Quel sujet peut inspirer des sentiments plus justes et plus touchants, qu’une mort soudaine et surprenante, qui a suspendu le cours de nos victoires, et rompu les plus douces espérances de la paix ? […] On voit quelle vivacité d’éloquence, quelle abondance de raisons inspire ici à l’orateur la piété filiale ; la douleur, l’indignation percent dans toute sa chaleureuse argumentation : aussi obtint-il la réhabilitation de la mémoire de son père.
Excellent aussi dans le poëme didactique, l’un de ses principaux mérites fut de revêtir des couleurs d’une imagination inspirée les plus hautes idées de la science, et, pendant que Fontenelle en propageait l’intelligence par la clarté de sa prose facile, de la populariser également par le prestige des beaux vers. […] Il s’excite, il s’empresse, il inspire aux soldats Cet espoir généreux que lui-même il n’a pas… Vers les ligueurs enfin le grand Henri s’avance, Et s’adressant aux siens qu’enflammait sa présence : « Vous êtes nés Français, et je suis votre roi ; Voilà nos ennemis, marchez, et suivez-moi.
Tels sont les chapitres où il inaugure la Renaissance par un système d’éducation tout pratique, digne d’inspirer Montaigne, mieux ménagé que celui de l’Emile, et dont le juste équilibre nous révèle le génie d’un moraliste éclairé par l’expérience d’un médecin. […] Cette pièce, jouée à Montpellier par Rabelais et ses amis, est imitée de la farce de Maître Patelin, dont Molière s’est inspiré dans le Médecin malgré lui.
L’âge viril, plus mûr, inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s’intrigue, se ménage2, Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l’avenir. […] Boileau s’eu est évidemment inspiré.
Puissent les dieux immortels t’en inspirer la résolution ! […] C’est pour cela qu’afin d’inspirer, dans cette vie, aux méchants une terreur salutaire, la sagesse des anciens a imaginé des supplices réservés, dans les enfers, aux impies. […] N’est-ce point, comme il arrive ordinairement aux coupables, que les remords de votre conscience vous inspiraient ces soupçons et ces alarmes ? […] Quelle douleur plus propre à inspirer le désespoir ! […] Je me suis prescrit des bornes, j’ai usé de modération dans mon discours, et j’ai inspiré la même conduite à C.
Il est si consolant de pouvoir estimer ses modèles, et de ne jamais séparer de l’admiration qu’inspirent les grands talents, l’hommage que réclament les grandes vertus !
» La colère et l’espérance auxquelles ils se livrent volontiers, les rendent braves : la première leur ôte la crainte ; la seconde leur inspire la confiance. […] Il n’est pas possible, dit Cicéron34, que celui qui écoute, se porte à la douleur, à la haine, à l’envie, à la crainte, aux pleurs, à la pitié, si l’orateur ne se montre touché des sentiments qu’il veut inspirer aux autres. Quel est l’orateur qui pourra se flatter d’inspirer à ses auditeurs la pitié pour les malheureux, s’il ne la ressent lui-même ? […] Il y excite presque toutes les passions des juges : il leur inspire de l’indignation contre les accusateurs, de l’estime pour l’accusé, de l’amour pour sa vertu, de l’admiration pour ses sentiments, de la reconnaissance même pour les services qu’il avait rendus à la république, enfin de la haine pour la mémoire de Clodius, et de l’horreur pour ses forfaits. […] Ce grand orateur venant de peindre son Héros, prêt à rendre le dernier soupir dans les sentiments les plus sublimes et les plus affectueux, que la religion inspire au vrai chrétien, s’écrie : « Que se faisait-il dans cette âme ?
On peut cependant assigner à ce genre les sermons qui se prononcent dans nos temples, puisqu’ils ont pour but ordinaire d’inspirer l’amour de la vertu et l’horreur du vice. […] Ses paroles même les plus simples, les moindres sons de sa voix, inspirent cette confiance que n’obtiendra jamais le déclamateur mercenaire, dont les cris étourdissent et ne persuadent pas. […] On inspire l’amour de la campagne, de la liberté, du repos, du travail, de la vertu, lorsqu’on en peint fortement les avantages. […] Si celui qui vous écoute est dans l’affliction, et que vous entrepreniez de lui inspirer subitement de la joie, vous le rebuterez, vous l’offenserez. […] C’est une chose admirable de voir pendant combien de temps il tient l’esprit de ses auditeurs en suspens, sans leur laisser entrevoir le parti qu’il avait pris, ni le sentiment qu’il voulait leur inspirer.
La passion inspire un mot sublime, comme le qu’il mourût du vieil. […] Sainte institution, s’il en fut jamais et qui fait honte aux Chrétiens, à qui un Dieu venu au monde pour pacifier toutes choses, n’a pu inspirer la charité et la paix. […] L’écrivain inspire l’indignation contre l’ingratitude, l’horreur contre la cruauté, la compassion pour la misère, l’amour pour la vertu. […] L’antiquité grecque elle-même est atteinte et surpassée par le poëte moderne, et Homère ne conserve plus que la gloire d’avoir précédé et inspiré Fénelon. […] Bien qu’il doive toujours s’inspirer de la nature du sujet., il ne lui est pas permis d’étaler toutes les richesses de l’éloquence.
Oui, les Belles-Lettres nous inspirent le goût des vertus morales, de la pratique desquelles dépendent l’harmonie et le bonheur de la société civile.
« Grandissant au milieu d’une ambition stérile, enlevé au seuil de la maturité, et déposant dans chaque page qu’il écrit sa protestation contre la fortune, il inspire la compassion la plus vive.
Dans cet ouvrage, Horace ne s’asservit à aucune méthode, s’exprime avec familiarité et abandon, et se contente de donner à ses préceptes de la chaleur et de l’agrément et d’inspirer partout le goût du simple, du beau et du naturel.
Mêlant la lumière aux ténèbres, égaré par ses utopies, couvrant à son insu de l’intérêt général des théories qui flattaient ses propres ressentiments, il entoure d’un appareil logique des sophismes et des paradoxes ; il prête un faux jour d’évidence à des thèses que lui inspire le goût de la contradiction ou de la singularité : il eut une conscience d’apparat qui, sous prétexte de poursuivre la perfection, se dispensa des devoirs indispensables. […] Il nous inspire une admiration inquiète et mêlée d’une pitié qui, sans absoudre les écarts de son esprit, nous rend sympathiques à son cœur, et désarme les juges les plus sévères1. […] Au contraire, si quelque trait de clémence ou de générosité frappe nos yeux, quelle admiration, quel respect il nous inspire !
S’il voit qu’on s’adresse à ses passions et qu’on emploie les séductions de l’art pour dominer son esprit, cette tactique lui inspire de la défiance. […] Il importe beaucoup, en effet, qu’on regarde l’orateur comme un homme vrai et sincère : c’est ce qui inspire la confiance et subjugue les cœurs. […] L’orateur inspire la crainte en montrant à ses auditeurs l’image des dangers personnels ou des dangers publics. […] Mais l’histoire nous a conservé une foule de mots heureux inspirés par l’honneur et la bravoure, et ces mots ont été vraiment prononcés. […] Avant tout, il faut être vrai et ne prononcer aucune parole qui ne soit inspirée par une conviction réelle.
Sa franchise annonce, dans la bonté de sa cause, une confiance qui en inspire aux autres ; et l’on ne suppose pas même douteux un droit qu’il se propose de défendre sans artifice et sans détours.
Un prince peut-être peut inspirer la haine, sans la mériter et la sentir ; mais il ne peut être aimé, s’il n’aime lui-même ».
Il doit régler sa marche et sa longueur d’après l’intérêt qu’il inspire.
Excellente définition qui a inspiré à Fénelon ces paroles que je vous recommande comme les plus belles peut-être qui soient sorties de son âme divine : — « L’orateur ne doit se servir de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » Mais où Socrate sortait de la mesure, où il exagérait son principe, où il tombait dans les subtilités qu’il reprochait aux sophistes, c’est quand il prétendait qu’il n’y a que le philosophe qui puisse être orateur, attendu qu’il n’y a que lui qui, connaissant les hommes, soit capable de savoir ce qui leur est utile ou nuisible. […] N’est-ce pas à l’école de Platon que s’inspira l’éloquence de Démosthène et de Cicéron ? […] Que ses mains soient pures, ses principes inflexibles, sa vie à l’abri du soupçon ; que son abord inspire à la foule le respect, la sympathie et la confiance aux juges ; que sa parole ait à leurs yeux l’autorité d’un témoignage, qu’elle soit regardée par tous comme l’organe de la justice et de la vérité. […] Étudiez les dispositions de vos juges, la nature elle-même vous inspirera les moyens les plus propres à vous assurer leur bienveillance.