Aussi est-il un maître dans toute la force du mot : par l’accent et l’autorité de ses doctrines, nul n’est plus propre à diriger, à féconder les esprits ; nul ne forme plus sûrement le goût par la ferveur de ses convictions persuasives. […] Pour le fond comme pour la méthode, cette critique est celle qui s’éloigne le plus de la forme de l’enseignement, et qui a l’allure la plus libre. […] L’esprit de comparaison se forme insensiblement dans leurs tendres intelligences. […] Et comme, par la définition du point, de la ligne, de la surface, et par d’autres principes très-familiers, nous parvenons à des connaissances qui mesurent enfin le ciel et la terre ; de même aussi, par les raisonnements et les conséquences que l’on peut tirer de ces fables, on se forme le jugement et les mœurs, ou se rend capable de grandes choses. » (La Fontaine, Préface de ses fables.)
La première déclinaison n’a de crément au singulier que dans l’ancienne forme de génitif en aï, comme aulaï, pictaï, où a crément est long. […] Il faut excepter la forme irrégulière fŏre, fŏrem, du verbe sum et de ses composés. […] Ajoutez famē, ablatif de l’ancienne forme fam-es, ei. […] Ces deux noms, qui ont pris à tous les cas la forme latine, en ont pris aussi la quantité.
Ce n’est pas, comme l’on voit, de l’Éloge de Marc-Aurèle, que date la méthode, si vantée depuis, d’allier les formes dramatiques aux formes oratoires, et de faire d’un discours un petit drame, où tout est en action, en mouvement, et en dialogue.
La réunion de plusieurs syllabes brèves et longues forme ce qu’on appelle un pied. […] Dans ce vers, le monosyllabe sunt forme une bonne césure.
De plus, cette philosophie ne s’enferme plus dans l’école ; elle prend une forme populaire pour pénétrer partout. […] Paris est agrandi et embelli : il forme la Place-Royale ; il restaure tous les ponts. […] Le goût se forme insensiblement dans une nation qui n’en avait pas, parce qu’on y prend peu à peu l’esprit des bons artistes. […] Peut-on douter qu’il ne s’en forme aussi dans les déserts ? […] L’année 1789 montra le talent de Rivarol sous une forme nouvelle, celle d’écrivain politique.
La Fontaine donnera à sa définition cette forme gracieuse : Qu’un ami véritable est une douce chose ! […] La forme la plus générale du raisonnement se nomme syllogisme ; on peut y joindre l’enthymème, le dilemme, le sortie, l’induction et l’exemple. […] Dans la composition littéraire, on présente rarement le raisonnement sous la forme de l’enthymème, plus rarement encore sous celle du syllogisme ; cette manière sèche et pédantesque ne convient guère qu’aux mathématiques ou à la philosophie.
7° Forme de l’épopée. L’épopée peut varier dans sa forme : nous ne faisons que constater ici l’usage général. […] Ce poème a toute la forme extérieure de la grande épopée, tandis qu’il ne présente au fond qu’une aventure comique et de peu d’importance.
Une enceinte de montagnes, qui se termine à la mer, forme la plaine ou le bassin d’Athènes. […] À Dieu ne plaise que je forme aucune comparaison entre l’enthousiasme des soldats et la charité chrétienne, qui sont aussi différents que leur cause ! […] à quelles formes pratiques les ramener ? […] Cette méthode ne fonderait pas la science : c’est une forme inférieure et vulgaire de l’éclectisme. […] Jouffroy, est l’expression harmonieuse de la force libre apparaissant dans les diverses formes ou symboles de la nature.
Chez lui, tout est forme et couleur ; le monde moral et le monde physique se confondent ; les sentiments sont des sensations, les idées ont des contours, l’abstrait prend un corps, et l’invisible même veut qu’on le voie. […] Notre siècle lui doit toute une renaissance poétique. — Nul artiste n’a possédé plus souverainement la science du rhythme et du nombre, nul ne laissera plus de vers souples, nerveux, amples, hospitaliers à toutes les idées, à tous les sentiments, et capables d’exprimer tous les mouvements de l’âme humaine, de peindre toutes les couleurs, ou toutes les formes de la nature2. […] Ouvrez à deux battants la porte à tous les sujets ; que l’art soit votre seul maître, mais que ce maître règne en despote… Sa poésie est un musée où la barbarie est représentée comme la civilisation, où le magot de la Chine grimace à côté de l’Apollon, où le sublime et le hideux figurent au même titre, comme deux formes de l’extraordinaire. » 2. […] Ce pluriel est une licence poétique ; il ne faut pas abuser de ces formes.
S’il n’a pas assez de suite et de méthode, si l’on a pu dire qu’il faisait de l’esprit sur les lois, cependant il découvre les principaux ressorts des sociétés ; il forme des vœux généreux de justice et d’humanité ; il allume des flambeaux qui ne s’éteindront plus. […] Son imagination prompte revêt les maximes d’une forme poétique, comme faisait son compatriote Montaigne. […] Voici une bien belle lettre de Ducis inspirée par la piété filiale : « Mon père était un homme rare et digne du temps des patriarches ; c’est lui qui par son sang et ses exemples a transmis à mon âme ses principaux traits et ses maîtresse formes.
Fénelon semble avoir emprunté à ces temps de génie les formes séduisantes de son langage. […] L’imitation forme mieux que tous les préceptes, dit Gaichiez après Longin. — De tout temps, cet exercice, tel que nous l’avons défini, a été permis et conseillé. […] Elle se fait principalement par des métaphores, par des hyperboles, par des synonymes, par des répétitions, par des formes nobles et majestueuses, enfin par des périphrases.
Seulement le logicien ne s’occupe que du fond des choses, tandis que l’écrivain doit soigner le fond et la forme. […] L’idée (de ἰδέα, venant de εἰδω, voir, savoir) est la notion que l’esprit se forme d’un objet, la représentation claire et distincte que l’intelligence se forme d’une chose quelconque. […] De même, une pensée n’est vraie que lorsque l’image qu’on se forme d’un objet le représente fidèlement avec ses propriétés. […] La pensée étant une image que l’esprit forme en lui-même, doit représenter son objet clairement, de manière qu’on ne le confonde pas avec un autre objet, et qu’à l’aide de l’expression le lecteur puisse saisir la pensée et la concevoir telle qu’elle était dans l’esprit de l’auteur. […] Sans la forme, en effet, qui donne un vêtement convenable aux pensées, aux sentiments et aux images, on ne pourra se flatter de posséder l’art d’écrire.
tu parais sous une forme si étrange que j’ai besoin de t’interroger. […] C’est la simplicité qui forme toute la beauté de ce chef-d’œuvre. […] Cette première réponse laisse voir la forme de l’enthymême. […] Voici la fable sous forme resserrée. […] Elles modifient presque toutes formes heureusement les substantifs.
Avec la forme de l’État, les conditions de l’éloquence sont changées. […] Croyez bien qu’il n’y a qu’une éloquence politique, celle qui se forme dans la pratique des affaires et dans les luttes de la tribune. […] N’a-t-il pas l’audace d’imposer aux Thessaliens la forme de leur gouvernement ? […] Il serait aussi impossible de séparer ses idées de la forme qu’il leur a donnée que de détacher une pierre des vieilles constructions soudées par le ciment romain. […] Une vérité morale ou géométrique, quelle que soit la forme dont on la revête, est toujours une vérité.
Comme on peut dire qu’il n’y eut plus de Grecs ni de Romains, dès l’instant qu’il ne fut plus permis, à Athènes ou à Rome, d’exposer publiquement, et de défendre avec courage les intérêts de la liberté et la forme du gouvernement ; on peut dire aussi que tout fut perdu pour l’éloquence, dès qu’il n’y eut plus de peuples essentiellement libres. […] S’il est un pays qui, par la nature de ses localités, par la forme de son gouvernement et le caractère de ses habitants, dût faire revivre le premier l’éloquence populaire des anciens, c’est, sans doute, l’Angleterre.
Quelquefois les vents alizés du nord-est ou du sud-est, qui y soufflent constamment, cardent les nuages comme si c’étaient des flocons de soie, puis les chassent à l’occident, en les croisant les uns sur les autres comme les mailles d’un panier à jour ; ils jettent sur les côtés de ce réseau les nuages qu’ils n’ont pas employés et qui ne sont pas en petit nombre ; ils les roulent en énormes masses blanches comme la neige, les contournent sur leurs bords en forme de croupes, et les entassent les uns sur les autres comme les Cordillères du Pérou, en leur donnant des formes de montagnes, de cavernes et de rochers ; ensuite, vers le soir, ils calmissent un peu, comme s’ils craignaient de déranger leur ouvrage. […] Il change à chaque instant : bientôt ce qui était lumineux est simplement coloré, et ce qui était coloré rentre dans l’ombre ; les formes en sont aussi variables que les nuances ; vous voyez tour à tour des îles, des hameaux, des collines plantées de palmiers, de grands ponts qui traversent des fleuves, des campagnes d’or, d’améthyste, de rubis, ou plutôt ce n’est rien de tout cela : ce sont des couleurs et des formes célestes qu’aucun pinceau ne peut rendre, ni aucun langage exprimer1.
Après un coup d’œil général sur les deux formes de langage (la prose et les vers), vient l’étude des ouvrages en prose, et d’abord celle des discours prononcés : c’est proprement le traité de rhétorique ; puis l’étude du genre épistolaire ; celle du genre didactique ; celle du genre historique et des fictions en prose, c’est-à-dire des contes et romans. […] Un esprit original se montre partout, et le vieil ouvrage qu’on retouche, en s’imposant même la loi de ne rien ajouter aux doctrines, devient, soit par les retranchements, soit par une disposition meilleure, soit par la forme et le caractère du langage, tout autre chose que ce qu’il était d’abord.
On y donne à deviner un mot, dont on divise les syllabes, lorsque chacune de ces syllabes forme un autre mot : on dit ce que chaque syllabe signifie, et l’on indique ensuite à peu près ce qu’est le mot dans son entier. […] Sa forme artificielle ou mécanique est absolument invariable. […] Tout ce que l’on peut dire relativement à la forme de l’épithalame, c’est qu’il doit y avoir un ou deux vers intercalaires, répétés, par intervalles, et qui font une espèce de refrain. […] Nos bons poètes offrent aussi dans leurs recueils de jolis épithalames ou des pièces, de vers, qui en portent le nom, sans en avoir précisément la forme.