Cela tenait aux mœurs nationales des Grecs, à la séparation des sexes qui était établie chez eux beaucoup plus qu’elle ne l’est chez les nations modernes, et à l’habitude des femmes de mener une vie plus retirée, ce qui eût rendu le langage de l’amour déplacé sur la scène. D’ailleurs, l’usage ne permettant pas aux femmes de monter sur le théâtre, il n’y avait pas de comédiennes : les rôles de femmes étaient joués par des hommes masqués, et l’amour eût paru ridicule dans leur bouche. […] Sa puissance se bornera ordinairement à corriger quelques travers, comme cela est arrivé pour les Femmes savantes, les Précieuses, etc., que Molière a fait tomber dans le ridicule. […] Le premier consiste à opposer un ridicule à un autre ridicule, un vice à un autre vice, comme si on représentait une femme altière et absolue à côté d’un mari pusillanime et soumis, un père avare à côté d’un fils prodigue. […] Un bon modèle du style comique est le passage des Femmes savantes où le bourgeois Chrysale se plaint de l’expulsion de Martine : Qu’importe… Le ton de la comédie s’élève quelque fois ; et ce genre admet la prose.
L’esclavage domestique formait une première et grande uniformité ; le reste de la vie des citoyens, se passant sur la place publique, était trop ouvert à tous les yeux pour que l’on y pût supposer avec vraisemblance quelque aventure extraordinaire, quelque grande singularité de caractère ou de destinée, enfin, la condition inférieure des femmes, leur vie retirée, affaiblissaient la puissance de cette passion, qui joue un si grand rôle dans les romans modernes. » Pourtant la littérature grecque n’est pas absolument dépourvue de romans : la Cyropédie de Xénophon est un véritable roman philosophique, comme le remarque Cicéron ; c’est le Télémaque réduit aux formes de l’histoire. […] La position élevée des femmes dans la société moderne, leur action puissante dans la vie privée et publique, entrent pour beaucoup dans cette importance qu’a prise le roman dans nos mœurs actuelles.
Ils vont rendre l’âme ; la femme de l’un et le père de l’autre, avertis de ce funeste accident, viennent d’arriver : ils remplissent de cris tout le voisinage. « Malheureux enfant ! […] Je déclare que ce n’est pas ma faute si tu péris misérablement. » De son côté, la femme se désespère.
Vous autres femmes, vous êtes accoutumées à être le premier mobile des tragédies, comme vous l’êtes de ce monde. […] Une dame fort affligée est venue chez moi ; elle m’a assuré qu’il n’y a que vous qui puissiez lui donner de la consolation. « J’ai le malheur, m’a-t-elle dit, d’être la femme d’un poëte. — Votre mari est-il jeune, madame ? […] Je suppose que vous ayez fait un bon ouvrage : imaginez-vous qu’il vous faudra quitter le repos de votre cabinet pour solliciter l’examinateur ; si votre manière de penser n’est pas la sienne, s’il n’est pas l’ami de vos amis, s’il est celui de votre rival, s’il est votre rival lui-même, il vous est plus difficile d’obtenir un privilége, qu’à un homme qui n’a point la protection des femmes d’avoir un emploi dans les finances. […] Il y a dans Paris un grand nombre de petites sociétés où préside toujours quelque femme qui, dans le déclin de sa beauté, fait briller l’aurore de son esprit. […] Cependant, à peine un des quarante a-t-il rendu les derniers soupirs, que dix concurrents se présentent ; un évêché n’est pas plus brigué ; on court en poste à Versailles ; on fait parler toutes les femmes ; on fait agir tous les intrigants ; on fait mouvoir tous les ressorts ; des haines violentes sont souvent le fruit de ces démarches.
Les femmes et filles ont aspiré a ceste louange et manne celeste de bonne doctrine. […] A l’endroict du siege principal estoyt l’imaige d’une vieille femme, tenant en main dextre un fourreau de faulcille, en senestre une balance, et portant bezicles au nez. […] Il fut gentilhomme de Charles IX, de Henri III et du duc d’Alençon ; il fut attaché à la cour de la première Marguerite, sœur de François Ier, et de la seconde, femme de Henri IV. […] En cette consternation publique le ministre s’ira-t-il cacher au fond du palais pour pleurer les misères de l’État et faire des vœux avec les femmes ? […] Le cartésianisme conquit le siècle tout entier : Bossuet, Leibnitz, Arnauld et Spinoza, jansénistes et protestants, femmes et poètes, Mme de Sévigné et La Fontaine (voir Fables, X, 1).
Ils prétendent qu’Ulysse épousa une femme de chez eux et qu’il s’agit d’Icade167, et non pas d’Icare. […] Les peuples chez lesquels il y a de mauvaises institutions relativement aux femmes, comme les Lacédémoniens, ne possèdent guère que la moitié du bonheur. […] Par exemple, si l’homme le plus grand est plus grand que la plus grande femme, les hommes, pris en masse, seront plus grands que les femmes ; et (réciproquement), si les hommes, pris en masse, sont plus grands que les femmes, l’homme le plus grand sera plus grand que la plus grande femme. […] Les vertus et les actions sont plus belles lorsqu’elles émanent d’un auteur qui, par nature, a plus de valeur ; par exemple, celles d’un homme plutôt que celles d’une femme. […] De même ceux qui ont des parents, des enfants, une femme, car ce sont des êtres qui les touchent de près et peuvent être frappés de malheurs analogues.
Sur une grève, derrière cet essaim d’ennemis, on apercevait leur camp, semblable à un marché de laboureurs et de pêcheurs : il était rempli de femmes et d’enfants, et retranché avec des bateaux de cuir et des chariots attelés de grands bœufs. […] Enfin, lorsque le besoin est extrême, il s’expose à tout, attaque les femmes et les enfants, se jette même quelquefois sur les hommes, devient furieux par ces excès, qui finissent ordinairement par la rage et la mort. […] On a vu des loups suivre les armées, arriver en nombre à des champs de bataille où l’on n’avait enterré que négligemment les corps, les découvrir, les dévorer avec une insatiable avidité ; et ces mêmes loups, accoutumés à la chair humaine, se jeter ensuite sur les hommes, attaquer le berger plutôt que le troupeau, dévorer des femmes, emporter des enfants, etc. […] Il demande si l’empereur a jamais été marié ; mais personne ne lui apprendra que Ninus a eu deux femmes. […] Et perdez-vous encor le temps avec des femmes ?
En voyant les femmes romaines qui s’approchaient, il fut d’abord surpris ; puis apercevant son épouse à la tête de la députation, il résolut de persister dans sa résolution et de demeurer inflexible. […] Le pouvons-nous, quand il nous est défendu de solliciter en même temps ton salut et la victoire de notre pays, quand ta femme et tes enfants sont placés dans l’alternative d’être privés ou de toi, ou de leur patrie ? […] Qui peut avoir oublié le jour où le roi des Perses pénétra dans notre ville incendiée, en foulant aux pieds les cadavres des vieillards et des femmes, en détruisant nos pénates et les temples de nos dieux indignés ? […] Que ton cœur s’ouvre à la pitié ; demeure ici, sur cette tour, si tu ne veux laisser ta femme veuve et ton fils orphelin. […] Il suppose dans son Apologue qu’Hercule, au sortir de l’enfance, eut une vision, dans laquelle, sous la figure de deux femmes, la Vertu et la Mollesse cherchaient à l’attirer vers elles.
Il l’est aussi, employé comme adjectif : = un homme esclave, une femme esclave. […] Éprendre, s’éprendre (se laisser surprendre par une passion), n’a guère d’usage qu’au participe : = il est épris d’un fol amour pour cette femme. […] Il est actif, et prend avoir, lorsqu’il signifie, aider à une femme à accoucher : = cette sage-femme a accouché plusieurs dames. […] On dit, je suis tombé, elle est décédée, parce qu’on peut dire, un homme tombé, une femme décédée. […] On dit, j’ai frémi ; elle a tremblé, parce qu’on ne peut pas dire, un homme frémi, une femme tremblée.
Qu’il leur montre seulement les têtes de leurs ennemis scalpées, leurs huttes incendiées, leurs femmes emmenées en servitude, il réduira les partisans de la paix au silence, ou, s’ils protestent, pourra les flétrir impunément du nom de lâches. […] Ils ne condamnent pas la femme au labeur humiliant de l’esclave et de la bête de somme ; ils respectent en elle la compagne de leurs travaux, la mère de leurs enfants. […] Nos femmes et nos petits enfants languissent dans nos maisons à nous attendre, et nous, nous ne pouvons conduire à bonne fin l’entreprise qui nous a amenés ici. […] Ce n’est qu’à regret qu’Ulysse a quitté son île sablonneuse d’Ithaque : il lui en a coûté beaucoup de laisser sa jeune femme et son enfant à la merci des chefs ambitieux de sa principauté, pour courir les chances d’une expédition aussi hasardeuse que le siége de Troie. […] Puis il compatit à leurs maux, à leurs longues souffrances : il comprend l’impatience qu’ils ont de retourner dans leur patrie, auprès de leurs femmes et de leurs enfants.
Taisez-vous, ma femme ; je vous vois venir. […] Peste soit de la femme ! […] Comparer l’entretien comique de Sancho Pansa et sa femme (Don Quichotte, part.
Une troupe de femmes se rendirent au sénat. — 8. […] Sa première femme fut Scribonie, fille de Libon ; Livie fut la seconde. […] Dieu fit l’homme et la femme : l’homme eut nom Adam, et la femme Ève. […] Autrefois il n’était pas permis aux femmes romaines de boire du vin. — 11. […] Les Germains ne dédaignent pas les conseils des femmes.
Il haïssait les femmes autant que Louis les aimait. […] On l’avait soupçonné d’avoir eu une passion pour une femme de sa cour ; soit que cette intrigue fut vraie ou non, il est certain qu’il renonça aux femmes pour jamais, non seulement de peur d’en être gouverné, mais pour donner l’exemple à ses soldats, qu’il voulait contenir dans la discipline la plus rigoureuse ; peut-être encore par la vanité d’être le seul de tous les rois qui domptât un penchant si difficile à surmonter. […] Les uns m’ont dit qu’il n’avait pris ce parti que pour dompter en tout la nature, et pour ajouter une nouvelle vertu à son héroïsme ; mais le plus grand nombre m’a assuré qu’il voulut par là se punir d’un excès qu’il avait commis, et d’un affront qu’il avait fait, à table, à une femme en présence même de la reine sa mère.
Il aligna, calcul fait, dit-on, trente-quatre vers par an, et les malicieux ont conté que quand il présenta au président de Verdun les Stances sur la mort de sa femme, qui lui avaient coûté trois ans, il le trouva remarié. […] sept arts, respond l’homme champestre : Je n’en sçay nul, hormis mon labourage ; Mais je suis saoul lorsqu’il me plaist de l’estre, Et si97 nourris ma femme et mon mesnage ! […] Je suis plein de despit, quand les femmes fragiles Interpretent en vain le sens des evangiles, Qui devraient mesnager et garder leur maison. […] Docteur en médecine il fut attaché à Marguerite de France, fille de François Ier et femme du duc de Savoie ; il la suivit à Turin et y mourut. […] Sa femme l’accolant l’admire et le cherit, Tous les siens en ont joie, et le ciel mesme en rit440.
Nous sommes perdeus : toute nostre fiance7 après Dieu, est en luy ; il n’est possible qu’il en eschappe. » Je croy fermement que les bonnes prieres de ces honnestes femmes me tirarent8 de l’extremité et langueur où j’estois, j’entendz du corps, car, quant à l’esprit et l’entendement, je ne le sentis jamais affoiblir9. […] Or n’avions-nous autres herbes au long des murailles de la ville ; car tout estoit mangé, et encores n’en pouvions avoir sans sortir à l’escaramouche6 ; et alors tous les enfans et femmes de la ville sortoient au long des murailles ; mais je vis que j’y perdois force gens, et ne volsis7 plus laisser sortir personne…… En cest estat nous traisnasmes jusques au huictiesme d’avril8, que nous eusmes perdu toute esperance.
Et la femme disait : « Voici bientôt un an Qu’il n’est plus arrivé de nouvelles de Jean. […] … Femme, écoute… Avant tout, il faut être équitable : C’est nous, ce sont nos droits que le peuple défend. […] Et jamais dans Larisse un lâche ravisseur Me vint-il enlever ou ma femme ou ma sœur ? […] Quinze ans il opprima : quinze ans on le souffrit : Il outrage une femme, et ce jour, il périt. […] Cette vertu qui fuit longtemps après les autres, La pudeur de la femme a péri chez les nôtres.
C’est ce qui fit qu’il marqua tant de respect pour la femme et pour la mère de Darius. […] Sa femme dit qu’elle voulait aller aux bains des hommes. […] La femme du consul se plaignit à son mari de la lenteur qu’on avait mise a lui livrer l’entrée des bains, et du peu de propreté qu’elle y avait trouvé. […] Ici, c’est un groupe d’enfants serrés les uns contre les autres pour ne pas mourir de froid ; là, c’est une femme tremblante et sans voix pour se plaindre. […] Lord Nelvil, malgré les réclamations de quelques femmes superstitieuses, envoie quatre matelots anglais briser les barrières, et sauve ainsi ces malheureux Juifs.
Ce sont toujours des hommes, aussi, quand ils font des rôles de femmes, le son mâle de leur voix constitue une invraisemblance qui étonne au premier abord. […] Et, puisque nous parlons de la vie d’intérieur, il n’est que juste ici de reconnaître que souvent les femmes réussissent mieux que les hommes dans le genre épistolaire. […] Dans l’antiquité, le rôle social de la femme étant bien moindre qu’il ne l’est de nos jours, nous ne connaissons guère de correspondances féminines ayant passé à la postérité. […] Quant à Junie, c’est une des plus belles figures de femme que Racine ait esquissées. […] Ce personnage, qui ne semble que secondaire dans la pièce, est donc une figure charmante qui contraste heureusement avec les autres types de femmes que nous y voyons.