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2. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Ici, la morale est puisée à sa véritable source ; et le suprême législateur qui en donne des leçons si précieuses, par l’organe des écrivains sacrés, n’a pas voulu le bonheur seulement de telle ou telle peuplade en particulier, mais il embrasse l’univers dans l’immensité de son amour, comme il le créa et le protège par l’immensité de sa puissance. […] Ici, au contraire, c’est le code le plus complet, le plus détaillé de tout ce qu’il est indispensable de faire et utile d’éviter, pour travailler à son propre bonheur, puisqu’il est impossible qu’il se trouve ailleurs que dans l’accomplissement de ses devoirs. […] Quel bien vaut le bonheur de rendre un homme heureux ! […] le sage va nous l’apprendre : Par le sommeil du cœur les yeux appesantis N’ont pour les biens réels, pour le bonheur solide, Qu’une vue incertaine et qu’un regard stupide. […] C’est la doctrine et le bonheur du néant.

3. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

Plus vous le connaissez, plus vous l’aimez ; plus vous vous unissez à lui, plus vous sentez qu’il n’y a de véritable bonheur sur la terre, que celui de le connaître et de l’aimer ». […] Si elle lui fait un devoir quelquefois de sacrifices en apparence plus pénibles, ou réellement coûteux pour l’amour-propre, que l’on y réfléchisse un moment, et l’on verra bientôt que l’ordre social et l’intérêt du bonheur individuel commandent impérieusement ces sacrifices ; et l’on sera forcé de se prosterner devant ce chef-d’œuvre de la législation morale. […] ) Comme Bourdaloue et Bossuet, Massillon a consacré des discours entiers à prouver les dogmes, sur la certitude et la croyance desquels repose essentiellement le bonheur de l’homme. […] Si l’homme n’a point d’autre bonheur à espérer, qu’un bonheur temporel, pourquoi ne le trouve-t-il nulle part sur la terre ? […] La paix de l’impie n’est qu’un affreux désespoir : cherchez votre bonheur, non en secouant le joug de la foi, mais en goûtant combien il est doux : pratiquez les maximes qu’elle vous prescrit, et votre raison ne refusera plus de se soumettre aux mystères qu’elle vous ordonne de croire.

4. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Brizeux, 1803-1858 » pp. 557-563

Sa chère province lui porta bonheur. […] La mort d’un bouvreuil Ces premiers souvenirs de bonheur ou de peine, Par instant on les perd, mais un rien les ramène. Le fusil d’un chasseur, un coup parti du bois, Viennent de réveiller mes remords d’autrefois : L’aube sur l’herbe tendre avait semé ses perles1, Et je courais les prés à la piste des merles, Écolier en vacance ; et l’air frais du matin2, L’espoir de rapporter un glorieux butin, Ce bonheur d’être loin des livres et des thèmes3, Enivraient mes quinze ans tout enivrés d’eux-mêmes. […] Bonheur !

5. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 185-195

Pour être vertueux, il suffit de vouloir l’être ; et si vous avez bien cette volonté, tout est fait, votre bonheurs est décidé. […] égaré par une éducation trompeuse, j’ai cherché un vain bonheur dans le système des sciences, dans la faveur des grands, quelquefois dans de frivoles et dangereux plaisirs. Parmi toutes ces agitations, je courais après le malheur, tandis que le bonheur était auprès de moi. […] Voici un rêve de bonheur qui vaut bien celui de Rousseau ; je le rencontre dans Furetière : « Que l’on serait heureux si l’on pouvait avoir des livres choisir, et des amis plus encore ! […] Je lis dans Joubert :« Quand Quand Dieu se retire du monde, le sage se retire en Dieu. » Et ailleurs :« La religion est la poésie du cœur ; elle a des enchantements utiles à nos mœurs ; elle nous donne et le bonheur et la verin. » 2.

6. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

L’objet de la morale est de nous engager à ne faire que des actions bonnes ; par conséquent de nous apprendre à bien vivre, à vivre honnêtement, et à parvenir ainsi au vrai bonheur, après lequel tous les hommes soupirent. […] Les uns établirent des systêmes absurdes, ou totalement étrangers au vrai bonheur : les autres tombèrent dans des égaremens monstrueux ; et aucun d’eux ne découvrit la vérité. […] Il faut y joindre la Morale pratique pour acquérir la vraie sagesse, pour parvenir au vrai bonheur. […] L’homme y est représenté comme un être capable de vertu et de bonheur, dans l’état même de corruption et de misère où il se trouve. […] En nous montrant le chemin du vrai bonheur, il dit tout ce que l’on peut dire de plus solide et de plus touchant, pour nous engager à le prendre.

7. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Où donc est le bonheur, disais-je ?  […] Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l’avez donné ! […] Le bonheur est de sentir son âme bonne. […] Les enfants ont toujours porté bonheur à la muse de M. […] Par bonheur, le coup rate.

8. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Loin de Rome, il apprit à faire un jour le bonheur de Rome. […] Mais il paraissait tout simple alors que ce fussent les rois qui vinssent trouver les philosophes chez eux ; et quelques monarques en ayant en effet donné le dangereux exemple, les philosophes leur prodiguèrent des leçons de dépendance et d’égalité, dont ils se ressouviendront sans doute, pour le repos du monde et le bonheur de leurs états. […] La philosophie sur le trône a fait vingt ans le bonheur du monde : c’est en essuyant les larmes des nations, qu’elle a réfuté les calomnies des tyrans. […] Que ne s’arrêtait-il à cette belle phrase : « La philosophie sur le trône a fait vingt ans le bonheur du monde ; c’est en essuyant les larmes des nations qu’elle a réfuté les calomnies des tyrans ». […] pardonne ; je te parle au nom des dieux, au nom de l’univers qui t’est confié ; je te parle pour le bonheur des hommes et pour le tien.

9. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

C’est un roi que l’équité guide, Et dont les vertus sont l’appui ; Qui, prenant Titus pour modèle, Du bonheur d’un peuple fidèle Fait le plus cher de ses souhaits ; Qui fuit la basse flatterie ; Et qui, père de sa patrie, Compte ses jours par ses bienfaits. […] Là s’anéantiront ces titres magnifiques, Ce pouvoir usurpé, ces ressorts politiques, Dont le juste autrefois sentit le poids fatal : Ce qui fit leur bonheur deviendra leur torture ; Et Dieu, de sa justice apaisant le murmure5, Livrera ces méchants au pouvoir infernal. […] Voltaire a rendu la même pensée dans un de ses Discours en vers, avec plus de bonheur, suivant La Harpe : C’est du même limon que tous ont pris naissance. […] Il est à propos de remarquer avec quel bonheur Rousseau savait rajeunir et relever, par la richesse et l’éclat de son style, le vieux fonds mythologique, dont il fit toutefois, à l’exemple de son temps, un trop large usage.

10. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Bruyère. (1646-1696.) » pp. 91-100

Il y a parler bien, parler aisément, parler juste, parler a propos : c’est pécher contre ce dernier genre que de s’étendre sur un repas magnifique, que l’on vient de faire, devant des gens qui sont réduits à épargner leur pain ; de dire merveilles de sa santé devant des infirmes ; d’entretenir de ses richesses, de ses revenus et de ses ameublements un homme qui n’a ni rentes ni domicile ; en un mot, de parler de son bonheur devant des misérables : cette conversation est trop forte pour eux, et la comparaison qu’ils font alors de leur état au vôtre est odieuse2. […] Les parvenus : leur bonheur, leur malheur. […] Ce palais, ces meubles, ces jardins, ces belles eaux, vous enchantent, et vous font récrier d’une première vue sur une maison si délicieuse, et sur l’extrême bonheur du maître qui la possède : il n’est plus, il n’en a pas joui si agréablement ni si tranquillement que vous ; il n’y a jamais eu un jour serein ni une nuit tranquille ; il s’est noyé de dettes pour la porter à ce degré de beauté où elle vous ravit : ses créanciers l’en ont chassé ; il a tourné la tête, et il l’a regardée de loin une dernière fois ; et il est mort de saisissement1. […] Voilà, continue-t-il, un grand massacre, et il faut convenir que nous jouons d’un grand bonheur.

11. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Vivrai-je dans la joie, au milieu des misères, Quand même je n’ai pas où reposer un cœur Las de tout parcourir en cherchant son bonheur ? […] Racine, qui accompagne son poëme d’excellentes notes dont nous avons profité, place ici cette sage réflexion de Bossuet : « J’apporte en naissant cet amour du bonheur. […] Le désir et le parfait bonheur ne peuvent se trouver ensemble. » 2. […] Ainsi M. de Lamartine dans la Xe de ses Nouvelles Méditations poétiques : Mais jusque dans le sein des heures fortunées Je ne sais quelle voix que j’entends retentir     Me poursuit, et vient m’avertir Que le bonheur s’enfuit sur l’aile des années… 3.

12. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

dit Crésus, mon bonheur à moi te paraît-il donc si peu digne d’estime, que tu ne me places pas sur le même niveau que de simples particuliers ?  […] L’homme qui a obtenu le plus d’avantages de son vivant et qui termine tranquillement son existence, a, selon moi, réalisé le parfait bonheur. […] « Fils d’Israël, la base, le principe du bonheur pour tous est le Dieu propice. […] Aujourd’hui, tu es si heureux, si riche, que les vainqueurs sont jaloux du bonheur du vaincu. […] Le bonheur consiste maintenant à ne voir ni le lever, ni le coucher du soleil.

13. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Qu’est-ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance, sinon qu’il y a eu autrefois dans l’homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque et la trace toute vide, et qu’il essaye inutilement de remplir de tout ce qui l’environne, recherchant des choses absentes le secours qu’il n’obtient pas des présentes, mais qui en sont toutes incapables3, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c’est-à-dire que par Dieu même. […] Cette attente du bonheur, toujours déçue, a été bien exprimée par ce vers latin de Pétrarque : Major pars hominum exspectando moritur. […] De même, Montesquieu : « La religion chrétienne, qui ne semble avoir pour but que la félicité de l’autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci. »

14. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — D’Aguesseau. (1668-1751.) » pp. 124-129

[Notice] Né à Limoges en 1668, d’une ancienne et honorable famille, François d’Aguesseau eut le bonheur de trouver dans son père un excellent maître qui forma également son cœur et son esprit. […] Vous ne sauriez mieux réussir à l’éviter qu’en vous attachant aux deux vues générales que je viens de vous marquer : l’une, de vous convaincre toujours de plus en plus du bonheur que vous avez d’être né dans la seule véritable religion, en vous appliquant à considérer les caractères éclatants qui en démontrent la vérité ; l’autre, de vous remplir le cœur et l’esprit des préceptes qu’elle renferme, et qui sont la route assurée pour parvenir au souverain bien, que les anciens philosophes ont tant cherché et que la religion seule peut nous faire trouver. […] Il n’y a rien que l’homme connaisse moins que le bonheur de sa condition.

15. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Le bonheur Hélas ! où donc chercher, où trouver le bonheur ? […] C’est une source pure ; en vain dans ses canaux Les vents contagieux en ont troublé les eaux ; En vain sur la surface une fange étrangère Apporte en bouillonnant un limon qui l’altère : L’homme le plus injuste et le moins policé S’y contemple aisément quand l’orage est passé1 Le passage de la vie Le bonheur est le port où tendent les humains ; Les écueils sont fréquents, les vents sont incertains ; Le ciel, pour aborder cette rive étrangère, Accorde à tout mortel une barque légère. […] Le bonheur est de sentir son âme bonne. Il entre dans la composition de tout bonheur l’idée de l’avoir mérité.

16. (1875) Poétique

Car la tragédie est l’imitation non des hommes, mais de leurs actions, de leur vie, de ce qui fait leur bonheur ou leur malheur. Car le bonheur de l’homme est dans l’action. […] En un mot, elle aura l’étendue qui lui sera nécessaire pour que les incidents, naissant les uns des autres, nécessairement ou vraisemblablement, amènent la révolution du bonheur au malheur ou du malheur au bonheur. […] La reconnaissance est, comme le mot l’indique, un passage de l’ignorance à la connaissance, qui produit l’amitié ou la haine entre les personnages destinés au bonheur ou au malheur. […] Une fable bien composée sera donc simple plutôt que double, quoi qu’en disent quelques-uns : la catastrophe y sera du bonheur au malheur, et non du malheur au bonheur : ce ne sera point par un crime, mais par quelque grande faute ou faiblesse d’un personnage tel que nous avons dit, ou même bon encore plus que mauvais.

17. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Son visage était calme et doux à regarder : Ses traits pacifiés semblaient encor garder La douce impression d’extases commencées2 ; Il avait vu le ciel déjà dans ses pensées, Et le bonheur de l’âme, en prenant son essor, Dans son divin sourire était visible encor. […] A ce bruit, tout à coup reprenant nos esprits, Et comme des voleurs craignant d’être surpris, Emportant dans mes bras ma mère évanouie, Dont cette émotion venait d’user la vie, Dérobés aux regards par le mur de jasmin, Je regagnai tremblant la porte du chemin, Soutenant sur mon cœur ma mère à demi morte ; Et, dans le moment même où la secrète porte Se fermait doucement sous la main de ma sœur, J’entendis les enfants du nouveau possesseur, Sortant de la maison en joyeuse volée, Courir de haie en haie et d’allée en allée, Et leurs cris de bonheur monter et retentir Sur les pas de la mort, qui venait d’en sortir2. […] Je voudrais bien, une fois encore, goûter le vrai bonheur. […] Empruntons à madame de Staël ce passage sur l’Enthousiasme :   « On peut le dire avec confiance, l’enthousiasme est de tous les sentiments celui qui donne le plus de bonheur, le seul qui en donne véritablement, le seul qui sache nous faire supporter la destinée humaine, dans toutes les situations où le sort peut nous placer. […] La poésie et les beaux-arts servent à développer dans l’homme ce bonheur d’illustre origine qui relève les cœurs abattus, et met à la place de l’inquiète satiété de la vie le sentiment habituel de l’harmonie divine dont nous et la nature faisons partie.

18. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur ! […] J’ai de l’ambition, mais plus noble et plus belle : Cette grandeur périt, j’en veux une immortelle, Un bonheur assuré, sans mesure et sans fin, Au-dessus de l’envie, au-dessus du destin. […] Voilà de vos chrétiens les ridicules songes ; Voilà jusqu’à quel point vous charment leurs mensonges ; Tout votre sang est peu pour un bonheur si doux ! […] Tu me quittes, ingrat, et le fais avec joie ; Tu ne la caches pas, tu veux que je ma voie2 ; Et ton cœur, insensible à ces tristes appas, Se figure un bonheur où je ne serai pas ! […] Il faut aimer la religion comme une espèce de patrie et de nourrice ; c’est elle qui a allaité nos vertus, et avec elles nous donne le bonheur. » 2.

19. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

On peut aussi, quand on est dans une certaine familiarité, se jeter à côté, et traiter un autre sujet, pour revenir, à la fin de sa lettre, aux souhaits de bonheur qu’on a d’abord écartés. […] Rien n’est égal à la vivacité de ses tournures et au bonheur de ses expressions. […] On appela bonheur ce qui restait de la maison, quoi qu’il y ait pour Guitaut pour plus de dix mille écus de perte.

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