. — Les commençants qui veulent se former un goût sûr et un bon style, doivent donc lire peu de livres, et les choisir dans le genre de leur talent. […] D’abord, il est naturel de prendre pour modèles de ses compositions les auteurs qu’on a choisis pour ses lectures.
Pour désigner un objet remarquable par la dureté ou par la douceur, on choisissait un son qui représentât l’une ou l’autre de ces deux qualités. […] Nous avons choisi les formes qui donnent à la pensée une force ou une grâce particulière. […] Ce point est fort important, car supposez les mots les plus sonores et les mieux choisis : s’ils sont mal arrangés, la phrase sera désagréable à l’oreille. […] Dis, Valère, dis-nous, si tu veux qu’il périsse, Où tu penses choisir un lieu pour son supplice ? […] Que des récits choisis, qui réunissent l’exactitude à la précision, les transportent dans des pays qu’ils ne verront peut-être jamais.
Cette composition vous donnera l’occasion de décrire la tranquillité et le bonheur des maisons que choisit l’hirondelle, pour bâtir son nid. […] Choisissez quelques métaphores et expliquez leurs rapports de comparaison. […] Le chevalier écossais qui avait été fait prisonnier précédemment, avait pour armoiries un léopard avec une chaîne de fer brisée, le marquis de Montserrat avait choisi pour écusson une montagne escarpée, Monte Serrato 112. […] Il fut choisi pour général, et il s’avança, après une brillante campagne contre ses compatriotes, jusque sous les murs de Rome. […] Un édit du roi avait défendu aux communes d’enterrer les morts dans les églises et les cimetières, et prescrit de choisir, hors de l’enceinte des villes et villages, la terre du repos.
Ni les troubles, Zénobie 1, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice : l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient le bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues2 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer, à ceux qui voyagent vers l’Arabie3, de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez de le porter, avant de l’habiter vous et les princes vos enfants. […] Helleu, dans l’édition citée, page 90, rapproche judicieusement ce célèbre passage de quelques lignes tirées de la Politique selon les Ecritures de Bossuet (livre III) : « Dieu a choisi David, et l’a tiré d’après les brebis pour paître Jacob son serviteur, et Israël son héritage.
Le coup étant fait, ils s’assemblèrent pour choisir un gouvernement ; et après bien des discussions, ils créèrent des magistrats. […] Comme le peuple grossissait tous les jours, les Troglodites crurent qu’il était à propos de se choisir un roi.
D’un maître trop fameux trop fidèle interprète, De mon heureux espoir désormais détrompé, Je dois donc, du plaisir à toute heure occupé, Consacrer les moments de ma course rapide A la divinité que tu choisis pour guide1 : Et la mère des jeux, des ris et des amours Doit ainsi qu’à tes vers présider à mes jours… Tu veux me rassurer, et tu me désespères. […] L’auteur a entrepris de développer cette pensée de Pascal : « A ceux qui ont de la répugnance pour la religion, il faut commencer par montrer qu’elle n’est pas contraire à la raison ; puis, qu’elle est vénérable ; faire souhaiter qu’elle soit vraie et montrer ensuite qu’elle est vraie, et enfin qu’elle est aimable. » Le plan, dit La Harpe, est parfaitement tracé ; les preuves sont bien choisies, fortifiées par leur enchaînement et déduites dans un ordre lumineux.
Encore qu’au jugement que je fais de moi-même je tâche toujours de pencher vers le côté de la défiance plutôt que vers celui de la présomption, et que regardant d’un œil de philosophe les diverses actions et entreprises de tous les hommes, il n’y en ait quasi aucune qui ne me semble vaine et inutile, je ne laisse pas de recevoir une extrême satisfaction du progrès que je pense avoir déjà fait en la recherche de la vérité, et de concevoir de telles espérances pour l’avenir, que si, entre les occupations des hommes, purement hommes, il y en a quelqu’une qui soit solidement bonne et importante, j’ose croire que c’est celle que j’ai choisie. […] Mais, après que j’eus employé quelques années à étudier ainsi dans le livre du monde et à tâcher d’acquérir quelque expérience, je pris un jour résolution d’étudier aussi en moi-même, et d’employer toutes les forces de mon esprit à choisir les chemins que je devais suivre ; ce qui me réussit beaucoup mieux, ce me semble, que si je ne me fusse jamais éloigné ni de mon pays ni de mes livres1.
Eh bien, voici la liste des propriétaires français : choisissez parmi les plus riches, afin de sacrifier moins de citoyens. Mais choisissez ; ne faut-il pas qu’un petit nombre périsse pour sauver la masse du peuple ?
Il n’en est pas de même des historiens latins : leurs harangues sont des morceaux si achevés, dans leur genre, qu’il est impossible de s’y prêter à la moindre illusion, et de ne pas y reconnaître, à chaque mot, l’art étudié de l’orateur, et la correction élégante de l’écrivain qui a mûri toutes ses pensées par la réflexion, choisi et pesé chacune de ses expressions, et donné à ses phrases le tour et l’harmonie qui sont le fruit du travail, et ne se présentent guère à celui qui ne s’est pas fait une étude de les rechercher et de les placer à propos. […] Dis, Valère, dis-nous, si tu veux qu’il périsse, Où penses-tu choisir un lieu pour son supplice ? […] Vous eussiez choisi un chef qui, sans doute, aurait laissé ma mort impunie, mais qui aurait vengé du moins celle de Varus et de ses trois légions.
Choisissez des guerriers, et marchez au secours des Mèdes. […] Sans doute, cette extrémité est douloureuse ; mais en toute occasion, quand le péril est imminent, les sages choisissent les maux qui sont moindres, pour en éviter de plus grands. […] J’ai moi-même choisi le champ de bataille, et quand nous les aurons vaincus, il ne leur restera pas même l’espérance du salut. […] Délibérez sur toutes choses avec votre ami, mais sur lui d’abord, avant de le choisir. […] Non, ce n’est pas la Grèce qu’il faut choisir pour théâtre de la guerre, quand l’Italie en offre un bien plus favorable.
Durant les premiers siècles du christianisme, le sermon consistait dans l’explication, soit de l’évangile qu’on venait de lire, soit de quelque autre partie de l’écriture, dont l’orateur prenait un livre tout entier, ou dans laquelle il choisissait les sujets les plus importants. […] Les sujets qu’il choisit, sont toujours intéressants, et tirés naturellement de l’évangile. […] Ses preuves ne sont jamais que directes, les mieux choisies, les plus convaincantes, et toujours accompagnées d’une réfutation complète de tout ce qu’on pourrait objecter avec quelque vraisemblance. […] Wailly a retouché celle des plus belles Oraisons, et en a publié une nouvelle édition, sous le titre d’Oraisons choisies de Cicéron : elle mérite d’être lue. […] On en a donné un recueil sous le titre de Harangues choisies, tirées des historiens latins Salluste, Tite-Live, Tacite et Quinte-Curce : elles sont fort bien traduites.
Chacun vante les avantages de la direction qu’il a choisie et prétend qu’elle est la meilleure. […] Je lui dirais encore : « Choisissez parmi nos grands orateurs celui dont le génie vous est le plus sympathique et imitez-le, mais en vous gardant bien de le copier. […] Il a moins l’air de reculer que de choisir volontairement son poste. […] Disposition fâcheuse ; car si l’on pouvait choisir entre deux excès, mieux vaudrait peut-être trop de présomption que trop de timidité. […] tantôt pressantes et impétueuses : Dis, Valère, dis-nous, si tu veux qu’il périsse, Où tu penses choisir le lieu de son supplice.
L’épître, selon le ton et le sujet qu’elle choisit, se distingue en épitre sérieuse et en épitre familière.
Si les mots sont bien choisis, si les phrases sont composées d’après les règles naturelles du langage, le style est bon ; il acquiert les qualités essentielles, dont les principales sont : la clarté, la pureté, la propriété, la précision, le naturel, la noblesse, l’élégance et l’harmonie. […] Ce n’est pas qu’il faille toujours choisir ses termes au point de paraître affecté et ridicule ; on sortirait par-là du naturel ; le mot propre vaut souvent mieux que les expressions détournées. […] Il faut, qui que ce soit qui ait fait le coup, qu’avec beaucoup de soin on ait épié l’heure, et l’on a choisi justement le temps que je parlais à mon traître de fils. […] Les transitions varient autant que les genres et les circonstances : c’est la nécessité qui les amène, et le goût qui les choisit.
ta muse aisément s’en console, Louis ne te fit point un luxe de sa cour ; Mais le sage t’accueille en son humble séjour ; Mais il le fait son maître, en tous lieux, à tout âge, Son compagnon des champs, de ville, de voyage ; Mais le cœur te choisit, mais tu reçus de nous, Au lieu du nom de Grand, un nom cent fois plus doux ; Et, qui voit ton portrait, le quittant avec peine. […] Ce roi n’aimait point le fabuliste, mais le sage l’accueille, mais il le fait son maître ; mais le cœur le choisit, mais il reçoit de nous le nom par excellence. […] Choisissez vos détails ; rejetez ce qui est vulgaire, insignifiant ; arrêtez-vous aux traits caractéristiques, originaux. […] Il est vrai que la cîme est plus tendre, et ce mot a été choisi de préférence par l’auteur pour rendre plus sensible l’ effet de la hache sur une substance aussi molle que la cervelle ; mais cela ne peut justifier l’expression.
Outre les poésies tirées de l’Écriture Sainte et le Carmen sæculare d’Horace, dont nous avons fait mention précédemment, nous citerons quelques autres modèles choisis parmi les odes sacrées, les hymnes et les cantiques les plus remarquables. […] Les tableaux les plus riants de la nature, les mouvements les plus ingénus du cœur humain, l’enjouement, le plaisir, la mollesse, la négligence de l’avenir, le doux emploi du présent, les délices d’une vie dégagée d’inquiétude : voilà les sujets que choisit la muse d’Anacréon. […] Il faut choisir pour sujet d’une cantate quelque trait historique ou fabuleux, d’où l’on puisse tirer naturellement des réflexions morales. […] Il faut que le style en soit léger, les expressions choisies et toujours exactes, la marche libre, les vers faciles et coulants, sans que les tours aient rien de forcé ; enfin, que tout y soit fini, sans que le travail s’y fasse sentir.
Le poëte les a choisis à cette fin, et leur en a opposé d’autres d’une force à-peu-près égale. […] Pour n’en citer que de bons, ouvrons Molière : nous ne pourrions choisir un meilleur modèle, un guide plus sûr. […] Il faut sur-tout que les airs soient bien choisis, et qu’ils conviennent aux sentimens, à la situation des personnages. […] Le premier soin du poëte est de la choisir, ensuite de l’arranger. […] Voyant ceux qu’elle oublie et les trois qu’elle nomme : C’est un aveuglement pour elle bien fatal, D’avoir tant à choisir et de choisir si mal.
J’ai pensé aussi qu’en mettant sous les yeux des jeunes gens des morceaux choisis de nos meilleurs écrivains, je pouvais bien par occasion leur apprendre un trait d’histoire ; leur faire connaître un homme célèbre, un Dieu, un héros de la fable, la situation d’une ville, d’un pays, etc.