Racine, élève des Grecs, réfléchit dans l’éclat de ses vers l’élégance de son siècle, encore plus que la simplicité du théâtre d’Athènes. […] Ils rapportaient de ce commerce avec les Hébreux, les Grecs, les Romains, quelque chose d’étrange, une grâce libre et fière qui se mêlait à l’originalité native de l’esprit français. […] Racine et Fénelon respiraient l’élégante pureté, la douce mélodie des plus beaux temps d’Athènes ; ils choisissaient même parmi les Grecs ; ils avaient le goût et l’âme de Virgile.
Dans le poète grec, Phèdre se reprochant son amour désordonné pour Hippolyte, dit : « Je n’ignorais pas l’opprobre de cet indigne amour. […] Ajax, qui ne savait que combattre, se lève le premier ; et bouillant de colère, il regarde, d’un œil farouche, le rivage de Sigée46 et la flotte des Grecs ; ensuite tendant les mains, il s’écrie : « Grands Dieux ! […] Il vaut donc mieux avoir une langue séduisante, qu’un bras de héros, etc. » Cet emportement d’Ajax, ces éclats, ce reproche indirect qu’il fait aux Grecs des services qu’ils en avaient reçus, étaient bien peu propres à lui rendre ses Juges favorables. […] Ulysse, le plus rusé comme le plus éloquent des Grecs, après s’être levé, tient quelque temps ses yeux fixés à terre : il fait paraître une extrême affliction de la mort du Guerrier que pleure l’armée, et d’un ton soumis et respectueux, il dit : « Illustres Grecs, si vos vœux et les miens eussent été exaucés, une si triste contestation n’aurait pas été portée devant votre Tribunal. […] Mais puisque les destins nous ont enlevé ce Héros (ici il fit semblant d’essuyer ses larmes), qui mérite mieux d’hériter du grand Achille, que celui par lequel les Grecs en ont joui, etc. » ?
Les Grecs et les Latins n’avaient pas adopté ce mode d’expression, ils faisaient usage de la désinence des terminaisons. […] Les Grecs et les Latins avaient un avantage considérable sur nous dans cette partie du style. […] Aussi trouvons-nous parmi les Grecs plus de modèles d’une belle simplicité que parmi les Romains. […] Ils n’avaient ni la vivacité, ni la sensibilité des Grecs, leurs passions étaient plus calmes, leur imagination moins vive. […] Ce que les Grecs inventèrent, les Romains le perfectionnèrent.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Aussi rions-nous, et les Grecs eux-mêmes durent rire quelquefois de la plupart de ses dieux ; tandis qu’ils admiraient, et que nous admirons encore les actions et les discours de ses héros. […] beautés qui n appartiennent point exclusivement, comme l’Iliade ou l’Énéide, à telle ou telle contrée, mais qui sont le patrimoine universel du genre humain, parce qu’Abraham, Jacob, Joseph, sont des hommes : au lieu qu’Achille, Hector, Priam, Ulysse, Agamemnon, sont des Grecs : beautés qui ne tiennent point absolument à l’idiome primitif, puisqu’elles sont belles et attachantes dans tous les idiomes ; au lieu qu’une grande partie du charme des poètes anciens dépend de l’harmonie du vers et du choix heureux de l’expression, mérite qui disparaît presque entièrement dans une traduction, quelque bien faite qu’elle soit d’ailleurs.
Les Romains, et encore plus les Grecs étaient admirables en ce genre ; les Orientaux y ont excellé, particulièrement les Hébreux. […] Mais il faut avouer que les Grecs poussaient encore plus loin le détail, et suivaient plus sensiblement la nature. […] Jamais nulle ode grecque ou latine n’a pu atteindre à la hauteur des psaumes.’ […] La langue grecque s’y conserva presque dans sa pureté. […] Les Grecs modernes conviennent qu’ils n’en ont aucun.
Oui, vous aurez ce privilége, mais n’en abusez pas ; surtout, et alors, ces mots neufs, ces mots de création nouvelle sont assurés de faire fortune, si, dérivés du grec, ils se latinisent sans effort. […] Il n’est pas un seul genre que n’aient abordé nos poëtes ; et ce n’est pas sans gloire que, renonçant à l’imitation des Grecs, ils osèrent traiter sur la scène, dans la tragédie comme dans le genre comique, des sujets tout nationaux. […] Les Grecs avaient reçu des Muses le don du génie et les charmes de l’élocution ; aussi les Grecs ne soupiraient que pour la gloire. […] 922La Muse a donné aux Grecs 923le génie ; 924elle a donné le talent de parler 925d’une bouche arrondie (harmonieuse), 926aux Grecs avides d’aucune chose 927excepté de gloire. […] Species, — imagines, en grec εἴδη, idées.
En effet, chez les Grecs et les Romains, les groupes dont les odes se composaient étaient formés de vers d’une mesure déterminée qui revenaient toujours dans le même ordre ; c’est ce que signifie le mot grec strophe, en français tour.
De GREC, capio. […] Composé des mots grecs ἐπὶ, ἀνὰ et ὁρθοὼ. — Refaire droit, remettre en ligne droite.
Croyez-vous que l’emphase, le faux brillant, la délicatesse outrée, la prétention, ce que les Grecs nommaient cacozelia, accusent une force réelle ? […] La littérature grecque est peut-être la seule qui fasse exception, pourvu qu’on l’ouvre par Homère et qu’on la ferme sur Théocrite, les éternels modèles du naturel et de la vérité.
L’école de Ronsard et de Baïf, par le calque des compositions, par l’introduction et la fabrique des mots, s’était faite grecque en français. […] Malherbe, Corneille, Boileau, n’eurent que très peu ou n’eurent pas du tout le sentiment grec. […] Il ne traduit ni d’après le texte hébreu, ni d’après le texte grec, ni d’après le texte latin, mais d’après des paraphrases françaises. […] Racine emprunta beaucoup à la pièce grecque ; mais les plus belles scènes d’Euripide n’approchent pas de celles de Racine, et le poète français s’est éloigné en bien des choses de l’économie de la fable grecque, surtout pour l’action et pour les peintures. […] Les Romains et les Grecs sont-ils seuls excellents ?
Mais les Grecs, qui étaient si raffinés, n’ont-ils pas cru longtemps que la lune était ensorcelée, et que des magiciennes la faisaient descendre du ciel pour jeter sur les herbes une certaine écume malfaisante1 ? […] ces dieux qui s’estropient les uns les autres ; ce foudroyant Jupiter qui, dans une assemblée de divinités, menace l’auguste Junon de la battre ; ce Mars qui, étant blessé par Diomède, crie, dites-vous, comme neuf ou dix mille hommes, et n’agit pas comme un seul (car, au lieu de mettre tous les Grecs en pièces, il s’amuse à s’aller plaindre de sa blessure à Jupiter) : tout cela eût été bon sans allégorie ?
Disons donc que la vraie éloquence est bien différente de cette causeuse des places publiques, et son style bien éloigné du jargon ambitieux des sophistes grecs. […] Et, pour passer du spécieux à l’utile, elle réunissait les Grecs divisés, et formait les ligues contre les Barbares : elle était la liaison du sénat avec le peuple, et la barrière entre Philippe et la liberté1.
Ce mot, que notre langue a emprunté au grec, ne se rencontre pas chez les auteurs avant Aristote.
Les chevaux du dieu Mars, qu’on appelle aussi Dieu de la Thrace, portoient deux noms grecs, qui signifient la crainte et la terreur.
Patrocle, un des princes grecs qui firent le siége de Troie.
Pourquoi l’antiquité grecque et latine a-t-elle produit tant d’orateurs célèbres ? […] Que savez-vous d’essentiel sur les Grecs et sur les Romains ? […] – Quelles différences essentielles remarquez-vous entre les trois grands tragiques grecs ? […] Les Grecs n’en étaient pas exempts. […] Ésope l’introduisit chez les Grecs ou l’inventa.
Elle ressentit une si vive douleur de voir sa fille Polyxène immolée sur le tombeau d’Achille, et son fils Polydore tué par la trahison de Polymnestor, roi de Thrace, qu’elle se creva les yeux, en vomissant mille imprécations contre les Grecs.