Aucun calcul d’amour-propre n’altéra la pure inspiration de ses épanchements. […] Ces jolis chants et le lavage de fontaine1 me donnaient à penser diversement ; les oiseaux me faisaient plaisir, et, en voyant s’en aller toute bourbeuse cette eau si pure auparavant, je regrettais qu’on l’eût troublée, et me figurais notre âme quand quelque chose la remue ; la plus belle même se décharme quand on en touche le fond, car au fond de toute âme humaine il y a un peu de limon.
Je suis ravi que vous ayez combattu la théorie funeste de l’art pour l’art, en traçant avec fermeté le but moral du poète et de l’orateur, aussi bien qu’en donnant l’idée la plus pure et la plus haute de la noble mission de l’écrivain. […] Les jeunes humanistes y trouveront dans un style clair et toujours élégant, des principes sûrs, des notions exactes, des appréciations justes et des exemples d’un goût aussi pur que sévère.
Nous ne serons obligés de recourir ni à des tournures bizarres, ni à des expressions nouvelles, parce que nous n’aurons jamais à rendre qu’une certaine suite d’idées, dans un ordre simple et lumineux ; et notre style sera clair, notre langage pur, parce que nos idées seront justes et nos sentiments vrais. […] » Comme ton cœur est pur, ton front est sans nuage ! […] Ce qui rend ces regrets plus vifs encore, c’est qu’il est impossible de se dissimuler que Lebrun eût pu faire à notre poésie un honneur immortel ; c’est qu’il est pur, naturel, harmonieux sans effort, quand il a voulu l’être ; qu’il eût vraiment fait faire à la langue poétique un pas de plus, et qu’il a le premier essayé de plier au ton didactique sa dédaigneuse inflexibilité.
Et vous savez qu’afin que leur esprit soit aussi plus pur, on observe encore de donner les heures du matin à ces fonctions : tant on apporte de soin pour les préparer à une action si grande, où ils tiennent la place de Dieu, dont ils sont les ministres, pour ne condamner que ceux qu’il condamne lui-même. […] Tout cela est bien pur et bien innocent ; et néanmoins l’Église abhorre tellement le sang, qu’elle juge encore incapables du ministère de ses autels ceux qui auraient assisté à un arrêt de mort, quoique accompagné de toutes ces circonstances si religieuses1 : par où il est aisé de concevoir quelle idée l’Église a de l’homicide. […] Cette lettre fut écrite à l’époque où la reine de Suède brillait de son plus pur éclat.
Ses paroles jaillissent énergiques et nouvelles ; son improvisation devient pure et correcte, en restant véhémente, hardie, singulière ; il méprise, il menace, il insulte. […] Il n’est aucun devoir, aucun plaisir, aucun sentiment qui n’emprunte de l’enthousiasme je ne sais quel prestige, d’accord avec le pur charme de la vérité. […] L’erreur pure sans alliage de vérité se dissoudrait aussitôt. […] De là dans ses récits une certaine uniformité de teintes : si le dessin est toujours pur et correct, la ligne menée avec finesse et fermeté, les tableaux de M. […] Ses mœurs étaient pures, mais son esprit était actif et inquiet.
Tantôt ce même soleil qui avait vu jeter les fondements de ces cités se couchait majestueusement, à mes yeux, sur leurs ruines ; tantôt la lune se levant dans un ciel pur, entre deux urnes cinéraires à moitié brisées, me montrait les pâles tombeaux. […] Ceci, c’est du pur Chateaubriand. […] Cette voûte des cieux, mélancolique et pure, Ce demi-jour si doux levé sur la nature, Ces sphères qui, roulant dans l’espace des cieux, Semblent y ralentir leur cours silencieux ; Du disque de Phébé la lumière argentée, En rayons tremblotants sous ces eaux répétée, Ou qui jette en ces bois, à travers les rameaux, Une clarté douteuse et des jours inégaux ; Des différents objets la couleur affaiblie, Tout repose la vue, et l’âme recueillie.
Cette éloquence est la plus dangereuse et la moins pure ; elle peut avoir de beaux élans d’inspiration, mais elle produit rarement des œuvres durables et dignes d’être conservées. […] C’est donc un noble et saint ministère que celui de l’homme qui tient dans sa bouche la réputation, la vie de son semblable ; c’est une fonction qui demande toute la délicatesse de la conscience la plus pure, toute l’attention, toute l’étude, toute l’éloquence d’un talent élevé.
La pure nature est ce qui est beau et ce qui plait uniquement. […] Si la personne nous est peu connue : si elle est peu recommandable et qu’on ait subi en lui remettant sa lettre des influences de pure civilité, on n’écrit qu’un mot d’introduction.
Nulle espèce ne le mérite mieux ; la nature en effet n’a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l’idée de ses plus charmants ouvrages : coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours, blancheur éclatante et pure, mouvements flexibles et ressentis3, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon, tout dans le cygne respire la volupté, l’enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté ; tout nous l’annonce, tout le peint comme l’oiseau de l’amour ; tout justifie la spirituelle et riante mythologie d’avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles. […] Du riant Eurotas près de quitter la rive, L’âme de ce beau corps à demi fugitive, S’avançant pas à pas vers un monde enchanté, Voit poindre le jour pur de l’immortalité, Et, dans la douce extase où ce regard la noie, Sur la terre en mourant elle exhale sa joie.
Un feu pur et doux l’anime ; une imagination réglée la colore. […] Ses mœurs étaient aussi pures que sa doctrine, et je ne puis me souvenir de cet air de candeur et de vérité, qui accompagnait ses actions et ses paroles, et qui le rendait si agréable, que je ne regrette le temps que j’ai passé loin de lui.
Aussi est-ce la raison pure qui admire ces types d’un art souverain, où s’entrevoit l’autorité des lois éternelles. […] Que serait-ce donc si nous pouvions analyser ici le style des maîtres, et goûter la saveur de leur plus pure substance ? […] Par sa pleine possession de l’antiquité classique, par sa vigueur et sa souplesse, par la liberté de sa fantaisie créatrice, et l’ingénieuse sûreté de son bon sens, par sa science délicate des analogies qui permettent de franciser le latin, ou de latirriser le français, par l’originalité d’un style indépendant et personnel, mais logique et raisonnable jusque dans les saillies les plus aventureuses, n’offre-t-il pas une mine inépuisable à qui saurait y chercher l’or pur dont nous avons besoin pour la refonte d’une monnaie trop usée ? […] — Les substantifs et les adjectifs ne nous dépaysent pas moins, soit que les uns se forment du verbe, comme le plonge (de plonger), le réclame (de réclamer) ; soit que les autres aient force adverbiale, comme cher, haut, premier, pour chèrement, hautement, premièrement, et, dans ce cas, gardent les formes variables d’un adjectif, comme dans cette phrase : « Des choses pures humaines. » Mais finissons-en avec des remarques dont il est prudent de n’user qu’avec discrétion, si l’on ne veut pas impatienter des lecteurs aux-quels ne convient guère la sécheresse de ces études.
Elle étoit faite de bois de setim ; revêtue en dedans et en dehors de l’or le plus fin ; ornée tout à l’entour d’une couronne aussi de pur or ; fermée d’un couvercle revêtu d’or, comme le reste, et surmontée de deux chérubins d’or massif et battu.
Mais dans tout ce qui n’est point science pure et spéciale, dans tout ce qui s’adresse à l’humanité en général, dans toutes les questions philosophiques, politiques, littéraires, la clarté est impérieusement exigée, et j’ajoute que l’on peut toujours y parvenir par le travail. […] L’écrivain pur obéit à l’esprit, le puriste est l’esclave de la lettre.
Molière a dit dans le Misanthrope : Ce style figuré, dont on fait vanité, Sort du bon caractère et de la vérité ; Ce n’est que jeux de mots, qu’affectation pure, Et ce n’est pas ainsi que parle la nature. […] Si parfois la poésie fait encore entendre de nos jours une voix aussi pure et aussi brillante que dans les temps antérieurs, ce ne sont que des accents personnels, en quelque sorte, presque toujours sans écho, perdus dans la foule qui ne les écoute pas, et auxquels renonce le poëte lui-même, à mesure qu’il avance dans la société et se mêle à la vie active et réelle.
Ici, ce sont de sombres rochers percés à jour, qui laissent apercevoir par leurs ouvertures le bleu pur du firmament ; là, ce sont de longues grèves sablées d’or, qui s’étendent sur des fonds de ciel bleus, ponceaux, écarlates et verts comme l’émeraude. […] La lune, vers son plein, était déjà fort élevée sur l’horizon et brillait de l’éclat le plus pur dans un ciel sans nuages.
Sans doute, il portait sur les droits et les intérêts de l’Angleterre un jugement bien moins pur, bien moins juste que Falkland et Hampden1 ; cependant il ne faut pas croire que tout fût erreur dans sa pensée politique : bien des choses, et de très-importantes, le frappaient, qui échappaient à ses rivaux ; il connaissait des besoins publics, des conditions de liberté publique dont Hollis et Pym2 avaient tort de ne point tenir compte ; il prévoyait, au train de la révolution, mille conséquences dont ils ne voulaient pas plus que lui, mais qu’ils ne savaient point démêler. […] Ses paroles jaillissent énergiques et nouvelles ; son improvisation devient pure et correcte, en restant véhémente, hardie, singulière ; il méprise, il insulte, il menace ; une sorte d’impunité est acquise à ses paroles comme à ses actions ; il refuse les duels avec insolence, et fait taire les factions du haut de la tribune1.
Oui, le vin pur monte à la tête. […] L’homme est égal à l’écrivain, et sa gloire si pure doit rester toujours une des religions de la France. […] Un feu pur et doux l’anime ; une imagination réglée la colore. […] Mais il prétend raisonner tout autrement à l’égard du monde entier, et il veut que, sans providence, sans prudence, sans intelligence, par un pur effet du hasard, ce grand et vaste univers se maintienne dans l’ordre merveilleux où nous le voyons. […] Prépare-toi, par des mœurs pures et par l’amour de la justice, une place dans l’heureux séjour de la paix802.
Ce n’est que dans cette source divine, qu’il pourra puiser ces grands traits de lumière, qui éclairent l’homme sur ses devoirs ; cette morale pure et sublime, dont la pratique peut seule faire son bonheur. […] Quoiqu’il ne cherche qu’à convaincre et à persuader, il plaît néanmoins par sa diction ; qui est toujours naturelle, abondante, pure et noble. […] Chapelain, des plans heureux, et très bien remplis, une marche libre, aisée et naturelle, une diction noble et pure, beaucoup de force et d’onction. […] Ils sont écrits d’un style pur, égal, harmonieux et plein de grâces. […] Quintilien compare son éloquence à un ruisseau pur et clair, plutôt qu’à un fleuve majestueux.