Les personnes qu’ils ont commencé de connaître dans ce temps leur sont chères ; ils affectent quelques mots du premier langage qu’ils ont parlé : ils tiennent pour l’ancienne manière de chanter et pour la vieille danse ; ils vantent les modes qui régnaient alors dans les habits, les meubles et les équipages ; ils ne peuvent encore désapprouver des choses qui servaient à leurs passions, qui étaient si utiles à leurs plaisirs, et qui en rappellent la mémoire : comment pourraient-ils leur préférer de nouveaux usages, et des modes toutes récentes où ils n’ont nulle part, dont ils n’espèrent rien, que les jeunes gens ont faites, et dont ils tirent à leur tour de si grands avantages contre la vieillesse ?
Et quelle fierté noble dans les sentiments qu’il prête à son client, dans le langage qui les exprime !
On sent qu’il n’y a qu’un Dieu, ou celui qu’il inspire, qui puisse parler un tel langage : et que c’est bien moins ici deux objets rapprochés à dessein, pour faire une comparaison, qu’une seule et même chose, Dieu et la nature : la tendresse divine, et la tendresse maternelle.
. — figures par mutation et inversion Enfin les rhéteurs rangent encore parmi les figures certaines formes de langage, certains tours de phrase par lesquels l’idée n’est ni développée, ni abrégée, ni rapprochée d’aucune autre, mais seulement modifiée dans sa manifestation.
Jamais la vertu n’a parlé un si doux langage : jamais la sagesse la plus profonde ne s’est exprimée avec autant d’énergie et de vérité : « La majesté des Ecritures m’étonne, dit J.
En pensant avec le maitre, l’élève s’enhardit, s’excite, et découvre plus promptement les secrets du langage et de la composition. […] Mais la vertu, l’innocence, la beauté, n’étaient pas des titres à l’indulgence du tribunal révolutionnaire ; l’âme du poète s’émut, et il fit parler à la jeune captive un langage tout à fait en harmonie avec sa position.
Ce grand orateur, ennemi de tout ornement recherché, ne parle jamais que le langage de la nature et de la raison. […] À cette époque, Le Maistre et Patru furent les premiers, qui y introduisirent le bon goût et la pureté du langage.
Elle accoutume l’esprit et l’oreille à mettre le style de nos grands classiques sur le même rang que le langage méthodique des manuels ; elle efface toute différence entre les éléments de la grammaire française et les imprécations de Camille ou d’Athalie ; Bossuet se dit du même ton que la définition de l’arithmétique. […] Les cinq accusés furent amenés, divers d’attitude et de langage comme de condition et de caractère. […] Loin de prendre des précautions pour la dérober aux yeux du public, tout l’annonce en lui, tout la montre à découvert ; il la porte écrite dans son langage, dans ses actions, dans toute sa conduite, et, pour ainsi dire, sur son front. […] À mon Potager Petit terrain qui sais fournir De doux fruits mon petit ménage, Où ma laitue aime à venir, Où ton chou croit pour mon potage, Je veux tout bas t’entretenir ; Réponds-moi, j’entends ton langage ; Si je voyageais ?
Voltaire n’a pas toujours tenu un langage aussi sensé ; mais au moins faut-il reconnaître que, dans ses bons moments, il crut à un Dieu créateur et Providence.
Il me semblait déjà dans mon oreille entendre De sa touchante voix l’accent tremblant et tendre, Et sentir, à défaut de mots cherchés en vain, Tout son cœur me parler d’un serrement de main3 ; Car, lorsque l’amitié n’a plus d’autre langage, La main aide le cœur, et lui rend témoignage4.
Mais qui ne reconnaît à son langage, à ce mélange éternel de morgue et d’apathie, la sécheresse d’une âme absolument vide, et qui ne trouve rien en elle qui la puisse dédommager des vanités qu’elle regrette d’autant plus vivement, qu’elle affecte davantage de les mépriser ?
C’est l’heure où la nature, un moment recueillie, Entre la nuit qui tombe et le jour qui s’enfuit, S’élève au créateur du jour et de la nuit, Et semble offrir à Dieu, dans son brillant langage, De la création le magnifique hommage.
si j’avais tenu le même langage au jeune et vertueux P. […] s’il ne fallait qu’un mot de ma bouche, j’exilerais aussi ceux qui tiennent ce langage. […] Tous les deux, tenant un langage à la hauteur du rang qu’ils occupent et de l’énormité du forfait, font preuve d’une extrême sévérité. […] Si je vous transmets ce langage, ce n’est pas pour exciter votre zèle qui a, pour ainsi dire, prévenu le mien. […] Il ne manquerait plus, pour mettre le comble à votre impudence, que de tenir un pareil langage.
Sa riposte ironique est une parodie du langage d’Arsinoé.
Quel est ce langage étranger ?
Rapportez ici les paroles emphatiques des trois courtisans qui exaltent le calife outre mesure et l’égalent presque à Dieu, et opposez à ce langage de l’adulation les paroles sages et respectueuses d’Élaïm, qui fait comprendre au calife qu’il n’est qu’un homme, sujet à l’erreur, et ayant sans cesse besoin de la protection de Dieu et des conseils des sages. […] Désarmé par ce langage, et plein d’admiration et d’estime pour ce généreux chrétien, l’empereur lui permet de pratiquer sa religion, et, fidèle à son serment, lui rend ses deux fils dont il lui avait faussement annoncé la mort. […] Pour donner à cette narration un intérêt dramatique, vous pouvez supposer que deux conseillers, placés aux côtés du Wildgraf, l’excitent en sens contraire ; l’un lui parle de langage de la raison et de l’humanité, l’autre attise en lui le feu de sa fureur criminelle ; symboles : le premier, de la voix de la conscience ; le second, de celle de la passion. […] Nous ne comprenions pas le langage dans lequel il s’exprimait ; mais les visages de ces hommes farouches, mobiles interprètes de leurs expressions, nous traduisaient avec fidélité les paroles de l’homme évangélique.
« Vous trouverez en mon Philippe de Commines, dit Montaigne, le langage doux et agréable d’une naïve simplicité, une narration pure, et en laquelle la bonne foi de l’auteur reluit évidemment ; exempte de vanité, parlant de soi, et d’affection et d’envie, parlant d’autrui ».
Madame de Beaumont, qui connut Rousseau, le caractérisait ainsi : « Il s’est élevé un homme plein du langage de la philosophie, sans être véritablement philosophe : esprit doué d’une multitude de connaissances qui ne l’ont pas éclairé ; caractère livré aux paradoxes d’opinions et de conduite, alliant la simplicité des mœurs avec le faste des pensées, le zèle des maximes antiques avec la fureur d’établir des nouveautés, l’obscurité de la retraite avec le désir d’être connu de tout le monde.