L’affectation est aux deux extrêmes de la vie des sociétés, comme la faiblesse aux deux extrêmes de celle des individus.
Les passions sont la vie même de l’homme et le mobile de tous ses actes : ce qui le pousse à agir, c’est toujours un sentiment d’amour ou de haine.
Cymé, puisque tes fils dédaignent Mnémosyne, Puisqu’ils ont fait outrage à la muse divine, Que leur vie et leur mort s’éteignent dans l’oubli ; Que ton nom dans la nuit demeure enseveli !
Il n’y a rien de plus estimable que l’exactitude du jugement et la justesse de l’esprit dans le discernement du vrai et du faux, parce que cette rectitude de la raison est utile dans toutes les parties et dans tous les emplois de la vie.
Otez de la vie la charité et la bienveillance, vous en retranchez tous les plaisirs. […] Nous devons à la patrie non seulement notre fortune, mais même notre vie. […] Rien ne contribue plus efficacement à rendre la vie heureuse, qu’un véritable ami.
Vous n’apportez que des vérités tranquilles, un tissu de réflexions inanimées : cela peut éclairer l’esprit ; mais le cœur qui veut être remué, l’imagination qui veut être échauffée, demeurent dans une triste et fatigante inaction : une poésie morte et des discours glacés, voilà tout ce que l’esprit philosophique pourra tirer de lui-même : il enfante, et ne peut donner la vie.
s’écrie l’orateur, pourrait être scandalisé d’une vie toute divine !
Les Romains s’aperçurent bien vite de ce ridicule : moins artistes que les Grecs, ils méprisèrent dans l’enseignement tout ce qui ne leur paraissait que jeux d’imagination et amusements de vaincus ; plus pratiques surtout et plus positifs, ils ne voulurent s’occuper que de la partie de la rhétorique à laquelle les institutions démocratiques donnaient une importance réelle dans la vie active et publique.
Quand il n’était question que de plaisir, on eût dit qu’il n’avait étudié toute sa vie que l’art si difficile, quoique frivole, des agréments et du badinage.
Les avantages de l’instruction sont assurément d’une grande importance dans la vie, dit M. le chanoine Capot ; mais il est quelque chose de plus précieux encore, et sans quoi l’instruction n’est souvent qu’un malheur de plus et pour nous et pour nos semblables ; je veux dire, la rectitude du jugement, l’habitude de discerner les choses sans préoccupation et sans préjugé, le silence des passions, la paix parfaite du cœur, le calme de la conscience.
. — Enfin souloir (solere) a droit au moins à une oraison funèbre, ne fût-ce qu’en mémoire de La Fontaine qui, dans son épitaphe, disait nonchalamment de sa vie écoulée : Deux parts en fit, dont il soulait passer L’une à dormir, et l’autre à ne rien faire Je ne dirai rien de marri, d’accort, de discourtois, d’assagir, d’amusoir, de charlataner, de coquiner, de dévaller, d’embesogner, d’encager, de routiner, de pluviner et de tant d’autres vocables qui, tout morts qu’ils sont, pourraient bien être plus vivants que leurs héritiers ; car, après l’ostracisme qui sévit entre 1600 et 1620, nous avons été réduits à leur substituer des termes abstraits qui sentent l’officine des savants, au lieu d’avoir jailli de source vive, je veux dire de l’imagination populaire, si prompte à peindre et animer tout ce qu’elle voit, tout ce qu’elle touche. […] Tâtonnements incertains, analogies arbitraires et artificielles, combinaisons hardies, conjectures chimériques, divination préconçue, telle fut l’histoire de leurs fantaisies jusqu’à la fin du xviii e siècle, où la sagacité de Turgot soupçonna pour la première fois les lois d’une science fondée sur l’observation, la logique et l’histoire. — Ménage rattachait jeûne à jeune, sous prétexte que la jeunesse est le matin de la vie, et qu’on est à jeun quand on se lève. — Il tirait le mot rat du latin mus.
Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ».
Parlerai-je du jargon d’Almack que nous ont fait connaître Byron et les romans de la haute vie anglaise, ou de celui des savants dont Sterne a dit : « De tous les jargons jargonnés dans ce monde jargonnant, le plus assommant, sans contredit, est le jargon du pédantisme ?
Si parfois la poésie fait encore entendre de nos jours une voix aussi pure et aussi brillante que dans les temps antérieurs, ce ne sont que des accents personnels, en quelque sorte, presque toujours sans écho, perdus dans la foule qui ne les écoute pas, et auxquels renonce le poëte lui-même, à mesure qu’il avance dans la société et se mêle à la vie active et réelle.
Les tableaux les plus riants de la nature, les mouvements les plus ingénus du cœur humain, l’enjouement, le plaisir, la mollesse, la négligence de l’avenir, le doux emploi du présent, les délices d’une vie dégagée d’inquiétude : voilà les sujets que choisit la muse d’Anacréon. […] On peut citer les suivantes : l’élégie de Martial de Paris sur la mort de Charles VII : Mieux vaut la liesse ; une pièce de Christine de Pisan sur son veuvage, qui se recommande par la douce mélancolie de la pensée, et la forme ingénieuse sous laquelle elle est présentée : Seulette je suis… ; une élégie de du Bellay, qui paraît avoir inspiré Malherbe dans ses stances à Duperrier : La Rose journalière ; la Brièveté de la vie, par Ronsard ; les Plaintes de Théophile dans sa prison ; les Stances de Malherbe à Duperrier sur la mort de sa fille ; Aux Nymphes de Vaux, par La Fontaine ; A Philomèle, par J.
vous avez porté une loi par laquelle un nautonnier de Salamine ne peut plus exercer sa profession, lorsqu’il a renversé sa barque dans le trajet, sans même qu’il y ait de sa faute, afin d’apprendre combien on doit ménager la vie des Grecs ; et vous ne rougissez pas de laisser au timon de l’état un homme qui a causé le naufrage général de la Grèce » !
Super flumina Babylonis, illic sedimus et flevimus… Nous mentionnerons encore les dernières paroles de Gilbert : Au banquet de la vie… ; le Jour des morts de Fontanes ; la Chute des feuilles, de Millevoye ; le Cimetière de campagne, de Thomas Gray ; beaucoup de passages de Chateaubriand, et plusieurs élégies des poètes allemands. […] Post equitem sedet atra cura, il n’en est pas de même des exemples suivants, surtout du dernier : Poser l’éteignoir sur la chandelle de la vie.
Frappés du coloris de ces tableaux de mœurs, du piquant de ces détails qui présentaient la vie des hommes au naturel, ils voulurent les reproduire, mais au lieu de rattacher, comme l’avait fait Bourdaloue, leurs portraits à des principes, ils firent de l’accessoire le principal, et d’une petite partie, le tout.