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32. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Dès le iie  siècle, les digues de l’Empire avaient fléchi, et de lentes infiltrations ne cessèrent pas de les miner jusqu’au ve  siècle, où les Burgondes, les Wisigoths, les Alains et les Francks débordèrent comme un déluge. […] Or, cent ans plus tard, après une lutte héroïque de huit années, toute la Gaule avait cessé d’être une nation pour devenir une province romaine. […] Un Ennuis anonyme, le rapsode de Roland, sera le patriarche de ces aèdes1 qui allaient de ville en ville, de château en château, réciter des aventures transmises comme un trésor sans cesse enrichi par la fantaisie de ceux qui se le passaient de mains en mains. […] Sans parler du pape Léon X, qui fonda la bibliothèque Laurentienne, et donna son nom au siècle de l’Arioste, de Berni, de Fracastor, de Sannazar, de Vida, de Machiavel, de Guichardin, de Sadolet, de Michel-Ange, de Raphaël, d’André del Sarto, du Caravage et de Jules Romain, nous rappellerons que le cardinal Bembo cessa de lire son bréviaire en latin, de peur de gâter son style, qu’Érasme appelait Cicéron un saint, et qu’Alphonse d’Aragon, roi de Naples, fit la paix avec les Florentins en échange d’un manuscrit de Tite-Live, plus précieux pour lui qu’une province.

33. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

Sans cesse en écrivant variez vos discours… Heureux qui, dans ses vers, sait d’une voix légère, Passer du grave au doux, du plaisant au sévère. […] Peu content de laisser le gai et le sérieux, le tragique et le comique se mouvoir chacun dans sa sphère, il prétendit les mêler et les croiser sans cesse. […] Selon lui, le beau n’a qu’un type, le laid en a mille ; selon lui, le monde réel comme le monde idéal, le christianisme comme la création, allient à tout coup Dieu et Satan, Homère et Rabelais, la belle et la bête ; selon lui enfin, comme tout ce qui est dans la nature est dans l’art, et que le sublime et le grotesque se croisent sans cesse dans la vie, ils doivent se croiser de même dans la littérature39.

34. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XI. du corps de l’ouvrage. — narration, description  » pp. 146-160

Ce n’est donc qu’à force d’adresse que l’on parviendra à varier les phrases, à présenter sans cesse les objets ou les idées d’une manière nouvelle et piquante, à empêcher enfin l’intérêt de décroître et de s’amortir. […] Si l’on décrit les campagnes, les épithètes communes sont d’autant plus à redouter qu’elles s’offrent sans cesse : les vertes prairies, plus ou moins émaillées de fleurs, les forêts mystérieuses, les roches sourcilleuses, le cristal des fleuves, les cieux azurés, etc… Toutes ces jolies choses si souvent exaltées affadissent le caractère d’une description et font qu’elle ressemble à tout. » Mais songez-y bien. […] Le vert et le bleu, ce revêtement de la terre et du ciel, se modifient continuellement suivant les climats, les saisons, les jours, les heures même du jour, sans cesser pourtant d’être du bleu et du vert.

35. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Maillet-Lacoste, qui sera jeune jusqu’à cent ans, et qui est le meilleur, le plus sensé, le plus honnête, le plus incorruptible et le plus naïf de tous les jeunes gens de tout âge, mais qui donne à sa candeur même un air de théâtre, parce que sa chevelure hérissée, ses attitudes et le son même de sa voix se ressentent des habitudes qu’il a prises sur le trépied où il est sans cesse monté quand il est seul, et d’où il ne descend guère quand il ne l’est pas ; M. […] On nous l’a fait considérer comme un châtiment, comme le coup porté par un exécuteur tout-puissant, comme un supplice, enfin ; et nos amis, nos proches, quand nous avons cessé de vivre, quittent notre lit de repos comme ils quitteraient l’échafaud où l’on nous aurait mis à mort. […] Tandis que Fontanes représentait auprès du grand écrivain le classique pur, qui corrige les écarts du goût, Joubert ne cessait de l’exciter de l’aiguillon, de lui ouvrir la carrière, d’accommoder les avis à ses ressources et à son originalité même.

36. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre premier. Objet du genre judiciaire. »

La loi et la coutume présentent sans cesse et de toutes parts des limites qu’il n’est ni permis ni possible de franchir : l’imagination est sans cesse arrêtée dans son vol ; et l’avocat ne peut jamais perdre de vue la ligne, l’équerre et le compas : son devoir principal est d’en faire constamment un emploi judicieux.

37. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Prosper Mérimée Né en 1803 » pp. 286-290

Les dernières paroles de sa sœur retentissaient sans cesse à ses oreilles, et il lui semblait entendre un oracle fatal, inévitable, qui lui demandait du sang, et du sang innocent. […] Un brouillard Une pluie fine et froide, qui était tombée sans interruption pendant toute la nuit, venait enfin de cesser au moment où le jour naissant s’annonçait dans le ciel par une lumière blafarde, du côté de l’orient.

38. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Or, comment peut-elle cesser d’être telle ? […] S’ils cessaient de la soutenir, le Tout-Puissant la porterait lui-même. […] Il parcourait sans cesse son vaste empire, portant la main partout où il allait tomber. […] Il changea sans cesse les partages qu’il avait faits à ses enfants. […] Les dangers ne cessèrent pas malgré ce déguisement : cette demoiselle et le prince déguisé se réfugièrent d’abord dans l’île de Skye, à l’occident de l’Écosse.

39. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Si vous embellissez une pensée naïve, une pensée vive, l’une et l’autre cesseront de l’être. […] Il est constant qu’un habile écrivain peut, sans cesser d’être correct, embellir le discours de tous les ornements dont il est susceptible. […] Bien plus, elle autorise elle-même la violation de ces règles, comme on a pu le voir dans l’article du gallicisme et des figures de construction ; et dès-lors, ces fautes cessent d’être des fautes. […] Tel est le mot cessent dans ces vers de La Fontaine : Ainsi dit : ainsi fait. Les mains cessent de prendre, Les bras d’agir, les jambes de marcher.

40. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre II. De l’Éloquence chez les Grecs. »

La vérité est dans sa main un trait perçant qu’il manie avec autant d’agilité que de force, et dont il redouble sans cesse les atteintes. […] Avec Démosthène disparurent les beaux jours de l’éloquence des Grecs : les rhéteurs et les sophistes achevèrent de corrompre le goût, et la Grèce esclave cessa de compter des grands hommes.

41. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

Voici comme Thomas décrit les devoirs et les travaux de l’homme d’état : « Il doit gouverner comme la nature, par des principes invariables et simples ; bien organiser l’ensemble, pour que les détails roulent d’eux-mêmes : pour bien juger d’un seul ressort, regarder la machine entière, calculer l’influence de toutes les parties les unes sur les autres, et de chacune sur le tout ; saisir là multitude des rapports entre des intérêts qui semblent éloignés ; faire concourir les divisions même à l’harmonie du tout ; veiller sans cesse à retrancher de la somme des maux qu’entraînent l’embarras de chaque jour, le tourment des affaires, le choc et le contraste éternel de ce qui serait possible dans la nature, et de ce qui cesse de l’être par les passions ».

42. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Étudiez sans cesse les hommes ; apprenez à vous en servir sans être lié à eux. […] Aussi vois-je cette fécondité qui se renouvelle toujours ; la vertu de la croix ne cesse d’attirer tout à elle. […] La foi plantée dans l’Amérique, parmi tant d’orages, ne cesse pas d’y porter des fruits. […] qu’à votre voix la discorde et la guerre cessent de faire retentir leurs clameurs orgueilleuses ! […] Rentre en toi-même, Octave, et cessé de le plaindre.

43. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Il semble qu’elle était devenue comme un besoin, pour vos ancêtres opprimés, dont la vie incertaine était sans cesse sous la hache du despotisme. […] Il faudrait que sa force fût aussi prompte que sa volonté, pour détruire et combattre sans cesse toutes les forces qui luttent contre le bien général : mais le prince a des organes aussi faibles que le dernier de ses sujets. […] Nous avons invoqué Marc-Aurèle, et la famine a cessé. — Alors il approcha, il toucha la tombe, et dit : J’apporte à la cendre de Marc-Aurèle les hommages de l’Italie ».

44. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

Ainsi s’accomplit sans cesse, depuis le ciron jusqu’à l’homme, la grande loi de la destruction violente des êtres vivants. […] Il les déterminait uniquement par l’étendue de la voix humaine ; ce qui devait être ainsi, la prédication étant devenue la partie principale du culte, et presque tout le culte dans les temples qui ont vu cesser le sacrifice. […] Outre ses frontières visibles, la grande nation a des frontières invisibles qui ne s’arrêtent que là où le genre humain cesse de parler sa langue, c’est-à dire aux bornes mêmes du monde civilisé.

45. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

Hâtez-vous lentement ; et sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez : Ajoutez quelquefois ; et souvent effacez. […] Vous m’avez de César confié la jeunesse,     Je l’avoue ; et je dois m’en souvenir sans cesse. […] Mon père, Cessez de vous troubler, vous n’êtes pas trahi : Quand vous commanderez, vous serez obéi. […] J’entre : le peuple fuit, le sacrifice cesse, Le grand prêtre vers moi s’avance avec fureur : Pendant qu’il me parlait, ô surprise ! […] Et quel malheur, qu’une mine si riche ait cessé d’être exploitée précisément à l’heure où on en retirait les produits les plus magnifiques !

46. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Supplément aux exemples. »

Notre Père des cieux, bénissez ma jeunesse : Pour mes parents, pour moi, je vous prie à genoux ; Afin qu’ils soient heureux, donnez-moi la sagesse ; Et puissent leurs enfants les contenter sans cesse,            Pour être aimés d’eux et de vous ! […] Pourquoi devant mes yeux revenez-vous sans cesse, Ô jours de mon enfance et de mon allégresse ?

47. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

Je n’ai cessé d’être heureux que quand j’ai cessé de me fier à vous.

48. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Sans cesse feuilletant les lois et la coutume5, Pour consumer autrui, le monstre se consume ; Et, dévorant maisons, palais, châteaux entiers, Rend pour des monceaux d’or de vains tas de papier. […] Voulez-vous du public mériter les amours, Sans cesse en écrivant variez vos discours. […] Polissez-le sans cesse, et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez1.

49. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Mais ce que je ferai beaucoup mieux que tout cela, c’est de penser à vous, ma fille ; je n’ai pas encore cessé depuis que je suis arrivée, et, ne pouvant contenir tous mes sentiments, je me suis mise à vous écrire au bout de cette petite allée sombre que vous aimez, assise sur ce siège de mousse où je vous ai vue quelquefois couchée. […] On crie, on pleure ; M. d’Hamilton fait cesser ce bruit, et ôter le petit d’Elbeuf, qui s’étoit jeté sur le corps, qui ne vouloit pas le quitter, et se pâmoit de crier. […] Retiré dans ses terres en Bourgogne, il se consolait de ses disgrâces en cultivant les lettres, sans pourtant cesser de faire des tentatives pour rentrer à Versailles.

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