Μἐρος signifie quelquefois les parties du genre ou l’espèce : Métaphysique, IV, 25 : τὰ εἴδη τοῦ γένους φασὶν ἐἶναι μόρια. » Batteux, dans cette note, suit Vettori. p. 176, qui rappelle aussi le sens qu’a le mot μέρος un peu plus bas dans ce même chapitre. […] Le texte peut être complété de deux façons : 1° nous avons traduit d’après la leçon de Hermann et de Græfenhan : ὁμαλὁν Batteux avait lu ce mot dans un manuscrit de Paris — 2° Vahlen (1874) lit τερατῶδες au lieu de τέταρτον.
Ennius la tira de la place publique, et en composa ces poèmes pleins de variété et de malice qui prirent le nom de satires, mot qui voulait dire mélange. […] Perse, en ses vers obscurs, mais serrés et pressants, Affecta d’enfermer m’oins de mots que de sens.
Ne quittons pas le dialogue sans dire un mot du dialogue didactique. […] Je ne sais à l’occasion de quel décret Mirabeau avait commencé un discours par cette métaphore assez bizarre en effet : « Aux premiers mots proférés dans cet étrange débat, j’ai ressenti les bouillons du patriotisme jusqu’au plus violent emportement… » A cette phrase le côté droit de l’assemblée se prit à rire. […] à propos d’une ridicule motion du Palais-Royal, d’une risible insurrection, qui n’eut jamais d’importance que dans les imaginations faibles, ou dans les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi, vous avez entendu naguère ces mots forcenés : Catilina est aux portes, et on délibère ! […] Théramène dit précisément ce que Fénelon désire, et il le dit en moins de mots encore : « Hippolyte n’est plus. » Le père s’écrie ; Théramène ne reprend ses sens que pour dire : « J’ai vu des mortels périr le plus aimable. » Et il ajoute ce vers si nécessaire, si touchant, si désespérant pour Thésée : Et j’ose dire encor, seigneur, le moins coupable.
Réparer les brèches d’une fortune compromise, établir son fils, adorer sa fille, madame de Grignan, se lamenter sur son éloignement, voir et revoir la chère absente, lui raconter ses tendresses et les nouvelles du jour dans toute leur primeur, les commenter avec une verve étincelante, depuis le procès de Fouquet jusqu’à la disgrâce de M. de Pomponne, depuis la mort de Turenne jusqu’à celle de Vatel, sans oublier la pluie et le beau temps, en un mot laisser causer son esprit et son cœur : voilà sa vie. […] Notez ces mots expressifs qui valent tout un développement. […] et la triste demeure qu’un bois où les feuilles ne disent mot, et où les hibous prennent la parole. […] Fouquet, qui l’était présentement de M. le prince, cet homme dont la bonne tête était capable de contenir tout le soin d’un État, cet homme donc que je connaissais, voyant que ce matin la marée n’était pas arrivée, n’a pu soutenir l’affront dont il a cru qu’il allait être accablé, et, en un mot, il s’est poignardé. » 5.
Chaque chose a des mots et des sens arbitraires ; L’univers retentit de sentiments contraires. […] Ce doux titre de père est celui que prend Salomon dans le livre des Proverbes, et ce titre est justifié à chaque page, à chaque mot, par la nature même des choses, et par la manière dont elles sont exprimées. À la sécheresse habituelle et souvent rebutante de leur ton, les philosophes anciens joignent un autre genre de pédantisme, que les sophistes modernes ont fidèlement copié ; c’est la manie d’annoncer avec emphase des vérités communes, d’embrouiller les plus simples et d’obscurcir les plus claires, par l’appareil fastueux des mots ; c’est bien le style et le ton de l’importance qu’on veut se donner, mais ce n’est pas toujours le garant de celle que l’on mérite en effet ; nous en avons des preuves. La vraie philosophie n’a pas plus besoin du prestige des mots, que les idées vraiment grandes, vraiment sublimes, n’ont besoin, en poésie, du luxe et de la pompe de l’expression, pour produire leur effet. […] Il n’est grêle, ni vent, ni froidure qui tienne, Et puis sitôt que j’ai prononcé sans retour Ce grand mot, dont je dois me repentir un jour, Il faut fendre la presse et s’entendre maudire.
Si l’on remet cette étude si pénible à un âge un peu plus avancé, et qu’on appelle la jeunesse, l’on n’a pas la force d’y persévérer ; et si l’on y persévère, c’est consumer à la recherche des langues le même temps qui est consacré à l’usage que l’on en doit faire ; c’est borner à la science des mots un âge qui veut déjà aller plus loin, et qui demande des choses ; c’est au moins avoir perdu les premières et les plus belles années de sa vie. […] Commence-t-il à chanceler dans le poste où on l’avait mis, tout le monde passe facilement à un autre avis ; en est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut, par l’applaudissement et les éloges, sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris ; je veux dire qu’il n’y en a point qui le dédaignent mieux, qui le blâment plus aigrement, et qui en disent plus de mal, que ceux qui s’étaient comme dévoués à la fureur1 d’en dire du bien2 Pamphile ou le vaniteux Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l’idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité : il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s’en enveloppe3 pour se faire valoir ; il dit : Mon ordre, mon cordon bleu 4 ; il l’étale ou il le cache par ostentation : un Pamphile, en un mot, veut être grand ; il croit l’être, il ne l’est pas, il est d’après un grand1 Si quelquefois il sourit à un homme du dernier ordre, à un homme d’esprit, il choisit son temps si juste qu’il n’est jamais pris sur le fait ; aussi la rougeur lui monterait-elle au visage s’il était malheureusement surpris dans la moindre familiarité avec quelqu’un qui n’est ni opulent, ni puissant, ni ami d’un ministre, ni son allié, ni son domestique2 Il est sévère et inexorable à qui n’a point encore fait sa fortune : il vous aperçoit un jour dans une galerie, et il vous fuit ; et le lendemain, s’il vous trouve en un endroit moins public, ou, s’il est public, en la compagnie d’un grand, il vient à vous, et il vous dit : Vous ne faisiez pas hier semblant de nous voir. […] Ce mot signifiait alors toutes les qualités nécessaires à l’honnête homme. […] Mesures, ce mot signifie les desseins profonds et suivis. […] voilà le grand mot lâché.
Elle seule, bravant l’orgueil et l’injustice, Va jusque sous le dais faire pâlir le vice, Et souvent, sans rien craindre, à l’aide d’un bon mot, Peut venger la raison des attentats d’un sot. […] Les règles de l’épître comme lettre en vers se réduisent aux suivantes : que la réflexion et le travail s’y montrent plus que dans la lettre, et qu’elle ait au moins un degré ou de force ou d’élégance, en un mot, un degré de soin au-dessus de celui qu’elle aurait eu si on ne l’eût mise qu’en prose. […] Le poète doit, dès les premiers vers, exposer en peu de mots la situation du personnage et les motifs qui le font parler. […] La simplicité consiste à rendre en peu de mots, et avec les termes ordinaires, la pensée que l’on veut exprimer : rien ne nuit tant à la fable que l’appareil et l’air composé. […] Les images se trouvent quelquefois dans un seul mot : Un mort s’en allait tristement… La dame au nez pointu… Quand elles sont plus étendues, on les nomme descriptions.
Les premiers sont ceux qu’on désigne par ces mots : sage, brave, vertueux, sans aucune autre distinction. […] A chaque trait, à chaque mot, le poète, qui aura toujours son héros devant les yeux, devra se demander s’il a pu agir ou parler ainsi dans telle occasion. […] Le nœud est l’ensemble des dangers et des obstacles qui s’opposent à la fortune, aux desseins, en un mot, à l’exécution de l’entreprise du héros. […] Nous dirons quelques mots de ces différents ouvrages. […] En un mot, le style de ces sortes de poèmes doit être le même que celui de l’épopée ; le ton du poète, celui d’un homme inspiré.
Analyse grammaticale L’analyse grammaticale est l’explication de différents espèce de mots qui forment une phrase, de leurs formes grammaticales et de leurs rapports. […] Pour combien, adv., formant avec les mots de vertus le complément ou régime direct du verbe doivent.
Nul goût, nulle connaissance des véritables beautés du théâtre : les auteurs aussi ignorants que les spectateurs ; la plupart des sujets extravagants et dénués de vraisemblance ; point de mœurs, point de caractères ; la diction encore plus vicieuse que l’action, et dont les pointes et de misérables jeux de mots faisaient le principal ornement : en un mot, toutes les règles de l’art, celles même de l’honnêteté et de la bienséance partout violées. […] » Mais pour le petit nombre de ceux dont la tête est ferme, le goût délicat et le sens exquis, et qui comptent pour peu le ton, les gestes et le vain son des mots, il faut des choses, des pensées, des raisons ; il faut savoir les présenter, les nuancer, les ordonner : il ne suffit pas de frapper l’oreille et d’occuper les yeux, il faut agir sur l’âme, et toucher le cœur en parlant à l’esprit ».
Tantôt chez un auteur j’adopte une pensée, Mais qui revêt chez moi, souvent entrelacée, Mes images, mes tours, jeune et frais ornement ; Tantôt je ne retiens que les mots seulement. […] Oui, de leur main chérie Un mot, à travers ces barreaux, A versé quelque baume en mon âme flétrie ; De l’or peut-être à mes bourreaux… Mais tout est précipice. […] C’est une poétique périphrase pour exprimer le mot tisane.
Mais l’éloquence seule, c’est-à-dire, le luxe des mots prodigués sur un fonds vide de choses, serait non seulement inutile, mais pourrait même devenir dangereuse : eloquentiam verò sine sapientiâ nimiùm obesse plerumque, prodesse nunqùam (id.) Ce peu de mots, qui renferment le caractère de toute espèce d’éloquence, prescrivent surtout le ton et indiquent les limites de l’éloquence académique.
Un jeu de mots Un homme, devisant1 avec une femme de Paris, laquelle se vantoit d’estre la maistresse, luy disoit : « Sy j’estois vostre mary, je vous garderois bien de faire tout a vostre teste. — Vous ! […] Est-il besoin d’ajouter qu’il a joué sur les mots point et poing ?
Les anciens étaient sobres de détails ; ils voyaient surtout l’objet dans l’ensemble, d’un coup d’œil synthétique ; ils se contentaient de le décrire en peu de mots, par les traits les plus saillants. […] Le poète qui décrit cherche à briller par l’imitation de la nature, par la symétrie des vers, par la cadence habilement calculée, par la pompe des mots et l’harmonie des sons ; mais cette poésie, qui lutte d’expression avec la nature, parle plus à l’oreille qu’à l’âme, et est trop souvent vague et creuse ; elle s’avilit en devenant un ingénieux mais puéril mécanisme.
Il faut, en un mot, que dans un ouvrage didactique, tout soit proportionné à la capacité des esprits médiocres, et traité dans une juste étendue. […] Un bon mot, quelque agréable et piquant qu’il paraisse ; une plaisanterie, quelque bien tournée qu’elle soit, ne fera jamais apprécier un ouvrage à sa juste valeur. […] Les esprits légers, frivoles et superficiels, disons même les ignorants, ont applaudi à ce jeu de mots.
En un mot, il en fait le bonhomme Plutarque. […] Le mot église est ici pour temple. […] Ce mot, venu de processus, avait le sens de développement, progrès.
En un mot, vous avez publié un bon ouvrage pour le succès duquel je fais les vœux les plus sincères. […] En un mot, votre ouvrage est un excellent Traité de littérature. […] J’en ferai l’éloge en trois mots : des nombreux manuels que je possède sur la matière, le vôtre, permettez-moi de vous le dire, est assurément le plus complet, le mieux rédigé et le plus sûr.
Par le mot dire, j’entends parler et écrire : par le mot bien, j’entends non-seulement la perfection du style, mais encore la moralité du sujet.