Il faut du moins qu’elle paraisse libre, et qu’en suivant le sentiment de nos amis, ils soient persuadés que c’est aussi le nôtre que nous suivons. Il faut être facile à1 excuser nos amis, quand leurs défauts sont nés avec eux, et qu’ils sont moindres que leurs bonnes qualités. […] On doit aller au-devant de ce qui peut plaire à ses amis, chercher les moyens de leur être utile, leur épargner des chagrins, leur faire voir qu’on les partage avec eux quand on ne peut les détourner, les effacer insensiblement, sans prétendre de les arracher3 tout d’un coup, et mettre à la place des objets agréables ou du moins qui les occupent.
Tous les jours, sauf le dimanche, des amis viennent faire visite, et le feu, toujours allumé dans la principale pièce, permet de leur offrir le thé ; mais le dimanche chacun reste chez soi, et Dieu est le seul hôte. […] Vous perdrez des amis, les seuls amis qu’on soir sûr de garder toute sa vie2.
Cicéron, qui défendait la cause de la raison, de la justice et de l’amitié, ne pouvait manquer de profiter habilement de toutes les circonstances favorables à l’orateur ou à l’ami. […] Tout ceci n était pas un vain étalage de phrases étudiées ; c’était le véritable état de l’âme de Cicéron ; et Plutarque rapporte que Milon, qui connaissait la timidité naturelle de son ami, lui avait conseillé de se faire apporter en litière dans le Forum, et d’y rester tranquille jusqu’à ce que les juges fussent assemblés. Malgré toutes ces précautions, Cicéron fut réellement troublé, à l’aspect des soldats qui remplissaient le Forum, parce qu’il vit, dans cette mesure, l’intention bien prononcée de Pompée, et qu’il craignit dès lors que son discours ne blessât le consul, sans sauver son ami. […] Ici commence le rôle si noble par lui-même, et que Cicéron va rendre si intéressant dans le reste du plaidoyer, d’un ami courageusement dévoué à la cause de son ami, ne séparant plus ses intérêts des siens et bravant, sans balancer, toute la rigueur du sort qui l’attend.
Victor Hugo a les défauts de ses qualités, si ses amis mêmes ont pu lui reprocher de la bizarrerie ou de l’excentricité, s’il inquiète le goût par ses audaces, son relief exorbitant, ou la prodigalité de son pinceau, il n’en faut pas moins dire très-haut qu’il est la plus merveilleuse imagination dont s’honore notre littérature. […] préservez-moi, préservez ceux que j’aime, Frères, parents, amis et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! […] Le même sentiment a été exprimé par Xavier de Maistre, pleurant un ami. […] Rapprochez les pages où Xavier de Maistre pleure la mort d’un ami ; elles se terminent ainsi : « Celui qui éleva ces masses énormes, dont le soleil dore les sommets glacés, est aussi celui qui a ordonné à mon cœur de battre, et à mon esprit de penser. Non, mon ami n’est point entré dans le néant ; quelle que soit la barrière qui nous sépare, je le reverrai.
Sans raconter les événements qui suivirent, il convient de rappeler qu’après une apparente soumission aux arrêts de Rome, le journaliste ombrageux et indépendant qui avait fondé l’Avenir avec MM. de Montalembert et Lacordaire, attrista ses amis par l’éclat d’un naufrage où sombrèrent leurs plus chères espérances. […] Adieu, mon ami ; je vous serre sur mon cœur1. […] « Quand une fois l’on s’est dit qu’il faut sacrifier le monde à l’intérêt national, on est bien près de resserrer de jour en jour le sens du mot nation, et d’en faire d’abord ses partisans, puis ses amis, puis sa famille, qui n’est qu’un terme décent pour se déguiser soi-même. […] On lit dans une autre lettre à M. de Coriolis : « Je vous assure, mon cher ami, qu’on est heureux de regarder l’avenir du fond d’une retraite obscure et tranquille, tranquille surtout à cause de son obscurité même. […] Vous savez, mon ami, quelle place vous tiendrez toujours dans le mien. » 1.
Ces observations ont quelque fondement, et il est certain que l’on sera embarrassé pour écrire à un de ses amis une lettre sur un sujet imaginaire, tandis qu’il serait facile de prendre la plume pour rendre compte d’une partie de chasse ou d’une audience au palais. […] C’est un ami qui exhale ses regrets sur la perte qu’il vient de faire. La Perte d’un Ami Sa mort eût été utile à son pays et funeste aux ennemis, je l’aurais moins regretté ; mais le perdre au milieu des délices d’un quartier d’hiver ! […] C’étaient de toutes parts des bruits confus de gens qui se poussaient les uns les autres, qui ne pouvaient s’entendre, qui prenaient dans ce trouble un inconnu pour leur ami, et qui couraient sans savoir où tendaient leurs pas. […] « À son large festin que d’amis se récrient !
C’est un homme de vingt-huit ans, intime ami de M. de Tulle, qui l’emmène avec lui dans son diocèse. […] Et vous, ne viendrez-vous pas à ce triste monument, vous, dis-je, qu’il a bien voulu mettre au rang de ses amis ? […] Nos plus proches parents, nos amis les plus chers, tout se précipite dans le tombeau, tout s’abîme dans l’éternité. […] Le prince et ses amis furent obligés de passer la nuit dans un marais pour se dérober à une poursuite si opiniâtre. […] Le prince et ses amis se cachent encore dans des marais.
On dira bien : votre faute n’est pas pardonnable : le sort de votre ami est déplorable. Mais on ne pourra pas dire : vous n’êtes pas pardonnable : votre ami est déplorable. Il faudrait plutôt dire : vous n’êtes pas excusable : votre ami est à plaindre. […] Obliger ses amis, c’est s’obliger soi-même. […] Oui, j’y pense : = souvenez-vous de mon ami.
Après avoir lu au titre : Lettres à un ami, après quelques mots d’introduction, on voit disparaître l’ami, et on s’aperçoit bientôt que l’auteur n’a adressé ses lettres à aucune personne déterminée, mais qu’il les a écrites pour le public. […] En quoi consiste la convenance dans les lettres adressées à des égaux ou à des amis ? […] En écrivant à un ami, on sera réservé sur la plaisanterie. […] Avec des amis sûrs et éprouvés, un laconisme plein de franchise et une confiance entière sont préférables. […] Elle est facile à faire lorsqu’il s’agit d’un ami : on laisse parler le cœur et courir la plume, parce qu’on se réjouit réellement avec lui.
Mes amis ont pris part à mon malheur et à mon affliction. […] Il a été fait ainsi que vos amis se plaisent à le répéter. […] L'image de mon ancien ami s’est présentée à mon esprit. […] Ne soyons pas négligents dans le choix de nos amis. […] Je ne vous vois d’autre ami que vous-même.
Il était alors impossible de recevoir quelque consolation d’un ami, ou de lui en donner. […] N’accompagnez de vos religieux murmures que les chants des oiseaux, ou les doux entretiens des amis qui veulent se reposer sous vos ombrages1. […] Quelques dames et quelques jeunes gens de mes amis firent un jour avec moi la partie d’aller voir le tombeau de Jean-Jacques, à Ermenonville : c’était au mois de mai. […] Le bruit des eaux, des bois, de la foudre et des vents, qui tombent et se brisent contre les rochers ébranlés et fracassés ; les cris et les hurlements des hommes et des animaux, pêle-mêle emportés dans un tourbillon de sable, de pierres et de débris, tout semble annoncer les dernières convulsions et l’agonie de la nature. » On devra étudier aussi le récit d’une tempête que subit Bernardin aux environs de Madagascar, et qu’il raconte à un ami dans une lettre, sans préoccupation littéraire.
Parlez-moi confidemment, mon ami : n’avez-vous rien trouvé, en écrivant, qui vous ait choqué ? […] » Oui, mon ami, voilà de quoi vous rendre malheureux à jamais. […] N’oubliez point vos amis, et ne passez pas des mois entiers sans leur écrire un mot. […] grâce, grâce, ami ! […] Mon ami (suppose que ce soit moi) ne pouvant comprendre ce que cela veut dire, je fais sonner ma montre.
Comparez les Deux Amis de La Fontaine. […] Il excellait à contrefaire les ridicules. « Ses yeux, dit un de ses amis, étaient ceux du renard : la malice y dominait. » 5. […] Comparez les Deux Amis de La Fontaine.
Adieu à un ami 2 Je pose la plume, mon cher ami ; je n’ai fait, vous le voyez, que rassembler des fragments de correspondance, recueillir des renseignements dignes de foi, retracer quelques faits, et exprimer des sentiments que quinze années n’ont point affaiblis, et qui sont encore dans mon âme aussi vifs, aussi profonds qu’ils l’ont jamais été. […] Après tout, mon cher ami, il est une vérité plus éclatante à mes yeux que toutes les lumières, plus certaine que les mathématiques : c’est l’existence de la divine Providence. […] Cousin y recueillait pieusement tous les souvenirs de ses relations avec un ami, le comte de Santa-Rosa, patriote italien, qui était mort en Grèce, dans l’île de Sphactérie, en 1825, après avoir joué un rôle héroïque dans son pays.
Il prouve ensuite que son client était l’ami de la victime, qu’il n’avait jamais eu avec lui ni querelle, ni rivalité, ni procès ; qu’il était riche, influent, désintéressé ; et que par conséquent il n’a pu céder à aucun motif de haine ou de cupidité. […] Ainsi, dans l’exemple que nous avons donné, si l’avocat peut prouver que son client était absent au moment du meurtre, qu’il était malade, qu’il était chez un ami, ou en voyage, il a cause gagnée. […] Ceux d’un ami ou ceux d’un ennemi ?
Être chez un ami ; ce livre est chez le libraire. […] Manger avec ses amis ; il est parti avec la fièvre.
Quel art et quelle profondeur dans la scène pompeuse où Auguste délibère s’il doit se démettre de l’empire avec deux amis conjurés pour lui arracher l’empire et la vie ! […] Ne raillons ni prions, et demeurons amis. […] Tu vois mon trouble ; apprends ce qui le cause, Et juge s’il est temps, ami, que je repose. […] Ou lassés, ou soumis, Ma funeste amitié pèse à tous mes amis ; Chacun à ce fardeau veut dérober sa tête. […] Digne ami du licencieux prieur de Vendôme, il ne chante que le plaisir.
C’est en conversant, de Paris ou de la Bretagne, avec ses amis absents et surtout avec sa fille, c’est en les entretenant des nouvelles de la cour élégante de Louis XIV, ou des sentiments dont son âme de mère était remplie, qu’elle a rencontré la gloire. […] Le péril extrême où se trouve mon fils ; la guerre qui s’échauffe tous les jours ; les courriers qui n’apportent plus que la mort de quelqu’un de nos amis ou de nos connaissances, et qui peuvent apporter pis ; la crainte que l’on a des mauvaises nouvelles, et la curiosité qu’on a de les apprendre ; la désolation de ceux qui sont outrés de douleur, et avec qui je passe une partie de ma vie ; l’inconcevable état de ma tante, et l’envie que j’ai de vous voir : tout cela me déchire, me tue, et me fait mener une vie si contraire à mon humeur et à mon tempérament, qu’en vérité il faut que j’aie une bonne santé pour y résister. […] Cette amie est la lune, nommée tout à l’heure.