Le syllogisme en forme se rencontre rarement dans la composition oratoire, c’est l’enthymème qui en occupe la place16 ; ou, s’il y est, ses parties sont arrangées autrement que dans la forme philosophique. […] Les Grecs appelaient cette forme de syllogisme épichérème. […] Voyez cette forme de preuve dans le plaidoyer pour Roscius d’Amérie, c. 27. […] On a surtout besoin, pour ces résumés, de varier les formes et les tournures du style. […] Il faut d’ailleurs se borner dans l’énumération de ces formes variées du langage, qui amusaient autrefois les grammairiens.
S’il n’a pas assez de suite et de méthode, si l’on a pu dire qu’il faisait de l’esprit sur les lois, cependant il égale souvent la majesté de son sujet, il découvre les principaux ressorts des sociétés ; il forme des vœux généreux d’humanité, de justice et de liberté réglée. […] Son imagination prompte revêt la maxime d’une forme poétique, comme faisait son compatriote Montaigne. […] « Beaucoup de douceur, assez de gaieté, une égalité parfaite, un air de simplicité et de bonhomie qui, vu la réputation qu’il s’est déjà faite, lui forme un intérêt particulier. » 1. […] « Montesquieu avait les formes propres à s’exprimer en peu de mots ; il savait faire dire aux petites phrases de grandes choses. » 3.
Elle apprend seulement à lier les idées entre elles, et à les revêtir des formes irrésistibles du raisonnement, pour les faire pénétrer dans les esprits. […] Ajoutez à l’observation de l’homme et de ses impressions physiques et morales celle de la nature qui l’environne, du ciel, du sol, des plantes, des édifices, des costumes, des meubles, des ustensiles, des idiotismes et formes de langage usités à telle époque et dans telle condition, transportez les résultats de ces observations dans vos écrits et dans vos paroles, et vous obtiendrez ce qu’on appelle la couleur locale. […] L’un est de donner par elle au style cette forme plastique, sculpturale, tout extérieure, qu’on peut reprocher à Walter Scott lui-même, souvent plus peintre que poëte.
Ce fut alors qu’il charma ses loisirs par des études historiques, où les vues pénétrantes et parfois paradoxales d’un savoir aussi précis qu’enthousiaste s’allient à l’éclat d’une forme magistrale et à cette puissance d’imagination qui rend la vie à la poussière des morts. […] On avait bien porté l’analyse dans la mâle synthèse de la phrase française, qu’on l’avait toute décomposée et mise en poussière : Rousseau rétablit la période aux formes larges et opulentes. […] Qui, forme fréquente au xviie siècle pour Qu’est-ce qui.
L’image, pour être oratoire, ne doit être qu’une forme vivante du raisonnement. […] La subjection. — Moyen habile employé fréquemment par les orateurs pour animer le raisonnement, en lui donnant la forme du dialogue. […] La tendresse excelle à couvrir, sous des formes adoucies les imperfections de l’objet aimé : — La géante paraît une déesse aux yeux ; La naine, un abrégé des merveilles des cieux ; L’orgueilleuse a le cœur digne d’une couronne ; La fourbe a de l’esprit ; la sotte est toute bonne ; La trop grande parleuse est d’agréable humeur ; Et la muette garde une honnête pudeur, (Molière.)
Toutes ces fautes m’ont causé un tel labeur et tristesse d’esprit, qu’auparavant que j’aie eu rendu361 mes émaux fusibles à un même degré de feu, j’ai cuidé entrer jusques à la porte du sépulcre : aussi en me travaillant à tels affaires, je me suis trouvé l’espace de plus de dix ans si fort écoulé362 en ma personne qu’il n’y avait aucune forme ni apparence de bosse363 aux bras ni aux jambes : ains364 étaient mes dites jambes toutes d’une venue365, de sorte que les liens de quoi j’attachais mes bas de chausses366 étaient, soudain que je cheminais, sur les talons avec le résidu de mes chausses367. […] Le premier, en effet, il trouva la forme définitive de la phrase française, qui n’a plus chez lui rien de gauche ni d’archaïque. […] Plus on perfectionne les microscopes, plus on se persuade que la petitesse de la matière ne borne point la sagesse du Créateur et qu’il forme du néant même, pour ainsi dire, d’un atome qui ne tombe point sous nos sens, des ouvrages qui passent l’imagination, et même qui vont bien au-delà des plus vastes intelligences.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux. […] Oui, nous pouvons, en toute sécurité, nous rendre ce témoignage que le fond des idées nous a préoccupé à l’égal de la forme ; nous serons donc récompensé d’un travail souvent pénible, si les jeunes lecteurs de notre recueil comprennent bien cette leçon écrite à toutes ses pages, à savoir que le goût et la conscience se confondent, et que les pensées dignes de vivre procèdent toujours d’un caractère élevé, d’une volonté vaillante, d’un cœur honnête, d’un esprit droit et d’une âme saine.
Aussi est-il un maître dans toute la force du mot : par l’accent et l’autorité de ses doctrines, nul n’est plus propre à diriger, à féconder sûrement les esprits ; nul ne forme plus sûrement le goût par la ferveur de ses convictions persuasives. […] L’esprit de comparaison se forme insensiblement dans leurs tendres intelligences.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux. […] Oui, nous pouvons, en toute sécurité, nous rendre ce témoignage que le fonds des idées nous a préoccupé à l’égal de la forme ; nous serons donc récompensé d’un travail souvent pénible, si les jeunes lecteurs de notre recueil comprennent bien cette leçon écrite à toutes ses pages, à savoir que le goût et la conscience se confondent, et que les pensées dignes de vivre procèdent toujours d’un caractère élevé, d’un volonté vaillante, d’un cœur honnête, d’un esprit droit et d’une âme saine.
Lorsqu’on s’en sert dans le théâtre moderne, on lui donne la forme d’un petit discours qui ne fait pas, comme l’exposition, partie intégrante du drame, et qui, comme autrefois, le précède et est récité par un acteur. […] Le nœud ou intrigue, qui forme le corps du drame (ἐπίτασις), doit sortir nécessairement de l’exposition du sujet. […] Parmi ces personnages, il y en a un qui est toujours dominant, et pour lequel les autres paraissent sur la scène : c’est celui qui forme l’entreprise ou qui en est l’objet. […] D’après notre définition, le merveilleux forme, sinon le caractère essentiel, au moins le caractère le plus général de ce poème, puisque l’action y est presque toujours merveilleuse. […] Le comique noble peint les mœurs des grands, qui diffèrent des mœurs du peuple et de la bourgeoisie moins par le fond que par la forme.
Il en est de même d’une pensée : elle n’est vraie dans l’esprit de celui qui écrit, et conséquemment ne se montre telle aux yeux du lecteur, que quand l’image que l’écrivain se forme d’un objet, représente fidèlement cet objet avec ses propriétés. […] Pour donner à une pensée cette vérité, cette justesse que la raison exige, il faut que l’écrivain saisisse et marque le rapport, ou la disconvenance des idées dont elle est composée ; c’est-à-dire, la convenance ou l’opposition qu’a l’objet dont il se forme une image, avec d’autres objets, soit sensibles, soit intellectuels. […] Le style en général, ou, si l’on veut, considéré, dans sa forme, peut être coupé ou périodique. […] Quelque sujet que l’on traite, et quelle que soit la forme de style que l’on emploie, on ne doit jamais oublier que le principe et le fondement de l’art d’écrire est, suivant Horace, le bon sens, c’est-à-dire, ce jugement droit, cette raison sage qui retient toujours dans de justes bornes l’esprit le plus vif et le plus brillant, l’imagination la plus féconde et la plus impétueuse. […] Un précepteur est un homme qui instruit des enfants ; et assurément on ne peut pas donner au goût d’un individu la figure d’une personne, quoiqu’en poésie on personnifie le goût en général, et qu’on le représente sous la forme d’un Dieu.
Depuis, le rondeau a changé de forme : on a fixé le nombre des vers à treize, avec un repos après le huitième. […] Mais sa forme artificielle et mécanique n’est pas moins réglée d’une manière invariable.
Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope. […] Les amitiés littéraires Aimer Molière, c’est avoir une garantie en soi contre bien des défauts, bien des travers et des vices d’esprit ; c’est n’être disposé à goûter ni le faux bel-esprit, ni la science pédante ; c’est savoir reconnaître à première vue nos Trissotins et nos Vadius1 jusque sous leurs airs galants et rajeunis ; c’est ne pas se laisser prendre aujourd’hui plus qu’autrefois à l’éternelle Philaminte, cette précieuse de tous les temps, dont la forme seule change, et dont le plumage se renouvelle sans cesse ; c’est aimer la santé et le droit sens de l’esprit, chez les autres comme pour soi.
L’action dramatique se développant par le dialogue, cette forme est essentielle au drame. […] Lorsque ce grand homme commençait à vieillir, Racine, né avec un génie heureux, un goût exquis, entra dans la carrière et donna une nouvelle forme à la tragédie. […] Aussi les a-t-on distinguées en plusieurs sortes, selon la forme du langage qu’on y emploie, selon les personnages qu’on y fait paraître, selon l’action qu’on y représente et l’intérêt qu’elles excitent, selon les qualités qui y dominent, selon le comique qu’on y remarque. […] L’inconvénient qui avait attiré la première loi, renaissant sous une autre forme, il vint une seconde loi qui défendit de prendre pour sujet des aventures réelles. […] Dans ce cas, la danse, étant souvent placée entre deux actes, s’appelait un intermède dansant ; et c’est souvent sous cette forme qu’on la trouve dans les comédies-ballets de Molière.
La forme rythmique est plus littéraire ; la tragédie en prose n’aurait pas produit ces beaux morceaux, ces passages immortels des auteurs que chacun a retenus. […] Dans la chaleur du dialogue et de l’action, on oublie la forme et le mètre ; le pathétique l’emporte. […] Outre les deux classes précédentes de comédies, nous en distinguons encore d’autres, d’après leur forme ou leur objet. […] La comédie s’écrit en vers et en prose ; sous l’une ou l’autre forme, c’est toujours le ton de la conversation ; mais il est certain que les vers ont sur la prose l’avantage de l’élégance et de la rapidité20.
Car si le comique est la forme de son génie, le bon sens en est le fond et la substance. […] Voilà, selon moi, ce qui forme et maintient les amitiés. » (Traduction de M. […] Il ne faut pas désirer que ces illusions se dissipent ; c’est une des formes de la bienveillance et de la sociabilité. […] Je crois qu’on peut lui enseigner des grâces et de l’aisance : mais il n’apprend que la forme, et jamais le fond.
Les orateurs n’avaient que le barreau ou la chaire ; et les formes judiciaires modernes n’offraient point à l’éloquence un champ aussi vaste, aussi libre que le barreau d’Athènes et de Rome. […] Il fallait plus pour défendre Louis XVI ; il fallait tout le courage que donne la vertu, et l’héroïsme que n’intimident ni les cris de la fureur aveugle, ni la certitude que la mort était l’infaillible prix de ce dévouement généreux à la cause d’un monarque proscrit d’avance, et pour qui l’on allait braver toutes les formes de la justice, comme on avait déjà violé toutes les lois de l’humanité.
Dans l’exemple cité, vous comprenez quel parti vous pourrez tirer du mot république (res publica) ; « c’est la chose publique, le bien de tous, l’intérêt commun… Ce n’est pas sans motif que les anciens, si prudents et si ingénieux, ont voulu que ce nom servît à désigner une forme particulière de gouvernement, exclusivement à toute autre… c’était donc la seule où se rencontrât le bien commun, la chose de tous, etc… » Il en est de même des mots humanités au second chapitre de ce livre, philosophie, amour-propre, religion, etc. […] Le commencement de l’Emile de Rousseau appartient à cette forme : « Tout est bien, sortant des mains de l’auteur des choses ; tout dégénère entre les mains de l’homme. » Voilà la synthèse. […] Synthèse : Reconnaissez, Abner, à ces traits éclatants Un Dieu tel aujourd’hui qu’il fut dans tous les temps ; Il sait, quand il lui plaît, faire éclater sa gloire, Et son peuple est toujours présent à sa mémoire. » Quoi qu’il en soit de ces diverses formes, je ne puis assez insister sur l’énumération, l’analyse, la décomposition et la recomposition des idées.