monsieur, répondit Saumaise, J’ai de bons auteurs pour garants Qu’il ne faut jamais dire aux grands De vérité qui leur déplaise. […] L’envoi, qui répond ordinairement à la seconde partie de la stance, n’est qu’un demi-couplet, de sorte que la pièce entière se compose de 28, 35 ou 42 vers. Les parties correspondantes des trois couplets sont sur les mêmes rimes ; et l’envoi conserve les rimes de la partie à laquelle il répond.
Je ne m’étais chargé dans cette occasion Que d’excuser César d’une seule action ; Mais puisque, sans vouloir que je le justifie, Vous me rendez garant du reste de sa vie, Je répondrai, madame, avec la liberté D’un soldat qui sait mal farder la vérité. […] Ce n’est plus à vous qu’il faut que j’en réponde : Ce n’est plus votre fils, c’est le maître du monde. […] 3° Mais puisque, sans vouloir que je le justifie, Vous me rendez garant du reste de sa vie, Je répondrai, madame, avec la liberté D’un soldat qui sait mal farder la vérité. […] Il semble que l’isolement aurait paru trop hardi au poète, si le vers avait été brisé comme ci-dessous : Je répondrai, madame, avec la liberté D’un soldat : je sais mal farder la vérité. […] Je ne réponds pas d’y avoir réussi ; et je ne sais si le public, accoutumé aux sages emportements de Malherbe, s’accommodera de ces saillies et de ces essais pindariques. » 19.
— Soit, répondit le Ver, mais ta toile est fragile ; Et puis, à quoi sert-elle ? […] Notre Père des cieux, père de tout le monde, De vos petits enfants c’est vous qui prenez soin ; Mais à tant de bontés vous voulez qu’on réponde, Et qu’on demande aussi, dans une foi profonde, Les choses dont on a besoin.
Je ne puis mieux répondre aux bontés que vous me témoignez, ni vous marquer plus efficacement la reconnaissance et l’attachement avec lequel je suis, Madame, votre très-humble et très-obéissant serviteur2. […] Les peuples répondirent à la douleur de leur prince.
« Mon fils, répond alors le père, Le fondateur, c’est votre frère, Et vous êtes le conquérant8. » L’aveugle et le paralytique Au temps où Florian fit cette fable, la sensibilité était fort en honneur dans notre littérature. […] répond l’aveugle ; écoutez : à nous deux Nous possédons le bien à chacun nécessaire : J’ai des jambes, et vous des yeux.
leur répondit le Sort, Vous faites les mutins ! […] La nature envers vous me semble bien injuste. — Votre compassion4, lui répondit l’arbuste, Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci : Les vents me sont moins qu’à vous redoutables ; Je plie, et ne romps pas. […] monseigneur, dit l’écuyer, dans les pays que j’ai parcourus avant d’être à votre service, j’en ai vu, par la foi que je vous dois, d’une taille bien plus grande, et un, entre autres, gros comme un bœuf. — Belle fourrure, répond le chevalier, pour un chasseur habile ; et il chemine en silence. Au bout de quelque temps, élevant tout à coup la voix : Seigneur, préserve-nous aujourd’hui tous deux de la tentation de mentir, ou donne-nous la force de réparer notre faute, pour que nous puissions traverser l’Èbre sans danger. » L’écuyer surpris demande au chevalier pourquoi cette prière. — Ne sais-tu pas, lui répond son maître, que l’Èbre qu’il faut passer pour aller à Saint-Jacques a la propriété de submerger celui qui a menti dans la journée, à moins qu’il ne s’amende ? […] Le chien répond avec un air de protection polie, mais dédaigneuse.
On les raconte partout : le Français qui les vante n’apprend rien à l’étranger ; et quoique je puisse aujourd’hui vous en rapporter, toujours prévenu par vos pensées, j’aurai encore à répondre au secret reproche que vous me ferez d’être demeuré beaucoup au-dessous. […] C’est alors que les impies Salmonées osent imiter le tonnerre de Dieu, et répondre par les foudres de la terre aux foudres du ciel ; c’est alors que les sacrilèges Antiochus n’adorent que leurs bras et leurs cœurs, et que les insolens Pharaon, enflés de leur puissance, s’écrient : C’est moi qui me suis fait moi-même ».
Vous m’avez voulu faire passer pour simple traducteur, sous ombre de soixante et douze vers que vous marquez sur un ouvrage de deux mille, et que ceux qui s’y connoissent n’appelleront jamais de simples traductions ; vous avez déclamé contre moi, pour avoir tu1 le nom de l’auteur espagnol, bien que vous ne l’ayez appris que de moi, et que vous sachiez fort bien que je ne l’ai célé à personne, et que même j’en ai porté l’original en sa langue à Monseigneur le Cardinal votre maître et le mien ; enfin, vous m’avez voulu arracher en un jour ce que près de trente ans d’étude m’ont acquis ; il n’a pas tenu à vous que, du premier lieu où beaucoup d’honnêtes gens me placent, je ne sois descendu au-dessous de Claveret2 ; et pour réparer des offenses si sensibles, vous croyez faire assez de m’exhorter à vous répondre sans outrage, de peur, dites-vous, de nous repentir après, tous deux, de nos folies. […] Il suffit que vous ayez fait une folie, sans que j’en fasse une à vous répondre comme vous m’y conviez ; et puisque les plus courtes sont les meilleures, je ne ferai point revivre la vôtre par la mienne.
Je conjure celui qui répond oui de considérer que son plan n’est pas connu, qu’il faut du temps pour le développer, l’examiner, le démontrer ; que, fut-il immédiatement soumis à notre délibération, son auteur a pu se tromper ; que, fût-il exempt de toute erreur, on peut croire qu’il s’est trompé ; que, quand tout le monde a tort, tout le monde a raison ; qu’il se pourrait donc que l’auteur de cet autre projet, même en ayant raison, eût tort contre tout le monde, puisque sans l’assentiment de l’opinion publique, le plus grand talent ne saurait triompher des circonstances. » — Le dilemme divise les moyens de l’adversaire en propositions contradictoires et le tient enfermé dans la conclusion, comme en une impasse. […] répondit le poëte.
On en voit un exemple dans la scène où Joas répond aux propositions que lui fait Athalie. […] Mais il doit être amené et préparé par tout ce qui précède, et répondre ainsi aux promesses de l’exposition. […] Répondez, cieux et mers, et vous, terre, parlez ! […] Mais on leur répond que ces règles sont fondées sur la nature elle-même. […] Quelquefois, au lieu de répondre à son interlocuteur, un personnage répond plutôt au sentiment ou à la réflexion qui le domine.
Le dialogue marque les secondes, les scènes marquent les minutes, les actes répondent aux heures. […] Bien dialoguer, c’est répondre, et répondre d’une manière naturelle et logique. […] Ils usent fréquemment du dialogue coupé, qui répond mot par mot, vers par vers. […] Il est par trop évident que les acteurs ne doivent rien dire qui n’aille directement à l’action, et qui ne réponde précisément à ce qu’un autre a dit, si ce n’est dans le cas d’un grand malheur ou d’une grande passion. […] Corneille, de tous nos tragiques, est l’auteur dont les personnages se répondent le mieux dans les deux espèces de dialogue.
Le recueil que nous publions n’est pas le premier qui réponde à ce besoin depuis longtemps reconnu, et nous n’aurions rien à dire en l’ajoutant à ceux qui existent déjà, si plusieurs différences ne l’en distinguaient. […] Théodore de Bèze (1519-1605), l’orateur calviniste du colloque de Poissy, a écrit pour sa foi, en prose et en vers, en latin et en français, des ouvrages, parmi lesquels se distingue son Histoire ecclésiastique de l’Eglise réformée au royaume de France. — Aux nombreux traités dogmatiques de Duplessis-Mornay (1548-1623), le « pape des huguenots », répond le cardinal Du Perron (1559-1618). […] Il suffit qu’ayez fait une folie à m’attaquer, sans que j’en fasse une à vous répondre comme vous m’y conviez ; et puisque les plus courtes sont les meilleures, je ne ferai point revivre la vôtre par la mienne. […] Je vous l’avoue, lui répondit-il. […] Le bon père, étonné d’une telle parabole, ne répondit rien.
L’effet produit répond rarement au but proposé. […] Outre cela, si l’on reproche le manque de vérité, on répondra qu’on a voulu rendre les objets tels qu’ils devraient être. […] Le don a, pour les uns et les autres, de quoi répondre à leurs besoins. […] Contre ceux qui répondent avec ironie lorsqu’on leur parle sérieusement ; car l’ironie est un procédé méprisant. […] En effet, il faut, dans les deux cas, avoir recours à la parole et détruire les arguments contraires, auxquels on répond comme on répond à un contradicteur.
Tous les chants répondent à ce dessein général, et sont amenés l’un par l’autre. […] Le personnage plein de son objet, ou ne répond point, ou ne répond qu’à son idée. C’est alors, comme le dit Voltaire, qu’il est beau de ne pas bien répondre. […] Celui-ci répond qu’il croit qu’elle est au bal chez son amie. […] Les personnages n’attachent le spectateur qu’autant qu’ils se répondent à propos, directement, et avec justesse.
Pour répondre à l’honneur que m’ont fait et mes juges et mes critiques, je crois devoir faire précéder cette édition nouvelle de quelques lignes d’explication. […] Je sais bien qu’il manque encore beaucoup à ce livre, qu’il répond mal au travail que j’y ai dépensé, qu’en un mot, comme bien d’autres choses humaines, institutions, révolutions et plaisirs, il ne vaut pas ce qu’il a coûté.
C’est à ces diverses questions que vous répondrez d’une façon suivie, en ne citant que les noms propres strictement nécessaires. […] Combien ne répondent pas ce jour à l’appel de leur nom ! […] Vous répondrez sommairement à ces questions sans faire aucun récit historique, en vous tenant à ce qu’il y a de plus général dans le sujet. […] Il semble qu’il veuille d’abord répondre aux censures qu’il prévoit ; il se réduit à dessein au rôle d’un témoin qui raconte fidèlement ce qu’il a vu. […] Le succès a répondu à vos efforts.
Alexandre était d’un grand cœur ; mais chez lui l’extérieur ne répondait pas à la grandeur d’âme. […] répondit le Spartiate, nous combattrons à l’ombre. » § 159.
Vous enfilez quelques mémoires, vous collationnez un registre, vous signez, vous paraphez ; je n’avais qu’une chose à vous demander, et vous n’aviez qu’une chose à me répondre : oui ou non. […] Il vise également à se faire des patrons et des créatures : il est médiateur, confident, entremetteur ; il veut gouverner ; il a une ferveur de novice pour toutes les petites pratiques de cour ; il sait où il faut se placer pour être vu ; il sait vous embrasser, prendre part à votre joie, vous faire coup sur coup des questions empressées sur votre santé, sur vos affaires ; et, pendant que vous lui répondez, il perd le fil de sa curiosité, vous interrompt, entame un autre sujet ; ou, s’il survient quelqu’un à qui il doive un discours tout différent, il sait, en achevant de vous congratuler, lui faire un compliment de condoléance ; il pleure d’un œil, et il rit de l’autre. […] Si vous êtes si touchés de curiosité, exercez-la du moins en un sujet noble : voyez un heureux, contemplez-le dans le jour même où il a été nommé à un nouveau poste, et qu’il en reçoit les compliments ; lisez dans ses yeux, et au travers d’un calme étudié et d’une feinte modestie, combien il est content et pénétré de soi-même ; voyez quelle sérénité cet accomplissement de ses désirs répand dans son cœur et sur son visage ; comme il ne songe plus qu’à vivre et à avoir de la santé ; comme ensuite sa joie lui échappe, et ne peut plus se dissimuler ; comme il plie sous le poids de son bonheur ; quel air froid et sérieux il conserve pour ceux qui ne sont plus ses égaux ; il ne leur répond pas, il ne les voit pas : les embrassements et les caresses des grands, qu’il ne voit plus de si loin, achèvent de lui nuire2 : il se déconcerte, il s’étourdit ; c’est une courte aliénation3. […] je vous répondrai : De l’humanité et de la vertu.