dire dans sa vieillesse la plus avancée « qu’il apprenait tous les jours à écrire ».
À l’époque mémorable que nous venons de parcourir, l’on eut plus d’une fois, sans doute, à gémir sur cet abus des talents ; le règne du sophisme, et l’esprit de chicane et de subtilité avaient déjà, plus d’une fois, dénaturé les meilleures causes, et obscurci, dès leur aurore, les beaux jours de notre éloquence politique : mais la raison, du moins, élevait encore la voix de temps en temps, pour la défense et le maintien de la vérité ; mais l’ascendant victorieux des vrais talents reprenait encore ses droits sur l’insolente médiocrité. […] Telle fut, pour notre patrie, l’époque du régime révolutionnaire ; le coup le plus mortel qu’il ait porté à la langue et à l’éloquence françaises, n’est pas seulement d’avoir introduit une foule de mots barbares déjà oubliés, et qui ne pouvaient survivre aux choses qui les avaient introduits dans le discours, mais d’avoir accoutumé les esprits à déraisonner sans cesse, par l’affectation même de vouloir toujours raisonner, et de rester sans cesse à côté de la vérité en disant autre chose que ce qu’on voulait dire, ou en le disant autrement qu’on ne le devait. Il ne nous serait que trop facile de le prouver par des citations ; mais nous en avons dit assez pour indiquer ce qu’étaient devenus alors le langage de la tribune, et l’éloquence des Mirabeau et des Maury ; nous nous hâtons d’arriver à une époque où l’importance de la cause et le talent de l’orateur ramenèrent, pour un moment, le langage de la raison et la véritable éloquence, dans une assemblée qui comptait encore quelques hommes capables d’entendre l’un et d’apprécier l’autre.
À cette époque malheureuse, les Athéniens, craignant d’être assiégés, firent réparer leurs murailles. […] Eschine, après avoir prouvé, comme on prouve en ne présentant les choses que sous le jour favorable à nos passions, que Ctésiphon avait violé les lois, et attenté par conséquent à la sûreté générale, passe à l’examen de l’administration de Démosthène, qu’il divise en quatre époques principales, qu’il parcourt successivement. […] Arrivé à la troisième époque de l’administration de Démosthène, l’antagoniste l’accuse sans ménagement de tous les désastres qui ont affligé la république ; il fait voir tous les inconvénients qui ont résulté de l’alliance avec les Thébains, ce chef-d’œuvre de la politique de Démosthène. Il parvient enfin à la journée fatale de Chéronée ; et comme il a à déplorer ici une calamité réelle, une époque d’où dataient, en effet, tous les maux de la Grèce, il est difficile de rien imaginer de plus fort et de plus éloquent que ce qu’on va lire.
., et je me charge de vous dire a priori quel sera l’homme de ce pays, non pas accidentellement, mais nécessairement, non pas à telle époque, mais dans toutes. » Tout en approuvant les idées de M. […] Un exemple seulement pour montrer que d’idées et quelle variété d’idées et par là même d’expressions fait naître l’observation approfondie du caractère d’un peuple, modifié par l’opinion dominante, religieuse ou politique, de l’époque. […] Le Père de famille, le Fils naturel de Diderot, beaucoup d’autres drames de cette époque, appartiennent à cet ordre d’idées qui n’était pas à dédaigner. […] Ajoutez à l’observation de l’homme et de ses impressions physiques et morales celle de la nature qui l’environne, du ciel, du sol, des plantes, des édifices, des costumes, des meubles, des ustensiles, des idiotismes et formes de langage usités à telle époque et dans telle condition, transportez les résultats de ces observations dans vos écrits et dans vos paroles, et vous obtiendrez ce qu’on appelle la couleur locale.
A dater de cette époque, nous ne rencontrerons guère que des néologismes savants, c’est-à-dire des mots composés par les yeux, et qui semblent être entrés d’emblée dans notre dictionnaire, sans autre modification que celle de la désinence. […] S’il était permis d’écrire, en quelque sorte, sa biographie, nous dirions volontiers que l’an mil fut la date de sa naissance,et que ses premiers bégaiements se tirent entendre à l’époque même annoncée par de sinistres prophètes comme devant être la fin du monde. […] Cette époque, qui achève la ruine de la féodalité, consacre le triomphe de la monarchie, invente l’imprimerie et découvre l’Amérique, est la transition qui nous conduit du moyen âge à la renaissance, sur le seuil d’un nouveau monde. […] Mais les conséquences de cette double révolution n’apparaissent pas tout d’abord ; et la première impression que produise en nous le spectacle de cette époque est le sentiment d’une anarchie qui déconcerte l’analyse. […] Un siècle qui nous offre de pareils noms a préparé d’avance l’heure privilégiée où le génie français, fidèle à sa nature, formé par la religion, la philosophie et l’antiquité, conservant de ses agitations civiles une émotion sans trouble, et fort de sa foi politique, aura cette heureuse proportion, ce parfait équilibre de hardiesse et de prudence, d’imagination et de raison, qui est le caractère éminent d’une grande époque littéraire.
Le grand Corneille loué de cette manière par le plus illustre de ses rivaux, par le seul qui marchera constamment à ses côtés, était une époque trop brillante, pour ne pas nous y arrêter un moment. […] Après avoir suivi avec Voltaire la langue française dans ses progrès, depuis sa naissance jusqu’à l’époque déjà marquée par une décadence qu’il a plus qu’un autre contribué à ralentir, peut-être sera-t-on bien aise d’avoir, sur le style en général, des idées justes, et données par un homme dont le nom seul rappelle l’un des titres les plus brillants de notre langue à l’admiration universelle : écoutons Buffon, dans son discours de réception à l’académie française. […] À cette époque, n’avaient point encore paru la traduction des Géorgiques par Delille, qui joint au mérite d’une élégance et d’une harmonie soutenues, celui d’une fidélité qui tient quelquefois du prodige : sa traduction de l’Énéide, dans laquelle il y a beaucoup à reprendre, mais plus encore à admirer ; son Paradis Perdu, l’une des plus belles créations de la poésie française.
L’élégie, hymne de la douleur, se rencontre surtout aux époques de civilisation où les, malheurs publics et privés pèsent sur les âmes, les replient sur elles-mêmes et les découragent ; où les passions, et surtout l’amour, tendent au raffinement et se prêtent à une analyse intime, Voilà pourquoi notre époque a été marquée par un débordement d’élégies : jamais on ne vit tant de poètes entonner des chants de douleur et de mort.
Dans le premier cas, on saisit l’idée ; dans le second, on la cherche ; dans le troisième, on la méconnaît. » Or, pour acquérir la propriété des termes, pour en découvrir la valeur précise, il ne suffit pas d’en chercher une définition telle quelle dans le premier lexique venu ; il faut recourir à leur étymologie, et les suivre d’époque en époque à travers les significations diverses qu’ont pu leur donner les bons écrivains. […] Plusieurs passages portent sans doute l’empreinte d’une parfaite naïveté, mais on est étonné d’y rencontrer en même temps non-seulement une profusion inouïe d’hyperboles et de métaphores, mais un caractère généralement emphatique et maniéré qui ne semblerait devoir appartenir qu’aux époques les plus corrompues de la décadence littéraire.
Signalons tout d’abord l’Histoire de la Révolution française (1824), résumé dramatique d’une époque orageuse qui pour la première fois était étudiée dans son ensemble, et appréciée par une intelligence supérieure ; ceux même qui conclueraient différemment sont entraînés par l’intérêt austère d’un récit mâle et simple d’où se détachent des portraits hardiment tracés par un peintre peut-être trop impassible. […] En effet, les événements essentiels à connaître éclatent avec évidence, s’accomplissent avec suite, et, transportant jusqu’à l’historien qui sait les interroger et les comprendre, les idées, les sentiments, les besoins d’une époque, lui font découvrir la raison de leur existence et la loi de leur succession. […] La fortune ayant continué à me favoriser, même à une époque de ma vie déjà avancée, mes descendants seront peut-être charmés de connaître les moyens que j’ai employés pour cela, et qui, grâce à la Providence, m’ont si bien réussi ; et ils peuvent servir de leçon utile à ceux d’entre eux qui, se trouvant dans des circonstances semblables, croiraient devoir les imiter. » Ce que Franklin adresse à ses enfants peut être utile à tout le monde.
Il ne faut pas croire que la poésie pastorale appartienne à l’âge d’or ou à la vie patriarcale ; elle n’en est qu’un reflet lointain et un souvenir ; elle apparaît aux époques où la civilisation, déjà avancée, incline vers la corruption et la décadence. […] Les bergers doivent être placés à une époque où régnaient l’aisance, l’égalité, l’innocence ; il ne faut montrer que le côté poétique, riant et gracieux de leur existence ; leur langage sera simple et naïf, sans grossièreté comme sans recherche et sans bel esprit ; ils plairont par l’innocence et l’ingénuité de leurs mœurs.
Aussi peut-on remarquer une conformité singulière entre toutes les époques où les arts ont fleuri, et cette conformité a quelque chose de bien affligeant. […] À l’époque dont nous parlons, la religion ranima un moment l’éloquence, et le barreau s’en empara.
. — Après 1625, époque où parurent les Bergeries, l’auteur se reposa presque entièrement dans l’amour indolent de la campagne, « faisant de chacun de ses jours le commentaire vivant de ses belles stances ». […] Employé, à cette époque, pour tant.
Madame de Lambert commence et donne le ton à l’époque nouvelle. […] Nous savons, nous sentons le mal que nous a légué cette époque mémorable. […] Cinquième Époque. […] Septième et dernière Époque. […] En philosophie, il représente la seconde époque du dix-huitième siècle.
À cette époque, les voitures publiques n’existaient pas, et la poste n’offrait que peu de ressources. […] Il a occupé le siège épiscopal de Nole depuis -409 jusqu’en 431, époque de sa mort. […] Ses descendants occupèrent ce trône jusqu’en 1572, époque où cette race s’éteignit dans la personne de Sigismond-Auguste. […] L’époque de Noël arriva. […] À cette époque, il avait trente-six ans ; son père en avait soixante-quinze.)
Cette première période de l’humanité, marquée par l’enthousiasme religieux, et enveloppée souvent de fabuleux mystères, peut se nommer religieuse et mythique ; c’est l’époque de la poésie lyrique inspirée. Peu à peu l’humanité sort de l’enfance pour entrer dans la jeunesse, époque de passions fougueuses, de force expansive et de combats gigantesques. […] L’homme agit par lui-même ; c’est l’époque de l’action par excellence, c’est-à-dire de l’action énergique et mesurée.