Principes généraux des Belles-Lettres. […] Je la restreins, comme on le fait assez communément, à l’étude de la Grammaire, de la Rhétorique et de la Poétique, c’est-à-dire, à l’étude des principes nécessaires pour bien écrire en notre langue, et à celle des règles des divers genres de littérature, soit en prose, soit en vers.
On est d’accord sur les principes de la syntaxe, on l’est moins sur ceux de la construction. […] Enfin dans toutes les langues analytiques, en anglais, en italien, en espagnol, comme en français, le génie de la langue, le point de vue où l’on se place pour apprécier les relations logiques entre les mots, la liaison des idées surtout, loi souveraine de toute construction, justifient, exigent même, en certains cas, ces sortes de contraventions à la construction naturelle, mais on peut toujours, me semble-t-il, les expliquer facilement d’après ce que j’ai dit, et elles ne détruisent pas le principe. […] C’est que, tout en admettant la nécessité originelle de cette construction, on conçoit aussi que l’obligation de s’y conformer partout et toujours blesserait le principe de l’harmonie et celui de la variété ; et que la variété et l’harmonie étant, aussi bien que la clarté, des besoins de notre esprit, le génie de chaque langue a fait une loi d’introduire les unes toutes les fois qu’on le peut sans nuire à l’autre. […] Mais ignorant à la fois et le principe de la construction et le génie de la langue, ils sont tombés dans tous les excès du ridicule.
Quintilien, que nous nous plaisons à citer, parce qu’il serait difficile de trouver une autorité plus respectable sous tous les rapports ; Quintilien établit partout comme un principe incontestable, que le talent de bien parler exige celui de bien vivre ; et Caton définissait l’orateur un homme vertueux, doué du talent de la parole : orator vir bonus, dicendi peritus . […] Nous allons justifier maintenant, par des exemples, les principes que nous venons d’établir ; et nous commencerons par l’analyse raisonnée des plaidoyers fameux de Démosthène et d’Eschine, au sujet de la couronne d’or accordée au premier par un décret rendu sur la propostion de Ctésiphon.
Tout art, toute science a des principes, des règles dont on ne peut s’écarter impunément ; sans cela, le bon goût ne serait plus qu’un mot vide de sens. […] L’histoire de la littérature, si intéressante et si utile quand elle est bien faite, suppose toujours une connaissance suffisante des principes de l’art d’écrire, et des genres tant en vers qu’en prose ; sinon elle est peu profitable, et souvent même inintelligible.
Les œuvres littéraires se partagent en divers genres, mais il est des principes communs à tous. […] Ce principe s’applique à toutes les œuvres littéraires, mais il est d’une nécessité d’autant plus rigoureuse que le cadre de l’ouvrage est plus petit. […] La dissertation philosophique doit reposer sur des principes vrais et sur des conséquences bien déduites. […] Dans l’ode philosophique, tous les sentiments doivent être purs, tous les principes irréprochables. […] C’est le héros qui est l’âme, le principe, le mobile de tout ce qu’on entreprend.
Son plaidoyer est fondé sur l’idée du juste et sur les principes du droit ; il appartient au genre judiciaire. […] Elle recherche les causes dans les effets, les principes dans les conséquences : on l’appelle la Philosophie de l’histoire. […] Les principes sont une autre forme de la preuve : la Rhétorique ancienne les appelait lieux communs. […] 2° Pétition de principes ou cercle vicieux. […] Après cette magnifique leçon d’éloquence et de rhétorique, Buffon termine en appliquant aux divers genres littéraires les principes qu’il vient de poser.
Elle ne peut avoir que deux objets : ou il s’agit de conduire les hommes par le devoir, et c’est alors dans les principes du juste et de l’injuste qu’elle puise ses forces et ses moyens : ou il s’agit de les déterminer par leur intérêt, et c’est leur passion qu’il faut émouvoir. […] L’honneur, la gloire, la vertu, l’orgueil national, les principes de l’équité peuvent beaucoup sans doute sur l’esprit des hommes assemblés ; mais rien ne les détermine plus puissamment que les motifs d’utilité publique.
C’est un tissu de préceptes, une suite de principes revêtus de l’expression et de l’harmonie de la poésie, ou au moins une instruction recouverte d’un voile qui déguise les leçons de l’auteur. […] C’est un exposé poétique de principes, soit de morale, soit de métaphysique, ou bien des règles d’un art ou d’une science. […] Les principes doivent y être exposés avec tant de netteté et de précision, les preuves si bien choisies, et si bien arrangées, les conséquences si bien déduites, enfin toutes les parties si bien rapprochées et si bien liées, que le lecteur, entraîné par le poète, ne puisse jamais perdre le fil de son raisonnement. […] Sans doute, le principal mérite de ce genre de poésie consiste dans la justesse des pensées, la solidité des principes, la convenance et la clarté des explications et des exemples. […] Quand le poète vent établir des principes de morale ou de physique, il doit, sans manquer en aucune manière à l’exactitude et à la précision, les orner de toutes les images, de toutes les comparaisons, de toutes les figures propres à donner de l’intérêt et de l’agrément à sa composition.
Habile à déduire des conséquence rigoureuses de principes erronés qu’il formule avec l’aplomb d’un oracle, et eut l’ambition de façonner à sa fantaisie le cœur humain. […] Vous n’avez pas besoin d’aller si loin chercher des principes de la morale ; rentrez dans votre cœur, et vous les y trouvez3 ; non, je ne pourrais vous rien dire à ce sujet que ne vous dise encore mieux votre conscience, quand vous voudrez la consulter. […] Joubert dit aussi :« Socrate, dans Platon se montre trop souvent philosophe par métier, au lieu de se contenter de l’être par la nature et par vertu. » Les Sophiste, n’ayant aucun principe, discutaient à la fois le pour et le contre.
C’est elle qui coordonne les pensées trouvées par l’invention ; qui révèle leur dépendance, leur déduction, leur génération successive ; qui descend d’un principe à ses dernières conséquences ; qui prépare, appuie, continue les idées l’une par l’autre du commencement à la fin de l’ouvrage, quelque long, quelque compliqué qu’il soit. […] « L’écrivain, dit Fénelon, doit remonter d’abord à un premier principe… De ce principe, comme du centre, se répandra la lumière sur toutes les parties de l’ouvrage, de même qu’un peintre place dans son tableau le jour, en sorte que d’un seul endroit il distribue à chaque partie son degré de lumière. […] Ici, tout se réduit à l’origine de nos idées ; là, à cette proposition : — « Le meurtre de Clodius fut un acte licite. » Nous avons blâmé la forme brusque et tranchante des premiers mots de l’Emile : « Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l’homme. » Mais, d’autre part, de ce principe une fois bien posé découle l’idée unique qui circule jusqu’à la fin du volume : « L’éducation consiste donc à se rapprocher le plus possible de l’état de nature, à s’éloigner le plus possible de l’état de société. » Que cette proposition soit ou non un paradoxe, ce n’est ici le lieu ni de la justifier, ni de la combattre ; je ne prétends établir qu’une chose, c’est qu’elle communique au livre de Jean Jacques l’intérêt et la rapidité, en lui donnant, comme à l’éducation même, l’unité de dessein.
Tels sont les principes qui, à première vue, nous permettent de reconnaître sans la moindre hésitation les termes populaires, ceux qui furent improvisés par l’oreille, suivant l’expression de M. […] Nous voulons parler de Philippe de Comines (1445-1509), esprit robuste qui devance les temps, politique sage comme l’expérience, moraliste trop accommodant, mais d’autant plus vrai dans le récit et l’appréciation des faits qu’il est moins sévère sur les principes, et confond trop volontiers le juste avec l’utile. […] Les souverains pontifes, comme les principes, étaient pour eux des Mécènes éclairés et généreux. […] Elle dure encore la renommée de ces éditions principes que publièrent alors les Junte et les Manuce.
On y admire une intelligence perçante, qui convertit les faits en principes. […] J’ai eu pour principe de ne jamais faire par autrui ce que je pouvais par moi-même : c’est ce qui m’a porté à faire ma fortune par des moyens que j’avais dans mes mains, la modération et la frugalité, et non par des moyens étrangers, toujours bas ou injustes. […] La vertu doit être le principe du gouvernement populaire Il ne faut pas beaucoup de probité pour qu’un gouvernement monarchique et un gouvernement despotique se maintiennent ou se soutiennent. […] Il y a vingt ans que je découvris mes principes : ils sont très-simples ; un autre qui aurait autant travaillé que moi eût fait mieux que moi.
Composez vos bataillons, non pas de gens sans aveu, mais de citoyens qui se nourrissent des principes de la république, et soient immédiatement attachés à sa prospérité. […] La destruction des principes révolutionnaires ? […] C’est avec un sentiment de douleur que j’apprends qu’un membre de l’Institut, célèbre par ses connaissances, mais tombé aujourd’hui en enfance, n’a pas la sagesse de se taire et cherche à faire parler de lui, tantôt par des annonces indignes de son ancienne réputation et du corps auquel il appartient, tantôt en professant hautement l’athéisme, principe destructeur de toute organisation sociale, qui ôte à l’homme toutes ses consolations et toutes ses espérances. […] Nos idées, plus encore que le mécontentement des peuples, semèrent en Europe des principes nouveaux.
Dans la thèse, l’écrivain établit les principes de la doctrine que la suite est destinée à développer, comme dans la narration l’orateur établit les faits de la cause. […] La clarté dans la disposition du récit on de la thèse consiste à présenter les faits ou les principes sans ambages, sans équivoque, sans épisode ; à former, par la savante distribution des circonstances, des temps, des lieux, des personnes, un tableau dont toutes les parties soient saisissables d’un coup d’œil et à première vue. […] La conséquence de ce principe, c’est que les descriptions ne doivent pas être multipliées, qu’elles doivent être liées au sujet et opportunes, c’est-à-dire désirées et convenables à la place qu’on leur assigne.
Il faut choisir ses preuves avec discernement, les arranger dans l’ordre qu’on jugera le meilleur, suivant les principes de gradation précédemment exposés, et en un leur donner le développement nécessaire. […] Tantôt il devra faire usage de la logique, en montrant, s’il y a lieu, ou que les principes sont faux et qu’ on ne peut en tirer des conséquences vraies, ou que les principes étant vrais, on en a tiré de fausses conséquences.
Voyez, entre autres, la Poétique de Scaliger, livre V, chap. 6 les auteurs analysés par Goujet, Bibliothèque française, tome III, p. 180-240 Batteux, Principes de la Littérature, Ve traité et l’article Tragédie dans les Éléments de Marmontel. — Τραγωδία [[έστì] βίων xαì λόγων ήρωϊχών μίμησις έχουσα σεμνότητα μEτ’ έπιπλοχής τινός, dit plus simplement le grammairien publié par Cramer, Anecdota Oxon., tome IV, p. 315. — Voici comment la définition d’Aristote est traduite en latin d’après l’arabe d’Averroès (voir Essai sur la Critique, p. 297 et suiv.) par Hermann l’Allemand (fol. 42, recto, éd. de Venise, 1481) : « Terminus substantialis sive intelligere faciens substantiam artis laudandi est quoniam ipsa est assimilatio et repræsentatio operationis voluntariæ virtuosæ completæ quæ habet potentiam universalem in rebus virtuosis non potentiam particularem in una quaque rerum virtuosarum. […] Léon Dumont, où la théorie de la purgation est rattachée aux principes de la psychologie d’Aristote, dans la Revue Scientifique du 8 novembre 1873 et une leçon d’ouverture de M.
Les principes qu’il établit, sont toujours bien liés et bien déduits. […] Ils peuvent néanmoins y trouver place quelquefois ; dans les réflexions, ou dans les exhortations morales, lorsqu’elles méritent d’être développées avec chaleur, d’être exprimées avec véhémence ; dans le récit même des actions extraordinaires, qui ont eu pour principe un zèle très ardent, une charité des plus ferventes, ou quelque autre sentiment surnaturel. […] « J’appelle le principe de tant d’héroïques actions, ce génie transcendant et du premier ordre, que Dieu lui avait donné pour toutes les parties de l’art militaire, et qui, dans les siècles où l’admiration se tournant en idolâtrie, produisait des divinités, l’aurait fait passer pour le Dieu de la guerre ; tant il avait d’avantage au-dessus de ceux qui s’y distinguaient. […] Si elle ne lui est pas tout à fait favorable, il fera voir que la justice des lois dépend d’une infinité de circonstances, qui toutes n’ont pu être prévues par le Législateur ; et qu’il est permis aux Juges d’expliquer, d’éclaircir la loi, de s’en écarter même dans leurs jugements, en suivant néanmoins les principes de la raison et de l’équité. […] Il aura soin, pour bien présenter et bien disposer sa matière, de la partager en plusieurs articles, et de s’attacher, en la discutant, à la solidité des principes, à la justesse des pensées, plutôt qu’à la pompe et aux charmes de l’élocution.
Le beau est donc, après le sublime, la source la plus féconde des plaisirs du goût ; nous venons de le voir : mais ce n’est pas seulement parce qu’ils sont beaux ou sublimes que les objets nous flattent ; ils empruntent, d’autres principes encore, l’heureuse faculté de nous charmer. […] Nous avons établi quelques principes généraux ; il est temps d’en faire l’application à l’objet qui nous occupe spécialement.