(Acte I, scène 1.) […] (Acte I, scène II.) […] (Acte III, scène I.) […] (Acte II, scène i.) […] (Acte V, scène v.)
C'est aux écrivains romantiques qu'il appartient de laisser voir leur âme tout entière, de nous parler du moyen âge, de la croyance aux fantômes, aux sorciers, et de mêler des scènes bouffonnes à des scènes sublimes, de produire ces contrastes qui ajoutent à l'intérêt. […] Le lieu où se passe l'action s'appelle scène : il n'est pas nécessaire que la scène soit dans le même lieu pendant toute la durée de l'action, mais la distance qui sépare le lieu de chacun des actes doit être telle qu'on puisse supposer que les personnages l'ont parcourue dans l'intervalle d'un acte à l'autre. — Observons que la nouvelle littérature ne tient pas toujours compte de ces règles. […] Les actes se divisent en scènes : les scènes sont ce qui se fait au théâtre lorsqu'il y arrive ou qu'il en sort quelque acteur. Un acte ne peut avoir ni plus de vingt scènes ni moins de trois. Le monologue et l'aparté entrent dans la composition des scènes.
Vous pouvez, sans rougir, suivre l’exemple de ces grands hommes ; mais n’oubliez pas qu’entre l’action oratoire et l’action tragique il y a des nuances, et n’allez pas transporter la scène dans le barreau. […] Quand vous assistez à un drame bien conduit, vous remarquez que l’intérêt redouble de scène en scène, à mesure que les incidents sortent du caractère des personnages et du jeu des passions. […] Mais s’il s’attardait en route, s’il décrivait pour le plaisir de décrire, s’il racontait pour montrer son esprit ; si, las de rester dans les coulisses et pressé de paraître en scène, il mettait ses propres sentiments dans la bouche de ses personnages ; s’il arrêtait complaisamment son pinceau sur toutes les lignes de son tableau pour faire éclater la richesse de son coloris, l’illusion s’évanouirait, l’action languirait, vos yeux et votre esprit s’éloigneraient de la scène ; distrait, indifférent, vous lorgneriez le parterre et les loges. […] Le barreau romain, qui abusait des péroraisons pathétiques autant que le nôtre en use sobrement, voyait souvent se produire des scènes aussi plaisantes que celles-là. […] Il laisse cette mise en scène au mélodrame et réduit le pathétique à l’expression la plus simple des sentiments.
Charlotte Corday fut plus heureuse : jouée en 1848, au milieu du frémissement populaire, cette pièce, où le drame se mêle à l’idylle, réussit par des scènes où l’on admire la fidélité des peintures historiques, et par des tirades éloquentes à travers lesquelles circule un souffle d’honnêteté vengeresse et indignée. […] Scène des triumvirs 3 MARAT, DANTON, ROBESPIERRE. […] Autran, dans son discours à l’Académie, parle ainsi de cette scène : « Le théâtre a vu rarement une exposition plus belle et plus grande dans sa simplicité. […] Ceci est la morale de la scène. […] Nisard a dit : « On pense aux maîtres et aux plus grands en lisant l’admirable scène où Danton, Robespierre et Marat, réunis dans la chambre de ce dernier, délibèrent sur ce qu’ils feront de la République tombée entre leurs mains.
Ces objets étaient répétés dans l’eau d’un étang avec l’ombrage d’un noyer, qui servait de fond à la scène, et derrière lequel on voyait se lever l’aurore. […] Des pins, des noyers sauvages, des rochers taillés en forme de fantômes, décorent la scène. […] La scène sur la terre n’était pas moins ravissante : le jour bleuâtre et velouté de la lune descendait dans les intervalles des arbres, et poussait des gerbes de lumière jusque dans l’épaisseur des plus profondes ténèbres. […] « Chactas, qui raconte cette scène, se souvient du trépas sacré de Polyxène.
C’est en 1789 même que Charles IX paraît sur la scène, mais les acclamations qui l’accueillaient s’adressaient moins au poète qu’au tribun. […] La Chaussée introduit sur la scène le genre qu’on a nommé comique larmoyant, et Diderot en trace la poétique. […] Palissot, en effet, traduit sur la scène le parti philosophique, et à la satire générale mêle de blessantes personnalités. […] quelle prodigieuse variété de scènes ! […] La mer mugit, les vents sifflent, le tonnerre gronde, la lueur sombre et pâle des éclairs perce la nue, montre et dérobe la scène.
Le paysan ou l’ivrogne fournit quelques scènes à un farceur ; il n’entre qu’à peine dans le vrai comique : comment pourrait-il faire le fond ou l’action principale de la comédie ? […] Nous savons que Corneille, qui a mis de l’amour dans toutes ses pièces, n’a jamais traité convenablement cette passion, excepté dans quelques scènes du Cid, imitées de l’espagnol. Mais aussi toutes les nations conviennent avec nous qu’il a déployé un très-grand génie, un sens profond, une force d’esprit supérieure dans Cinna, dans plusieurs scènes des races, de Pompée, de Polyeucte, dans la dernière scène de Rodogune. […] (Scène 11 du 1er acte de la vie et la mort de Henri IV.) […] Le récitatif de Lulli me paraît très-bon, mais les scènes de Quinault encore meilleures.
. — Voltaire, Lettre à Maffei, en tête de sa Mérope : « Aristote, cet esprit si étendu, si juste et si éclairé dans les choses qui étaient alors à la portée de l’esprit humain, Aristote, dans sa Poétique immortelle, ne balance pas à dire que la reconnaissance de Mérope et de son fils était le moment le plus intéressant de toute la scène grecque. […] « C’est pour cela que l’on a souvent dit que les tragédies ne mettent sur la scène qu’un petit nombre de familles : car les poëtes qui cherchoient des actions de cette nature en sont redevables à la fortune, et non pas à leur invention.
(Une scène de cette pièce.) Acte II, scène iii. […] Il y a de plus, dans ce tableau d’une nature paisible et heureuse, opposé aux scènes de douleur et de guerre qui suivent, un contraste d’un effet puissant sur l’imagination. […] « Ce vieillard, dit La Harpe, sortant des cachots où il a langui vingt ans, ce dernier rejeton d’une race de héros français, rappelant ses antiques exploits et ses longues infortunes, reconnaissant la voix d’un de ses anciens compagnons d’armes, forme un tableau plein d’un intérêt de religion et de chevalerie absolument neuf sur la scène française lorsque Voltaire l’y produisit. » 2.
Il a peint avec une vérité saisissante tous les types de la physionomie humaine ; son investigation philosophique a parcouru tous les rangs de la société ; il met en scène la cour, la ville et la province : bourgeoiset nobles, marchands, médecins et hommes de lois ; pédants, fâcheux, fanfarons, fripons, servantes, valets et maîtres, sans compter les ridicules ou les vices de toutes les conditions et de tous les caractères : bel esprit, faux savoir, avarice, prodigalité, faiblesse, égoïsme, entêtement, malveillance, vanité, sottise, jalousie, libertinage, misanthropie, irréligion, hypocrisie, en un mot son siècle et avec lui l’humanité tout entière. […] Contre la fatuité ignorante qui se mêle de juger les œuvres d’art Scène VI Dorante, Uranie, le Marquis. […] Dans cette scène, Molière préside à la répétition d’un rôle qu’apprennent et jouent devant lui les deux acteurs Brécourt et la Grange. […] Cette scène rappelle celle de Géronte et de Dorante dans le Menteur de Corneille.
Si, au contraire, un des interlocuteurs n’est en scène que pour applaudir ou pour présenter des objections sous le rapport le plus favorable à la réfutation, il joue un rôle de niais ; le lecteur est attiédi ; le dialogue devient froid, languissant et monotone. […] — L’exposition est tout entière dans le premier vers : Voilà deux acteurs en scène, ils vont causer. […] La scène, sur la terre, n’était pas moins ravissante ; le jour bleuâtre et velouté de la lune descendait dans les intervalles des arbres, et poussait des gerbes de lumière jusque dans l’épaisseur des plus profondes ténèbres. […] Cette partie avait besoin d’un peu de vie et de mouvement ; l’auteur anime la scène par l’haleine de la brise, la course majestueuse de la lune et les mouvements variés des nuages. […] En puisant ainsi dans l’histoire, ils économisent des frais d’invention ; ils y trouvent des caractères tout faits, des circonstances préparées, et des noms de personnages prêts à mettre en scène.
La poésie pastorale est donc une sorte d’idéal fictif et 1’allégorique ; elle chante la campagne à la ville ; elle l’aime l en imagination plus qu’en réalité ; ses bergers sont des bergers de convention ; les scènes rustiques sont embellies des riantes couleurs de la poésie. […] La pastorale, naturellement froide, monotone et fade, s’est embellie et agrandie sous sa plume par des tableaux touchants et des scènes attendrissantes de famille.
On en voit un exemple dans la scène où Joas répond aux propositions que lui fait Athalie. […] L’ode badine est celle qui roule sur des sujets gracieux et qui peint des scènes aimables et touchantes. […] Les actes se divisent en parties secondaires qui portent le nom de scènes. Les scènes sont caractérisées par l’entrée ou la sortie des différents personnages qui prennent part à l’action. […] Le monologue est le discours d’un acteur resté seul sur la scène et qui s’entretient avec lui-même.
Autant vaudrait, quand la scène est en Angleterre ou en Allemagne, faire parler les personnages en anglais ou en allemand. […] Je ne sais si Horace pardonnait à Plaute les scènes en patois carthaginois de son Pœnulus, mais la Bruyère disait de Molière : « Il ne lui a manqué que d’éviter le jargon et d’écrire purement ; » et Marmontel, en justifiant d’ailleurs sur ce point Molière, Dufresny, Dancourt, et, du même trait, nos vaudevillistes du jour, ne permet pourtant l’emploi du jargon villageois, même dans la comédie, qu’à deux conditions : s’il contribue au comique de situation, ou s’il marque une nuance de simplicité dans les mœurs, comme dans l’Ecole des femmes, par exemple, où il sert à distinguer la simplicité grossière de Georgette de la naïveté d’Agnès. […] Ainsi l’euphuisme du temps d’Elisabeth, dont plusieurs scènes de Shakespeare nous donnent l’idée, ainsi les conversations musquées du Pastor fido, des bergers du Lignon, des premières précieuses, les précieuses véritables, celles du dictionnaire de Somaise et des lettres de Voiture, ainsi les nouvelles sentimentales de quelques romanciers allemands, ne sont que des jargons, gracieux à leur origine, mais dont la licence va bientôt si loin qu’il ne faut rien moins que le holà d’un Molière pour les arrêter.
Alors commença une scène d’horreur qui passe toute description. […] Alors commença une nouvelle scène.
Quand il avait encore une part active dans les scènes des passions, quand il souffrait lui-même par le cœur, ses écrits produisaient une impression plus vive. […] Des convenances pour les scènes de la nature, ou des rapports d’utilité pour l’homme, déterminent les différentes migrations des animaux. […] Je restai immobile, dans une espèce de stupeur, à contempler cette scène. […] » s’écrièrent plusieurs membres en s’élançant hors de la salle, qui fut aussitôt inondée du peuple ; et des scènes de même nature se renouvelèrent deux fois en huit jours. […] À quelques milles de là, Tournay, bloqué par les troupes austrasiennes, était le théâtre de scènes bien différentes.
Aristophane et Ménandre livrèrent sur la scène comique, au fléau du ridicule, les travers et les vices de leurs concitoyens. […] Destouches et Piron produisirent des chefs-d’œuvre dignes de Molière ; Crébillon eut la gloire de balancer Eschyle ; et Voltaire, incomparable dans les poésies légères, à qui notre scène doit une partie de ses richesses, fit d’heureux efforts pour atteindre à la couronne épique.
Prenez la scène troisième du deuxième acte de Tartufe, depuis ces mots de Dorine : Non, non, je ne veux rien ; je vois que vous voulez Etre à monsieur Tartufe, jusqu’à ceux où la naïve douleur de Mariane fait si bien ressortir l’énergique puissance de l’ironie : … Ah ! tu me fais mourir ; rapprochez-en l’admirable strophe d’Hermione, acte IV, scène 5, d’Andromaque : Est-il juste, après tout, qu’un conquérant s’abaisse… jusqu’à la fin ; et vous pourrez vous faire une idée de la valeur de l’ironie dans le genre tragique comme dans le plaisant. […] … et par dessus tout cette scène 3 de l’acte II, où Corneille a donné tout le grandiose de la tragédie à un caractère comique que la comédie elle-même semble avoir craint de toucher après lui, le railleur.