Il sait, le fait est sûr, lire, écrire et compter4 ; Sait instruire à l’école, au lutrin sait chanter ; Connaît les lunaisons1, prophétise l’orage2, Et même du latin eut jadis quelque usage.
Une croix, et ton nom écrit sur une pierre, Non pas même le tien, mais celui d’un époux, Voilà ce qu’après toi tu laisses sur la terre ; Et ceux qui t’iront voir à ta maison dernière, N’y trouvant pas ce nom qui fut aimé de nous1, Ne sauront pour prier où poser les genoux.
Au surplus, c’est toujours avec des armes très inégales que les modernes voudront lutter contre des morceaux d’une perfection aussi achevée ; et Delille est très excusable d’être resté ici au-dessous de Virgile, quand Dryden lui-même, Dryden qui écrivait dans une langue plus riche et plus poétique que la nôtre, est sec, lâche et froid dans ce même morceau8.
Nous venons d’entendre le grand orateur : écoutons maintenant le publiciste consommé établir avec autant de justesse que de profondeur les principes constitutifs des états ; et que les jeunes gens, qui ont si longtemps entendu déraisonner sur ces grandes questions de politique, apprennent enfin à fixer leurs idées, non d’après les sophistes modernes, mais d’après l’homme de l’antiquité qui a su le mieux, peut-être, joindre le grand art de bien écrire à l’art non moins difficile de penser toujours juste.
L’ouvrage était d’ailleurs très-digne de cette belle récompense : rien de plus juste et de plus fin n’a été écrit sur La Fontaine.
Quand on l’a la longtemps, on est charmé de voir la verdure et les arbres moins colorés dans la campagne qu’ils ne sont dans ses écrits.
Il faut choisir un ou plusieurs bons modèles, y distinguer ce qui est véritablement beau, ce qui plaît également dans tous les temps et dans tous les lieux, et n’y prendre que ce qui peut convenir au genre qu’on traite, et aux mœurs du siècle pour lequel on écrit. […] Mais ce malhonnête homme a dû nécessairement, d’après ce que nous avons dit ailleurs, être un homme de bien au moment où il a écrit. […] Je me bornerai donc à dire ici que, pour réussir dans l’élocution, il faut bien penser, bien sentir, et écrire comme l’on pense et comme l’on sent ; qu’il ne faut ni prodiguer les figures, ni les placer sans discernement ; elles doivent naître du fond du sujet, tirer leur source dans le cœur même de l’orateur, dans les passions qui l’animent, dans les sentiments dont il est pénétré.
Il est vrai que dans l’épopée, on suppose aussi le poète inspiré ; mais son inspiration est tranquille, la Muse raconte et le poète écrit. […] Dans les poètes, c’est toujours l’homme qui écrit, qui travaille : on sent son effort, et par conséquent, sa faiblesse ; on sent ses vices, ses préjugés, son ignorance, sa corruption.
Ainsi ces paroles du Lutrin où la Mollesse, en regrettant l’heureux siècle des rois fainéants, fait le plus bel éloge de la triomphante activité de Louis XIV ; ainsi plusieurs passages du même Boileau dans ses Epîtres au roi, Grand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d’écrire, etc.
Rapprocher du sermon de Bossuet, Sur la Mort, et de la Lettre écrite par Pascal à M.
Exigera-t-on moins de science d’un avocat pour faire une plaidoirie qu’il n’en fallait à Balzac pour écrire un roman ?
Ce fut à la cour de Ptolémée que Théocrite écrivit ses pastorales ; et c’est à la cour d’Auguste que Virgile les imita.
Tout ce morceau est bien pensé, bien écrit, plein de réflexions profondes naturellement amenées, et qui font aimer à la fois le héros et le panégyriste, en inspirant une estime réelle pour l’un et pour l’autre.
M. de Balzac a écrit, dans un de ses premiers romans où il gardait l’anonyme, cette phrase incroyable : « Monsieur, répondit Charles Servigné, c’est moi qui interroge et ne le suis jamais. » Ne sous-entendez jamais dans le second membre de la phrase un mot qui n’a pas été littéralement exprimé dans le premier, ou ne le remplacez point par un pronom qui ne peut le représenter régulièrement113.
Voltaire, qui écrivait dans un temps et chez un peuple observateur bien plus scrupuleux des bienséances, n’a pas craint de comparer, dans sa Henriade, les troupes françaises à une meute de chiens : sûr de la justesse de la comparaison et du rapport vrai des idées, il ne restait plus qu’à ennoblir les détails par la richesse et l’harmonie de la diction ; et c’est l’art des grands poètes.
A voir ces vers pleins d’aisance, qui n’ôtent à l’expression de l’idée rien de nécessaire et ne lui ajoutent rien de superflu, il s’imagine volontiers que lui-même il n’écrirait pas autrement que l’auteur, tandis qu’il conçoit bien, en prenant la plume, la vérité de ce mot du poëte : … Sibi quivis Speret idem, sudet multum frustraque laboret Ausus idem : tantum series juncturaque pollet !
Dieu submergea, Je travaillais dans l’ombre, et je songeais déjà, Tandis que j’écrivais, sans peur, mais sans système6, Versant le barbarisme à grands flots sur le thème7, Inventant aux auteurs des sens inattendus.
Soit que les maîtres insistent, dans leurs corrections verbales, sur les paragraphes auxquels nos chiffres renvoient les traducteurs ; soit qu’ils obligent ces derniers à formuler par écrit les applications qu’ils en auront faites, ils exerceront le jugement de leurs classes, ils habitueront en même temps les esprits à cette précieuse netteté de raisonnement, qui distingue surtout l’auteur de la nouvelle méthode.
Outre son journal l’Ami du Peuple, Marat avait composé des écrits politiques, entre autres sa Profession de foi aux Français, 1792, et les Chaînes de l’Esclavage, 1774.