Une imagination riante, un style léger et facile rendent ce poème très agréable.
Nous trouvons la suivante dans la fable si touchante de l’Aveugle et le Paralytique : Aidons-nous mutuellement ; La charge des malheurs en sera plus légère. […] Horace nous en donne un bel exemple, quand il nous dit que « le chagrin plus léger que les cerfs, plus rapide que le vent qui chasse au loin les nuages, monte avec nous dans le même vaisseau, et court avec nous à travers les escadrons ».
Le devoir fait, légers comme de jeunes daims, Nous fuyions à travers les immenses jardins, Éclatant à la fois en cent propos contraires. […] Lorsque pour moi vers Dieu ta voix s’est envolée, Je suis comme l’esclave, assis dans la vallée, Qui dépose sa charge aux bornes du chemin ; Je me sens plus léger ; car ce fardeau de peine, De fautes et d’erreurs qu’en gémissant je traîne, La prière en chantant l’emporte dans sa main1 !
La simplicité et la naïveté n’excluent pas une légère pointe de finesse et de malice, mais sans recherche ni affectation ; l’esprit doit se cacher sous une apparence de bonhomie qui fasse illusion : nulle part le bel esprit n’est plus déplacé que dans la fable.
Cette œuvre modeste, qui n’a pas paru inutile, se complète par deux recueils du même genre, où domine, avec de légères modifications de méthode, une pensée commune : d’un côté, par un recueil plus simple, rédigé pour les classes élémentaires ; de l’autre, par le présent recueil plus élevé, spécialement destiné aux classes supérieures1.
Le plus souvent une injuste censure, Ou, tout au plus, quelque léger regard D’un courtisan qui vous loue au hasard, Et qui peut-être avec plus d’énergie S’en va prôner quelque fade élégie.
Ce sujet peut être sérieux ou léger, triste ou enjoué, sublime ou simple, spirituel ou naïf. […] du rossignol la voix pure et légère N’a jamais apaisé le vautour sanguinaire ; Et les riches, grossiers, avares, insolents, N’ont pas une âme ouverte à sentir les talents. […] De légères beautés troupe agile et dansante... […] Son ombre ne rend pas même un léger murmure ; Le pied d’un ennemi foule en paix son cercueil. […] Ayez autant d’esprit que vous voudrez, ou que vous pourrez, dans un madrigal, dans des vers légers, dans une scène de comédie, qui ne sera ni passionnée ni naïve ; dans un compliment, dans un petit roman, dans une lettre, où vous vous égayerez, pour égayer vos amis.
) Les ombres légères accouraient aussi nombreuses que cette foule d’oiseaux qui se réfugient dans les forêts. […] La cohorte pélignène fut armée comme les vélites, pour repousser les traits légers des ennemis. […] Id. — Levis, proprement, léger, qui n’est point pesant. […] Il apprend la vie et les crimes de chacun. — Culpa est une faute légère ou de faiblesse. […] Ce sens est tiré de la balance, dont le bassin le plus léger s’élève.
Tendre et passionnée avec sa fille ; légère et piquante avec Bussy-Rabutin ou avec M. de Coulanges ; éloquente et profonde en peignant la douleur de madame de Longueville, la mort de Louvois et la mort de Turenne, elle prend tous les tons et toutes les formes, sans effort, sans contrainte, par l’instinct naturel de son âme ; et pourtant elle est partout elle-même ; on la reconnaît à une page, à une phrase, à un mot. […] On avait surtout l’idée de l’étendue lorsqu’une brume légère rampait à la surface de la mer, et semblait accroître l’immensité même. […] ton vol m’indiquera, S’il est vrai que ton vol devine, La demeure où me conduira Celui que le Ciel me destine. » Soudain le brillant papillon Quitte les doigts de la bergère, Décrit un léger tourbillon, Et vole… hélas ! […] La vie s’ouvre, souriante et pleine d’illusions dorées ; l’âme a des aspirations sans bornes ; elle entrevoit des horizons infinis ; elle n’a pas encore subi les douleurs, les meurtrissures de la vie ; elle se cabre aux difficultés, les surmonte d’un bond ; souple et légère, elle échappe à l’étreinte des pensées sérieuses ; les larmes sont une rosée qui la rafraîchit, et que la brise essuie avec le soleil.
« Des bords du Pô jusqu’à ceux du Danube, on bénit de tous côtés, au nom du même Dieu, ces drapeaux sous lesquels marchent des milliers de meurtriers mercenaires, à qui l’esprit de débauche, de libertinage et de rapine ont fait quitter leurs campagnes ; ils vont, ils changent de maîtres ; ils s’exposent à un supplice infâme pour un léger intérêt ; le jour du combat vient, et souvent le soldat qui s’était rangé naguères sous les enseignes de sa patrie, répand sans remords le sang de ses propres concitoyens ; il attend avec avidité le moment où il pourra, dans le champ du carnage, arracher aux mourants quelques malheureuses dépouilles qui lui sont enlevées par d’autres mains.
Ils y admireraient, malgré quelques légères imperfections, la noblesse soutenue du style, des sentiments et des idées ; la force des raisonnements, la suite et l’enchaînement des preuves ; une égale habileté à faire valoir tout ce qui peut servir l’accusé, rendre ses adversaires odieux, ou émouvoir ses juges ; des pensées sublimes, des mouvements pathétiques et surtout une péroraison adressée à Louis XIV, où le talent de l’orateur et le courage de l’ami nous paraissent également admirables.
Que de touchantes paraboles, quelle délicatesse d’analyse, quelle science des âmes, que de solidité sous ses légères broderies !
Ce n’est point à la légère que l’on doit délibérer sur les affaires publiques, sur la paix, sur la guerre, sur les négociations, sur tous les points enfin de législation et d’administration publique.
L’académie fut désolée de ce contretemps ; elle avait reçu, un peu malgré elle, un bel esprit de la cour, dont l’éloquence, vive et légère faisait l’admiration de toutes les ruelles, et elle se voyait réduite à refuser le docteur Zeb, le fléau des bavards, une tête si bien l’aile, si bien meublée ! […] Vous pourrez placer de hautes montagnes, des vallées et des rochers, sur les flancs desquels errent de légers nuages. […] L’adroit espagnol, dans le même instant évite à la fois sa rencontre, suspend à ses cornes voile léger, et lui darde une flèche aiguë qui de nouveau fait couler son sang. […] Tout-à-coup son pied rencontre un léger obstacle. […] La salle plongée tout-à-coup dans l’obscurité, ne fut plus éclairée que par les flambeaux que tenaient le roi et ses compagnons ; on entendit comme une mélodie semblable à un vent léger qui agite le feuillage, ou au son d’une harpe dont les cordes se brisent.
avec de légères modifications, les règles de la rhétorique s’appliquent à toute espèce de composition écrite ou parlée, au style épistolaire, à la conversation même. […] Il est, effectivement, le plus difficile des trois, et d’ailleurs ses règles une fois bien conçues s’appliquent facilement aux deux autres, sauf quelques légères modifications. […] Cet intérêt croîtra encore, si l’orateur sait la semer d’ornements légers dont cette partie du discours ne doit pas être dépourvue. […] Mais si le style simple exclut les figures qui ont trop de véhémence ou d’éclat, il admet les ornements légers, les mouvements doux, les plaisanteries fines, les saillies qui piquent et soutiennent l’attention ; principalement dans les récits qui, sans cette ressource, seraient froids et languissants. […] La plaisanterie (sel léger qui ne doit être ni fade ni trop piquant) doit être rare, placée à propos, fine plus encore que mordante, également éloignée de la plate bonhomie qui est contraire au bon goût, des allusions qui choquent la délicatesse ou les mœurs, et de la satire amère qui vient de la méchanceté du cœur.
Outre qu’elles exigent, chacune dans son espèce, un talent particulier, on n’y souffre pas les moindres inégalités, les plus légers défauts. […] On veut que le style de la chanson soit léger, les expressions choisies et toujours exactes, la marche libre, les vers faciles et coulants ; que les tours n’aient rien de forcé ; que tout y soit fini, sans que le travail s’y fasse sentir.
Ses comédies ne font rire qu’à ses dépens, mais il reste sans rival dans la poésie légère, badine et philosophique Historien, il a laissé des monuments : Charles XII, récit achevé qui allie l’art de conter simplement à la sûreté d’une critique consciencieuse, et le Siècle de Louis XIV, qui nous montre l’ami des arts, du luxe et de la civilisation, l’écrivain inimitable qui aurait produit un chef-d’œuvre, si le plan de son livre n’était défectueux. […] D’Aguesseau disait aussi bien finement : « Penser peu, parler de tout, ne douter de rien ; n’habiter que les dehors son âme, et ne cultiver que la superficie de son esprit ; s’exprimer heureusement ; avoir un tour d’imagination agréable, une conversation légère et délicate, et savoir plaire sans savoir se faire estimer, être né avec le talent équivoque d’une conception prompte, et se croire par là au-dessus de la réflexion ; voler d’objets en objets, sans en approfondir aucun ; cueillir rapidement toutes les fleurs, et ne donner jamais aux fruits le temps de parvenir à leur maturité : c’est une faible peinture de ce qu’il plaît à notre siècle d’honorer du nom d’esprit. » 1.
Beaucoup d’esprit naturel et facile l’y seconda, et beaucoup de qualités aimables lui attachèrent les cœurs, tandis que sa situation personnelle avec son époux, avec le roi, avec Madame de Maintenon, lui attira les hommages de l’ambition1 Douce, timide, mais adroite, bonne jusqu’à craindre de faire la moindre peine à personne, légère et vive, elle était pourtant capable de vues et de suite2.