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74. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Molière, 1622-1673 » pp. 43-55

Il a peint avec une vérité saisissante tous les types de la physionomie humaine ; son investigation philosophique a parcouru tous les rangs de la société ; il met en scène la cour, la ville et la province : bourgeoiset nobles, marchands, médecins et hommes de lois ; pédants, fâcheux, fanfarons, fripons, servantes, valets et maîtres, sans compter les ridicules ou les vices de toutes les conditions et de tous les caractères : bel esprit, faux savoir, avarice, prodigalité, faiblesse, égoïsme, entêtement, malveillance, vanité, sottise, jalousie, libertinage, misanthropie, irréligion, hypocrisie, en un mot son siècle et avec lui l’humanité tout entière. […] Mais on ne laisse pas pour cela de faire les distinctions qu’il est besoin de faire : on n’enveloppe point dans une fausse conséquence la honte des choses que l’on corrompt avec la malice des corrupteurs ; on sépare toujours le mauvais usage d’avec l’intention de l’art ; et, comme on ne s’avise point de défendre la médecine pour avoir été bannie de Rome, ni la philosophie pour avoir été condamnée publiquement dans Athènes, on ne doit point aussi vouloir interdire la comédie pour avoir été censurée en de certains temps.

75. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XX. » pp. 117-119

Ammonius, dans son commentaire sur le Traité d’Aristote περὶ Ἑρμηνείας, renvoie à ce chapitre de la Poétique, pour en tirer d’ailleurs des conclusions subtiles et fausses.

76. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Cette étude a encore le grand avantage de nous apprendre, en formant notre goût, à distinguer les faux ornements de ceux dictés par la raison. […] L’homme dont le goût est correct ne se laisse jamais abuser par de fausses beautés. […] Rien de plus méprisable que ce faux éclat que certains écrivains affectent. […] C’est une méthode dangereuse qui fausse le génie et produit de la raideur, le troupeau servile des imitateurs copiant ordinairement les fautes aussi bien que les beautés. […] L’éloquence doit attirer toute notre attention, parce qu’il n’existe aucun art où les fausses notions aient plus prévalu.

77. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Faux Dieux ! […] L’Éternel a brisé son tonnerre inutile ; Et, d’ailes et de faux dépouillé désormais, Sur les mondes détruits le Temps dort immobile. […] L’esprit humain et le faux sympathisent extrêmement. […] Ainsi, le vrai a besoin d’emprunter la figure du faux pour être agréablement reçu dans l’esprit humain : mais le faux y entre bien sous sa propre figure ; car c’est le lieu de sa naissance et sa demeure ordinaire, et le vrai y est étranger. […] Ai-je flatté ses vœux d’une fausse espérance ?

78. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Définition et division. »

Gerusez, est comme toutes les sciences, utile aux bons esprits, nuisible aux esprits faux ; c’est la liqueur que le vase améliore ou corrompt selon sa nature.

79. (1873) Principes de rhétorique française

On peut encore le comparer à une liqueur salutaire ou funeste, suivant le vase qui la contient ; la rhétorique est utile aux esprits bien faits ; elle est nuisible quand elle tombe dans un esprit faux. […] Quand pourrai-je étouffer dans tes embrassements L’erreur dont j’ai formé de si faux sentiments ? […] La réflexion, l’expérience et l’étude attentive des grands maîtres sont indispensables pour acquérir la délicatesse de goût que réclame ce choix, et ta juste mesure hors de laquelle il n’y a que le faux. […] Les sophismes résultent ou du mauvais emploi des mots, on de la conception d’idées fausses ; aussi les classe-t-on en sophismes de mots et sophismes de pensée. […] Les mauvais raisonnements peuvent avoir leur point de départ dans un principe faux ; ce sont alors des sophismes de pensée et il importe de découvrir ce principe, pour de mettre en lumière.

80. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre X. Genre pastoral. »

Les Italiens, portés naturellement au faux brillant, n’ont pas manqué de donner à leurs bergers ie jargon raffine du bel esprit et de la galanterie.

81. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Parmi les pensées, les unes sont simples, naturelles, naïves, fines, délicates, tendres, agréables, gracieuses, enjouées, vives brillantes, fortes, frappantes, hardies, neuves, énergiques, grandes, magnifiques, nobles et sublimes ; — d’autres sont basses, communes ou triviales, fausses, gigantesques, etc. […] Ce sont : 1° les pensées basses, communes ou triviales, qui n’offrent à l’esprit que des idées ignobles, de mauvais goût et indignes du sujet que l’on traite ; 2° les pensées fausses ou celles qui ne sont point conformes à la vérité, à la justesse ; et 3° les pensées gigantesques ou celles qui dépassent la limite de la réalité, de l’ordinaire, du possible.

82. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Si votre composition oratoire ne peut subir cette épreuve, le plan repose quelque part sur le faux, et il pèche nécessairement dans l’ensemble ou dans les détails. […] Beaucoup de rhéteurs modernes condamnent cette division comme fausse et arbitraire. […] N’affectez pas une fausse modestie ni un dédain superbe. […] Il n’est donc pas vrai que l’ignorance, et par conséquent la fausse conscience, soit toujours une excuse recevable auprès de Dieu. […] N’affectez pas une fausse modestie ni un dédain superbe.

83. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre II. Qualités et devoirs de l’Orateur du Barreau. »

Pour peu qu’il les dénature, ou qu’il les place sous un faux jour, la supercherie ne tarde pas à être découverte ; et les juges en concluent, ainsi que les auditeurs, qu’il a manqué ou d’intelligence pour les sentir, ou de courage pour les admettre, ou de force enfin pour y répondre.

84. (1881) Rhétorique et genres littéraires

L’orateur doit choisir ses preuves, rejeter celles qui sont fausses et ne pas insister sur celles qui sont faibles ou secondaires. […] En effet, quand un philosophe réfute un adversaire, il cherche à lui démontrer qu’il s’est trompé, qu’il a fait un de ces faux raisonnements qu’on appelle sophismes ou paralogismes. […] Ce qu’il faut toujours éviter, c’est l’emphase et la fausse élégance. […] Elle est fausse, quand elle substitue les mois au dessin et à la couleur. […] Dans ce cas, la prose poétique est un genre faux, et il ne faut pas l’imiter, malgré des exemples illustres à des degrés divers (le Télémaque de Fénelon, Les Incas de Marmontel.

85. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

La fausse grandeur est farouche et inaccessible : comme elle sent son faible, elle se cache, ou du moins ne se montre pas de front, et ne se fait voir qu’autant qu’il faut pour imposer et ne paraître point ce qu’elle est, je veux dire une vraie petitesse. […] Mais, en général, quel faux goût d’éloquence ! […] La chaire elle-même rougit de ce comique indécent ou de ces ornements bizarres et pompeux dont elle s’était jusque-là parée, et substitua l’instruction à une pompe vide et déplacée, la raison aux fausses lueurs et l’Évangile à l’imagination. […] Euripide veut s’en emparer ; on va discuter leurs titres : le dernier est soutenu par un grand nombre de gens grossiers et sans goût, qu’ont séduits les faux ornements de son éloquence. […] Le vieil Horace reçoit une fausse nouvelle, qui lui fait croire que ses enfants ont été vaincus.

86. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre III. Idée de l’Éloquence des Saints-Pères. »

On admire souvent, dans ses écrits, la grandeur et la force des sentiments et des idées ; mais on y rencontre aussi des pensées fausses, des raisonnements tirés de trop loin, et péniblement amenés à une conclusion peu satisfaisante.

87. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Saint François de Sales, 1567-1622 » pp. -

La vraie et la fausse gloire Nous appelons vaine la gloire qu’on se donne ou pour ce qui n’est pas en nous, ou pour ce qui est en nous, mais non pas à nous, ou pour ce qui est en nous et à nous, mais qui ne mérite pas qu’on s’en glorifie.

88. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

Il a peint avec une vérité saisissante tous les types de la physionomie humaine ; il met en scène la cour, la ville et la province, bourgeois et nobles, marchands, médecins et hommes de lois, pédants, fâcheux, fanfarons, fripons, servantes, valets et maîtres, sans compter tous les ridicules et tous les vices, bel esprit, faux savoir, avarice, prodigalité, faiblesse, égoïsme, entêtement, malveillance, vanité, sottise, jalousie, libertinage, misanthropie, irréligion, hypocrisie, en un mot, son siècle, et avec lui l’humanité tout entière. […] Molière dit ailleurs d’un faux bel esprit : Il est guindé sans cesse, et dans tous ses propos On voit qu’il se travaille à dire de bons mots, Depuis que dans la tête il s’est mis d’être habile, Rien ne touche son goût tant il est difficile.

89. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

j’ai vu des innocents, Sur le faux exposé de ces loups mercenaires, Pour cinq sous de tabac envoyés aux galères4. […] Sainte-Beuve : « Je le comparerais volontiers à ces arbres dont il faut choisir les fruits ; mais craignez de vous asseoir sous leur ombre. » D’Argenson disait en parlant de Voltaire, âgé de quarante ans (1734) : « Plaise au ciel que la magie de son style n’accrédite pas de fausses opinions et des idées dangereuses ; qu’il ne déshonore pas ce style charmant en prose et en vers, en le faisant servir à des ouvrages dont les sujets soient indignes et du peintre et du coloris ; que ce grand écrivain ne produise pas une foule de mauvais copistes, et qu’il ne devienne pas le chef d’une secte à qui il arrivera, comme à bien d’autres, que les sectateurs se tromperont sur les intentions de leur patriarche ! 

90. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

… Égaré dans le noir dédale, Où le fantôme de Thémis236, Couché sur la pourpre et les lys, Penche la balance inégale, Et tire d’une urne vénale Des arrêts dictés par Cypris237 ; Irais-je, orateur mercenaire Du faux et de la vérité, Chargé d’une haine étrangère, Vendre aux querelles du vulgaire Ma voix et ma tranquillité, Et dans l’antre de la chicane, Aux lois d’un tribunal profane Pliant la loi de l’immortel, Par une éloquence anglicane, Saper et le trône et l’autel ? […] Une autre félicité Après Benedicite, C’est de voir par la fenêtre De notre salle à manger, Cueillir dans le potager, La fraise qui vient de naître ; De voir la petite faux Moissonner à notre vue, Là, des têtes d’artichaux, Ici, la tendre laitue, Le pourpier et l’estragon, Qui tout à l’heure en salade, Vont piquer, près d’un dindon, L’appétit le plus malade. […] En vain un faux censeur voudrait vous démentir ; Et si vous n’en sortez, vous devez en sortir. […] si ce faux éclat n’eût pas fait ses plaisirs, Si le séjour de Vaux eût borné ses désirs, Qu’il pouvait doucement laisser couler son âge ! […] Chez nos neveux moins incrédules, Les vrais Césars319, les faux Hercules320 Seront mis au même degré ; Et tout ce qu’on dit à leur gloire, Et qu’on admire sans le croire, Sera cru sans être admiré.

91. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Serviraient-elles à quelqu’un pour guérir ses faux préjugés, ou pour affaiblir ses passions ? […] Elle ne se laisse jamais éblouir par le faux, quelque brillant qu’il soit. […] Vous êtes encore trop jeune pour démêler le vrai du faux. […] écrivez qu’en général toutes les réponses de monsieur sont fausses et suggérées. » Je souriais. […] Sur « une foule d’objets qui vous sont étrangers dans mes interrogatoires, vous ne pouvez savoir si mes réponses sont fausses ou vraies.

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