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2. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Il écrit des lois pour prévoir et punir les crimes, et quand il les a écrites, il s’y confie, il promet de s’y assujettir. Un coupable survient dont les crimes ont échappé à la prévoyance et ne tombent point sous l’atteinte des lois. La conscience humaine s’étonne, hésite ; puis enfin elle fait un effort ; elle va reconnaître et saisir le crime hors de la sphère légale. Là elle s’arrête, elle triomphe, elle est fière de son audace ; et parce qu’elle a su s’élever au-dessus de ce qu’elle avait écrit, parce qu’elle a considéré et jugé une action en elle-même, indépendamment des définitions de la science, elle se tient pour satisfaite et en possession de la vérité ; elle se hâte d’appliquer à l’homme tout entier le jugement qu’elle a porté sur l’action ; et déjà lasse d’un travail inattendu, elle ne veut voir en lui que l’auteur du crime qu’elle a eu tant de peine à saisir. […] Comme il y avait dans sa conduite des crimes que les lois n’atteignent point, de même il y avait dans son caractère des qualités que n’atteignent point ses crimes.

3. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Les ennemis de Cicéron avaient tâché de lui faire un crime dans l’opinion publique d’avoir pu arrêter Catilina, et de ne l’avoir point fait, et d’avoir ainsi exposé Rome au hasard d’une guerre. […] On oublie le crime du scélérat, et l’on ne s’entretient que du châtiment, pour peu qu’il ait paru trop sévère. […] Poursuivez les autres crimes quand ils sont commis, vous le pouvez ; mais prévenez l’exécution de celui-ci, ou il sera trop tard d’implorer l’insuffisance des lois. […] c’est précisément parce que la prodigalité des biens d’autrui s’est appelée libéralité, et l’audace du crime courage, que nous en sommes réduits à ce point déplorable de calamité. […] Au-dedans, une industrieuse activité ; au-dehors, un gouvernement juste, des délibérations dirigées par un esprit toujours libre, et qui n’écoutait ni la passion ni l’intérêt du crime.

4. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

Si je dis : Dieu fait la loi aux rois ; Dieu arrête les complots des méchants, — j’énonce deux vérités, mais je ne caractérise pas Dieu en tant que dominant les rois ou réprimant le crime, et mes deux vérités courent risque de passer inaperçues. […] Quelques crimes toujours précédent les grands crimes. […] Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés ; Et jamais on n’a vu la timide innocence Passer subitement à l’extrême licence. […] Le vers si souvent cité : Le crime fuit la honte et non pas l’échafaud, est une ellipse obscure, quoi qu’en pense Condillac. Car la première idée que porte à l’esprit la construction grammaticale de la phrase, c’est que le crime ne fait pas l’échafaud, comme on dit : le peintre fait le tableau et non pas la statue, tandis que l’auteur a voulu dire que l’échafaud ne fait pas la honte.

5. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Il va se confiner dans un monastère pour y pleurer son crime. […] Sans croire précisément son père capable d’un crime, elle tremble pour son mari. […] Parce que le crime était sans motif ; 2°. […] Il fait ressortir tout ce que ce crime a d’affreux. […] Ce crime sera donc aussi inutile qu’abominable.

6. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

A quelque extrémité que votre crime passe, Vous êtes innocent si vous vous faites grâce. […]   Malheureux Polyeucte, es-tu seul insensible, Et veux-tu rendre seul ton crime irrémissible ? […] « On peut bien donner une tête et des bras à des corps figurés, comme, par exemple, à une armée ; mais non pas à des actions, comme des crimes, qui ne peuvent avoir ni tête ni bras. » Académie. […] Ici les mots perdent leur sens : ces deux cœurs ne parlent plus la même langue ; ce qui est héroïsme pour l’un est crime pour l’autre. […] Remarquez le mot crime, les dieux ; elle est païenne, et emploie des arguments païens.

7. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

Mais lorsque les crimes, et surtout les crimes d’un certain genre, se sont accumulés jusqu’à un point marqué, l’ange presse sans mesure son vol infatigable. […] Tant qu’il leur restera du sang, elles viendront l’offrir ; et bientôt une rare jeunesse se fera raconter ces guerres désolatrices produites par les crimes de ses pères3 La guerre est donc divine en elle-même, puisque c’est une loi du monde4. […] La frivolité qui nuit au développement de ses talents et de ses vertus le préserve en même temps des crimes noirs et réfléchis. […] Le Français est l’enfant de l’Europe ; si l’on a quelquefois vu parmi nous des crimes odieux, ils ont disparu plutôt par le caractère national que par la sévérité des lois. » (Considérations sur les mœurs.)

8. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

« Quel sera le crime de l’homme du roi, qui, trompé dès le début de son expédition, frustré de la moitié des forces qu’on s’était engagé à lui fournir, enchaîné bientôt par une puissance absolue, dépourvu de tous moyens, sans vivres, sans argent, sans vaisseaux, sans soldats, traversé par mille obstacles, oublié de sa cour, tandis que les ennemis recevaient des renforts multipliés de la leur ; malgré l’excessive infériorité de ses forces, malgré l’esprit de sédition et de vertige répandu dans une armée qui n’a ni solde, ni nourriture ; malgré la désertion journalière et la défection totale de cette armée sans cesse quittant ses drapeaux pour aller joindre l’ennemi, trouve moyen de faire la guerre pendant trois ans sans interruption ; prend dix places, en manque une, et la manque parce que son escadre l’abandonne et laisse la mer libre à l’escadre ennemie ; gagne dix batailles, en perd une, et la perd, parce qu’une partie de ses troupes disparaît au commencement de l’action, et le laisse sur le champ de bataille, au moment où il fond sur l’ennemi ; dispute le terrain pied à pied ; lorsqu’il ne peut plus se défendre, tient pendant cinq mois en échec des forces vingt fois supérieures aux siennes ; et après avoir épuisé toutes les ressources que son zèle et son imagination pouvaient lui suggérer, après avoir payé et nourri de son argent le peu de troupes qui lui restait, est enfin obligé de rendre une ville2 bloquée par terre et par mer, une ville prise par la famine, où il ne restait pas un grain de riz, où l’on avait mangé les arbres et le cuir, sans autre défense, en un mot, que quelques canonniers, et une poignée de soldats, qui n’avaient plus la force de remuer un canon, même pas celle de se trainer jusqu’aux remparts. « Quel sera le crime de l’homme de la Compagnie (des Indes), qui, sacrifiant généreusement ses intérêts à ceux de cette Compagnie, lui laisse la totalité des appointements qu’elle lui doit, fournit les magasins de son propre argent, vend jusqu’à ses effets, jusqu’à ceux de son secrétaire, pour nourrir la colonie, et s’expose aux plus grands dangers pour établir dans les différentes administrations, une intégrité et un ordre que n’avaient jamais connus la plupart de ceux qui les dirigeaient ? « Quel sera le crime de l’homme privé qui se dépouille de tout ce qu’il possède, pour son roi et sa patrie ; qui, haï, persécuté, menacé de poison et d’assassinat, sur le point de succomber à l’un et à l’autre, n’exerce pas un seul acte de vengeance quand il en a le pouvoir, et remet à la justice des lois la punition des attentats qu’enfantait le mépris de ces lois ? « Que cet homme, dominé naturellement par un tempérament vif, emporté par l’excès de son zèle, aigri par les contradictions sans cesse renaissantes, poussé par l’indignation que devaient exciter tant de crimes réunis, se soit laissé aller à des plaintes amères et à des reproches violents ; qu’il ait fait entendre, qu’il ait fait tonner dans toute sa force la voix de cette vérité toujours si effrayante pour les coupables ; qu’il les ait accablés de menaces dont malheureusement il n’a jamais exécuté aucune ; que parmi ces coupables, quelques-uns l’nient été moins, en effet, qu’ils ne lui ont paru l’être ; qu’accoutumé à se voir trompé de toutes parts, à rencontrer partout l’hypocrisie et la scélératesse, il en était presque venu au point de ne pas croire à la vertu dans ces affreux climats ; qu’il ait confondu le citoyen indolent et incapable avec le citoyen perfide et dangereux ; qu’il n’ait pas toujours eu assez de patience avec l’un, assez de dissimulation avec l’autre : qu’il ait été ou trop prompt ou trop franc dans quelques-uns de ses jugements, ou trop indiscret ou trop dur dans quelques-unes de ses expressions ; que dans ces instants de trouble et d’amertume où tout conspirait à le plonger, il lui ait échappé quelque démarche imprudente dont il n’est jamais résulté de préjudice public, quelque résolution désespérée qui n’a jamais eu d’effet ; qu’enfin, il faille dire de lui, si l’on veut, ce que Tite-Live disait du grand Camille : Que les génies les plus supérieurs, que les plus grands hommes savent mieux vaincre que gouverner, était-ce donc là de quoi le condamner à perdre la tête sur un échafaud ? […] Pourquoi donc faire un crime aux chats de ce qui, dans la société, est à vos yeux le plus grand de tous les mérites ?

9. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

……………………………………………………………………………………………… Mais je veux que le sort, par un heureux caprice, Fasse de vos écrits prospérer la malice, Et qu’enfin votre livre aille, au gré de vos vœux, Faire siffler Cotin chez nos derniers neveux : Que vous sert-il qu’un jour l’avenir vous estime, Si vos vers aujourd’hui vous tiennent lieu de crime, Et ne produisent rien, pour fruit de leurs bons mots, Que l’effroi du public et la haine des sots ? […] Ils ont bien ennuyé le roi, toute la cour, Sans que le moindre édit ait, pour punir leur crime, Retranché les auteurs ou supprimé la rime. […] Avant lui Juvénal avait dit en latin Qu’on est assis à l’aise aux sermons de Cotin ; L’un et l’autre avant lui s’étaient plaints de la rime, Et c’est aussi sur eux qu’il rejette son crime : Il cherche à se couvrir de ces noms glorieux. […] pour un maigre auteur que je glose en passant, Est-ce un crime, après tout, et si noir et si grand3 ? […] Vous les verrez bientôt, féconds en impostures, Amasser contre vous des volumes d’injures, Traiter, en vos écrits, chaque vers d’attentat, Et d’un mot innocent faire un crime d’Etat.

10. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

La conscience Partout nous rendons hommage, par nos troubles et par nos remords secrets, à la sainteté de la vertu que nous violons ; partout un fonds d’ennui et de tristesse inséparable du crime nous fait sentir que l’ordre et l’innocence sont le seul bonheur qui nous était destiné sur la terre. […] Les terreurs cruelles marchent partout devant nous ; la solitude nous trouble ; les ténèbres nous alarment ; nous croyons voir sortir de tous côtés des fantômes qui viennent toujours nous reprocher les horreurs secrètes de notre âme ; des songes funestes nous remplissent d’images noires et sombres ; et le crime, après lequel nous courons avec tant de goût, court ensuite après nous comme un vautour cruel, et s’attache à nous pour nous déchirer le cœur et nous punir du plaisir qu’il nous a lui-même donné1 Sur l’ennui L’ennui, qui paraît devoir être le partage du peuple, ne s’est pourtant, ce semble, réfugié que chez les grands : c’est comme leur ombre qui les suit partout1 Les plaisirs, presque tous épuisés pour eux, ne leur offrent plus qu’une triste uniformité qui endort ou qui lasse ; ils ont beau les diversifier, ils diversifient leur ennui2 En vain ils se font honneur3 de paraître à la tête de toutes les réjouissances publiques ; c’est une vivacité d’ostentation ; le cœur n’y prend presque plus de part ; le long usage des plaisirs les leur a rendus inutiles : ce sont des ressources usées, qui se nuisent chaque jour à elles-mêmes. […] notre arrêt est prononcé : nos crimes rendent notre condamnation certaine ; on nous laisse encore un jour pour éviter se malheur et changer la rigueur de notre sentence éternelle ; et ce jour unique, et ce jour rapide, nous le passons indolemment en des occupations vaines, oiseuses, puériles ; et ce jour précieux nous est à charge, nous ennuis : nous cherchons comment l’abréger ; à peine trouvons-nous assez d’amusements pour en remplir le vide : nous arrivons au soir sans avoir fait d’autre usage du jour qu’on nous laisse, que de nous être rendus encore plus dignes de la condamnation que nous avions déjà méritée » Carême, iv.

11. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

combien frémira son ombre épouvantée, Lorsqu’il verra sa fille à ses yeux présentée, Contrainte d’avouer tant de forfaits divers, Et des crimes peut-être inconnus aux enfers ? […] Exécrable soif de l’or, quels crimes ne fais-tu pas commettre ?  […] Elle est quelquefois dictée par l’horreur du crime et des scélérats. […] Ils approchent donc, portant sur leur visage les marques de leur barbare résolution : le clergé tremblant se disperse : on se ramasse confusément : les assassins ont eux-mêmes horreur du crime qu’ils vont commettre ; et saisis d’une frayeur respectueuse à la vue de l’archevêque qui se présente, ils demeurent quelque temps interdits. Mais la fureur ayant étouffé tout sentiment de respect et d’humanité, chacun le frappe comme à l’envi, et veut avoir part au crime, espérant avoir part à la récompense. » Les Poètes dramatiques font un fréquent usage de cette figure.

12. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVI » pp. 112-113

Térée est le mari de Procné et le beau-frère de Philomèle  la navette qui parle est celle dont Philomèle, privée de la langue par un crime de Térée, se sert pour broder les caractères qui révéleront le crime à sa sœur Procné.

13. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Vos Prêteurs au malheur nous font joindre le crime :         Retirez-les ; ils ne nous apprendront         Que la mollesse et que le vice :         Les Germains comme eux deviendront         Gens de rapine et d’avarice. […] Mais si de vos flatteurs vous suivez la maxime, Il vous faudra, Seigneur, courir de crime en crime ; Soutenir vos rigueurs par d’autres cruautés, Et laver dans le sang vos bras ensanglantés. […] Aussi le Sénat, rappelant les Préteurs qu’il avait envoyés en Germanie, admit dans son sein l’éloquent paysan ; et Néron, persuadé par le discours de Burrhus, révoqua sur-le-champ l’ordre qu’il avait donné pour la consommation de son crime, disant qu’il voulait se réconcilier avec son frère.

14. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

» À l’un de ses côtés, la Justice debout » Jette sur nous sans cesse un coup d’œil qui voit tout ; » Et le glaive à la main demandant ses victimes, » Présente devant lui la liste de nos crimes. […] 179Le sage et l’imprudent, et le faible et le fort, Tous sont précipités dans les mêmes abîmes : Le cœur juste et sans fiel, le cœur pétri de crimes, Tous sont également les vains jouets du sort. […] C’était un de ces favoris insolens, qui, parvenus à force de bassesses au faîte du pouvoir, ne s’y maintiennent qu’à force de crimes et d’attentats ; et qui, après avoir fait gémir la terre de leur élévation, lui donnent par leur chute un moment de consolation. […] Il garde sans remords ce qu’il gagna sans crime. Sa fortune est durable autant que légitime, Elle passe aux neveux du fortuné vieillard ; Tandis que les enfants du crime et du hasard, Ces hommes sans pitié que les pleurs endurcissent, Et que les maux publics en un jour enrichissent, Dépouillés tout à coup d’un éclat passager, Ne sortent du néant que pour s’y replonger.

15. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

A qui demanderais-je un crime que j’ignore ? […] Je ne me flatte point d’une gloire insensée : Je sais de vos présents mesurer la grandeur ; Mais plus ce rang sur moi répandrait de splendeur, Plus il me ferait honte et mettrait en lumière1 Le crime d’en avoir dépouillé l’héritière. […] La vérité me presse ; Le crime est avéré ; lui-même il le confesse. […] En doit ; il a l’idée fixe du crime résolu. […] Il a le génie du crime.

16. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

Tuer un homme est un crime ; Mineure. […] Donc, c’est un crime de tuer un meurtrier. […] La terre lui présente tous ses crimes et ceux de sa famille ; le ciel, des aïeux, qui la font rougir ; les enfers, des juges qui la menacent. […] du crime affreux dont la honte me suit, Jamais mon triste cœur n’a recueilli le fruit. […] Rien ne met à l’abri de cet ordre fatal, Ni le rang ni le sexe, et le crime est égal.

17. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Détruisez Antioche ; mais détruisez-la comme le Tout-puissant détruisit autrefois Ninive ; effacez notre crime par le pardon, anéantissez la mémoire de notre attentat, en faisant naître l’amour et la reconnaissance. […] 2° Le crime de cette ville fournit à l’empereur l’occasion d’acquérir une gloire immortelle. […] 2° Leur crime a soulevé contre eux l’univers tout entier. […] L’orateur s’est proposé un but plus noble ; il avoue le crime de ses compatriotes, il ne vient pas les défendre, il implore la clémence de l’empereur. […] Quel si grand crime ai-je donc commis, juges ?

18. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Saint Ambroise lui reproche ce crime. […] Enfin, viendra le récit du crime de Claudius, pendant que le roi donnait dans son jardin. […] Quel crime abominable ! […] Debout sur le bûcher, elle reproche à ses bourreaux leur crime et leur lâcheté. […] Est-ce là mon crime ?

19. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

Ménas l’affranchi, Ménas fera le crime, et le vertueux Pompée en profitera. […] Mais Pompée ne peut savoir le crime et le permettre sans y participer. […] Vous êtes contraire à vous-même ; un fantôme de vertu vous rend ombrageux, et vous me faites bien sentir la vérité de ce qu’on dit, qu’il faut une âme forte pour oser faire les grands crimes. […] Il est vrai, Ménas ; je ne suis ni assez bon pour ne pas vouloir profiter d’un crime, ni assez méchant pour oser le commettre moi-même.

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