Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; et, par des mouvements étudiés, on tire au moins de leurs yeux quelques larmes vaines et forcées. […] Tous entreprennent son éloge ; et chacun, s’interrompant lui même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir. […] Le récit de ce funeste accident tira des plaintes de toutes les bouches et des larmes de tous les yeux. […] Les maisons étaient fermées ; le triste et morne silence qui régnait dans les places publiques n’était interrompu que par les gémissements des habitants ; les magistrats en deuil eussent volontiers prêté leurs épaules pour le porter de ville en ville : les prêtres et les religieux à l’envi l’accompagnaient de leurs larmes et de leurs prières. Les villes pour lesquelles ce triste spectacle était tout nouveau faisaient paraître une douleur encore plus véhémente que ceux qui l’accompagnaient ; et, comme si en voyant son cercueil on l’eût perdu une seconde fois, les cris et les larmes recommençaient. »
Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée furent émues, des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous leurs habitants. […] Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; et, par des mouvements étudiés, on tire au moins de leurs yeux quelques larmes vaines et forcées. […] Tous entreprennent son éloge ; et chacun, s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent et tremble pour l’avenir. […] Le récit de ce funeste accident tira des plaintes de toutes les bouches et des larmes de tons les yeux. […] Les maisons étaient fermées ; le triste et morne silence qui régnait dans les places publiques n’était interrompu que par les gémissements des habitants ; les magistrats en deuil eussent volontiers prêté leurs épaules pour le porter de ville en ville : les prêtres et les religieux à l’envi l’accompagnaient de leurs larmes et de leurs prières.
Le poète élégiaque se plaît à verser des larmes, à exhaler sa douleur par des expressions tantôt vives et entrecoupées, comme des sanglots qui partent de l’âme ; tantôt douces et harmonieuses, comme les soupirs prolongés de la souffrance. […] Parfois l’espérance lui envoie un rayon consolateur, et alors il sourit au milieu de ses larmes ; mais bientôt le malheur ressaisit sa victime ; l’élégie se noie dans les pleurs et caresse l’image de la mort. L’écueil de l’élégie, c’est d’énerver l’âme : malgré le soulagement passager qu’elle procure, elle affaiblit et décourage ceux qui se livrent avec trop d’abandon au charme décevant de ces gémissements de la poésie : il est dangereux de se laisser trop aller à la volupté des larmes.
est-ce à leurs auteurs punis que vous donnez des larmes ? […] Larme des mères retrouvant leur fils après l’absence et les hasards ! larme du voyageur saluant un matin les côtes de la patrie longtemps perdue ! larme des héros entre la victoire et la mort ! larme du juste sous le tressaillement de la conscience !
Tendre, enjouée, rêveuse, malicieuse, compatisssante, pathétique et parfois sublime, sans y penser, elle est aussi prompte au sourire qu’aux larmes, elle raille sans amertume, elle badine sans licence comme sans pruderie, elle prend le ton des sujets les plus divers avec une souplesse qui ravit, et un abandon qui défie l’art le plus accompli. […] Et là-dessus, elle tombe sur son lit, et tout ce que la plus vive douleur peut faire, et par des convulsions, et par des évanouissements, et par un silence mortel, et par des cris étouffés, et par des larmes amères, et par des élans vers le ciel, et par des plaintes tendres et pitoyables, elle a tout éprouvé. […] Tous ces pauvres gens étaient en larmes, et déjà tout habillés de deuil. Il vint trois gentilshommes, qui pensèrent mourir en voyant ce portrait : c’étaient des cris qui faisaient fendre le cœur ; ils ne pouvaient prononcer une parole ; ses valets de chambre, ses laquais, ses pages, ses trompettes, tout était fondu en larmes et faisait fondre les autres. […] On lui a fait un service militaire dans le camp, où les larmes et les cris faisaient le véritable deuil ; tous les officiers avaient pourtant des écharpes de crêpe, tous les tambours en étaient couverts, ils ne battaient qu’un coup, les piques traînantes et les mousquets renversés.
Venez compter vos fils, vos amants et vos frères ; Venez sur ces débris disputer aux vautours L’espoir de vos vieux ans, le fruit de vos amours… Que de larmes sans fin sur eux vont se répandre ! […] Mais ce regard si doux, si triste de mon chien, Fit monter de mon cœur des larmes dans le mien2. […] Cette larme me rappelle ce passage : « Depuis cette leçon, un chagrin. […] Cela me ferait pleurer, si je ne renvoyais mes larmes. […] Elle ne sonna pas avec la voix de fête que lui demandait le poëte ; ses échos firent couler bien des larmes !
Je suis très persuadée, Monsieur, que vous ne sauriez avoir appris le malheur épouvantable qui m’est arrivé, sans répandre des larmes ; la bonté de votre cœur m’en répond. […] Une perle si complète et si irréparable ne porte pas à chercher des consolations ailleurs que dans l’amertume des larmes et des gémissements. […] Puis il tomba à genoux et fondit en larmes. » Aimé-Martin. […] C’est l’élégie comme je l’aime, non point sombre et désespérée, mais souriant à travers ses larmes, et cherchant sa consolation, non dans la mort, mais dans la vie. […] elle n’affiche pas cette fermeté souvent factice du disciple de Zénon, qui brave la douleur ; les larmes vont bien à son beau visage, qu’illumine toujours un rayon d’espoir.
Les deux camps ennemis arrivent en ces lieux ; La désolation partout marche avant eux… Habitants malheureux de ces bords pleins de charmes, Du moins à votre roi n’imputez point vos larmes ; S’il cherche les combats, c’est pour donner la paix : Peuples, sa main sur vous répandra ses bienfaits ; Il veut finir vos maux, il vous plaint, il vous aime, Et dans ce jour affreux il combat pour vous-même. […] Mais à revoir Paris je ne dois plus prétendre : Vous voyez qu’au tombeau je suis prêt à descendre ; Je vais au Roi des rois demander aujourd’hui Le prix de tous les maux que j’ai soufferts pour lui Vous, généreux témoins de mon heure dernière, Tandis qu’il en est temps, écoutez ma prière : Nérestan, Châtillon, et vous… de qui les pleurs Dans ces moments si chers honorent mes malheurs, Madame, ayez pitié du plus malheureux père Qui jamais ait du ciel éprouvé la colère, Qui répand devant vous des larmes que le temps Ne peut encor tarir dans mes yeux expirants. […] …Dans l’espoir dont j’entrevois les charmes, Ne m’abandonnez pas, Dieu qui voyez mes larmes ! […] j’ai combattu soixante ans pour ta gloire ; J’ai vu tomber ton temple et périr ta mémoire ; Dans un cachot affreux abandonné vingt ans, Mes larmes t’imploraient pour mes tristes enfants : Et lorsque ma famille est par toi réunie, Quand je trouve une fille, elle est ton ennemie ! […] Ce discours arrache toujours des larmes. »
Tendre, enjouée, rêveuse, malicieuse, compatissante, pathétique et parfois sublime sans y penser, elle est aussi prompte au sourire qu’aux larmes, elle raille sans amertume, elle badine sans licence comme sans pruderie, elle prend le ton des sujets les plus divers avec une souplesse qui ravit, et un abandon qui défie l’art le plus accompli. […] Je vous prie de ne point parler de mes faiblesses ; mais vous devez les aimer et respecter mes larmes, puisqu’elles viennent d’un cœur tout à vous1. […] Tous ces pauvres gens étoient en larmes, et déjà tout habillés de deuil. Il vint trois gentilshommes, qui pensèrent mourir en voyant ce portrait : c’étoient des cris qui faisaient fendre le cœur ; ils ne pouvaient prononcer une parole ; ses valets de chambre, ses laquais, ses pages, ses trompettes, tout était fondu en larmes et faisoit fondre les autres. […] On lui a fait un service militaire dans le camp, où les larmes et les cris faisoient le véritable deuil ; tous les officiers avoient pourtant des écharpes de crêpe, tous les tambours en étoient couverts, ils ne battoient qu’un coup, les piques traînantes et les mousquets renversés.
Votre cœur est ému, vos larmes coulent. […] Revenu à vous, vous lui savez gré de cette douce tromperie, et vous le remerciez par vos applaudissements des belles larmes qu’il vous a arrachées. […] Les juges fondent en larmes : l’orateur, profondément ému, est forcé de s’interrompre, l’accusé est sauvé. […] Un autre avait amené à l’audience un enfant dont les larmes devaient attendrir le tribunal. […] Elle a des maladresses heureuses et des témérités triomphantes : notre émotion justifie son désordre et nos larmes sont complices de ses transports.
Je suis très persuadée, Monsieur, que vous ne sauriez avoir appris le malheur épouvantable qui m’est arrivé, sans répandre des larmes ; la bonté de votre cœur m’en répond. […] Une perte si complète et si irréparable ne porte pas à chercher de consolation ailleurs que dans l’amertume des larmes et des gémissements. […] On surprend une larme à sa paupière, en voyant un pauvre animal qui ne veut point survivre à son maître, et vient mourir sur sa tombe. […] Junon, dans ce moment, aurait versé la première larme, si de larmes pouvaient mouiller l’œil d’une immortelle. […] On donne involontairement une larme a ce dévouement de l’amitié.
Je soutiens seulement qu’elle n’est pas l’auxiliaire indispensable, la condition sine qua non de l’expression ; qu’il ne faut pas, de nécessité, être amoureux pour peindre l’amour, ni pleurer réellement pour arracher des larmes aux autres. […] Dans le dolendum est d’Horace, je ne vois point de larmes, mais plutôt cet air et ce langage triste qui doivent nous en arracher à nous spectateurs, auditeurs, lecteurs, troupe de pleureurs, comme les appelle Diderot, qu’il chasse de la scène pour les reléguer au parterre. […] « Rien, dit Cicéron, qu’il faut toujours citer au chapitre des passions, rien ne sèche plus vite que les larmes, nil lacryma citius arescit. » Il répète deux fois cette sentence, dans le livre à Herennius et dans le De Inventione.
Prends pitié de sa mère aux larmes condamnée, Qui ne vit que pour lui, qui meurt abandonnée, Qui n’a pas dû rester2 pour voir mourir son fils ; Dieu jeune, viens aider sa jeunesse. […] La mauve, le dictame ont, avec les pavots, Mêlé leurs sucs puissants qui donnent le repos3 : Sur le vase bouillant, attendrie à mes larmes ; Une Thessalienne a composé des charmes. […] Il y avait si longtemps que les muses tenaient à leurs mains des bouquets artificiels plus secs et plus inodores que les plantes des herbiers, où jamais ne tremblait ni une larme humaine, ni une perle de rosée !
Toujours larmes et regrets. […] Ta berceuse est venue, la pauvre femme, tout en larmes, et portant gâteaux et figues que tu aurais mangés. […] Que je l’aurais aimé sur son front, de son vivant, quand nous l’aurions vu sans larmes !
Voulez-vous, dit Horace33, m’attendrir par le récit de vos malheurs, et me tirer des larmes, commencez à en verser vous-même. […] Mais puisque les destins nous ont enlevé ce Héros (ici il fit semblant d’essuyer ses larmes), qui mérite mieux d’hériter du grand Achille, que celui par lequel les Grecs en ont joui, etc. » ? […] Des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous leurs habitants : ils furent quelque temps saisis, muets, immobiles. […] Le glaive est encore levé ; Dieu est sourd à nos larmes, à la tendresse et à la piété de Louis. […] Tous ensemble, en quelque degré de sa confiance, qu’il vous ait reçus, environnez ce tombeau, versez des larmes avec des prières ; et admirant dans un si grand Prince une amitié si commode et un commerce si doux, conservez le souvenir d’un Héros dont la bonté avait égalé le courage.
« Prêtez-nous donc toute votre attention, Messieurs, et bannissez les craintes qui pourraient vous rester encore ; car si jamais, dans une seule cause, vous eûtes à prononcer sur tous les gens de bien à la fois, sur tous les hommes animés d’un zèle courageux pour la patrie ; si jamais des juges, choisis dans les premiers ordres de l’état, eurent occasion de manifester, par des actions et par des suffrages, l’affection que leurs visages et leurs discours témoignèrent si souvent aux bons citoyens, c’est aujourd’hui surtout qu’elle se présente, cette occasion ; aujourd’hui que vous allez décider si nous serons condamnés à des larmes éternelles, nous les partisans sincères et constants de votre autorité ; ou si, persécutés si longtemps par les citoyens les plus pervers, nous devrons enfin le repos et le bonheur à votre équité et à votre sagesse ». […] « Si vous ne l’avez pas vu mêler une larme à toutes celles qu’il nous fait répandre ; si vous n’avez remarqué aucun changement dans sa contenance ni dans ses discours, est-ce une raison, citoyens juges, pour vous inspirer moins d’intérêt ? […] Je m’arrête ; mes larmes m’empêchent de poursuivre, et Milon ne veut pas être défendu par des larmes.
il m’en souvient : le jour que son courage Lui fit chercher Achille, ou plutôt le trépas, Il demanda son fils et le prit dans ses bras : « Chère épouse, dit-il en essuyant mes larmes, J’ignore quel succès le sort garde à mes armes ; Je te laisse mon fils pour gage de ma foi : S’il me perd, je prétends qu’il me retrouve en toi. […] Ne me suis point, si ton cœur en alarmes Prévoit qu’il ne pourra commander à tes larmes. […] Muet à mes soupirs, tranquille à mes alarmes, Semblait-il seulement qu’il eût part à mes larmes ? […] Sainte-Beuve, dans l’ode intitulée Les larmes de Racine.
Le grand, le premier but de l’orateur est de persuader ; et Quintilien a tort, quand il condamne cette définition, et accorde à la beauté et aux larmes le don et le pouvoir de persuader aussi. La Harpe observe avec raison que la beauté touche et que les larmes attendrissent, mais que l’éloquence seule persuade.