La construction est l’arrangement des mots d’une phrase, la syntaxe, l’accord de ces mots entre eux, l’un et l’autre déterminés par certaines règles et par l’usage. Des biens que lui a donnés Dieu jouit le sage modérément, mauvaise construction ; le sage jouit modérément des biens que Dieu lui a donné, faute de syntaxe ; enfin le sage jouit modérément des biens que Dieu lui a donnés, phrase correcte selon les règles de position, comme selon celles de concordance, dans sa construction comme dans sa syntaxe. […] Je trouve force synchyses dans le français du xvie siècle, mais alors les règles de construction étaient encore vagues et mal assises ; la phrase s’embarrassait ou s’interrompait à chaque pas par des inversions laborieuses, des parenthèses infinies, des allonges, en quelque sorte, gauchement soudées à l’aide de relatifs et de prépositions.
En nous traçant les moyens de connoître les hommes, l’auteur nous apprend parfaitement la manière de nous bien conduire avec eux ; c’est-à-dire, de ne pas nous engager dans de fausses démarches, et de bien prendre nos mesures, pour réussir dans les affaires, autant qu’il est possible, sans violer les règles de la probité. […] Il ne vous restera plus qu’à méditer bien sérieusement les bons principes contenus dans ces livres ; à vous les graver bien profondément dans l’esprit et dans le cœur, et à les regarder à jamais comme la seule règle, la règle invariable de votre conduite.
Ces foudres de bronze que l’enfer a inventés pour la destruction des hommes tonnaient de tous côtés pour favoriser et pour précipiter cette retraite ; et la France en suspens attendait le succès d’une entreprise qui, selon toutes les règles de la guerre, était infaillible. […] Je viens vous faire admirer un homme qui ne se détourna jamais de ses devoirs, qui, pour maintenir la raison, se roidit contre la coutume, qui n’eut jamais d’autre intérêt que celui de la vérité et de la justice, et qui, ayant eu part à toutes les prospérités du siècle3, n’en a point eu à ses corruptions ; un homme d’une vertu antique et nouvelle, qui a su joindre la politesse du temps à la bonne foi de nos pères, en qui la fortune n’a fait que donner du crédit au mérite, qui a sanctifié l’honneur et la probité par les règles et les principes du christianisme, qui s’est élevé par une austère sagesse au-dessus des craintes et des complaisances humaines, et qui, toujours prêt à donner à la vertu les louanges qui lui sont dues, a fait craindre à l’iniquité le jugement et la censure ; vaillant dans la guerre, savant dans la paix ; respecté, parce qu’il était juste ; aimé, parce qu’il était bienfaisant ; et quelquefois craint, parce qu’il était sincère et irréprochable… Ne craignez point que l’amitié ou la reconnaissance me préviennent.
Des extraits de nos bons auteurs viennent fréquemment justifier les règles, faire disparaître la sécheresse de l’instruction, et répandre peut-être quelque intérêt dans cet ouvrage. […] Le grammairien apprenait d’abord à ses élèves à parler et à écrire correctement, et leur enseignait les règles de la versification.
Il a transformé en règles des qualités qui n’étaient avant lui que de fortuites rencontres. […] Rappelons ces vers de Boileau : il faut les savoir par cœur : Enfin, Malherbe vint ; et le premier, en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir, Par ce sage écrivain la langue réparée, N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée ; Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n’osa plus enjamber.
Nul goût, nulle connaissance des véritables beautés du théâtre : les auteurs aussi ignorants que les spectateurs ; la plupart des sujets extravagants et dénués de vraisemblance ; point de mœurs, point de caractères ; la diction encore plus vicieuse que l’action, et dont les pointes et de misérables jeux de mots faisaient le principal ornement : en un mot, toutes les règles de l’art, celles même de l’honnêteté et de la bienséance partout violées. […] De là, cette foule déjà prodigieuse et toujours croissante d’ouvrages, qui blessent à la fois l’ordre, la liaison des idées, les règles du langage et le coloris du style, et dont le moindre défaut est de ne rien ajouter à la masse générale des connaissances.
Quelles sont les règles fondamentales de la critique historique ? […] La tragédie et ses règles. […] Qu’appelle-t-on la règle des trois unités au théâtre ? […] Le poète y enseigne l’art de faire des vers et les règles des différents genres. […] Il a réussi contre les règles de l’art ; je m’en réjouis ; c’est que M.
Avant de considérer les ornements du style, et de clore par là notre étude sur les règles générales de l’art d’écrire, nous examinerons les différentes qualités qui lui sont assignées par les rhéteurs. […] La pureté, considérée comme qualité générale du style, consiste à écrire correctement, c’est-à-dire à n’employer que des termes, des tours et des constructions conformes aux règles de la langue dont on se sert. […] Le purisme est une affectation pédantesque à rechercher la pureté du style, qui se tient invariablement attachée à toutes les règles de la grammaire, et qui condamne impitoyablement toute innovation dans les tournures et dans les expressions. […] La négligence vient de l’inobversation des règles relatives à la pureté, à la propriété, à la convenance des mots, ainsi que de l’oubli des préceptes touchant la correction, la clarté, la précision, l’unité, la force et l’harmonie des phrases.
Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n’est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n’a pas suivi un bon chemin ? […] Car, enfin, si les pièces qui sont selon les règles ne plaisent pas, et que celles qui plaisent ne soient pas selon les règles, il faudrait, de nécessité, que les règles eussent été mal faites. […] Mais, avec cela, je soutiens qu’elle ne pèche contre aucune des règles dont vous parlez. […] Ce sont dans celui-là des maximes, des règles, des préceptes, et dans celui-ci du goût et des sentiments. […] Voilà mon scrupule, Lucile : si c’est par hasard qu’ils observent des règles si invariables, qu’est-ce que l’ordre ?
J’avoue que je compte infiniment plus sur le recueillement, sur la présence de Dieu, sur l’oraison du cœur, sur l’adoration en esprit et en vérité, sur l’amour de Dieu, que sur toutes les règles les plus importantes de l’extérieur ; mais si l’intérieur est vrai et solide, il inspirera cet attachement inviolable aux règles extérieures.
Quoique chacun de ces traits puisse s’appliquer à différents objets, il faut néanmoins que tous ces traits réunis conviennent uniquement à la chose, dont le nom est le mot cherché : c’est la première et la plus essentielle règle de l’énigme. […] Ces règles sont exprimées dans ce triolet même, qu’on attribue à Scarron : Pour faire un bon triolet, Il faut observer ces trois choses Savoir, que l’air en soit follet, Pour faire un bon triolet ; Qu’il entre bien dans le rôlet, Et qu’il tombe au milieu des pauses ; Pour faire un bon triolet, Il faut observer ces trois choses. […] Ce petit poème n’a point de règles particulières pour le nombre, la mesure, et la disposition des vers.
Il est difficile de donner là-dessus des règles positives ; les bienséances se sentent mieux qu’elles ne s’enseignent : ce sont les délicatesses du sentiment de l’écrivain ; elles tiennent à mille nuances qui varient dans chaque circonstance. […] La règle des passions, c’est le sentiment du devoir, c’est-à-dire la conscience.
Cette règle est parfaite et immuable : je suis changeant et imparfait1. […] C’est elle qui donne des pensées uniformes aux hommes les plus jaloux et les plus irréconciliables entre eux ; c’est elle par qui les hommes de tous les siècles et de tous les pays sont comme enchaînés autour d’un certain centre immobile, et qui les tient unis par certaines règles invariables, qu’on nomme les premiers principes, malgré les variations infinies d’opinions qui naissent en eux de eurs passions, de leurs distractions et de leurs caprices, pour tous leurs autres jugements moins clairs. […] On croyait ne pouvoir mieux faire que de ramener tout à cette règle. […] Nous sortons à peine d’une étonnante barbarie ; au contraire, les Grecs avaient une très-longue tradition de politesse, d’étude et de règles, tant sur les ouvrages d’esprit que sur les beaux-arts.
Demander, dans un État libre, des gens hardis dans la guerre et timides dans la paix, c’est vouloir des choses impossibles ; et, pour règle générale, toutes les fois qu’on verra tout le monde tranquille dans un État qui se donne le nom de république, on peut être certain que la liberté n’y est pas. […] Les désirs changent d’objets : ce qu’on aimait, on ne l’aime plus ; on était libre avec les lois, on veut être libre contre elles : chaque citoyen est comme un esclave échappé de la maison de son maître ; ce qui était maxime, on l’appelle rigueur ; ce qui était règle, on l’appelle gêne ; ce qui était attention, on l’appelle crainte. […] Quoiqu’il n’exécute rien contre les règles, il a, dans ses vibrations trop continues et trop précipitées, quelque chose d’au delà de toutes les clefs d’une belle et sage musique.
N’est-ce pas là, en effet, comme agissent Aristote, par exemple, quand il dit, à propos des contraires : « si l’on vous allègue les lois, appelez-en à la nature, et si l’on fait parler la nature, rangez-vous du côté des lois ; » et Quintilien, quand il développe la théorie et les règles du mensonge oratoire, qu’il appelle, par euphémisme, une couleur, colorent ? […] Sans doute, ils ne se disent pas, avant de composer : Je vais appeler en aide d’abord les similitudes, puis les contraires, ensuite la cause et l’effet, les antécédents, etc., mais ils le font d’habitude et à leur insu, comme ils obéissent aux règles de la logique, de la grammaire, de la poétique, sans se les remémorer toutes, avant de prendre la plume, et sans s’être formulé une résolution préalable de suivre chacune d’elles.
De cette condition essentielle dépend tout le reste, si bien que cette règle dispenserait presque des autres ; en effet, l’émotion se communiquant à la voix, lui donnera le timbre, les inflexions et l’accent qui conviennent au sujet. […] Telles sont les règles générales ; les règles particulières de l’art de bien lire se rapportent à trois objets principaux : la prononciation, l’intonation et l’accent. […] Une règle générale qui n’admet pas d’exception, c’est d’élever sensiblement la voix sur les mots qui représentent une idée importante, un sentiment vif et passionné. […] À ce sujet, la seule règle possible, c’est de mettre l’accent d’accord avec l’impression morale que produisent les idées exprimées par l’auteur. […] À cet égard, comme à propos de toutes les règles qui précèdent, tout excès est blâmable ; le goût, la mesure, le sentiment des nuances senties qualités délicates qui conviennent à un lecteur intelligent ; et l’étude, la réflexion est seule capable de développer ces qualités.
Règle le vent, soulève et rabaisse la mer ; Apprends aux tourbillons leur route mesurée, Et fixe des vieux temps l’incertaine durée ! […] C’est une règle générale, dont on compte les exceptions.
Les figures vraiment dignes de ce titre sont celles qui se reproduisent à chaque pas sous une foule de formes diverses, que l’écrivain peut traiter librement, manier à son gré, et dont par là même l’emploi est soumis à des règles et prête aux observations du rhéteur, la métaphore, par exemple, la périphrase, l’antithèse, etc. […] Les modifications qui n’affectent que le matériel du signe par des additions, des retranchements ou des déplacements de lettres, n’appartiennent pas plus aux figures, que les altérations semblables produites dans le corps des mots par les règles des déclinaisons et des conjugaisons100.