La terre avec amour porte la blonde enfant ; Des rameaux par la brise agités doucement Le murmure et l’odeur s’épanchent sur sa couche. […] On dit vos cœurs tout pleins d’ambitions mort-nées : On dit que vos yeux secs se refusent aux pleurs ; Qu’avec vous le rameau des nouvelles années Porte un fruit corrompu, sans avoir eu des fleurs.
Pour moy, je me porte fort bien, Dieu mercy. […] Le juste est comme l’arbre qui est planté sur le cours des eaux, qui porte son fruict en son temps, parce que la charité arrousant une ame produit en elle les œuvres vertueuses chacune en sa saison. […] arrestez tous ceux qui passent, fermez les portes, les huys, les fenestres ! […] Ne haïssez pas plus longtemps un homme qui est si heureux à se venger de ses ennemis ; et cessez de vouloir du mal à celui qui le sait tourner à sa gloire, et qui le porte si courageusement : quittez votre parti devant qu’il vous quitte. […] Jusque-là je suis assez glorieux pour vous dire de porte à porte que je ne vous crains ni ne vous aime.
Sa modération sera le plus sûr rempart de son empire : il n’aura pas besoin de garde qui veille à la porte de son Palais ; les cœurs de ses sujets entoureront son trône, et brilleront autour à la place des glaives qui le défendent. […] Sur le bord de la mer, avant les premières lueurs de l’aurore, l’air est plus pur et plus frais : là, plus que partout ailleurs, il porte une nouvelle vie dans les sens, et régénère toutes les facultés de l’âme. […] Le Rhin1 les voit d’un œil qui porte la menace : Il s’avance en courroux : le plomb vole à l’instant Et pleut de toutes parts sur l’escadron flottant. […] Un autre Poète, dont le nom m’est échappé, offre aussi un bel exemple de posographie dans ces vers où il peint l’attitude d’une personne qui va écouter à une porte : Cependant il hésite, il approche en tremblant, Posant sur l’escalier une jambe en avant, Étendant une main, portant l’autre en arrière, Le cou tendu, l’œil fixe, et le cœur palpitant, D’une oreille attentive avec peine écoutant.
Je vis en même temps comme une main qui me vint prendre par les cheveux de ma tête : l’esprit m’enleva entre la terre et le ciel, et me transporta à Jérusalem, à l’entrée de la porte septentrionale du parvis intérieur, où était placée l’idole de Jalousie, etc. » Le Seigneur fait voir à Ézéchiel, dans l’intérieur de chaque maison, les divers attentats qui s’y commettent, et lui dit, à chaque nouvelle scène d’horreur : Tourne les yeux, et tu verras des abominations plus grandes encore. Le Seigneur s’écrie alors d’une voix terrible : Ceux qui doivent visiter la ville sont proches, et chacun d’eux porte un instrument de mort. […] Ceux qui l’aiment, la découvrent aisément, et ceux qui la cherchent la trouvent. — Celui qui veille dès le matin pour la posséder, n’aura pas de peine, parce qu’il la trouvera assise à sa porte. — Elle prévient ceux qui la désirent, et elle se montre à eux la première. » 160.
La résignation chrétienne Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire ; Je vous porte, apaisé, Les débris de ce cœur tout plein de votre gloire, Que vous avez brisé6. […] Porte ailleurs ton regard sur Dieu seul arrêté ! […] Ouvrez à deux battants la porte à tous les sujets ; que l’art soit votre seul maître, mais que ce maître règne en despote… Sa poésie est un musée où la barbarie est représentée comme la civilisation, où le magot de la Chine grimace à côté de l’Apollon, où le sublime et le hideux figurent au même titre, comme deux formes de l’extraordinaire. » 2.
Sganarelle, seul, frappe à la porte de Valère. […] Il va frapper à la porte de Valère, remet à Ergaste cette boîte, et se retire. […] Il porte même sa pitié jusqu’à l’embrasser au moment où il se retire. […] Le cinquième les porte à leur comble ; il déchire l’âme, il est tout rempli de larmes. […] Prisonnière de ce héros, elle l’aime ; et sa jalousie la porte à traverser le bonheur de cette même Iphigénie, qui lui a offert son appui auprès d’Achille.
La porte estant fermee, la compagnie se met en prieres, et deux heures après, vint un gentilhomme de la troupe d’Achon, qui avoit esté moine, et qui avoit lors en garde les prisonniers. […] Mais il y a deux grandes incommoditez en choses si eslognees : la premiere est le coust, car ne pourroit faire de Londres à Paris qu’il ne coustast 20000 livres ; l’aultre poinct est qu’il fault avoir des logis où celui qui parle et qui manie l’affaire soit hors de danger d’estre veu par une porte ou planche persee, et ces choses se faisant sous la puissance d’autruy, le secret vaut bien la peine d’une violence, puisque c’est un morceau de Roy.
Quoique ruinée, elle porte encore le même nom. […] Ils la représentent dans un palais de vermeil, montée sur un char d’or et d’azur, traîné par quatre chevaux de couleur de rose, et lui font ouvrir, avec des doigts de rose, les portes de l’Orient. […] L’arbre qui le porte, croît dans les Indes orientales et dans l’Afrique. […] Messine, capitale de la Sicile, sur le détroit qui porte son nom, et auprès duquel est un fare, ou une tour avec un fanal. […] Les Dieux le changèrent en une fleur qui porte son nom.
Mais quand elle en serait capable, je ne t’oublierai pourtant jamais, Sion : je te porte toujours entre mes mains, et tes murs sont toujours devant mes yeux. […] C’est en vain, ô pauvre Lazare, que tu gémis à la porte, ceux-ci sont déjà au cœur ; ils ne s’y présentent pas, mais ils l’assiègent ; ils ne demandent pas, mais ils arrachent. […] C’est pourquoi ils meurent de faim ; oui, messieurs, ils meurent de faim dans vos terres, dans vos châteaux, dans les villes, dans les campagnes, à la porte et aux environs de vos hôtels ; nul ne court à leur aide : hélas ! […] Souvent il porte ses coups en l’air, comme un taureau furieux qui, de ses cornes aiguisées, va se battre contre les vents258. […] Voit-on dans une rue ou sur un chemin quelque acte de violence et d’injustice : à l’instant un mouvement de colère et d’indignation s’élève au fond du cœur, et nous porte à prendre la défense de l’opprimé.
La Rhétorique, aussi puissante peut-être que la mer, si on la considère comme la science de la parole et l’art qui forme l’orateur et l’écrivain, porte son remède avec elle, et guérit les plaies qu’elle a faites. […] Il faut exposer rapidement ici les principaux points sur lesquels porte l’Invention oratoire ; nous retrouverons la Disposition dans la cinquième question du programme, et l’Élocution dans la septième. […] La division ne convient pas aux petits sujets, où elle est inutile ; mais elle porte la lumière dans les complications et les difficultés des grands. […] C’est à ces actions que la gloire les porte ! […] À cela je réponds qu’il n’est pas vrai qu’il ait donné cette haine à son personnage : il ne faut pas que ce nom de Misanthrope en impose, comme si celui qui le porte était ennemi du genre humain.
Il en est alors des esprits cultivés comme de ces forêts où les arbres pressés et élevés ne souffrent pas qu’aucun porte sa tête au-dessus des autres. […] L’ouvrage étonne, mais c’est l’empreinte divine dont il porte les traits qui doit nous frapper.
Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes : mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. […] Le curé, qui tous les soirs, avant de se retirer chez lui, allait savoir des nouvelles, trouva contre l’ordinaire toutes les portes ouvertes et les valets éperdus. […] Le prince ouvre lui-même la porte aux soldats : il eut le bonheur de n’être pas reconnu ; mais bientôt après on sut dans l’île qu’il était dans ce château. […] L’ouvrage étonne ; mais c’est l’empreinte divine dont il porte les traits qui doit nous frapper. […] Plus heureux qui porte en son cœur celles d’un heureux naturel !
Abaissez-vous, pliez-vous, appetissez-vous pour vous proportionner à ces enfants ; ne regardez ni avec dégoût ni avec dédain leurs misères, leurs maladies, leur éducation basse et grossière : Jésus-Christ, souveraine sagesse, éternelle raison de Dieu, a choisi pour compagnie et amis en ce monde, des pêcheurs grossiers, ingrats, incrédules, lâches, infidèles ; il a passé sa vie avec eux pour les instruire patiemment : il a fini sa vie sans les redresser entièrement… Les maisons qui ont commencé par des personnes ferventes, simples, mortes à elles-mêmes, ont bien de la peine à subsister longtemps ; on voit encore trop souvent que de grands instituts formés par des patriarches pleins d’un esprit prophétique et apostolique, avec le don des miracles, sont bientôt ébranlés par des tentations ; tout se relâche, tout s’affaiblit, tout se dissipe : la lumière se change en ténèbres ; le sel de la terre s’affadit et est foulé aux pieds : que sera-ce donc d’une communauté qui n’est soutenue d’aucune congrégation, qui est à la porte de la cour, dépendante des rois et des hommes du siècle qui seront auprès d’eux en faveur, qui aura de grands biens pour flatter les passions et pour exciter celles des gens du monde, et qui a été élevée d’abord jusqu’aux nues, sans avoir posé les fondements profonds de la pénitence, de l’humilité et de l’entier renoncement à soi-même ? […] « Cherchez et vous trouverez ; heurtez à la porte, et on vous l’ouvrira. » Ce sont ses paroles, mais il faut chercher avec humilité et simplicité.
Le chien de Terre-Neuve2 y hurle près des portes, Et des blonds3 serviteurs les agiles cohortes S’empressent en silence aux travaux familiers, Et, les plateaux en main, montent les escaliers ; Le parloir est ouvert, un pupitre au milieu ; Le Père y lit la Bible à tous les gens du lieu4. […] L’Anglais-Américain, nomade et protestant, Pontife en sa maison, y porte, en l’habitant, Un seul livre ; et partout où, pour l’heure, il réside, De toute question sa papauté6 décide ; Sa famille est croyante, et, sans autels, il sert, Prêtre et père à la fois, son Dieu dans un désert.
L’allégorie se distingue de la métaphore en ce qu’elle ne porte pas seulement sur un mot comme cette dernière, mais sur tous les mots d’une phrase ou d’un morceau, car cette figure peut s’étendre à des sujets entiers, pourvu qu’ils ne soient pas trop étendus. […] Dieu s’apprête à te joindre à la race parjure, Abiron et Dathan, Doëg, Achitophel : Les chiens à qui son bras a livré Jézabel, Attendant que sur toi sa fureur se déploie, Déjà sont à ta porte et demandent leur proie. […] Bruit des portes de l’Enfer et des portes du Ciel, par Milton. Soudain des deux côtés, sous cette main puissante, Recule avec effroi la porte obéissante ; Loin d’elle, comme un trait, ses battants ont volé, Et sur leurs vastes gonds, en grondant, ont roulé. Des cieux, sur leurs gonds d’or, s’ouvrent les vastes portes, Et rendent en s’ouvrant des sons harmonieux ; Les célestes concerts sont moins mélodieux.
Quoiqu’il ne fut alors âgé que de vingt-deux ans, quoiqu’un grand nombre de concurrents briguassent la place, il arrive et se présente à la porte de la célèbre académie. […] La foule est immense : elle s’agite, se presse, comme les flots de la mer… Les portes s’ouvrent : l’Océan ne s’est pas précipité avec plus de violence dans le bassin de Cherbourg ; la tourbe inonde en un moment le péristyle, les escaliers, les corridors, le parterre et les loges ; l’aspect de la salle est tout à fait changé. […] Là, point d’élégantes, arrivant à huit heures au milieu d’une scène intéressante, et fermant avec fracas la porte de leur loge pour attirer tous les yeux sur elles ; là point d’applaudisseurs à gages, à qui l’on a, pour ainsi dire, noté, sur la pièce, les endroits qu’ils doivent applaudir ; là, point de parti pris contre telle ou telle actrice, contre tel ouvrage ; point d’influence de journaux, de coteries, de salons : le public de ces jours de gratis, par cela même qu’il va rarement au spectacle, y porte une attention que rien ne peut corrompre De Jouy. […] Déjà sont à ta porte et demandent leur proie !
Doutez-vous que l’Euxin ne me porte en deux jours Aux lieux où le Danube y vient finir son cours ? […] Non, princes, ce n’est point au bout de l’univers Que Rome fait sentir tout le poids de ses fers : Et de près inspirant les haines les plus fortes, Tes plus grands ennemis, Rome, sont à tes portes. […] A peine nous sortions des portes de Trézène, Il était sur son char ; etc. […] J’y ai jeté, autant que j’ai pu, la magnificence des mots ; et, à l’exemple des anciens poètes dithyrambiques, j’y ai employé les figures les plus audacieuses, jusqu’à y faire un astre de la plume blanche que le roi porte ordinairement à son chapeau, et qui est, en effet, comme une espèce de comète fatale à nos ennemis, qui se jugent perdus dès qu’ils l’aperçoivent.
Voit-on commettre un acte de violence et d’injustice : à l’instant un mouvement de colère et d’indignation s’élève au fond du cœur, et nous porte à prendre la défense de l’opprimé. […] Les motifs auxquels vous attribuez les partis qu’on m’a vu prendre, depuis que je porte une espèce de nom dans le monde, me font peut-être plus d’honneur que je n’en mérite ; mais ils sont certainement plus près de la vérité que ceux que me prêtent ces hommes de lettres qui, donnant tout à la réputation, jugent de mes sentiments par les leurs. […] Un jour ou l’autre il frappe à notre porte, il s’assied au foyer désert ou rempli, et d’un de ses regards jeté sur notre cœur, il en tire cette larme unique où nous lisons ce qu’il est. […] Je m’en aperçus enfin ; je me couchai voluptueusement sur la tablette d’une espèce de niche ou de fausse porte enfoncée dans un mur de terrasse ; le ciel de mon lit était formé par les têtes des arbres ; un rossignol était précisément au-dessus de moi : je m’endormis à son chant ; mon sommeil fut doux, mon réveil le fut davantage.