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34. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Ces époux, partageant les doux soins du ménage, Cultivaient leur jardin, recueillaient leurs moissons ; Et le soir, dans l’été, soupant sous le feuillage, Dans l’hiver, devant leurs tisons, Ils prêchaient à leurs fils la vertu, la sagesse6, Leur parlaient du bonheur qu’elles donnent toujours : Le père par un conte égayait ses discours, La mère par une caresse7. […] Un soir, selon l’usage, à côté de leur père, Assis près d’une table où s’appuyait la mère, L’aîné lisait Rollin2 : le cadet, peu soigneux D’apprendre les hauts faits des Romains et des Parthes3 Employait tout son art, toutes ses facultés, A joindre, à soutenir par les quatre côtés Un fragile château de cartes. […] » Le père méditait une réponse sage, Lorsque son fils cadet, transporté de plaisir, Après tant de travail, d’avoir pu parvenir A placer son second étage, S’écrie : « Il est fini !  […] « Mon fils, répond alors le père, Le fondateur, c’est votre frère, Et vous êtes le conquérant8. » L’aveugle et le paralytique Au temps où Florian fit cette fable, la sensibilité était fort en honneur dans notre littérature.

35. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il y avait huit années déjà que le jeune Allemand était loin de sa famille, et il redisait souvent : « Quand irai-je donc embrasser mon pauvre père ? […] Comme il traversait ce fleuve, voie la plus courte, selon lui, pour se rendre au village qu’habitait son vieux père, la débâcle s’opéra subitement avec un fracas semblable h une décharge d’artillerie. […] On apporta au père de cet infortuné, non cinquante pièces d’or, mais les cent qui étaient dans la ceinture… Le malheureux père ne put survivre à sa douleur. […]  » — Y a-t-il rien de plus délicat et de plus » sensible que ce mot dans la bouche d’un père ?  […] J’étais l’œil de l’aveugle et le pied du boiteux : j’étais le père des pauvres : je brisais les mâchoires de l’injuste, et je lui arrachais sa proie d’entre les dents.

36. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lebrun Né en 1785 » pp. 498-505

Lebrun Né en 1785 [Notice] Né sous Louis XVI, fêté par les pères de nos pères, académicien et sénateur, M. […] je ne suis pas un de vos anciens maîtres Qui vient redemander le toit de ses ancêtres2 ; Je ne suis pas un fils trente ans déshérité Qui rentre dans le lieu par sa race habité ; Je ne réclame pas le château de mes pères. […] nous dit-elle, Enfants, voici le lit où votre père est mort… » Rappelez-vous aussi ce vers ; Chacun de nos berceaux avait encor sa trace.

37. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Servez- lui de père, leur dit-il, ah ! servez-lui de père. […] Sur le premier plan apparaît, dans le latin, le père des humains. […] Père infortuné ! […] Nos pères disaient deux cents louis d’or.

38. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

En prenant pour point de départ Mirabeau et Ducis, notre désir était encore de rattacher plus étroitement notre recueil à ceux de notre père. […] Le marquis son père, homme d’un caractère inflexible, pour le punir de ses désordres, obtint contre lui plusieurs lettres de cachet, et jusqu’en 1780 lui fit subir d’humiliantes captivités. […] À la mort de cette tante, son père la rappela en Angleterre : il s’était remarié et vivait dans une petite ville du Northumberland. […] Nous avons combattu avec l’épée « Nos pères sont morts dans les batailles, tous les vautours en ont gémi : nos pères les rassasiaient de carnage ! […] Elle trompa son père, et lui écrivit que, les troubles de la France devenant tous les jours plus effrayants, elle allait chercher le calme et la sécurité en Angleterre.

39. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

Qu’il choisisse, s’il veut, d’Auguste ou de Tibère ; Qu’il imite, s’il peut, Germanicus mon père. […] 3° IPHIGÉNIE, à son père. […] Mon père, Cessez de vous troubler, vous n’êtes pas trahi : Quand vous commanderez, vous serez obéi. […] Ne suis-je plus son père ? […] Rendez grâce au seul nœud qui retient ma colère : D’Iphigénie encor je respecte le père.

40. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Agamemnon la lui ayant refusée, l’armée des Grecs fut frappée de la peste, qui ne cessa qu’au moment où la jeune captive fut rendue à son père. […] Il naquit en 1707, et mourut âgé de cinq ans, la même année que son père. […] On assure que lorsque le duc d’Anjou, son deuxième fils, fut appelé à la couronne d’Espagne en 1700, il dit : Je n’aspire qu’à dire toute ma vie, le roi mon père et le roi mon fils. […] Elle fut enlevée, suivant la fable, par le vent Borée, qui n’avait pu l’obtenir de son père pour l’épouser. […] -C., d’un père vertueux, qui le déshérita, dans sa jeunesse, à cause de sa conduite extrêmement déréglée.

41. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Je joignis le père et lui demandai la bourse, en lui présentant le bout d’un pistolet. […] Aussi la joie qu’il en témoigna fut mêlée de surprise. « Père éternel ! […] Son père en est indigné ; il n’épargne pas les mots durs à cet enfant dénaturé qui ne connaît plus ni père, ni mère, ni devoirs, et qui lui rend injures pour reproches. […] Au moment où son père vient d’expirer. […] mon père !

42. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Il suivait en tout les véritables intérêts de sa nation, dont il était autant le père que le roi. […]     Je suis père, seigneur, et faible comme un autre. […] Quel bonheur de me voir la fille d’un tel père ! […] Vous méritiez, ma fille, un père plus heureux. […] mon père, oubliez votre rang à ma vue.

43. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) «  Chapitre XXIV. des figures. — figures par rapprochement d’idées opposées  » pp. 339-352

Connaissez-vous rien de plus grand que l’antithèse de Socrate s’adressant à ses juges : « Maintenant retirons-nous, moi pour mourir, et vous pour vivre ; » rien de plus touchant que celle d’Hérodote : « Préférez toujours la paix à la guerre ; car pendant la paix, les enfants ensevelissent leurs pères, et pendant la guerre, ce sont les pères qui ensevelissent leurs enfants ; » rien de plus gracieux que celle de Quinault : Vous juriez autrefois que cette onde rebelle Se ferait vers sa source une roule nouvelle, Plus tôt qu’on ne verrait votre cœur dégagé : Voyez couler ces flots dans cette vaste plaine, C’est le même penchant qui toujours les entraîne ; Leur cours ne change point, et vous avez changé… L’antithèse est la vraie expression du sentiment, toutes les fois que l’esprit est tellement frappé d’un contraste qu’il ne peut le rendre d’une autre manière. […] Son monologue est peut-être un peu long, mais il est vrai et naturel, Puisque son père est l’offensé, Et l’offenseur le père de Chimène. […] Prétérition : Pendant la nuit de la Saint-Barthélemy on n’entendit que le tumulte et les cris, le sang ruisselait de tous côtés dans Paris ; on trouvait le fils assassiné sur le corps de son père, le frère mort avec la sœur et la fille avec mère Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris, Le sang de tous côtés ruisselant dans Paris ; Le fils assassiné sur le corps de son père Le frère avec la sœur, la fille avec sa mère… Voltaire, Henriade.

44. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Si quelqu’un s’étonne de ce langage, c’est qu’il ignore ce que c’est que d’être père. […] Vous avez beaucoup de maîtres en Jésus-Christ ; mais vous n’avez qu’un père. […] Narration oratoire. — Lally-Tollendal raconte le procès et la mort de son père. […] Pourrez-vous tremper vos mains dans le sang d’un père ? […] Enfin, un ami véritable, un père de notre âme nous est donné : on pourra tout lui dire.

45. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Or, comme le peuple, qui ne bougeait du palais, était informé qu’il s’intéressait puissamment pour son soulagement, il le prit en affection et lui donna ce beau titre de son père. […] Les bons rois sont les vrais pères des peuples, ils les aiment naturellement. […] La paix est l’objet de cette assemblée : au moindre bruit de division, nous accourons effrayés, pour unir parfaitement le corps de l’Église, le père et les enfants, le chef et les membres, le sacerdoce et l’empire. […] “Je te laisse, lui dis-je, le royaume de tes pères, à toi qui devrais me remercier de ce que je te laisse la main avec laquelle tu as signé l’ordre de faire mourir en un jour cent mille Romains.” […] Soudain à son secours j’ai réclamé mon père ; Hélas !

46. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

Les oiseaux en chœur se réunissent et saluent de concert le père de la vie : en ce moment pas un seul ne se tait. […] Cet infortuné père les voit successivement mourir sous ses yeux. […] Mon père y tient l’urne fatale. […] Que diras-tu, mon père, à ce spectacle horrible ? […] Ce père sans travail que la famine assiège ?

47. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Ce qui choqua le plus, ce fut d’y trouver moins l’intention d’élever Racine, qui d’ailleurs n’avait pas besoin d’éloge, que le projet bien formel de déprécier le grand Corneille, et d’accréditer les nouvelles hérésies littéraires qui commençaient à se répandre au sujet du père de notre tragédie. […] Les dieux protecteurs de votre empire dérobèrent Marc-Aurèle à ce danger : son père le transporta, à trois ans, dans une retraite où il fut mis en dépôt sous la garde des mœurs. […] Servez-lui de père, leur dit-il : ah ! servez-lui de père ! […] Je touche au terme de ma vie ; bientôt j’irai rejoindre ton père.

48. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

La mère et les enfants, qu’un peu d’ombre rassemble, Sur l’herbe, autour du père, assis, rompent ensemble Et se passent entre eux de la main à la main Les fruits, les œufs durcis, le laitage et le pain ; Et le chien, regardant le visage du père, Suit d’un œil confiant les miettes qu’il espère. […] Dans notre toit d’enfant presque rien de changé1 ; Le temps, si lent pour nous, n’avait rien dérangé : C’était toujours la salle ouvrant sur la pelouse, Le réduit qu’obscurcit la liane jalouse, La chambre maternelle où nous vînmes au jour, Celle de notre père, à côté, sur la cour ; Ces meubles familiers qui d’une jeune vie, Sous notre premier toit, semblent faire partie, Que l’on a toujours vus, connus, aimés, touchés2 ; Cette première couche où Dieu nous a couchés, Cette table où servait la mère de famille3, Cette chaise où la sœur, travaillant à l’aiguille Auprès de la fenêtre, en cet enfoncement, Sous ses cheveux épars penchait son front charmant ; Sur les murs décrépits ces deux vieilles gravures Dont les regards étaient toujours sur nos figures ; Et, près du vieux divan que la fleur nuançait, L’estrade où de son pied ma mère nous berçait. […] Voilà le lit où votre père est mort !  […] Voilà le nid qui nous abrita tant d’années de la pluie, du froid, de la faim, du souffle du monde ; le nid où la mort est venue prendre tour à tour le père et la mère, et dont les enfants se sont successivement envolés, ceux-ci pour un lieu, ceux-ci pour un autre, quelques-uns pour l’éternité !… J’en conserve précieusement les restes, la paille, les mousses, le duvet ; et, bien qu’il soit maintenant vide, désert et refroidi de toutes ces délicieuses tendresses qui l’animaient, j’aime à le revoir, j’aime à y coucher encore quelquefois, comme si je devais y retrouver à mon réveil la voix de ma mère, les pas de mon père, etc. » 1.

49. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

— Mon père, il est donc vrai, tout est devenu pire ? […] Que j’unisse ta cendre à celle de ton père ? […] Il demande mon père… il entre… Ô misérable ! […] Ne suis-je plus son père ? […] Tu dormirais du moins au tombeau de ton père !

50. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Cette vertu, que le roi met aujourd’hui en usage, nous est aussi nouvelle qu’elle était inconnue à nos pères. […] Il suivait en tout les véritables intérêts de sa nation, dont il était autant le père que le roi. […] La simplicité, la modestie, la frugalité, la probité exacte de nos pères, leur ingénuité, leur pudeur, passent pour des vertus rigides et austères d’un temps trop grossier. […] Le titre de conquérant n’est écrit que sur le marbre ; le titre de père du peuple est gravé dans les cœurs. […] Les pères de famille espèrent la longueur de ma vie comme celle de leurs enfants : les enfants craignent de me perdre, comme ils craignent de perdre leur père.

51. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Tendre arbrisseau menacé par l'orage, Privé d'un père, où sera ton appui ? […] répond ce père indigné. […] O Laïus, ô mon père, est-ce toi ? […] qui peut venger son père ! […] … C'est ton père, c'est moi, C'est ma seule prison qui t'a ravi ta foi.

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