Les gérondifs, soit présents, soit passés, peuvent former un membre d’une phrase, sans qu’ils se rapportent précisément à aucun mot particulier de cette même phrase, c’est-à-dire, au sujet ou au régime : on les appelle alors gérondifs absolus. […] Usage du présent de l’indicatif, du parfait défini, et de l’indéfini. On peut employer le présent de l’indicatif pour un passé, quand on raconte quelque chose, et qu’on veut donner plus d’énergie et de vivacité au récit. Mais il faut alors que tous les verbes de la même phrase soient mis au présent. […] Elles mettent le présent du subjonctif après l’imparfait de l’indicatif, suivi de la conjonction que, et disent, par exemple : ne fallait-il pas que je m’en aille ; que je revienne ; que je parte ?
Il importe de conserver toujours présentes à l’esprit ces définitions, afin d’avoir des idées nettes des choses, ou au moins afin d’éviter les discussions inutiles et d’autant plus prolongées qu’on ne s’entend pas sur le sens des mots.
Il est facile de comprendre pourquoi les figures sont plus nombreuses et plus hardies dans la poésie que dans la prose : on sait, en effet, que sous l’influence d’une émotion forte, les objets ne paraissent pas tels qu’ils sont, mais tels que la passion les représente ; on les grossit, on les exagère, on veut intéresser les autres à l’objet de sa passion ; on compare les plus petites choses aux plus grandes, on parle aux absents comme s’ils étaient présents, on s’adresse même aux choses inanimées : ces divers mouvements de l’âme suggèrent ces tours hardis que nous appelons figures. […] Il en est de même du présent de l’indicatif des verbes en enir, il tient, il vient, etc. […] On supprime quelquefois l’s Anal à la première per· sonne singulière du présent et du parfait des verbes, comme je doi, je voi, je frémi, j’averti, pour je dois, je vois, je frémis, j’avertis.
Sachons plutôt concilier le culte du passé avec la justice due au présent qui sera le patrimoine de l’avenir.
On le rend présent par la prière et par de pieuses lectures.
Sachons plutôt concilier le culte du passé avec la justice due au présent qui sera le patrimoine de l’avenir.
Tantôt il leur reproche hardiment leur vénalité, leur indolence, leur indifférence pour la cause commune ; tantôt il leur remet sous les yeux, et leurs anciens exploits, et leurs ressources présentes.
Abandonnant, à l’imagination l’incertitude de l’avenir, mais ne consultant que leur cœur sur la certitude du présent, persuadés d’ailleurs que le vrai salut du soldat est plutôt dans la mort qu’il trouve au sein de la vengeance que dans la fuite qui ne sauve que sa vie, ils ont évité la honte attachée au titre humiliant de vaincus ; ils se sont en quelque sorte identifiés avec la victoire, et leur âme, exempte de crainte, est sortie du combat avec toute sa gloire, sans avoir même senti pencher la balance du destin ».
Cet homme effrayé lui dit : « Retirez-vous quant à présent : je vous manderai quand il faudra. » Ces discours étaient incommodes pour un homme qui voulait jouir sans scrupule, et à quelque prix que ce fût, des biens de la terre. […] Il venait de communier avec son clergé ; le reste du peuple présent communiait encore, et le pape n’avait pas dit l’oraison dernière. […] Quand l’automne approche, le trouvère est à la fin de son récit ; il part enrichi des présents de son hôte. […] Les députés de l’empereur de Constantinople se trouvèrent, présents à cette scène ; ils purent raconter à la Grèce la merveille d’un trépas que Socrate aurait admiré. […] Cinquante des commissaires désignés pour la former étaient présents.
Cyrus, dit Xénophon, sentant sa fin approcher, fit appeler ses deux fils, avec ses amis, et les principaux magistrats des Perses ; et les voyant tous rassemblés, il leur tint ce discours : « Mes enfants, et vous tous, mes amis, qui êtes ici présents, je reconnais à plusieurs signes que je touche au terme de ma vie. […] Pour nous, l’indigence au-dedans, des dettes au-dehors, voilà notre sort : le présent est affreux, l’avenir plus effrayant encore.
— Le genre démonstratif se rapporte d’ordinaire au présent. […] Il faut alors avoir toujours présentes à l’esprit deux choses : 1° le sujet qu’on traite ; 2° le but qu’on se proposé. […] — La prudence est la connaissance raisonnée du passé et du présent employée pour la sage prévision de l’avenir. […] Dans la fin de cette période et le mélange du passé au présent s’explique, parce que, voulant donner une idée frappante de La rapidité des conceptions et des mouvements du prince, l’orateur représente l’action comme déjà faite avant même l’arrivée de Beck ; c’est pour cela aussi que le passé vient à son tour remplacer le présent. […] Détestables flatteurs, présent le plus funeste, Que puisse faire aux rois la colère céleste.
Dès lors, ces grands débats fixèrent sur l’assemblée les regards de l’Europe incertaine, qui voyait son sort présent et ses destinées futures entre les mains de deux orateurs, dont l’un dirigeait à son gré l’opinion publique, et dont l’autre s’efforçait en vain de la ramener à des idées plus saines, à des principes plus judicieux.
C’est pour moi que la nature te fit ce présent immortel.
Tous entreprennent son éloge ; et chacun, s’interrompant lui même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir.
Fléchier disait avec plus de raison : « Déjà, pour l’honneur de la France, était entré dans l’administration des affaires un homme plus grand par son esprit et par ses vertus que par ses dignités et par sa fortune ; toujours employé, et toujours au-dessus de ses emplois ; capable de régler le présent et de prévoir l’avenir ; d’assurer les bons événements et de réparer les mauvais ; vaste dans ses desseins, pénétrant dans ses conseils, juste dans ses choix, heureux dans ses entreprises, et, pour tout dire en peu de mots, rempli de ces dons excellents que Dieu fait à certaines âmes qu’il a créées pour être maîtresses des autres, et pour faire mouvoir ces ressorts dont sa providence se sert pour élever ou pour abattre, selon ses décrets éternels, la fortune des rois et des royaumes. » 1.
« Si l’on faisait une sérieuse attention à tout ce qui se dit de froid, de vain et de puéril dans les entretiens ordinaires, l’on aurait honte de parler ou d’écouter ; et l’on se condamnerait peut-être à un silence perpétuel, qui serait une chose pire dans le commerce que les discours inutiles Il faut donc s’accommoder à tous les esprits, permettre comme un mal nécessaire le récit des fausses nouvelles, les vagues réflexions sur le gouvernement présent ou sur l’intérêt des princes, le débit des beaux sentiments, et qui reviennent toujours les mêmes ; il faut laisser Aronce parler proverbe, et Mélinde parler de soi, de ses vapeurs, de ses migraines et de ses insomnies.
Ne dirait-on pas que le poète a été présent à cet entretien ? […] Ce n’est donc pas l’état présent de la vie champêtre que le poète doit peindre. […] Pour rendre, dans l’élégie, la plainte plus touchante, il faut y joindre à une vive peinture des malheurs présents, celle des avantages qu’on a perdus. […] Ici le poète met dans la bouche de Junon un discours plein des plus riches tableaux, et où l’on voit une peinture énergique de l’état présent de l’ancienne Troie couverte de mousse, et devenue le repaire des bêtes sauvages.
Aussi naïf qu’un enfant, quand il était abandonné à la seule nature, il semblait avoir tout oublié ou ne rien connaître du monde, de ses grandeurs, de ses peines, de ses plaisirs ; mais quand Dieu descendait dans son âme, Paul devenait un génie inspiré, rempli de l’expérience du présent et des visions de l’avenir. […] Un des caractères qui la constituent, c’est que le plus souvent les verbes employés dans la narration sont au présent, tour d’élocution qui peint les choses plus vivement. […] Tout s’embellit et s’anime sous le pinceau du poète : il est inspiré ; tout est présent devant lui ; les pensées et les expressions nobles et hardies sont toujours de son ressort, ainsi que les comparaisons, les descriptions, les métaphores, le pathétique, le gracieux, le sublime, tous les ornements du langage et toutes les variétés du style que le goût peut permettre. […] Mme de Sévigné nous apprend qu’elle ne mandait jamais rien que de vrai, et qu’elle choisissait bien plus ce qu’elle adressait à ses correspondants, que ce qu’elle leur eût dit s’ils eussent été présents.