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100. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Thiers Né en 1797 » pp. 265-270

Dans ses vastes et dramatiques tableaux, il sait à la fois embrasser un plan général, et descendre aux moindres détails, avec une précision toujours instructive même pour les lecteurs les plus compétents. […] Ingénieur, artilleur, bon officier de troupes, il deviendra en outre géographe, et non géographe vulgaire, qui sait sous quel rocher naissent le Rhin ou le Danube, et dans quel bassin ils tombent, mais géographe profond, qui est plein de la carte, de son dessin, de ses lignes, de leurs rapports, de leur valeur. Il faut qu’il ait ensuite des connaissances exactes sur la force, les intérêts et le caractère des peuples, qu’il sache leur histoire politique, et particulièrement leur histoire militaire ; il faut surtout qu’il connaisse les hommes, car les hommes à la guerre ne sont pas des machines ; au contraire, ils y deviennent plus sensibles, plus irritables qu’ailleurs, et l’art de les manier, d’une main délicate et ferme, fut toujours une partie importante de l’art des grands capitaines. […] Tout ce savoir si vaste, on devra le déployer à la fois, et au milieu des circonstances les plus extraordinaires. […] Une page de nos révolutions Je suis ici, je le sais, non devant une assemblée politique, mais devant une académie.

101. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Un vaste royaume ne lui paraît alors qu’un petit coin de la terre ; la terre elle-même n’est à ses yeux qu’un point dans la masse de l’univers : et il admire de s’y voir placé, sans savoir comment il y a été mis. […] Ainsi, plus elle donne, plus elle reprend ; et elle ne s’épuise jamais, pourvu qu’on sache, dans la culture, lui rendre ce qu’elle a donné. […] Mes derniers livres sont négligés : je ne prétendais pas les laisser si imparfaits ; vous savez que je voulus les brûler. […] Longtemps ces qualités de Fénelon avaient été un peu laissées dans l’ombre : l’abbé Maury les a mises dans tout leur jour, en montrant qu’il avait su atteindre jusqu’à la plus haute éloquence. […] Virgile a emprunté cependant plus d’un trait, qu’il a su perfectionner, à l’auteur des Argonautiques, Apollonius de Rhodes, liv. 

102. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 185-195

Toutefois, il faut lui savoir gré d’avoir admirablement parlé de l’âme t de Dieu à un siècle où il y eut des matérialistes et des athées. […] Si quelques mariages, plus bénis du ciel que ceux des villes, se faisaient à mon voisinage, on saurait que j’aime la joie, et j’y serais invité. […] Où est l’homme, où est le sage qui sait agir, souffrir et mourir sans faiblesse et sans ostentation ? […] Comme, il sait observer et écouter ! […] On sait qu’il but la cigué l’an 400 avant Jésus-Christ.

103. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Il le savait bien aussi, le sage de l’Écriture ; il l’avait éprouvé, que tout est vain ou faux ici-bas : mais il savait aussi qu’il y a une compensation à tout cela, et qu’il faut bien qu’il en soit ainsi. […] Tu me laisses sans clarté ; J’ai recours à l’ignorance, Le savoir est vanité. […] Veut-on savoir ce que pensait l’Ecclésiaste de cette espèce de philosophie ? […] Mais ce même écrivain qui sait déployer à propos cette chaleur éloquente, sait tempérer aussi, par les images les plus douces et le coloris le plus gracieux, l’austérité de ces conseils, ou la monotonie naturellement inséparable d’une longue suite de préceptes. […] Le philosophe Horace fait aussi un éloge pompeux de la vie champêtre et de ses douceurs ; mais savez-vous pourquoi il soupire si ardemment après cette délicieuse retraite ?

104. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Maintenon 1635-1719 » pp. 94-99

On sait qu’un an après le décès de la reine, en 1684, il s’unit à la marquise de Maintenon par un mariage secret. […] Je ne sais si c’est vous qui leur inspirez la fierté qu’elles ont, ou si ce sont elles qui vous donnent celle qu’on admire2 en vous : quoi qu’il en soit, comptez que vous serez insupportable à Dieu et aux hommes, si vous ne devenez plus humble et plus modeste que vous ne l’êtes. […] Vous êtes assurément très-désagréable à Dieu ; voyez son exemple ; vous savez l’Évangile par cœur ; à quoi vous serviront tant d’instructions, si vous vous perdez comme Lucifer ? […] Je prie Notre-Seigneur de vous changer, et que je vous trouve, à mon retour, modeste, humble, timide, et mettant en pratique tout ce que vous savez de bon ; je vous en aimerai beaucoup davantage. […] L’abbé Gobelin lui disait un jour : « Vous n’avez que des étoffes communes : mais je ne sais ce qu’il y a, ma très-honorée dame, quand vous venez vous confesser, je vois tomber à mes pieds une quantité d’étoffes qui a trop bonne grâce et sied trop bien. » 4.

105. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Vous le savez, grand Dieu ! […] Car je sais très-bien qu’il suffit De quelques sons de votre lyre. […] » Le véritable esprit sait se plier à tout ; On ne vit qu’à demi quand on n’a qu’un seul goût. […] L’amour de la science A guidé ta jeunesse au sortir de l’enfance ; La nature est ton livre, et tu prétends y voir Moins ce qu’on a pensé que ce qu’il faut savoir. […] Cet esprit, impatient et remnant, ne saurait s’y fixer, même pour un instant.

106. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Ce fut alors qu’il édita certains traités d’Hippocrate et de Galien ; nous savons aussi que le cardinal du Bellay se fit accompagner par maître François dans son ambassade à Rome. […] Il sait le grec, le latin, l’hébreu et la plupart des langues modernes. […] Comment (dist frere Couscoil), tu sçais bien que par chapitre exprés de notre reigle il nous est rigoureusement defendu porter argent sus nous. […] Il ne savait que. […] Assavoir est un verbe composé d’a et de savoir.

107. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Mignet Né en 1796 » pp. 261-264

On sait que, nommé à l’Académie française en 1836, il devint secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales en 1839 ; c’est à ce titre qu’il a prononcé de nombreux éloges, qui sont autant de pages accomplies. […] Nul n’a su mieux lire les papiers d’État et les archives de la diplomatie. […] A des recherches vastes, continues et profondes, il sait allier le talent de composer et d’écrire, l’ordre, la gravité soutenue, le relief de l’expression et l’éclat de la forme. […] Sachons continuer, messieurs, l’œuvre de nos devanciers, et ne laissons pas dépérir dans nos mains cet admirable dépôt des lettres fidèlement transmis de génération en génération, et toujours accru depuis trois siècles. […] Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle, de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.

108. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

N’y avait-il pas là je ne sais quoi de caressant ou de calin que ne rendra jamais le rétablissement du pronom possessif dans :mon amour et mon amie ? […] Ils eussent attendri le cœur de Fénelon ; car plusieurs d’entre eux ont touché celui de La Fontaine toujours si hospitalier pour ce vieux langage qui « avoit je ne sais quoi de court, de naïf, de hardi, de vif et de passionné », comme dit la lettre à l’Académie. […] et, s’il n’eût trouvé de la protection parmi les gens polis, n’était-il pas banni honteusement d’une langue à qui il a rendu de si longs services, sans qu’on sût quel mot lui substituer ? […] On dit diffamé, dérivé de fame, qui ne s’entend plus… Il y avait à gagner de dire si que pour de sorte que, ou de manière que ; de moi,au lieu de pour moi, ou quant à moi ; de dire je sais que c’est qu’un mal, plutôt que je sais ce que c’est qu’un mal, soit par l’analogie latine, soit par l’avantage qu’il y a souvent à avoir un mot de moins dans l’oraison. […] Ce serait donc aller contre la nature que de rêver pour la parole humaine je ne sais quelle perfection stationnaire.

109. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Mais il sut se créer un peuple, et le rendre formidable. […] Mais il savait que les places les plus fortes sont des prix jetés au milieu des combattants, et la récompense du conquérant : il savait que les domaines de l’absent sont le butin naturel de ceux qui voudront s’armer pour les prendre. […] Alors la liberté ne savait pas dans Rome Du simple citoyen distinguer le grand homme. […] Son avis cependant me semble, je ne dirai pas cruel (on ne saurait l’être à l’égard de tels hommes), mais trop peu conforme l’esprit qui doit nous animer. […] Mais il n’est plus question de savoir aujourd’hui si nos mœurs sont bonnes ou mauvaises, si la gloire des Romains égale leur puissance : il s’agit de savoir si nos mœurs, si notre république, quelles qu’elles soient, doivent nous rester ou tomber, avec nos personnes, au pouvoir de nos ennemis.

110. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Oswald, qui sait si vous ne reviendrez pas dans cette même enceinte quand mon buste y sera placé ! […] Nous savons par Hérodote qu’il y avait un lion de pierre sur le tombeau de Léonidas. […] Mais je savais mieux que personne en quelles mains l’Europe était tombée. […] Il leur faut des choses, des pensées, des raisons ; il faut savoir les présenter, les nuancer, les ordonner. […] Mais qui sait où elle va, comment elle va ?

111. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

C’est par le coup d’œil observateur, qui découvre à tout moment dans ces objets des propriétés, des analogies, des différences, un nouvel ordre de choses, un nouveau monde que l’œil du vulgaire n’aperçoit jamais ; c’est pour le talent singulier, non de raisonner avec plus de méthode, mais de trouver les principes même sur lesquels on raisonne ; non de compasser ses idées, mais d’en faire de nouvelles et de les multiplier sans cesse par une réflexion féconde : talent unique et sublime, don précieux de la nature, que l’art peut aider quelquefois, mais qu’il ne saurait ni donner, ni suppléer par lui-même. […] Cependant, malgré les cris et la fureur de l’ignorance, il refusa toujours de jurer que les anciens fussent la raison souveraine ; il prouva même que ses persécuteurs ne savaient rien, et qu’ils devaient désapprendre ce qu’ils croyaient savoir. […] On ne saurait trop regretter, avec M. le cardinal Maury, que l’écrivain, beaucoup trop resserré dans les bornes d’une demi-heure de lecture, ne les ait pas franchies, au lieu de sacrifier son sujet à cette loi du concours, et qu’il se soit réduit à une ébauche, en appliquant uniquement les rapports de l’esprit philosophique à la religion, à l’éloquence et à la poésie, tandis qu’il aurait dû en étendre les effets à l’agriculture, aux beaux-arts, à l’administration, à la société, enfin à tous les autres objets scientifiques, moraux, politiques, littéraires, etc., sur lesquels s’exerce visiblement son influence. […] Je dirai donc aux philosophes : Ne vous agitez point contre ces mystères que la raison ne saurait percer ; attachez-vous à l’examen de.ces vérités qui se laissent approcher, qui se laissent en quelque sorte toucher et manier, et qui vous répondent de toutes les autres : ces vérités sont des faits éclatants et sensibles, dont la religion s’est comme enveloppée tout entière, afin de frapper également les esprits grossiers et subtils. […] La philosophie ne saurait vous mener plus loin sans vous égarer : vous entrez dans les abîmes de l’infini ; elle doit ici se voiler les yeux comme le peuple adorer sans voir, et remettre l’homme avec confiance entre les mains de la foi.

112. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Qu’il s’attache à Racine et qu’il sache par cœur Phèdre, Britannicus, Iphigénie, Athalie. […] Il suit toujours avec plaisir l’orateur qui sait rendre sa personne agréable et son sujet intéressant. […] Celui-là seul est éloquent, dit Cicéron, qui sait donner à chaque sujet la couleur qui lui convient. […] Il faut donc qu’il sache tempérer la force de ce genre par la simplicité et la douceur des deux autres. […] nous savions tout ce que nous pouvions espérer, et nous ne pensions pas à ce que nous devions craindre.

113. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

On ne saurait trop y montrer l’intérêt qu’on prend à la personne pour laquelle on demande quelque chose, et dont on ne doit pas passer sous silence les talents et les vertus. […] De tels exemples sont, comme vous savez, des commandements absolus. […] Adieu, mon cher frère, pardonnez à ma jeunesse ces réflexions ; mais sachez-en gré à mon amitié. […] Tout le monde sait que les rois ont le titre de majesté, et leurs fils et petits-fils, celui d’altesse royale. […] On sait que les lettres à des têtes couronnées n’ont d’autre adresse que celle-ci : Au Roi, à la Reine.

114. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Il n’y a pas dans la nature, telle qu’il la sent, d’objets inanimés ; tout a vie, il le sait. […] L’univers connaît l’homme, et, s’il l’écrasait, il saurait qu’il l’écrase. […] Beaucoup ont sa pitié : nul ne lui fait envie ; Sage et douce, elle prend patiemment la vie ; Elle souffre le mal sans savoir qui le fait. […] Le fleuve jusqu’aux mers dans les plaines serpente ; L’abeille sait la fleur qui recèle le miel. […] Le style et l’allure du vers ont ici je ne sais quoi de pédestre, qui se rapproche de l’entretien familier.

115. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fléchier. (1632-1710.) » pp. 69-75

nous savions tout ce que nous pouvions espérer, et nous ne pensions pas à ce que nous devions craindre. […] Je viens vous faire admirer un homme qui ne se détourna jamais de ses devoirs, qui, pour maintenir la raison, se roidit contre la coutume, qui n’eut jamais d’autre intérêt que celui de la vérité et de la justice, et qui, ayant eu part à toutes les prospérités du siècle3, n’en a point eu à ses corruptions ; un homme d’une vertu antique et nouvelle, qui a su joindre la politesse du temps à la bonne foi de nos pères, en qui la fortune n’a fait que donner du crédit au mérite, qui a sanctifié l’honneur et la probité par les règles et les principes du christianisme, qui s’est élevé par une austère sagesse au-dessus des craintes et des complaisances humaines, et qui, toujours prêt à donner à la vertu les louanges qui lui sont dues, a fait craindre à l’iniquité le jugement et la censure ; vaillant dans la guerre, savant dans la paix ; respecté, parce qu’il était juste ; aimé, parce qu’il était bienfaisant ; et quelquefois craint, parce qu’il était sincère et irréprochable… Ne craignez point que l’amitié ou la reconnaissance me préviennent. Nous parlons devant Dieu en Jésus-Christ, dit l’Apôtre1 ; et je puis dire comme lui2 : « Vous savez, mes frères, que la flatterie jusqu’ici n’a pas régné dans les discours que je vous ai faits. » Oserais-je dans celui-ci, où la franchise et la candeur font le sujet de nos éloges, employer la fiction et le mensonge ? […] Ne dissimule pas mes défauts, et ne m’attribue pas mes vertus ; loue seulement la miséricorde de Dieu qui a voulu m’humilier par les uns et me sanctifier par les autres… » On lui dit mille fois que la franchise n’était pas une vertu de la cour ; que la vérité n’y faisait que des ennemis ; qu’il fallait, pour y réussir, savoir, selon les temps, ou déguiser ses passions ou flatter celles des autres ; qu’il y avait un art innocent de séparer les pensées d’avec les paroles, et que la probité pouvait souffrir ces complaisances mutuelles, qui, étant devenues volontaires, ne blessent presque plus la bonne foi et maintiennent la paix et la politesse du monde. […] C’est une puissance orgueilleuse qui est souvent contraire à l’humilité et à la simplicité chrétienne, et qui, laissant souvent la vérité pour le mensonge, n’ignore que ce qu’il faudrait savoir, et ne sait que ce qu’il faudrait ignorer.

116. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre V. Cinquième espèce de mots.  » pp. 16-37

Excepté quatre verbes : je suis, impératif, sois ; j’ai, impératif aie ; je vais, impératif, va ; je sais, impératif, sache. […] Savoir. […] Su. Je sais. Je sus.

117. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Staël 1766-1817 » pp. 218-221

— Je ne sais pas, répondait la quatrième ; il me semble que l’élection du Parlement doit avoir lieu la semaine prochaine, et il se pourrait qu’ils restassent pour s’en entretenir. — Non, reprenait la cinquième, je crois plutôt qu’ils parlent de cette chasse au renard qui les a tant occupés la semaine passée, et qui doit recommencer lundi prochain ; je crois cependant que le dîner sera bientôt fini. — Ah ! […] J’avais été dans les couvents d’Italie ; ils me paraissaient pleins de vie à côté de ce cercle, et je ne savais qu’y devenir1. […] Je lui demandai s’il connaissait le duc de Mendoce. — Fort peu, répondit-il ; mais je sais seulement qu’il n’y a point d’homme dans toute la cour d’Espagne aussi pénétré de respect pour le pouvoir. […] Les idées religieuses à monsieur destuit de tracy 1 Vous m’avez écrit une charmante lettre, monsieur, et vous savez quel prix je mets à votre suffrage. Vous me dites que vous ne me suivez pas dans le ciel ni dans les tombeaux ; il me semble qu’un esprit aussi supérieur que le votre, et qui est déjà détaché de tout ce qui est matériel par la nature même de ses recherches, doit un jour se plaire dans les idées religieuses ; elles complètent tout ce qui est grand, elles apaisent tout ce qui est sensible, et sans cet espoir, il me prendrait je ne sais quelle invincible terreur de la vie comme de la mort ; mon imagination en serait bouleversée.

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