Le second, intitulé : Un Spectacle gratis, nous montre une assemblée bruyante, il est vrai, mais où nous trouvons une peinture vraie de la joie franche du peuple. […] Le tailleur, pour mettre un peu de régularité dans ce singulier ouvrage, fit les manches avec les deux bras d’Armide, et sur le dos de cet habit il mit la tête de Renaud ornée d’un beau casque ; deux petits visages d’amours et des fragments de bouclier formaient le reste de l’habillement, dont M. de Louvois se revêtit avec une joie parfaite. […] Cependant le roi revenait à lui ; sa première parole fut une expression de joie d’être appelé à Dieu le vendredi saint. […] Il fit une circonférence Du pied gauche à l’entour du droit, Et cela d’un air tant adroit, Ce pauvre fugitif de Troie, Que sa mère en pleura de joie.
Le savetier crut voir tout l’argent que la terre Avait, depuis plus de cent ans, Produit pour l’usage des gens, Il retourne chez lui : dans sa cave il enserre L’argent et sa joie à la fois. […] C’est un seul corps qui n’a qu’une pensée, qu’une âme ; une même ardeur, une même joie court dans les rangs ; les mêmes chants apprennent aux échos de ces monts la présence, la gaieté, la victoire de nos soldats : la victoire ! […] Il entend, ce semble le commandement des généraux, et il prend garde au bruit confus de l’armée. » Cette admirable description du cheval nous montre l’intrépidité de ce fier animal, son impatience de s’élancer en avant, sa joie lorsqu’il entend le son de la trompette guerrière, son intelligence qui lui fait comprendre que le combat va s’engager, et ses frémissements par lesquels il exprime son allégresse et son courage. […] Le prophète s’y abandonne à des transports de joie, d’admiration et de reconnaissance.
Par suite de la joie.
Il vise également à se faire des patrons et des créatures : il est médiateur, confident, entremetteur ; il veut gouverner ; il a une ferveur de novice pour toutes les petites pratiques de cour ; il sait où il faut se placer pour être vu ; il sait vous embrasser, prendre part à votre joie, vous faire coup sur coup des questions empressées sur votre santé, sur vos affaires ; et, pendant que vous lui répondez, il perd le fil de sa curiosité, vous interrompt, entame un autre sujet ; ou, s’il survient quelqu’un à qui il doive un discours tout différent, il sait, en achevant de vous congratuler, lui faire un compliment de condoléance ; il pleure d’un œil, et il rit de l’autre. […] Si vous êtes si touchés de curiosité, exercez-la du moins en un sujet noble : voyez un heureux, contemplez-le dans le jour même où il a été nommé à un nouveau poste, et qu’il en reçoit les compliments ; lisez dans ses yeux, et au travers d’un calme étudié et d’une feinte modestie, combien il est content et pénétré de soi-même ; voyez quelle sérénité cet accomplissement de ses désirs répand dans son cœur et sur son visage ; comme il ne songe plus qu’à vivre et à avoir de la santé ; comme ensuite sa joie lui échappe, et ne peut plus se dissimuler ; comme il plie sous le poids de son bonheur ; quel air froid et sérieux il conserve pour ceux qui ne sont plus ses égaux ; il ne leur répond pas, il ne les voit pas : les embrassements et les caresses des grands, qu’il ne voit plus de si loin, achèvent de lui nuire2 : il se déconcerte, il s’étourdit ; c’est une courte aliénation3. […] Que mon âme, en ce jour de joie et d’opulence, D’un superbe convoi plaindrait peu la dépense.
Après l’exhortation, l’assemblée commence à marcher en chantant : « Vous sortirez avec plaisir, et vous serez reçu avec joie ; les collines bondiront et vous entendront avec joie. » L’étendard des saints, antique bannière des temps chevaleresques, ouvre la carrière au troupeau, qui suit pêle-mêle avec son pasteur. […] Aucune frayeur, mais aussi aucune joie, ne paraissait sur le visage des héros chrétiens. […] Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire : J’étais à la bataille d’Austerlitz, pour que l’on vous réponde : Voilà un brave ! […] Mon âme, près de s’échapper, pardonne tout et à tous avec la douceur d’une joie infinie. […] Quand ils y arrivèrent, toutes les salles retentissaient encore de la joie des fêtes et des banquets.
La sensibilité est une disposition naturelle de l’âme à recevoir aisément et à communiquer aux autres les diverses impressions de joie et de tristesse, de douleur et de pitié. […] Témoignez une joie sincère, appuyez délicatement sur le mérite auquel on n’a fait que rendre justice. […] L’enthousiasme n’est donc autre chose qu’un sentiment, quel qu’il soit, amour, colère, joie, admiration, tristesse, etc., produit par une idée. […] Mais aujourd’hui le dithyrambe n’est plus qu’une ode en vers libres et en strophes inégales, qui est consacrée à de vifs sentiments d’admiration, de joie ou d’indignation. […] Quand l’ode badine ne chante que la joie et les plaisirs, on l’appelle anacréontique, du nom d’Anacréon, qui s’est distingué dans ce genre de poésie.
Son règne à ses peuples chéris Sera ce qu’aux champs défleuris Est l’eau que le ciel leur envoie ; Et tant que luira le soleil, L’homme plein d’une sainte joie Le bénira dès son réveil. […] Aujourd’hui rayonnant de joie, Du haut de tes superbes tours, Ton regard au loin se déploie, Et de ta plaine immense embrasse les contours ; Du voile des sombres années Demain tu dormiras couvert, Et dans ces tours abandonnées Sifflera le vent du désert.
« Je viens d’apprendre avec beaucoup de joie, Monsieur, la grâce que le Roi vous a faite, non seulement pour l’intérêt de mon ami, mais encore pour celui de mon Maître. […] En vérité, mon cher frère, je considère avec joie tant d’avantages : mais je ne saurais m’empêcher de murmurer un peu contre mon sexe, qui en me laissant sentir toutes ces choses comme vous, met entre votre bonheur et le mien une si grande différence.
toi-même qui jouis maintenant d’une jeunesse si vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n’est qu’une fleur qui sera presque aussitôt séchée qu’éclose : tu te verras changer insensiblement ; les grâces riantes, les doux plaisirs qui t’accompagnent, la force, la santé, la joie s’évanouiront comme un beau songe ; il ne t’en restera qu’un triste souvenir ; la vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton cœur la source de la joie, te dégoûter du présent, te faire craindre l’avenir, te rendre insensible à tout, excepté à la douleur.
Avant une heure, même les jours les plus ardents, je partais par le grand soleil avec le fidèle Achate1, pressant le pas, dans la crainte que quelqu’un ne vînt s’emparer de moi avant que j’eusse pu m’esquiver ; mais quand une fois j’avais pu doubler un certain coin, avec quel battement de cœur, avec quel pétillement de joie je commençais à respirer en me sentant2sauvé, en me disant : Me voilà maître de moi pour le reste de ce jour ! […] Ne faut-il pas, chrétiens, qu’elle ait découvert intérieurement une beauté bien exquise dans ce qui s’appelle devoir, pour oser assurer positivement qu’elle doit s’exposer sans crainte, qu’il faut s’exposer même avec joie à des fatigues immenses, à des douleurs incroyables et à une mort assurée, pour les amis, pour la patrie, pour le prince, pour les autels ? […] Il est le premier qui ait eu le sentiment des joies domestiques.
durant ces jours de joie et de festins, Quelle était en secret ma honte et mes chagrins ! […] Prête à vivre pour achever sa pénitence, prête à mourir pour consommer son sacrifice ; soupirant après le repos de la patrie, et supportant patiemment les peines de son exil ; entre la douleur et la joie, entre la possession et l’espérance… » Les meilleures antithèses sont celles que l’écrivain n’a pas cherchées, et qui naissent du sujet même. […] Quelquefois l’orateur s’interrompt lui-même par un cri qui éclate tout à coup après une période harmonieuse, et porte au fond de l’âme des auditeurs la joie ou la douleur, l’enthousiasme ou l’indignation. […] Leur dirai-je : Affligez-vous, pendant que tout le monde chrétien est dans la joie ? […] Ou s’était servi du mot dans pour exprimer la relation physique de l’homme avec un lieu : on s’en servit plus tard pour exprimer l’existence morale de l’homme en rapport avec une situation quelconque de fortune ou d’esprit ; et, après avoir dit : l’enfant tomba dans l’eau, on dit : l’homme est dans le bonheur, dans le malheur, dans la joie, dans la tristesse.
J’apprends, Monsieur le Maréchal, la perte que vous venez de faire (de madame de Villeroi, sa sœur), et ce moment est de ceux où j’ai le plus de regret de n’être pas auprès de vous : car la joie se suffit à elle-même ; mais la tristesse a besoin de s’épancher, et l’amitié est bien plus précieuse dans la peine que dans le plaisir. […] Et que des pleurs de joie, à nos derniers adieux, À ton dernier regard, brilleront dans mes yeux. […] Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux ; Sur des fronts abattus, mon aspect en ces lieux Ranime presque de la joie. […] Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux ; Sur des fronts abattus, mon aspect en ces lieux Ranime presque de la joie.
Un air de joie et de divine allégresse anime sa parole.
L’autre anime nos cœurs, enflamme nos désirs, Et même en nous trompant, donne de vrais plaisirs : Mais aux mortels chéris à qui le ciel l’envoie, Elle n’inspire point une infidèle joie ; Elle apporte de Dieu la promesse et l’appui ; Elle est inébranlable et pure comme lui. […] Un salon Après dîné, l’indolente Glycère5 Sort pour sortir, sans avoir rien à faire ; On a conduit son insipidité Au fond d’un char, où montant de côté, Son corps pressé gémit sous les barrières D’un lourd panier qui flotte1 aux deux portières ; Chez son amie au grand trot elle va, Monte avec joie, et s’en repent déjà, L’embrasse, et bâille, et puis lui dit : « Madame, J’apporte ici tout l’ennui de mon âme ; Joignez un peu votre inutilité A ce fardeau de mon oisiveté. » Si ce ne sont ses paroles expresses2, C’en est le sens.
De là, ces passages de la crainte à l’espérance, de la joie à la douleur ; ces surprises agréables, ce trouble inquiétant, ces désirs, ces alarmes : car l’âme ne pourrait pas être remplie d’un même sentiment jusqu’à la fin. […] La joie que cette révolution cause est encore plus vive si, en même temps que l’innocence triomphe, on voit le crime succomber, comme dans Athalie. […] A mesure que le drame avance, c’est-à-dire dans le second, le troisième et le quatrième actes, l’intrigue doit faire de continuels progrès, le nœud se serrer de plus en plus, l’action marcher sans cesse afin que l’inquiétude du spectateur, entremêlée de temps en tempe de joie et d’espérance, aille toujours en croissant. […] Cela n’empêche pas cependant, comme nous l’avons dit précédemment, qu’on ne puisse, qu’on ne doive même entrelacer les situations de quelques moments de joie et d’espérance qui relèvent l’âme pour la faire retomber avec plus de force. […] L’espérance et la joie doivent y succéder souvent à la crainte et à la douleur, afin que les danses puissent y être amenées avec vraisemblance.
Il a fini : le cœur lui bat, mais c’est de joie ; il s’applaudit, il dit dans son cœur : « Nul ne roue mieux que moi. »Il descend : il tend sa main souillée de sang, et la justice y jette de loin quelques pièces d’or qu’il emporte à travers une double haie d’hommes écartés par l’horreur1 Le rôle de la france Fragment de lettre Au baron vignet des étoiles 2 Lausanne, 28 octobre 1794.
Les distique inégaux exprimèrent d’abord la douleur plaintive, et ensuite aussi la joie du bonheur. […] Le rire et les larmes provoquent chez l’homme ou la joie, ou la tristesse. […] La nature, en effet, commence par nous donner le sentiment qui convient à chaque situation : elle nous porte à la joie, ou nous excite à la colère, ou bien elle nous courbe sous le poids du chagrin, et nous déchire le cœur ; ensuite, elle se sert de la parole, pour traduire les mouvements de notre âme. […] ses yeux trouveront des larmes complaisantes ; vous le verrez bondir de joie et trépigner de bonheur ! […] 1230Toi, soit que tu aies donné, 1231soit que tu veuilles donner 1232quelque-chose à quelqu’un, 1233garde-toi de le conduire 1234plein de joie 1235devant des vers faits par toi : 1236il s’écriera, en-effet : 1237« superbe !
Quel sujet de joie trouve-t-on à n’attendre plus que des misères sans ressource ? […] Je ne veux point savoir ce qu’on dira s’il est puni ; mais j’entends déjà avec espérance, avec joie, ce que tout monde doit dire de Votre Majesté si elle fait grâce. […] L’on ne songe qu’à se flatter soi-même par toutes sortes de plaisirs, lorsque la mort arrête soudainement le cours de ces folles joies. […] La joie néanmoins perçait à travers les réflexions momentanées de religion et d’humanité par lesquelles j’essayais de me rappeler299. […] À cet heureux transport que le ciel vous envoie, Je reconnais Néarque, et j’en pleure de joie.